samedi 24 juillet 2010

Palestine -par les cartes- " III "

En 1937 la population juive de Palestine représente 29% de la population totale.
Partie claire territoire voué au futur Etat d’Israël.
Partie foncée territoire voué au Futur Etat Palestinien.
Partie en gris territoire contrôlé par le « Mandat »
Les prétentions sionistes contrastent avec la proposition britannique. Les britanniques étaient pourtant favorables au sionisme.
En 1914 : la population de Palestine est estimée à 720 000 habitants dont 60 000 juifs.
Ce qui représente (8%) de la population.
Le lobbying mené par le président du congrès sioniste mondial, Chaïm Weizmann finit par payer et Lord Balfour, secrétaire au Foreign Office fait parvenir, en 1917, à lord Rotschild du Comité politique de l’organisation sioniste, une lettre annonçant que : « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer pour le peuple juif ».
En clair les territoires demandés par l'Organisation sioniste.
En foncé les territoires qu'elle accorde à la Palestine 
En gris territoires contrôlés par le Mandat
Déclaration Balfour : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droit civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droit et au statut politique dont les juifs jouissent dans tout autre pays. »
Inutile de dire que la seule option qui n’a pas été réalisée effectivement est celle qui incluait la Palestine dans un grand royaume arabe, (qu’il soit gouverné par l’Hachémite Chérif Hussein ou le Wahhabite Ibn Séoud).  -tel que Londres l’avait laissé entendre en 1916-
Au sujet de cette déclaration deux remarques s’imposent :
La première,  l’article 22 du mandat, obligeant l’Angleterre à consulter les populations de Palestine, ne fut respectée.  Les recommandations de Sa Majesté sur les droits civils et religieux des populations non juives ne le fut d’avantage.              
La Deuxième, le souhait de Sa Majesté, concernant le statut politique des juifs dans les autres pays, « LUI » fut belle et bien respecté.
En effet ; En 1945 lorsque l’ONU remplaça la SDN, l’article 22 (faisant obligation au Mandat de consulter les populations, qu’il devait mener à l’autodétermination) C’était lui, Perdu dans la trappe des oubliettes de la démocratie.
Que c’est-il passé ?
Pouvons nous imaginer que si la SDN avait l’obligation de faire respecter les termes du mandat. L’ONU, nouvelle entité pouvait-elle se dispenser de cette obligation ?
Car jamais au grand jamais les populations palestiniennes ne furent consultées, sur la partition de leur pays que l’ONU vota en novembre 1947. Une bonne question pour les juristes.
En clair les territoires que le Mandat britannique accorde aux Juifs
En foncé les territoires que le Mandat accorde à la Palestine 
En gris territoires contrôlés par lui-même

Il est à noter également les termes employés par le président américain Woodrow Wilson en 1919 « foyer national juif », un euphémisme pour « Etat juif ».
La commission « King-Crane » menant une enquête sur le souhait de la population palestinienne, conclut contre la colonisation juive en Palestine. Mais à peine ses conclusions publiées, les Etats s’entendent pour n’en tenir aucun compte.
Nous sommes en 1919. On ne peut donc pas prétendre, que l’entente de ces Etats ait été  favorisée, par le remords qu’a pu engendrer la Shoah.
L’achat des consciences est ici évident. Qui sont ces dirigeants occidentaux pour, décider de la destinée d’un Etat, en lieu et place du peuple concerné ? 
Disons le mot : complot à l’encontre des populations non juives de Palestine qui à cette époque représentaient 90% de la population totale.
On peut effectivement chercher des responsabilités, mais Israël est largement un produit du colonialisme occidental et anglais en particulier et de ses dirigeants qui se sont laissé acheter.
Le rapport King-Crane, en resumé :
 « Si le principe doit commander, et si les souhaits de la population doivent décider de ce qui doit être fait en Palestine, alors il faut se souvenir que la population non-juive, les 9/10 de la population totale, est contre tout programme sioniste. Les tableaux montrent que c’est le point sur lequel la population de Palestine est la plus unanime.
Soumettre un peuple qui pense ainsi à une immigration illimitée et a une pression continue, financière, sociale pour abandonner ses terres, serait une violation grossière des principes cités plus haut, et des droits des peuples à : « disposer d’eux-mêmes », y compris si c’est présenté sous une forme légale… « Aucun officier Britannique consulté par les commissaires ne croyait que le programme sioniste pourrait être conduit sans la force des armes. Les officiers pensaient en général qu’il faudrait au moins 50.000 soldats rien que pour commencer le programme. »
Comment peut-on appeler cela : un programme ?
Cependant : Lord Balfour, dans un mémorandum privé au Cabinet Britannique, le 11 août 1919, déclare : « La contradiction entre l’autodétermination sensus-stricto et la politique des Alliés est encore plus flagrante dans le cas de la nation indépendante de Palestine que pour la nation indépendante de Syrie. Parce qu’en Palestine, nous n’avons même pas l’intention de faire semblant de consulter les vœux des habitants actuels du pays, même si la commission [King-Crane] a fait semblant de demander ce qu’ils sont. Les quatre grandes puissances se sont engagées résolument pour le sionisme… En bref, en ce qui concerne la Palestine ; les puissances n’ont annoncé aucun fait, qui ne soit faux, de l’avis général, ni aucune déclaration politique, qu’au moins à la lettre, elles n’aient pas voulu toujours violer. » 
Je rappelle que c’est Lord Balfour, qui parle.
Autrement dit : tous savaient à l’avance qu’il allaient trahir le Peuple palestinien
Shuri Al-‘Assali, député de Damas au parlement ottoman déclare :
« Les sionistes ont l’intention de créer un Etat puissant, car après avoir pris possession de la terre ils expulseront  les habitants soit par la force, soit par l’utilisation de richesses. »
(Cité 18 mai 1911 par Rashid Khalidi dans « L’identité Palestinienne » p.63) 
David Ben Gourion, dans Zichronot, vol 4 p. 297 ; 299, 12 juillet 1937 déclare :
« Le transfert forcé des Arabes depuis les vallées de l’Etat Juif proposé pourrait nous donner quelque chose que nous n’avons jamais eu, même eu temps où nous tenions sur nos pieds aux temps du premier et du second temple [une Galilée sans Arabes]. »
Je crois que cette déclaration contredit toutes « les bonnes intentions » déclarées ça et là par les sionistes fanatiques et illuminés mais aussi des juifs « bien intentionnés » affirmant la légitimité de l’Etat rapporté à prétendre l’exclusivité de cette Terre. Par le fait même que cette déclaration apporte la preuve que les responsables sionistes savaient que la Palestine n’a jamais été, une terre exclusivement juive. 




Il va sans dire qu'il n'y a pas eu de proposition Palestinienne. Pourtant un des principes fondateurs des Droits de l'Homme est : "Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes". à quoi servit la Déclaration universelle des droit de l'homme, si la même année elle se reniait ! 
Comment, tous ces apôtres des droits humains ont pu laisser faire ? 









Un sioniste n’a pas une conscience, 
que l’on pourrait qualifier d’humaine, pour lui seul le résultat compte. 
Il fera tout pour y parvenir, promesse, 
engagera sa parole, son honneur s’il le faut pour l’atteindre. 
Une fois le but atteint, il est, 
non seulement plus concerné par les engagements qu’il a librement pris 
mais il considère qu’il est de votre responsabilité le fait de l’avoir laissé faire.

C’est le drame de la philosophie sioniste : 
« pour un homme "normal" prendre des engagements, 
donner sa parole c’est d’engager à la respecter, 
pour un sioniste illuminé prendre des engagements, donner sa parole, 
c’est simplement un moyen d’atteindre son but ». 

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