samedi 17 juillet 2010

Palestiniens : le stockage d’un « peuple en trop »

Palestiniens : le stockage d’un « peuple en trop »

Comme l’affirme Jeff Halper, (historien et anthropologue israélien) quel que soit l’angle de vue, historique, culturel, politique ou économique les Palestiniens apparaissent comme 
« une humanité en trop ».
La rapidité avec laquelle intervient le changement au sein de l’entité Israël/Palestine, met en au défi nos capacités à y faire face.  La campagne délibérée et systématique avec l’objectif de jeter les Palestiniens hors de leur pays en 1948 est devenu invisible, la question du Nettoyage Ethnique, pratiquement niée ne se posant même pas. Au lieu de cela, Israël européen et « socialiste » a surgi comme le seul Etat démocratique régional ! Et si Israël est considéré par les dirigeants occidentaux comme un Etat démocratique, comme le dit Hajo Mayer : "Israël est un Etat démocratique pour les juifs et despote pour les autres". De même, et jusqu’au déclenchement de la première Intifada, fin 1987, l’occupation par Israël de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza, est resté une vérité virtuelle, ne se posant même pas. La seule réalité répandue par la propagande occidentale parvenue à la population est celui de l'équation Palestiniens = terrorisme. 
Jusqu’au début des négociation d’Oslo (1993), même la mention « occupation », sans parler du vocable « Palestiniens » vous aurait conduit à être traité d’antisémite, ces mots étant encore de nos jours rarement employés en Israël.
(REMARQUE : « il est a déplorer que cet atavisme soit encore aujourd’hui (2010) au « goût  du jour » et que nombreux sont ceux, y compris parmi les militants (dits) de la paix, pour qui la défense du Peuple palestiniens, est de l’antisémitismeCela favorise inexorablement l’impunité dont bénéficie Israël, ma crainte est que cette façon de faire, ne soit pas ausi innocente que Jeff Halper semble en faire le constat. ») 
L’argument le plus parlant utilisé à l’encontre de la lutte des Palestiniens repose sur la notion largement répandue selon laquelle Arafat a refusé « l’offre généreuse » de Ehoud Barak à Camp David. La réalité des fait n’est pas celle-là, la réalité qui a disparu encours de route est : qu’il n’y a jamais eu « d’offre généreuse » et que même si Barak offrait 95% des Territoires occupés, l’Etat palestinien n’aurait représenté guerre plus qu’un bantoustan sud-africain tronqué (par des colonies et routes) et non viable, sur moins de 20% de la Palestine historique. En plus, et Jeff Halper ne le dit pas, c'est qu'en acceptant cet "accord" les palestiniens perdraient toute prérogative, perdraient tous leurs droits, sur le sous-sol et les airs. C'est-a-dire, comme le dit Elias Chacour (prêtre Arabe et citoyen israélien) : "les Palestiniens auraient le droit de n'aître et mourir sur ces terres, un point c'est tout". Pour creuser -un simple puits- il aurait été nécessaire d'avoir l'accord de la puissance occupante. Quel homme politique aurait pu accepter cela pour son peuple ?  
La seule vérité que nos "chers" médias propagandistes ont permis de subsister est celle d’un Arafat diabolisé, responsable de l’échec, des échecs. L’emprisonnement, décidé par Sharon, du Président de l’Autorité palestinienne à la Mukata en ruines à Ramallah, parut aux yeux des dirigeants du monde comme une suite logique et ne donna pas lieu, de la part de nos élus, à aucune opposition ou même critique de la communauté internationale. 
Dans les fait : les efforts déterminés et conjoints de groupes appartenant à la société civile, partout dans le monde crées ad hoc (association politiques, comme le CRIF en France, ou pour les droits humains, comme SOS racisme, religieux et militants juifs radicaux, syndicats, intellectuels et même quelques politiques connus, et ce tant en Israël qu’a l’étranger ont permis , on concouru à l’élever l’occupation au statut  de question globale.
Alors qu’il est facile de détecter que cette politique israélienne n’est rien d’autre que l’expansion voulue par le sionisme et les mythes de la « terre promise » & "Peuple élu" qui veut cette occupation comme définitive par l’expulsion des palestiniens.
(REMARQUE : "pour le sionisme le Peuple élu ne concerne pas tous les Juifs"). (c'est en le laissant croire que le sionisme s'attire l'adhésion de l'ensemble de la communauté, mais déjà en Israël le racisme inter juifs, la différenciation inter-ethnique est flagrante.)
Dès le départ le concept sioniste d’occupation a été rapidement supplanté  par la politique effrénée d’Israël en matière d’expansion définitive du fait accompli sur le terrain. Or une occupation est définie au titre du le Droit international comme « une situation militaire temporaire ». La création de plus  200 colonies et avant-postes dans les Territoires occupées, regroupés en sept grands « blocs » de colonies dans lesquels sont ancrés plus de 20 centres urbains importants et inextricablement rattachés à Israël proprement dit, grâce à un large réseau routier réservé aux seuls colons. A cela ajoutons le mur dit de « sécurité » et ce n’est plus une occupation mais une annexion de fait.
Tous ceux qui ont l’intelligence de décrypter la vérité : qu’ils soient ou non en faveur d’une solution à deux états, cette occupation accouche de facto d’un système d’apartheid à titre permanent.   
Si le « processus d’Annapolis » se déroule pour Israël conformément à ses plans, cela viendra un système d’apartheid de jure, intelligemment vendu comme la « solution à deux Etats » et avec l’approbation d’un dirigeant collaborationniste palestinien.

(REMARQUE : « Théodore Herzl, dans une des quatre recommandations faites lors du premier Congrès sioniste à Bâle fut : « d’agir dans la mesure où le permettent les lois » le vote de l’ONU en novembre 1947, même si nous savons qu’il fut obtenu par le chantage éhonté des USA sur les petits Etats, le sionisme fit passer le mythe de la terre promise en décision de justice légale. Le processus d’Annapolis n’avait pas, n’a pas d’autre objectif.
Ce que Israël a construit c’est un système de mise en stockage, comme l’a écrit Naomi Klein dans « The Shok Doctrine », : « c’est un système, … un réseau d’enclos visant à contenir des millions de gens rangées dans la catégorie des surplus de l’humanité… » Les Palestiniens ne forment pas l’unique peuple au monde qui a été ainsi catégorisé… mais aussi les 25 à 60% des citoyens du monde qui vont le devenir. Ces populations portent ou porteront l’empreinte de la croisade menée par l’Ecole de Chicago [d’économie]… En Afrique du Sud, en Russie, la Nouvelle-Orléans… (Nos cités, dans quelques jours…), les riches ont construit des murs les entourant. (Pour se protéger) Israël a conduit le processus de rejet encore plus loin : il a bâti un mur autour des pauvres jugés dangereux.
[Oui, qualifiés de terroriste ou d’antisémites]


Les faits acquis sur le terrain par Israël/Occident forment l’expression physique  d’une politique qui à pour but de dépolitiser, de désocialiser, et donc de normaliser le contrôle qu’ils exercent.  Le conflit israélo-palestinien, comme les conflit où l’intérêt de l’occident est en jeu, ne sont pas présentés comme des conflits ayant des « parties » en cause et une dynamique politique ou expansionniste.  
Au lieu de cela, on les range dans la « guerre contre le terrorisme », exit toute référence à la colonisation, à l’occupation, présentée comme irrecevable et qu’Israël/occident nient imposer. A la place la « lutte contre le terrorisme » et le « choc des civilisations » qui sous-entend  comme allant de soi, elle prend la forme d’une question qui ne se pose même pas, un statu quo (terme officiel d’Israël pour définir sa politique à l’égard des Palestiniens) qui ne peut faire l’objet ni de solution ni de processus de négociation, le rêve sioniste (voulu par Herzl) une Palestine mais sans palestiniens.
Cela ne concerne pas que les terroristes ou les personnages du même genre ! En effet : les prisonniers, les immigrants illégaux, les habitants des bidon-villes, les pauvres, (chômeurs) les victimes aigries d’opération anti-insurgés (manifestants) adeptes de religions dites du « mal » (Islam), les idéologies ou cultures contraires à la pensée unique, viennent ensuite les avantages acquis, retraites, assurance maladie… pour n’en citer que quelques unes, deviennent des accessoires permanents qu’il faut gérer plutôt que des personnes dont les griefs, les besoins et les droits nécessite d’être pris en charge, c’est ainsi que les prisons, y compris les prisons assignation à résidence aussi vastes que Gaza, les Territoires palestiniens, par exemple, deviennent pour eux (Israël/occident) la solution.
C’est bien pire, sur de nombreux plans,  que les bantoustans de l’Apartheid sud-africain. Les dix plus grandes « réserves » non-viables à population noire africaine sur 11% du territoire étaient sans-conteste une forme de stockage destiné à fournir de la : main-d’œuvre peu chère, et rendant alors possible une « démocratie » dominée par leurs bourreaux.
C’est exactement ce qu’Israël veut faire sur 15% de la Palestine historique, à la différence que les Palestiniens n’auront pas le droit d’entrer en Israël remplacés par la main-d’œuvre importé de Chine, Philippines, Thaïlande, de Roumanie, d’Afrique de l’Ouest… complété par ses propres citoyens arabes, mizrahi, éthiopiens, russes et est-européens. (comme en Europe et les délocalisations)
Quelque soit l’angle d’approche de ce conflit les palestiniens ont été définis comme « un peuple de trop ».



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