lundi 23 août 2010

Le Nettoyage Ethnique de la Palestine [ La désarabisation... ]

 « LE NETOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE » :
Sur une population largement sans défense

La désarabisation et les pogroms sionistes :
On mesure la confiance qu’avait le Haut Commandement, au début avril, dans sa capacité non seulement à conquérir mais aussi à nettoyer les zones que les Nations unies avaient accordées à l’Etat juif, quand on le voit, immédiatement après l’opération Nahshon, tourner son attention vers les grands centres urbains de Palestine, sous les regards indifférents des agents de l’ONU et des responsables britanniques.
Les opérations à Haïfa, la première vague de terreur contre la population de la ville, en décembre 1947, avait incité de nombreux membres de l’élite palestinienne à gagner leurs résidences secondaires au Liban ou en Egypte en attendant le retour au calme, le depart des riches laissait sans chef les 60 000 Palestiniens d’Haïfa, qui, le nombre de volontaires arabes armes dans la ville était relativement faible, étaient en avril 1948 à la merci des forces juives – malgré la présence des soldats britanniques, théoriquement responsables de la sécurité et du bien-être des habitants de la ville. Tout comme à Tibériade où les britanniques ont aussi joué un rôle douteux mais surtout négatif collaborant avec la Haganah. –l’obstruction britannique l’ALA ne réussit à envoyer qu’une trentaine de volontaires-  Tibériade où 6 000 juifs et 5 000 arabes coexistaient paisiblement, comme le faisaient leurs ancêtres depuis des siècles.
Haïfa, comme Tibériade, avait été allouée par l’ONU à l’Etat juif : le passage sous contrôle juif du seul grand port du pays était une preuve de plus de l’injustice manifeste du plan de paix des Nations unies à l’égard des Palestiniens. Les sionistes voulaient le port, mais sans les 75 000 Palestiniens qui l’habitaient, et, en avril 1948, ils ont atteint leur objectif. Le comportement des soldats britanniques, comme devaient l’admettre plus tard beaucoup d’homme d’Etat britanniques, constitue l’un des chapitres les plus honteux de l’histoire de l’Empire britannique au Moyen-Orient.
La campagne juive pour terroriser la population  – pilonnages massifs, tirs de snipers, rivières d’huile et de fioul enflammés dévalant les pentes, barils d’explosifs avec détonateurs – avait commencée en décembre et s’était poursuivie au cours des premiers mois de 1948. le commandant britannique du secteur Nord, dont le QG était a Haïfa, le général de brigade Hugh Stockwell, convoqua les autorités juives  de la ville et les informa que, dans les eux jours, les soldats britanniques seraient retirés des postes où ils s’interposaient entre les deux communautés.
Peu à peu les Palestiniens perdirent confiance en Stochwell, comprenant qu’ils ne parviendraient pas à sauver leur communauté et se préparant au pire, demandèrent à Stockwell : qu’ils voulaient partir en bon ordre. La brigade Carmeli fit en sorte que cela se fasse dans le carnage et le chaos.
Quand Golda Meir, vint à Haïfa, elle eut d’abord du mal à réprimer un sentiment d’horreur en pénétrant dans les maisons où la vie semblait figée en un instant. Golda Meir qui venait des Etats-Unis, où sa famille s’était réfugiée après les pogroms en Russie, et ce qu’elle a vu ce jour-là  lui a rappelé les pires récits que lui avaient fait ses parents des violences des Russes contre les juifs. 
La population d’Haïfa prête a fuir attendait au marché  qui se trouvait à moins de 100 mètres de qui était alors l’entre principale du port. Quand le pilonnage commença, les Palestiniens pris de panique coururent naturellement vers ce portail. Des dizaines de personnes se précipitèrent dans les bateaux et commencèrent à fuir la ville. Les souvenirs horribles de certains survivants, publiés récemment, nous apprennent ce qui s’est passé ensuite. En voici un aperçu :
Les hommes marchaient sur leurs amis, les femmes sur leurs propres enfants, les bateaux dans le port furent vite remplis d’une cargaison vivante. La surcharge était horrible. Beaucoup ont chaviré et coulé avec leurs passagers.nis
C es scènes ont été si effroyables que, lorsque les rapports sont parvenus à Londres, ils ont poussé le gouvernement britannique à agir : certains responsables, probablement pour la première fois, commençaient à mesurer l’énormité du désastre que leur inaction créait en Palestine. Le secrétaire au Foreign Office britannique, Ernest Bevin, était furieux du comportement de Stockwell, mais le maréchal Montgomery, chef d’état-major impérial, donc supérieur du général, a pris sa défense. […]
Le nouveau commandant de l’ALA en Galilée, Adib Chichakli remplaça Ulmaz, officier charismatique syrien, par l’un des officiers les plus ineptes de cette armée. On peut douter, néanmoins, qu’Ulmaz aurait fait beaucoup mieux au vu du déséquilibre des forces : 1 000 soldats du Palmah bien entraînés face à 400 volontaires arabes mal armées (un fusil pour deux) – l’un des nombreux cas de déséquilibre locaux qui montrent l’inconsistance du mythe du David juif affrontant le Goliath arabe en 1948.
Les soldats du Palmah espulsèrent la plupart des habitants, n’autorisant à rester qu’une centaine de personnes âgées –  Ben Gourion demanda le 5 juin : de les expulser vers le Liban.   
ILAN PAPPE     Historien Israélien


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