dimanche 31 octobre 2010

La police d'Israël lance une campagne de recrutement parmi les colons

La police d'Israël lance une campagne de recrutement parmi les colons
Par Jonathan Cook   [20/10/2010 - 10:57]

Tandis que les pourparlers de paix sponsorisés par les US piétinent sur la question des colonies, la police nationale d'Israël a révélé qu'elle se tourne vers les mêmes communautés illégales dans sa première campagne jamais faite pour recruter des officiers parmi les colons. Le cours d'entraînement spécial pour les officiers, qui est principalement destiné aux soldats démobilisés comprend sept mois d'études religieuses dans une colonie extrémiste de Cisjordanie.

Fin décembre 2008 - des rabbins viennent encourager les troupes sionistes avant l'attaque contre Gaza
Ce programme a suscité une forte inquiétude parmi les 1,3 million de citoyens Palestiniens, un cinquième de la population.
"La police a déjà régulièrement manifesté son hostilité envers les citoyens Palestiniens, mais cette initiative prouve que les autorités veulent développer et approfondir notre oppression," a dit Jafar Farah, le directeur de Mossawa, un centre de juristes pour la minorité Palestinienne.
"Est-il vraiment pensable que ces extrémistes religieux qui ont été élevés dans la haine des Palestiniens en Cisjordanie se comportent différemment quand ils assureront la police dans nos communautés en Israël ?"
Les 35 premiers cadets du programme de formation d'officiers -connu comme "Croyez dans la police"- vont commencer leurs études le mois prochain. Plus de 300 colons auraient à ce jour manifesté leur intérêt pour le programme.
Le commandement de la police a repris l'idée, proposée à l'origine par des groupes de droite, dans l'espoir d'endiguer le déclin du niveau de recrutement existant depuis des années qui a conduit à une pénurie d'officiers.
Les cadets vont étudier pendant trois ans et demi, principalement à l'Université d'Haifa en Israël, à la fin desquelles ils auront un degré et le rang d'officier.
Mais leurs études comprennent aussi sept mois dans un séminaire religieux dans une petite colonie extrémiste, Elisha, à l'intérieur de la Cisjordanie. Bien que ces colonies soient illégales au regard du droit international, Elisha fait partie des dizaines de colonies sauvages également illégales sous la loi Israélienne. 

Gershom Gorenberg, un expert des colons religieux, a dit que "les commandants de la future police" d'Israël seraient reçus après un premier enseignement sur les violations de la loi.
Yonatan Chetboun, le chef du mouvement Raananim, un groupe d'extrême-droite qui supervise le programme, a décrit à Olam Katan, un journal familier de la communauté religieuse, un moyen pour les organisateurs de convaincre des colons de faire carrière dans la police.
Il a dit qu'en prenant les recrues potentielles en patrouilles de nuit de Ramle et Lod -des villes Israéliennes notoirement connues pour abriter des quartiers de Palestiniens dépossédés, hantés par le crime- leur ouvrirait rapidement les yeux sur l'une des "questions nationales les plus significatives".
Le porte-parole de la police n'était pas disponible pour commenter.
Une équipe de rabbins a été nommée pour résoudre les conflits potentiels entre les principes religieux des colons et leurs fonctions dans la police, qui pourraient impliquer de désacraliser le sabbat et de communiquer avec des femmes "impudiques".
Un activiste d'extrême droite, Hor Nizri, qui a eu des heurts avec la police dans le passé au sujet de l'évacuation des colonies, a été nommé pour recruter de jeunes colons.
Il a dit au journal Yediot Aharonoth que le programme était une "réconciliation historique", ajoutant : "Nous voulons remplir les rangs de la police comme nous remplissons les rangs de l'armée".

Ses commentaires ont fait craindre aux groupes palestiniens en Israël que le programme soit la première phase d’une tentative de prise de pouvoir de la police par les colons, similaires à leur domination croissante dans des sections de l'armée.
Les premières données officielles sur le nombre de colons dans l'armée Israélienne, communiquées le mois dernier, montrent leur énorme surreprésentation dans les unités de combat. Environ un tiers de tous les officiers de ces corps étaient des colons, en comparaison des 2,5 qu'ils étaient en 1990.
La police espère qu'une carrière dans ses rangs attirera de nombreux colons après leur démobilisation.
Toutefois, Mr Farah a dit qu'il y avait de nombreuses preuves de ce que les colons religieux devenaient encore plus extrêmes dans leur hostilité envers les Palestiniens. Il s'est référé à l'influence croissante de rabbins extrémistes dans la promotion de points de vue anti-Palestiniens.
Durant l'été, deux éminents rabbins de la colonie de Yitzhar, près de Naplouse, ont été interrogés pour des soupçons d'incitation après la publication d'un livre, "le Roi de la Torah", dans lequel ils approuvent le meurtre de non-Juifs, y compris des enfants. Dans un passage, les auteurs écrivent : "il est justifié de tuer des bébés s'il est clair qu'ils vont grandir pour nous nuire".
Le livre a été approuvé par de nombreux rabbins séniors dans les colonies.
Des sentiments similaires ont gagné du terrain chez les rabbins de l'armée.
Plus tôt l'année dernière, dans l'immédiate après opération de trois semaines d'Israël sur Gaza, il a été révélé que le rabbinat de l'armée avait délivré une brochure aux soldats qui allaient entrer à Gaza appelant leur attaque "une guerre contre les meurtriers" et les mettant en garde contre "le fait de rendre un seul millimètre."
Quelques 1400 Palestiniens ont été tués dans l'attaque, y compris des centaines de femmes et d'enfants.
Les relations de la minorité Palestinienne avec la police sont déjà marquées par une profonde méfiance, à la suite du meurtre de 13 manifestants non armés et des blessures de centaines de plus en 2000, au début de la deuxième Intifada.
Une commission d'enquête subséquente a accusé le commandement de la police de considérer la minorité comme "un ennemi".
Mr Farah a aussi évoqué les morts inexpliquées causées par la police de 36 citoyens palestiniens durant la dernière décennie. Dans seulement deux cas des officiers ont été reconnus coupables.
Des observateurs Israéliens ont exprimé leur inquiétude que la plus grande influence des colons dans la police pourrait aussi rendre le démantèlement des colonies de la Cisjordanie plus difficile dans tout autre accord de paix à l'avenir.
Mr Gorenberg a dit que les évacuations précédentes, dont le retrait de Gaza en 2005, a été dirigé par la police parce que tant d'unités d'armée étaient dominées par les colons. La police, a-t-il ajouté, "pourrait acquérir la même faiblesse".

Traduction NG pour cet article :
http://www.thenational.ae/news/worldwide/israeli-police-launch-drive-to-fill-ranks-with-settlers
Visible aussi sur le site de l'auteur :
http://www.jkcook.net/

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