samedi 2 octobre 2010

Colons, l’ennemi de l’intérieur

Tribune : AKIVA ELDAR
"Akiva Eldar, milite pour le peuple palestinien, il est sans doute sincère, mais par mon expérience au sein d'une de ces organisations se disant militer pour la paix, où des ses membres sont juifs, musulmans ou chrétiens , la conception de cette paix n'est pas tout à fait la même. Et Akiva Eldar ne fait pas exception, il milite manifestament pour la solution à un seul Etat, il a cependant une conception de la légalité des colonies que je ne crois pas que se soit celle des palestiniens."

Colons, l’ennemi de l’intérieur
Le demi million de colons dans les territoires palestiniens occupés est considéré comme le principal obstacle a la paix   et viole les principes fondamentaux d’Israël. Maintenant Netanyahu doit choisir entre eux et les Etats-Unis.
AKIVA ELDAR 13/06/2009

En octobre 1991, quelques mois après la première Guerre du Golfe, il y a eut l’historique conférence sur le Proche-Orient promue par l’Administration du Premier président Bush.
  • Les héritiers de Dieu se rebellent
En Jérusalem-Est et en Cisjordanie il y a 127 colonies autorisées et plus de 100 « illégales ». [Là AKIVA ELDAR ne sait pas où se placer. En effet, toutes les colonies sont illégales, ce qu’il appelle « illégales », ce sont les colonies pour lesquelles les gouvernements israéliens n’ont pas donné d’autorisation, ni accordé de financement. Cela dit toutes les colonies sont illégales. D’après la 4eConvention de Genève un Etat n’a pas le droit de peupler de ses ressortissants un pays occupé, comme il n’a pas le droit de transférer un homme arrêté en Cisjordanie dans une prison en Israël. Il ne respecte, cela va de soi, ni l’un ni l’autre.]
Ces chiffres expliquent le scepticisme croissant sur la possibilité de créer un Etat palestinien. Position adoptée par la majorité des pays arabes et représentants des territoires palestiniens occupés se sont attablés face à une impressionnante délégation israélienne, dirigée par le premier ministre Isaac Shamir et le vice-ministre des Affaires étrangères, Benjamin Netanyahu.  Pour la première fois en 40 ans d’affrontements, dirigeants arabes et sionistes se rencontraient, devant apporter la paix dans la région.
Tous n’étaient pas enchantés. A mes cotés, dans l’avion du retour, il y avait un des fondateurs du mouvement des colons, préoccupé par le futur de leur projet de vie. En ce moment, 220.000 colons juifs vivaient en Cisjordanie, Bande de Gaza et Jérusalem-Est. Tous croiraient qu’Israël allait rendre les territoires occupés en juin 1967 aux Palestiniens et retrait des colons. En échange les dirigeants arabes mettraient fin à la situation de guerre avec Israël et normaliseraient leurs relations avec l’Etat juif.
En juin 2009, moins de 18 ans après, quand le président Barak Obama fit son discours historique de réconciliation du Caire, le nombre de colons atteignait pratiquement le demi-million, 300.000 d’entre eux en Cisjordanie et le reste à Jérusalem.
Ces chiffres peuvent expliquer le scepticisme croissant qui règne chez les arabes quand il est question d’un Etat palestinien viable et indépendant avec comme capitale Jérusalem-Est. Les 127 colonies furent autorisés et financés par les successifs gouvernements israéliens  et les plus  de 100 "enclaves illégales" divisent en de petits morceaux les territoires occupés en 1967        
Aujourd’hui, le fils du colon que j’ai rencontré il y a 18 ans dans l’avion qui me ramenait de Madrid est un activiste qui vit dans une de ces enclaves " illégales " et qui s’oppose au gouvernement quand ce dernier intente de démanteler les colonies construites sur des propriétés palestiniennes.     
[Sans être juriste, on peut aisément imaginer que toutes les colonies érigées dans les territoires occupées, le sont sur des propriétés palestiniennes. Ou tout du moins appartenant à l’Etat palestinien. Je dis Etat car avants que l’ONU décide de partager ce territoire, la Palestine était un Etat. Même si la puissance militaire occidentale en décida autrement.]
Selon le rapport publié récemment par l’OCHA (Officine des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires, sigle anglais), les colonies sont le facteur le plus important  déterminant les déplacements et les restrictions dont souffrent les 2,5 millions de palestiniens habitant la Cisjordanie.  La zone C, qui selon les accords se trouve sous contrôle israélien total, et qui constitue 60% du territoire de la Cisjordanie. [Quels accords ? Un accord suppose l’assentiment de celui avec qui est passé l’accord. Obliger quelqu’un à accepter un accord, n’est pas un accord mais une extorsion. Seul le puissant est tolérant, le faible subit…]
Durant longtemps, la société israélienne, inclus des personnes de gauche, vit le mouvement des colons comme une nouvelle version national-religieuse du mouvement sioniste laïque qui souleva le pays quand il n’était composé principalement de marais et déserts et entourés de villages Arabes Hostiles. Quant au vol des terres palestiniennes, dans l’esprit populaire juif, était un acte idéologique noble ayant un large soutien. Ce climat favorisa  l’établissement de liens étroits avec les dirigeants politiques, militaires et économiques. 
[La Palestine n’a jamais été un marécage ni un dessert. La contradiction est flagrante. En effet le sionisme se base sur la Bible pour argumenter un éventuel droit à ces terres, « la terre promise ». Je doute cependant que « Dieu » ait promis à Moïse des marécages et des déserts (il y a bien le Néguev, mais le Néguev est un désert) comme étant la « terre promise » !!! Moïse a du choisir cette terre en expert. Non ? J’ironise c’est vrai, mais devant tant de pharisaïsme… Ci-dessous la déclaration de De Ah’ad Ha-am, sioniste spirituel, commentant sa première visite en Palestine en 1891,  qui vous dira ce que vous devez savoir : « A l’extérieur on a coutume de croire qu’Israël est presque vide ; que rien n’est cultivé ici quiconque veut acheter de la terre n’a qu’a venir et acheter selon ses désirs. En réalité, la situation n’est pas celle là. Au travers du pays il est difficile de trouver de la terre cultivable qui ne soit déjà cultivée. (…) Si, un jour, la vie de nos fiers juifs en Palestine se développe au point de refouler les habitants du pays sur une petite ou grande échelle, alors ces derniers ne céderont pas facilement leurs places »Il y a le sionisme romantique par lequel de nombreux juifs se sont laissés séduire, l’Eden sur terre un territoire où les juifs, musulmans et chrétiens vivraient en harmonie !!! Mais le sioniste de Théodore Herzl n’a jamais été celui-ci, il savait que son programme ne pourrait se réaliser sans un Nettoyage Ethnique. L’incompréhensible consiste dans le soutient que encore aujourd’hui ces sionistes romantiques apportent aux criminels israéliens. ]
La déclaration d’Indépendance d’Israël de 1948 a été conçue comme fondement moral de la perspective sioniste.  
[Quelle déclaration d’indépendance ? Déclaration de l’Etat d’Israël, éventuellement. D’Indépendance ! Non. L’indépendance suppose la libération d’un territoire occupé. Les Palestiniens n’étaient pas là de passage, en vacances, ils étaient là bien avant  que Moïse arrive avec les adorateurs du « veau d’Or », même s’ils n’étaient pas encore juifs, musulmans ou chrétiens.  
Ce document fondateur du sionisme assure que nouvel Etat garantit à «touts les habitants une égalité absolue sociale politique». Donc, si les territoires occupés sont formellement annexés en 1967, Israël sera dans l’obligation de garantir droits de citoyenneté aux résidents palestiniens, avec droit de vote  y compris de se présenter à la Knesset, le Parlement israélien. 
[Finalement tout cela part d’un bon sentiment, et serait là un moindre mal. Mais a-t-on pensée une seule seconde aux desiderata des Palestiniens ? Leur a-t-on posé la question, sont-ils traités de manière qu’ils puissent accepter ces conditions ? Le sionisme fait preuve une nouvelle fois de l’arrogance qui les a toujours caractérisés. Nombreux son les israéliens favorables en un seul Etat, AKIVA ELDAR en fait manifestement partie.
C’est une solution, à la stricte condition de voir dans les Palestiniens un Partenaire et non un souffre-douleur… et à condition que ces derniers le veuillent aussi. Cela dit Israël enfreint le Droit International allégrement et ne se préoccupe guerre du droit des Palestiniens. Il y a peut-être là une cause à effet. Mais la logique n’est pas l’apanage d’un sionisme sectaire uniquement préoccupe par ses visées coloniales servies par une idéologie sous couvert de religion et d’une histoire romancée.]
Dans les marges de ligne verte, c'est-à-dire, las frontières antérieures a 1967, les juifs constituent la majorité de la population (79%). [79% de quel [Territoire ? A l’intérieur de la ligne verte, elle l’à écrit avants, il y a 500.000 juifs pour 2 500.000 de Palestiniens. En outre la ligne Verte, n’est pas la frontière d’avants 1967, mais les frontières de 1967, toujours en vigueur selon le Droit International].
Selon les projections démographiques, la séparation entre Israël et les territoires occupés garantirait aussi en 2020  le maintien de cet avantage relatif pour les juifs. Mais l’annexion de la Cisjordanie et Jérusalem-Est –officielle ou de facto- devient, dès maintenant, le territoire situé entre la mer méditerranée et le fleuve Jourdain en un Etat binational  avec 54% de juifs et 46% de non juifs.
Les dirigeants sionistes déclareront que l’Etat d’Israël « se fondera sur la liberté, la justice et ka paix ». Durant 42 ans, les colonies situés aux milieux des territoires occupés ont privé de liberté à des millions de personnes. Que la relation existe entre la saisie de terres privées, la justice et la paix !
 Comme s’inscrit l’énorme augmentation du nombre de colons depuis la conférence de Madrid avec cette déclaration ancienne de 62 ans : « Nous tendons la main à tous les Etats voisins et a ses populations,  dans une ambiance de paix et de bon voisinage ! 

S’il n’y avait pas la peur des colons, il serait alors possible qu’Israël n’ignorerait pas   la main tendue de la Ligue Arabe, qui continue offrant, depuis mars 2002, paix et bon voisinage dans les frontières de 4 juin 1967.

La Déclaration d’"Indépendance" [Déclaration de l’Etat d’Israël]  était aussi un appel du peuple juif aux Nations Unies pour élever son gouvernement et recevoir l’Etat d’Israël. [Désolé, ne comprenant pas la signification exacte de cette phrase, il est possible que la traduction ne soit pas la bonne] En réalité, les colonies et la construction du mur de séparation, conçu pour s’adapter aux nécessités des colons, ont été les faits les plus condamnés par l’ONU et ayant reçu le plus de contestations internationales contre Israël.
Le principal document politique sioniste annonçait également que le nouvel Etat : « Encouragera  le développent du pays au bénéfice de tous les habitants ». Mais c’est au bénéfice des colons que se fit le développement, au bénéfice d’une minorité qui représentait 5% des habitants du pays, et au détriment d’autres zones du pays, comme des villes laissées à l’abandon. Et nous n’avons même pas fait mention des sommes énormes utilisées pour les Forces de Défense protégeant les colonies  et ses routes d’accès.
Ces dernières années un nombre croissant d’israéliens considère les colonies comme un obstacle sur la voie d’un Etat palestinien indépendant. Ils ont compris aussi que l’occupation est un obstacle capital à l’existence et le développement  du rêve sioniste. L’ex premier ministre Ehud Olmert déclara au journal Ha’aretz en novembre 2007 qui si la solution a deux Etats tardait à venir, « l’Etat d’Israël est fini ». Cependant, à part parler dans le vide, Olmert faisait bien peu pour écarter cet obstacle du chemin de la paix et du sionisme.
[Cette vision est exacte, néanmoins elle ne tient pas compte de l’ambition sioniste au plan international. Le sionisme n’a jamais voulu un Foyer en Palestine, mais un Etat à la place de la Palestine. Il n’a jamais voulu Un Etat où les populations juives, musulmanes, chrétiennes, vivraient en harmonie mais un Etat Juif pour le Juifs et ethniquement pur. Et c’est là justement que tous les sionistes de cœur comme par exemple Ah’ad Ha-am, sioniste spirituel ont cru dans les fourberies et compromission du sionisme « classique ». Cela n’excuse en rien le soutient qu’ils lui apportent encore aujourd’hui.]
Aujourd’hui, le premier ministre c’est Netanyahu, représente Israël dans la Conférence de Madrid en qualité de vice-ministre de Affaires Extérieures. Peu de temps après de cette conférence, le président Bush, père, a été clair avec Israël, parler de colonies et de paix est une contradiction flagrante. Et insista dans le fait que le gouvernement devait choisir entre : s’affronter avec les Etats-Unis ou les colons. L’exécutif israélien préféra la première option et perdit l’amitié des USA comme les élections générales. Maintenant le président Obama a soulevé le même dilemme. Netanyahu no devrait tarder à devoir choisir. 

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