samedi 21 août 2010

Dites-le mais avec MODERATION







Dites-le, mais avec « modération ». Le discours laudatif  par lequel des esprits mineurs voudraient voir leurs actions louées. Pour ne pas se trouver  en face  d’autistes, faisant la démonstration éclatante de la stupidité humaine.

Nous vivons assurément une époque de truanderie. 
Non. Aujourd’hui la truanderie  se manifeste et se développe beaucoup plus sournoisement, avec perfidie nous sommes des gens raffinés que diable, et ne concerne pas seulement la bourse du manant vendeur d’étoffe à bas prix, mais des institutions ayant  -comme l’on disait au  XVIIe siècle   -pignon sur rue.   

Cependant cela n’est pas ni très grave ni très important, lorsque par votre perspicacité vous avez réussi à délimiter le périmètre (π x d) ou (h+lx2) du terrain miné dans lequel ces séraphins voudraient voir nous couper les ailes.  
Vous pouvez toujours  avec difficultés, je vous l’accorde, vous octroyer un quelconque recours.  La difficulté dans laquelle, ils vous plongent, n’est  pas anodine.  Un proverbe espagnol dit : « a rio revuelto ganancia de pescadores »   « en eaux troubles les  pêcheurs sortent gagnants ». [Pêcheurs ou ceux qui savent nager en eaux troubles] En clair : «  pendant que vous êtes empêtré dans vos difficultés, quotidiennes vous n’attachez plus d’importance aux événements ». Autre technique raffinée  consiste à dénoncer les conflits ça et là  détournant notre attention de leurs doigts sanguinolents.  Époque de truanderie à la quelle il est conseillé de ne pas s’y inscrire en mouton de Panurge.  Où alors il faut accepter de perdre ses belles ailes au profit de gens qui confondent ruse ou encore fourberie avec l'intelligence.  
En effet :
·        L’intelligence consiste plus à s’entendre avec les êtres plus qu’à les dominer. 
·        Pour dominer il suffit d’être plus fort  et user de sa force, tous les dictateurs,  à défaut d’intelligence, usent de la force. 
·        La ruse permet d’abuser quelqu’un qui vous fait confiance. Abuser quelqu’un qui vous fait confiance est la pire bassesse de l'homme, et la gentillesse ou l’obligeance qu’il vous témoigne,  ne sert qu’à tenter d’endormir votre défiance.
L’intelligence, disais-je permet la coexistence  pacifique : état de paix, d’apparente conciliation entre les puissances aux régimes politique ou aux intérêts économiques opposées. Ça, c’est l’intelligence.  Soumettre un Peuple par la force par la violence c’est ce que font tous les dictateurs. 
 
En effet tel est la règle du jeu et les dominants ne demandent pas que l’on soit aimable, ni modérée avec eux.  L’animal serait plus loyal que l’homme ? Sans l’ombre d’une hésitation je dis « OUI ». Surtout pour ceux qui en plus se vantent de leur intelligence en la confondant  avec la fourberie, la perfidie ou la déloyauté. Ils n’ont, dans les faits, pas d’état de conscience.  

Un homme sans état de conscience est un homme égoïste qui ne fait la différence, seul son intérêt prévaux.
Avouons et admirons la conscience professionnelle de ces charognards, regrettons quelle ne fut tout simplement  un « état de conscience suffisant» qui nous aurait permis de ne pas les confondre avec (...)


Le leitmotiv de notre époque est « MODÉRATION » nous avons le droit de dire ce que nous pensons mais avec « MODÉRATION » même si la luette,  a envie de vibrer. 
Naturellement cette modération ne concerne, du moins pour nos élites, que l’expression orale ou écrite. Car en ce qui concerne l’action des « va-t-en guerre », que  nous avons élus sont, pourtant, dans l’extrémisme le plus aigu, le plus acérée, avec des centaines de milliers de morts à la clé.

De la case « pertes & profits »  ne connaissent  que PROFIT et laissent les PERTES en provision.  Cet ainsi que les USA, l’Europe expliquent avec MODÉRATION l’impérieuse nécessité de lutter contre le terrorisme au motif qu’ils ont eux même provoqués  pour concrètement, agir avec  la sauvagerie la plus violente. Ou  le permettre par veulerie, par traîtrise ou pire encore par intérêt.  Intérêt personnel, c’est une évidence ! Comment comprendre alors l’Europe qui par son incapacité à être dominant,  n'a aucun intérêt au Proche-Orient et qui soutient aveuglement des gouvernements dont la sauvagerie est comparable à celle du nazisme.
Il y a même qui dans le Web sont fiers d’être sionistes et veulent mourir pour le sable d’Israël.  J’aimerais répondre à ces personnes que je crois sincères, que : « les SS étaient aussi fiers d’être nazis ». 
 
Le soutien inconditionnel de l’Occident, de l’Europe à Israël est incompréhensible. Ceux qui ne se cantonnent au pas dévant leur porte, savent que c’est la politique de l’État israélien qui favorise la radicalisation de la société palestinienne (Musulmane).

Seuls des "vrais démocrates", (va-t-en guerre, convient aussi), sous des prétexte fallacieux  refusent   le résultat des urnes, qui pourtant était incontestable.  Une nouvelle fois la fourberie des gouvernements sionistes –bras dessus, bras dessus avec cet Occident rudéral est si éclatante qu’il n’y a que les élèves de Panurge  ou les déficients de l’intellect pour l’ignorer.  

Entendons-nous bien, le bénéfice de la veulerie occidentale ne s’apprécie pas forcement par son courage mais par sa lâcheté. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils protègent des bêtes féroces qui n’ont rien à voir avec les victimes de leur lâcheté.  Ces criminels déshonorent par leur présence les commémorations  des crimes et génocides commis pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Il nous est demandé, de la modération de la compréhension, de la tolérance. Il suffit d’entendre leurs aboiements mensonger et manipulateurs pour apercevoir l’arrogance qui les anime.  Nous avons à faire à une bande de pirates soutenus pas des criminels en col blanc.
Nos élites sont perfides elles acceptent dans un premier temps les arguments démasquant leurs méfaits  et dans un second temps les détournent en prétendant  qu’ils agissent en état de légitimité !
Pour ces êtres perfides agissant au nom d’une idéologie il leur suffit d’avoir les médias dans la manche pour être les rois du monde, Bokassa Ier était aussi. 

Je crois que nos dirigeant devraient écouter un peu plus  les saltimbanques que son les chanteurs comme Brel ou Brassent ils y découvriraient  « Les Singes de mon quartier » ou « le Roi des cons » ils y visualiseraient  leur vie en diaporama.   


Le Nettoyage Ethnique de la Palestine [ Ilan Pappé Le conseil Consultatif ]

 ILAN PAPPE (Historien israélien)
« LE NETOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE » :  
Le conseil consultatif :

( X Principaux massacres)

Le service de renseignements de la Haganah a rédigé le plan d’ensemble pour les mois suivants. Sous le nom de code de « plan D », il faisait directement référence tant aux paramètres géographiques du futur État juif (les 78% convoités par Ben Gourion) qu’à sort du million de Palestiniens qui vivaient dans cet espace :
Ces opérations peuvent être exécutées de la façon suivante : soit en détruisant les villages (en y mettant le feu, en les faisant sauter et en posant des mines dans les décombres), notamment ceux qui sont difficiles à contrôler de manière permanente ; soit en montant des opérations de ratissage et de contrôle conformément aux directives suivantes : encerclement des villages, recherches à l’intérieur. En cas de résistance, les élément armés seront éliminés et la population expulsée ors des frontières de l’État.
La population devait être expulsée en totalité dans deux cas : quand le village était situé à un endroit stratégique ou quand on s’attendait à rencontrer une résistance. Lorsque les ordres on été donnés, on savait bien que l’occupation provoquerait toujours une certaine résistance, donc qu’aucun village ne serait à l’abri, soir en raison de son site, soit parce qu’il ne se laisserait occuper. C’était un plan global d’expulsion de tous les villages de la Palestine rurale. Des instructions semblables ont été données, à peu près dans les mêmes termes, pour des actions visant les centres urbains.
Chaque commandant de brigade a reçu une liste de villages ou quartiers voués à l’occupation, à la destruction et à l’expulsion, avec des dates espécifiques. Certains se sont montrés trop ambitieux, d’autres en revanche, la mission s’est révélée trop étendue et n’a pu être accomplie dans délai imparti. C’est ainsi que plusieurs villages du littoral qu’il avait été prévu d’occuper en mai n’ont été détruits qu’en juillet. Et les villages de la région du Wadi Ara (vallée reliant la côte près de Hadera au Marj Ibn Amir –Emak Izrael- et à Afoula –l’actuelle route 65- ont réussi à survivre à des attaques juives répétées pendant toute la guerre. Mais c’était  l’exception : la règle, ce sont les 351 villages et les 11 quartiers de grandes et petites villes qui ont été détruits et dont les habitants ont été expulsées sous l’effet direct des ordres données par le Conseil consultatif en mars 1948. À cette date, 30 villages avaient déjà disparu.
Quelques jours après avoir été dactylographié, le plan D a été distribué aux commandants des douze brigades que comptait désormais la Haganah. La liste qu’a reçu chacun d’eux s’accompagnait d’une description détaillée des villages de sa zone d’opération et de la mention de leur sort imminent : occupation, destruction,  expulsion. Les documents israéliens des archives des FDI déclassifiés à la fin des années 1990 montrant clairement que, contrairement aux assertions d’historiens comme Benny Morris, le plan Daleth à été remis aux commandants de brigades sous la forme non de vagues lignes directives, mais d’ordres opérationnels précis à exécuter.

Les dossiers de village :
Savourer l’excitation d’attaquer un village palestinien ne suffisait pas : il fallait une planification systématique. La suggestion vint d’un jeune historien à lunettes de l’Université hébraïque, Bedn-Zion Luria, qui travaillait à l’époque au service pédagogique de l’Agence juive. Il fit remarquer combien il serait utile d’avoir un registre détaillé de tous le villages arabes, et proposa que la réalisation de cet inventaire fût confiée au Fond national juif (FNJ). « Cela aiderait beaucoup au rachat de la terre », écrivit-il à ce dernier.  Il n’aurait pas pu choisir un correspondant plus réceptif : son initiative d’engager le FNJ dans le nettoyage ethnique en perspective allait donner plus d’élan et d’ardeur aux futurs plans d’expulsion.
Fondé en 1901, le FNJ était l’outil principal des sionistes pour coloniser la Palestine. C’était par le biais de cet organisme que le mouvement sioniste achetait des terres palestiniennes, puis y installait des immigrants juifs. Crée par le Ve congrès sioniste, il a été le fer de lance de la "sionisation" de la Palestine pendant toute la période du Mandat. Il avait été d’emblée conçu pour devenir l’ « administrateur », au nom du peuple juif, terres acquises par les sionistes en Palestine. Le FNJ a conservé cette fonction après la création de l’Etat d’Israël, d’autres missions s’étant, au fil du temps, ajoutées à son rôle premier.
La plupart des activités du FNJ pendant la période du Mandat et autour de la Nakba ont été étroitement liées au nom de Yossef Weitz, le chef de son service "installation". Weitz était la quintessence du colonialisme sioniste. Sa grande priorité à l’époque était de faciliter l’éviction des métayers palestiniens quand il achetait des terres à des propriétaires absents, qui vivaient loin de leurs domaines ou même hors du pays, puisque le système des mandats avait tracé des frontières là où il n’y en avait pas auparavant.
L’impact de ces activités à l’époque,  restait limité. A la fin du Mandat, en 1948, la communauté juive possédait environs 5.8% du territoire de la Palestine. Mais elle avait un gros appétit ; c’est pourquoi Weitz se fit lyrique quand il entendit parler des dossiers de village, et suggéra immédiatement d’en faire un « projet national ». 

Nettoyage Ethnique de la Palestine [Plan Daleth, par Ilan Pappé]

ILAN PAPPE  Historien Israélien
« LE NETOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE » : 
Sur une population largement sans défense

( X - Principaux massacres )

La « Maison rouge » était un bâtiment typique des premiers temps de Tel-Aviv. Construite dans les années 1920 par les artisans juifs pour être le siège de l’union locale du syndicat ouvrier. Jusqu’au jour où vers la fin de 1947 elle devint le cartier général de la Haganah. (La principale milice clandestine "terroriste" sioniste en Palestine.)
L’appelait-on « rouge » à cause de son association avec le mouvement ouvrier, ou de la teinte un peu pourprée qu’elle prenait au soleil couchant ?
Dans cette maison le 10 mars 1948, onze hommes, vieux dirigeants sionistes et jeunes officiers juifs, ont mis la dernière main à un plan de nettoyage ethnique de la Palestine. Le soir même, des ordres ont été aux unités sur le terrain pour préparer l’expulsion systématique des Palestiniens des vastes régions du pays. Ces ordres s’accompagnaient d’une description détaillée des méthodes à employer pour évacuer les habitants de force : intimidation massive, siège et pilonnage des villages et des quartiers, incendie des maisons, des biens, des marchandises, expulsion et pose de mines dans les décombres pour empêcher les expulsés de revenir. Chaque unité a reçu sa propre liste de villages et quartiers ciblés, dans le cadre du plan global. Le « plan D » (en hébreu Daleth) – tel était son nom de code –
Les dirigeants sionistes face à la présence de tant de Palestiniens sur la terre que le mouvement national juif revendiquait comme sienne le plan Daleth était clair et sans ambiguïté : ils devaient partir. Pour citer l’un des premiers historiens à avoir remarqué l’importance de ce plan, Simha Flapan, « la campagne militaire contre les Arabes, dont la "conquête et destruction des zones rurales", était exposé en détail dans le plan Daleth de la Haganah ». De fait, son objectif était la destruction de la Palestine rurale et urbaine.
La politique sioniste s’est d’abord fondée, en février 1947, sur une logique de représailles  - après provocation – contre les attaques palestiniennes ; puis en mars 1948, elle a pris l’initiative d’un nettoyage ethnique à l’échelle du pays.
Une fois la décision prise, près de 800 000 personnes – plus de moitié de la population indigène de Palestine – avait été déracinée, 531 villages détruits, 11 quartiers vidés de leurs habitants. Le plan décidé le 10 mars 1948 et surtout sa mise en œuvre systématique au cours des mois suivants ont été un cas clair et net de ce « nettoyage ethnique » que le droit international actuel considère comme un crime contre l’humanité.
Dans notre monde moderne, notamment depuis l’essor des medias électroniques, on ne peut plus nier ou cacher à l’opinion publique les catastrophes crées par l’homme. Un des ces crimes, pourtant, a été presque entièrement effacé de la mémoire publique mondiale :
« La spoliation des Palestiniens par Israël en 1948.Cet événement, le plus fondamental de l’histoire moderne de la Palestine, a été systématiquement nié ; il n’est toujours pas reconnu. »
Peut-être est-il difficile de dire comment qualifier ou traiter, sur le plan du droit, les initiateurs et les exécutants du nettoyage ethnique de 1948 en Palestine, mais il est possible de reconstituer leurs crimes. Nous connaissons aussi les noms des officiers supérieurs qui ont exécuté les ordres. Tous sont des figures familières du panthéon de l’héroïsme israélien. Et jouaient, il n’y a pas si longtemps, un rôle majeur dans la politique et la société israélienne.
Pour les Palestiniens, outre le traumatisme, la frustration la plus profonde a été de voir constamment, depuis 1948, le comportement criminel de ces hommes si radicalement nié et la souffrance palestinienne si totalement ignorée.
La reconstitution historique que le récit officiel israélien de 1948 avait tout fait pour dissimuler et pour déformer. Le conte qu’avait concocté l’historiographie sionisme parlait d’un « transfert volontaire » massifs de centaines de milliers de Palestiniens. Les historiens palestiniens dont le plus éminent est Walid Khalidi,  d’ont réussi à retrouver une large part de ce qu’Israël avait tenté d’effacer. Confirmé par l’ouvrage de Michael Palumbo, dont le livre The Palestinian Catastrophe, publié en 1987, se fondait sur des documents de l’ONU.
Un petit groupe d’historiens israéliens ont tenté de réviser le récit sioniste de la guerre de 1948. Ilan Pappe en faisait partie mais  « les nouveaux historiens » se concentrant sur les détails, conformément à un travers typiques des historiens de la diplomatie, ont marginalisé la lutte contre la négation de la Nakba. Néanmoins en exploitant les archives militaires d’Israël, les nouveaux historiens israéliens ont réussi à montrer combien était fausse et absurde la thèse sioniste des « Palestiniens partis d’eux-mêmes ».
L’historien israélien Benny Morris a été l’un des auteurs les plus en vue sur le sujet. Comme il s’est exclusivement fondé sur des documents d’archives militaires, le récit était partiel parce que Morris avait pris au pied de la lettre et considéré comme vérité absolue les rapports militaires trouvés dans les archives. Il a donc ignoré des atrocités comme l’empoisonnement de l’alimentation en eau d’Acre par la typhoïde, de nombreux cas de viol et des dizaines de massacres perpétrés par des soldats juifs.
Avant le 15 mai 1948 a une époque où les forces Britanniques étaient encore responsables du maintien de l’ordre dans le pays, les forces juives avaient déjà réussi à expulser par la violence près de 250 000 Palestiniens.
Aller plus loin, d’autres avaient déjà commencé à le faire. L’ouvrage le plus important, a été le livre de Walid Khalidi, All That Remains. C’est un almanach des villages détruits, qui demeure un guide essentiel pour qui veut mesurer l’ampleur de la catastrophe de 1948.
Dans son livre Ilan Pappe voudrait explorer à la fois le mécanisme du nettoyage ethnique de 1948 et le système cognitif qui a permis au monde d’oublier et aux perpétrateurs de nier le crime commis par le mouvement sioniste contre le peuple palestiniens en 1948. Il veut plaider pour la refondation de la recherche historique et du débat public sur 1948 : le paradigme du nettoyage ethnique doit remplacer celui de la guerre.

Quand il a crée son État-Nation, le mouvement sioniste n’a pas fait une guerre dont la conséquence « tragique mais inévitable » a été l’expulsion d’une « partie » de la population indigène. C’est le contraire. L’objectif premier était le nettoyage ethnique de l’ensemble de Palestine, que le mouvement convoitait pour son nouvel État.
Les formulations floues qui dédouanent les États souverains et permettent aux individus d’échapper à la justice. C’est ainsi que le point de vue des gouvernements israéliens, comme ils savent si bien le répéter au monde depuis des années, c’est « nous » laisser, nous les Israéliens, représentants du camp « civilisé »  et « rationnel » dans ce conflit, chercher une solution équitable pour « nous-mêmes » et pour l’autre partie, les Palestiniens, qui, près tout, sont la meilleure incarnation du monde arabe « peu civilisé » et « émotif » auquel ils appartiennent. Quant il s’est avéré que les Etats-Unis étaient prêts à adopter cette approche déséquilibrée et à soutenir l’arrogance qui la fonde, nous avons eu un « processus de paix » qui n’a conduit et ne pouvait conduire nulle part, puisqu’il ignore totalement le cœur du sujet.  
C’est l’histoire simple mais horrible du nettoyage ethnique de la Palestine, un crime contre l’humanité qu’Israël a voulu nier et faire oublier au monde. Il nous incombe de le sauver de l’oubli, et pas seulement dans un geste trop longtemps différé de reconstruction historiographique ou de conscience professionnelle.

Drazen Petrovic, estime : « que le nettoyage ethnique est une politique bien définie d’un groupe particulier de personnes, visant à éliminer systématiquement d’un territoire donnée un autre groupe sur la base de l’origine religieuse, ethnique ou nationale. Cette politique implique la violence, et se trouve très souvent liée à des opérations militaires. Elle est à exécuter par tous les moyens possibles, de la discrimination à l’extermination, et implique les violations des droits humains et du droit humanitaire international. […] La plupart des méthodes de nettoyage ethnique constituent de graves infractions aux Conventions de Genève de 1949 et aux Protocoles additionnels de 1977.

Nétoyage Ethnique de la Palestine [Le plan DALETH]

Quartier général de la Haganah
« LE NETOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE » 
Sur une population largement sans défense
 
Les croix sont les lieux témoins des principaux 
massacres commis par les forces juives, 
de novembre 1947 a mai 1948.  

La « Maison rouge » à Tel-Aviv. Était le quartier général de la Haganah, où s’est fomenté l’expulsion systématique par la violence des habitants des villes, villages et campagnes de la Palestine. Un terrible crime contre l’humanité, par son procédé et par la violence des brigades de la Haganah, la principale milice sioniste en Palestine. Chaque brigade munie d’ordres et des dossiers comportant les renseignements concernant la population et villages de la région à nettoyer. Ces expulsions, tel que l’explicitait le « plan D » en hébreux  Daleth, étaient accompagnées d’intimidations, sièges, pilonnages, d’incendies, quelquefois de massacres et de pose de mines  dans les ruines au cas où les expulsés reviendraient. 

Le plan « D » mûrement réfléchi et  prémédité. Le Nettoyage Ethnique qui s’en suivit contrairement aux affirmations de dignitaires sionistes ne fut l’œuvre inhérente à un conflit, mais un plan concerté et minutieusement programmée.

Pour les dirigeants sionistes plan Daleth était clair et sans ambiguïté : les Palestiniens devaient partir, fusse-t-il par n’importe quel moyen. Simha Flapan, fut un des premiers historiens à avoir remarqué l’importance de ce plan, « la "conquête et destruction de la Palestine urbaine et rurale " était exposé en détail dans le plan Daleth de la Haganah ».

La politique sioniste s’est d’abord fondée, en février 1947, sur une logique de représailles  - après provocation – contre les attaques palestiniennes ; puis en mars 1948, elle a pris l’initiative d’un nettoyage ethnique à l’échelle du pays. Ce sont plus de 750 000 Palestiniens qui furent spoliés et expatriés avec violences et près de 350 villages furent détruits suite au plan « D ».



Sans ignorer le plan illégitime de l’ONU, mis au vote alors que sa charte ne le permettait pas, officiellement avec 33 oui, mais pratiquement avec moins de 26 voix libres ; car Haïti, le Libéria, les Philippines, la Pologne, l’Ukraine, la Biélo-Russie, la Tchécoslovaquie votèrent sous pression ; alors que les représentants du Costa-Rica et du Nicaragua avaient été achetés avec une partie du million de dollars de l’époque consacrés à ces achats de voix par les sionistes La note serait du genre : Jaffa avait été finalement « généreusement » laissé aux « Arabes » pour leur célèbre commerce des oranges ; pas pour longtemps puisque les sionistes se dépêchèrent de résoudre la question à leur façon. http://israeltextescles.site.voila.fr/ - - http://site.voila.fr/amoralite-natale sur Nettoyage Ethnique de la Palestine. [Le plan DALETH]


Réflexion : il faut reconnaître que la technique de représailles après provocation s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Par la capacité qu’a le sionisme à acheter les consciences. Cependant,il faut reconnaître que c’est grâce à l’incurie  des dirigeants politiques occidentaux qui acceptent et qui conjointement avec les médias, manipulent les populations en affirmant que les brutalités ou les agressions israéliennes sont des représailles, alors même qu’il conviendrait de faire le constat contraire.
Cependant, espérer une vision juste, honnête,  il faudrait pour cela admettre que nos dirigeants aient un peu de dignité et d’honnêteté.   











De Ah’ad Ha-am, sioniste spirituel, commentant sa première visite en Palestine en 1891.
« A l’extérieur on a coutume de croire qu’Israël est presque vide ; que rien n’est cultivé ici quiconque veut acheter de la terre n’a qu’a venir et acheter selon ses désirs. En réalité, la situation n’est pas celle là. Au travers du pays il est difficile de trouver de la terre cultivable qui ne soit déjà cultivée. (…) Si, un jour, la vie de nos fiers juifs en Palestine se développe au point de refouler les habitants du pays sur une petite ou grande échelle, alors ces derniers ne céderont pas facilement leurs places » 


Et c'est parce qu'il ne veulent pas céder si facilement leur place qu'Israël les qualifie de terroristes et que les émerveillés occidentaux, boivent ces paroles pour tortues carnivores. 


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vendredi 20 août 2010

A quoi sert le Droit International si...

La désinvolture d’Israël à l’égard du Droit international, 
des Convention de Genève, des résolutions de l’ONU, 
n’a d’égal que la certitude son impunité. 

Nos élus nous le voyons bien, sont incapables de faire appliquer les règlements que les Etats se sont eux-mêmes imposés. Et qui plus est le soutiennent et le financent, le soutient que ces dernier lui apportent le conforte dans cette attitude.
Il se passe donc, en sous main, des accommodement qui nous dépassent. La Shoah ? Le Choc des civilisations ? La lutte contre le terrorisme ? Est l’écran qui laisserait croire [si nous étions émerveillés] à un semblant de légitimité.

Le récent exemple de la nouvelle agression israélienne contre un convoi humanitaire nous conforte dans la certitude que la diaspora juive, par leur influence aux sein même de nos institutions, mais aussi sur nos média [déversant une propagande rudérale]  joue un rôle essentiel dans cette impunité. 
Nous avons en France un organisme sensé veiller à ces dérives ! 
A croire qu'il dorment à longueur de journée. 

Israël justifie l’agression de la « Flottille humanitaire » par le fait qu’elle cherchait à briser le « blocus », par lequel Israël s’octroi ce droit par : « une lecture très particulière des accord de San Remo » et maintient dans un dénouement dramatique un million et demi d’êtres humains.  Or ce « blocus » est non seulement un acte de guerre (selon la convention de Genève) mais encore il est totalement illégal, à la lecture de l’article  33 de la 4e Convention de Genève et comble de la hypocrisie Israël voudrait s’appuyer sur l’article 103 alors qu’il sont en totale contradiction avec lui, car non seulement il vise à une punition collective, mais encore Israël est en contradiction avec l’article 47 du Règlement de la Haye de 1907, refusant d’assumer les responsabilités qu’impose a un territoire occupé.  Ce que fait Israël à Gaza mais aussi en Cisjordanie, c’est ce qu’a fait le nazisme : désocialiser, affamer, assassiner des gens dans des immenses camps où les êtres y perdent leur humanité.

Israël ne peut plus continuer à se servir du Droit international selon ses désirs, ou les interpréter selon ses exigences. Il ne peut pas interpréter les articles de ce droit selon ses convenances et prétendre que l’article 98 le lui permet, c’est faire fi du but humanitaire de la flottille envers des hêtres humains qui tentent de survivre.
Les gouvernement israéliens se disent : « en guerre » contre le Hamas ! Où est l’armée Hamas ? Ils sont aussi en guerre contre le Hezbollah, aujourd’hui, hier c’était le Fatah, et Yasser Arafat, un peu plus près de nous contre Yitzhak Rabin et tous ceux qui cherchent à établir une paix  respectueuse des droits des Palestiniens, mais surtout du Droit international. Voila a qui Israël fait la guerre.  Aidé en cela par tous les « démocrates »  occidentaux soucieux de leur bien personnel et de leur compte en banque.  
La marine israélienne à le droit de naviguer dans les eaux internationales, mais justement, attaquer un navire dans ces eaux, qui par essence sont ouvertes à tous les navires, comme la marine israélienne l’à fait à quatre reprises, est un acte de piraterie comme seuls les bandits, les crapules, les terroristes peuvent le faire.  Israël est un Etat voyou, cela  est acquis depuis sa création, ses principaux dirigeants sont des anciens terroristes et n’ont rien de commun avec les victimes de la Shoah, du nazisme. Ces « terroristes », ces « sionistes » ont pris l’Holocauste, la Shoah à leur compte, parce que cela leur permettait de rallier la communauté à l’idéologie sioniste, ce qu’elle refusait de faire jusqu’alors, et leur donne le « sésame » pour justifier leurs crimes passés mais surtout présents.
Cela n’est pas acceptable.   
Les responsabilités de la Shoah sont multiples et diffuses mais les « juifs pro sionistes » n’en sont ni innocents ni rédemptifs :


PAROLES


PAROLES

« Il ne peut pas y avoir réellement d’avenir de cette alliance méditerranéenne si un seul partenaire n’a pas d’existence réelle, en l’occurrence s’il n’y a pas d’Etat palestinien reconnu.
Leila Shahid 

 «  Le temps joue contre les Palestiniens mais aussi contre la paix et surtout contre l’avenir d’une Méditerranée pacifiée qui a pourtant les ressources, le désir, l’histoire et la mémoire pour faire de cette région le cœur d’une civilisation à venir et surtout le cœur de la paix à venir dans le monde. »
Leila Shahid 

« Tant que ce nœud originel  -le fait que l’Etat d’Israël soit né d’une injustice inqualifiable faite à un autre peuple-, ne sera pas absorbé avec courage, alors la réconciliation sera très  loin. »
Elias Sanbar

« C’est le titre d’un article de 1923 de Vladimir Zev Jabotinski, leader de l’extrême-droite sioniste, qui entendait imposer un Etat juif aux Arabes par un « mur de fer », c'est-à-dire des rapports de force militaires. Pourquoi utiliser cette expression pour qualifier les gouvernements israéliens successifs depuis soixante ans (…) ?
Dominique Vidal

« La stratégie du "mur de fer" est une métaphore des relations entre Israël et les Arabes, basées sur la force militaire. (…) Jabotinski envisageait une deuxième phase après la victoire militaire : celle de la négociation d’un accord définitif avec les Arabes. C’est ce que Rabin a voulu  faire en 1993 dans un compromis historique avec Yasser Arafat et le mouvement national palestinien, mais que la droite israélienne a refusé,  « de Netanyahu à Olmert en passant par Sharon… »     
Avi Shlaim

« L’Europe a les moyens d’une vraie pression mais ne les utilise pas. »       
Adel Atieh

« L’application de la Conférence sur le siège de Gaza rendra peut-être nécessaire d’exercer une pression politique, d’une manière ou d’une autre, à des niveaux politiques. »
Pierre Duquesne 
                                                                       
« Un jour, il vous sera demandé à chacun d’entre-nous : "Où étiez-vous pendant le siège de Gaza ? Qu’avez-vous fait ? " »
C’et par cet appel que les représentants-e-s  élu-e-s  palestiniens, israéliens, européen-n-es furent invités à débattre au-delà de l’analyse politique, le rôle spécifique de l’Europe. Les Intervenants :    
·         Denis Sieffert, journaliste et directeur de l’hebdomadaire Politis.
·         Gideon Levy, journaliste au quotidien israélien Ha’aretz.
·         Véronique de Keyser, parlementaire européenne socialiste, membre de la commission des Affaires étrangères.
·         Etienne Pinte, député UMP, vice-président du groupe d’étude sur la Palestine.
·         Adel Atieh, diplomate au sein de la Délégation générale de Palestine à l’UE
·         Zyad Abou Amr, originaire de Gaza, Professeur de sciences politiques à l’université de Bir Zeit, élu au conseil législatif palestinien.
·         Pierre Duquesne, diplomate français, instigateur de la conférence des donateurs.
« Faute d’aboutissement de la solution des deux Etats, les Palestiniens seront unifiés sur cette base et mèneront une lutte pacifiste pour faire tomber le régime qui sévit. »
Zyad Abou Amr

« L’ensemble de nos représentants diplomatiques à Jérusalem recommandaient vivement que l’Europe parle clair et prenne des initiatives politiques. Et comment ont réagi les dirigeants européens ? Ils ont refusé de valider le rapport et ont voulu empêcher sa publication.
Francis Wurtz, député européen

A quoi servirait-il de disserter sur " l’Union pour la Méditerranée"  si l’on n’osait affronter le cœur du problème de la région et l’une des principales sources des tensions internationales.
 Francis Wurtz

Quelle cohérence y a-t-il, d’un côté de faire de la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas une condition sine que non de tout dialogue et de l’autre, de renoncer de fait à obtenir des dirigeants israéliens la reconnaissance d’un Etat palestinien, pourtant réclamée par l’ONU depuis 60 ans ?
Francis Wurtz 

jeudi 19 août 2010

Justice et Paix en Palestine...

 Palestine - 19-07-2010

Conférence-débat Pour la Justice et la Paix en Palestine, avec la participation de Gilles Devers, avocat
Par Gilles Devers
Rencontre organisée par le Collectif Palestine-Marseille le samedi 19 juin 2010, salle Dugommier à Marseille

La conférence de Gilles Devers est introduite par Bernard, de COMAGUER, qui souligne qu’Israël est un Etat qui se moque du droit. Pierre Stambul, de l'Union juive française pour la paix, rappelle qu'il y a deux ans Israël avait bénéficié d'un statut de « rehaussement » au sein de l'Union européenne et que 3 mois après (décembre 2008 -janvier 2009) il attaquait Gaza. Trois semaines après son intégration dans l'OCDE, Israël attaque une flottille humanitaire, dans les eaux internationales, au large de Gaza, le 31 mai 2010. Face à l'impunité qui est la sienne et à la lâcheté internationale dont il bénéficie, seule la mobilisation internationale des sociétés civiles peut empêcher Israël de se placer au-dessus des lois.

Gilles Devers affirme que le droit est certes important, mais il ne prend véritablement tout son sens que lorsqu'il est au service d'une politique, lorsqu'il aide à lutter contre la politique d'Israël qui est une abomination en train de se passer en matière de droits de l'homme.

La politique d'Israël est non seulement injuste, elle est illégale, et c'est ici que le droit intervient, au service d'une cause politique, d'autant plus que la situation est en évolution. Lors des massacres de Sabra et Chatila (en septembre 1982), on ne disposait pas encore des moyens juridiques actuels. Israël ne peut pas continuer à se servir comme bon lui semble, en pensant que le conseil de sécurité de l'ONU ne réagira pas. Face à des actions jugées illégales, il y a lieu de saisir les juges. Le boycott n'est que le boycott de produits fruits d'un crime, celui de la colonisation.

Le droit est une science plutôt complexe mais il permet de travailler sur les droits fondamentaux et il est un langage commun. Ainsi, près d'une quarantaine d'avocats de différents pays sont actuellement en train d'échanger sur l'attaque de la flottille humanitaire. Même si les droits de l'homme sont une conception occidentale, il reste important d'échanger avec des avocats égyptiens, jordaniens, etc.
1- A propos de l'opération à Gaza, baptisée Plomb durci par Israël

Elle a fait l'objet d'une saisine de la Cour Pénale Internationale (
1) (CPI) de La Haye, réellement existante depuis le 1er juillet 2002 (entrée en vigueur du statut de la CPI dont la création est bien antérieure).
En matière de justice internationale, les délais de jugement sont très longs : Ainsi, le jugement sur Srebenica est intervenu 15 ans après le dépôt de plainte devant le Tribunal Pénal International pour l’Ex Yougoslavie. Il a fallu attendre 38 ans pour que soit jugé le Bloody Sunday en Irlande. Dans les deux cas, la CPI n’existait pas.

Mais le dossier de la Palestine bouge (voir le site internet de la CPI (
2). Au début, le scepticisme était dominant, car la Palestine n'est pas strictement un Etat. Mais le débat public a été ouvert par le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, contrairement à la question de l'Irak dont le dossier avait vite été refermé.
Il faut agir là où on peut. Le procureur est maintenant légalement dans l'obligation de saisir la chambre préliminaire qui étudie la validité des requêtes, en vue d'autoriser ou non une procédure d'enquête. Il ne faut sans doute pas s'attendre à ce qu'un mandat d'arrêt soit lancé contre Ehud Olmert. Mais il y aura au moins un débat public, avec audition des victimes, pour permettre à la chambre préliminaire de la CPI de se prononcer sur la question suivante : «
Est-il raisonnable de penser que des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été commis à Gaza ? » (réponse positive déjà apportée à l'ONU par le juriste sud-africain Goldstone). Selon le modèle de raisonnement que la CPI a suivi dans son arrêt KENYA du 31/3/2010, celui-ci a autorisé le procureur à ouvrir une enquête sur la situation au Kenya. Cet arrêt a précédé de peu l'ouverture du débat public sur Plomb durci, le 5/5/2010. Israël aura alors deux possibilités : soit snober le débat public, soit y participer, mais ce faisant, il reconnaîtrait alors la CPI qu'il n'a pas reconnue jusqu'à maintenant.

Les Palestiniens sont hélas peu présents à la CPI. Les critiques à l'encontre de celle-ci ne manquent pas, mais c'est pourtant à la CPI que pourrait s'écrire le droit postcolonial.

A l'ONU, on se contente de faire des phrases. Le conseil des droits de l'homme est frappé de discrédit. Même si les USA, la Chine et Israël ne reconnaissent pas la CPI, 110 Etats (sur les 192 qui siègent à l'ONU) ont ratifié sa création dont il est vrai assez peu de pays musulmans, aux notables exceptions de la Jordanie, de Djibouti, des Comores...

Les réticences du monde arabo-musulman s'expliquent probablement par le mandat d'arrêt lancé contre le président soudanais Omar Al Béchir, à la suite d'une plainte portée par l'ONU, que le procureur a été obligé d'instruire, puisque elle émanait de l'ONU. Il est en tous les cas très fâcheux d'entendre l'Organisation de la conférence islamique (57 pays) tenir un discours condamnant le sionisme, mais dans le même temps s'abstenir de participer à la CPI. Ainsi, la Turquie, qui a signé la convention européenne des droits de l'homme, refuse de ratifier la création de la CPI !

Car la justice de la CPI est une justice défendable, qui va bien au-delà du droit-de-l'hommisme occidental. Elle ne peut juger que des individus (et non des Etats) et sa compétence est limitée aux trois crimes les plus graves en droit international :
q le génocide, q le crime de guerre, q le crime contre l'humanité.
2 - Sur le boycott

Si Israël ne ratifie aucun traité (comme par exemple la convention internationale sur la mer, évocable dans l'attaque de la flottille), il n'en a pas moins passé des accords douaniers avec l'Europe dont la responsabilité est d'autant plus engagée qu'elle jouit de la stabilité et de structures juridiques forte.

Il se trouve que la Cour Européenne de Justice du Luxembourg a pris une décision très importante, le 25/2/2010 : l'arrêt
Brita (firme allemande associée à la société israélienne Soda-club dont le site de production est implanté à Mishor Adumin, en Cisjordanie.). La presse en a peu rendu compte. A partir d'une simple affaire de droits douaniers exigibles, réclamés par les douanes de Hambourg, cette cour de justice a confirmé que la seule frontière d'Israël opposable en droit était celle de 1967 et que après 1967 les extensions israéliennes étaient de l'occupation et rien d'autre. Les tarifs douaniers préférentiels dont Israël bénéficie ne peuvent donc s'appliquer à des produits venant des colonies ou des territoires occupés. L'arrêt Brita stipule aussi dans ses attendus, que l'origine des produits déclarée par Israël n'est pas fiabl

A Marseille, début septembre, devrait avoir lieu un dépôt de plainte contre AGREXCO dont 70 % des produits exportés en Europe proviennent en réalité des colonies ou des territoires occupés. Or, depuis l'affaire Brita, tous les certificats d'exportation d'Israël sont devenus douteux. Une expertise des certificats d'AGREXCO va être demandée, avec vérification sur place. Puis, la chaîne du transport va être reconstituée. S'il s'avère que les produits viennent des colonies, l'application du droit né de l’arrêt Brita sera demandée.

Pour les actions de boycott (cf la campagne BDS France, boycott-désinvestissement-sanction), des modèles de plainte sont disponibles sur le site BDS sur Internet (
3). Deux infractions peuvent être alléguées :
1) la tromperie sur l'origine. Un vin d'Alsace, par exemple, ne peut pas être vendu comme un Bordeaux. Mais il semble que Michèle Alliot-Marie ne soit pas encore convaincue de ce raisonnement que les procureurs risquent de ne pas suivre.
2) la plainte en droit douanier apparaît plus prometteuse, sur la base de l'application de l'arrêt
Brita, l'intérêt des Douanes étant de percevoir le plus possible de taxes. A cet effet, il faut écrire à la direction des douanes pour qu'elle taxe ce qui est légalement taxable et in fine pour obtenir l'interdiction d'importation de produits illégaux, dès lors qu'ils proviennent des colonies.

Une demande d'étude a été faite aux parlementaires européens pour évaluer les taxes douanières perdues depuis une dizaine d'années au bénéfice d'Israël. Plusieurs centaines de millions pourraient être en jeu et pourquoi pas ultérieurement redistribuées aux Palestiniens... puisque la colonisation est juridiquement un crime au sens de la CPI. La colonisation se définit en effet comme un crime, sur la base de 2 éléments :
1) l'appropriation des richesses d'un autre Etat par la force armée (exemples des colonies et de Jérusalem-est), sinon il faudrait admettre la légitimité du braquage d'Etat.
2) le transfert de populations, le fait de chasser un peuple de sa terre.

La question se pose aussi de la légalité des marchés publics pour l'eau, l'électricité, le tramway de Jérusalem, les ordures ménagères... comme pour le marché gagné par une société française dont le siège est à La Défense, à proximité d'un commissariat de police ! Des mises en demeure vont lui être adressées, pour mettre en évidence sa participation à une politique d'apartheid (routes pour les Israéliens, routes pour les Palestiniens) et lui rappeler que tous les pays européens ont ratifié la création de la CPI qui est habilitée à condamner les cadres des entreprises européennes impliqués dans des travaux au bénéfice d'Israël, concernant territorialement les colonies ou les territoires occupés.

S'agissant d'AGREXCO, il faut aussi préciser que cette société débarque actuellement ses produits dans le port de Marseille. Mais pour Georges Frêche, le président de la région Languedoc-Roussillon, deux ports valent mieux qu'un et il nourrit le projet d'accueillir Agrexco à Sète, voire de ravaler Marseille à un simple port de pêche, comme il l'a déclaré !... L'Etat et la Région se sont engagés dans ce projet. Une requête va être déposée début juillet devant le tribunal administratif de Montpellier en vue de l'annulation de l'arrêté préfectoral autorisant l'aménagement portuaire en faveur d'Agrexco. Il sera plaidé que la colonisation est un crime, que les produits des colonies sont un crime et qu'il ne peut y avoir de développement économique fondé sur le crime.
3 – Sur l'attaque de la flottille

Le dépôt d'une plainte a eu lieu à Marseille par l’avocate M.Z du CBSP qui a été pris en otage sur le Mavi Marmara. Une concertation importante a lieu entre des avocats de plusieurs nationalités, ainsi notamment qu'avec le CBSP, Mireille Mendès-France et l'avocat Daniel Machover à Londres. Concernant les bateaux de la flottille, il sera plaidé que tous les passagers ont eu le statut de victime : les tués, les blessés par l'armée israélienne, mais aussi les emprisonnés par les autorités israéliennes (c’est-à-dire tous). L'action est menée sur la base de la compétence du lieu où a été commis le crime, autrement dit le bateau qui représente une parcelle de l'Etat dont il arbore le pavillon.

Un Grec et un Comorien qui ont été blessés appartiennent à des pays qui ont reconnu la CPI, d'où le raisonnement que les plaintes de ces passagers sont légalement recevables devant la CPI. L'attaque est de plus contraire au droit international. Il y a manifestement crime de guerre, quand il y a une opération d'assaut menée par hélicoptère contre un convoi humanitaire, en temps de paix, dans les eaux internationales.
En conclusion,

Gilles Devers évoque une réunion qui s'est tenue à l'Assemblée nationale avec les Français membres de la flottille, non blessés, mais arbitrairement emprisonnés. Certains médias (
Reuters, Al Jazeera) ont bien fait leur travail de journalistes et rendu compte de la réunion. Les autres se sont contentés d'interviewer, de manière nulle et anecdotique, des militants du CBSP. Pour l'anecdote, un militant de la flottille a eu quelques problèmes pour entrer à l'Assemblée nationale : il ne disposait plus de papiers, dérobés par un voleur assez bien identifiable ! Il a fini par être admis sans papier.

Ehud Barak, ministre de la défense d' sraël, qui devait présider un salon de l'armement, a finalement renoncé à venir en France.

Bien que notre ministre des affaires étrangères ait conçu un projet d'accueil juridique adapté (tout Français victime d'agression à l'étranger peut porter plainte en France), les plaintes relatives à l'assaut de la flottille devraient plutôt être déposées devant la CPI qu'en France... qui ne reconnaît pas le crime de guerre. Il existe cependant en France une exception de compétence universelle, justement pour les bateaux !
DEBAT – Questions-réponses

1) Juridiquement, il n'y a pas d'Etat de guerre entre Israël et le Hamas.

2) Il existe un droit de visite sur les bateaux, seulement pour trois motifs : le trafic de stupéfiants, l'esclavage, le doute sur la nationalité du bateau. Il n'existe pas de droit de visite pour les armes.

3) Le blocus est un acte de guerre.

4) Sur la compétence universelle, le débat est complexe (cf Guinée-Conakry). En France, le crime de guerre n'est pas défini. La France a bien ratifié le traité de la CPI, mais ne l'a pas mis en œuvre. La compétence universelle a été appliquée par la Belgique, l'Espagne (affaire Pinochet et affaire des militaires argentins), l'Angleterre, la Grèce. Mais la crise est là et l'application n'est pas toujours garantie, quand des parlements conservateurs arrivent au pouvoir.

Amira AlQarem et Gilles Devers devant la CPI (31 août 2009)

5) S'agissant d'Amira, une jeune palestinienne ayant perdu une jambe pendant Plomb durci, Gilles Devers apporte les précisions suivantes : Amira se trouvait dans sa maison avec son père, sa sœur et son frère, dans un quartier périphérique calme de Gaza qui n'avait pas été bombardé. Mais des chars israéliens arrivent juste devant la maison. La nuit tombe. Les enfants vont se coucher. Le père ouvre la porte donnant sur l'extérieur. Un premier tir depuis un hélicoptère de combat souffle la porte et abat le père. Un deuxième tir touche Amira arrivée auprès de son père. « J'ai compris que je ne dirai jamais plus papa », dira-t-elle plus tard. Elle saigne abondamment. Son frère et sa sœur partis chercher du secours sont à leur tour abattus par un hélicoptère de combat. Amira a tenu seule pendant 38 heures, jusqu'à ce qu'un journaliste la trouve et l'emmène à l'hôpital. Mohamed Salem, un médecin palestinien travaillant à Lille, n'a eu de cesse de la faire sortir et y est finalement parvenu, après 3 refus successifs de l'Egypte. Amira, qui n'a que 16 ans, a décidé de demander justice. « Il y a trop de violences, il faut que la justice passe », a-t-elle déclaré. Elle est la première enfant à déposer plainte au CPI. Pas dans l'idée d'une indemnisation, comme beaucoup de Palestiniens qui se réjouissent de n'être pas morts ou d'être libres après avoir été prisonniers. « Je suis vivante », se réjouit-elle.

Un autre dossier est évoqué par Gilles Devers, celui d'un Palestinien dont l'implantation de la famille à Gaza a pu être remontée jusqu'en 1390. Sa mère, née en 1948, a eu 14 enfants, tous ayant reçu une très bonne éducation. 3 sont devenus professeurs d'université. Quant à lui, passionné d'astronomie, il apprenait à voir les étoiles aux enfants de Gaza et il a été vite recruté par la NASA. Sa maison de Gaza a été détruite. Il a perdu un de ses fils. Sa mère a été grièvement blessée.

6) A propos du tribunal Russell, Gilles Devers se dit réservé sur le fait d'entretenir l’idée d’un tribunal qui n’en est pas un. Les temps ont changé depuis le tribunal Russell qui avait été mis en place comme un tribunal d'opinion, pour défendre le Vietnam attaqué par les Etats-Unis. Il existe maintenant la CPI. Et ne rien faire devant la CPI, c'est d'une certaine façon participer à la culture de l'impunité. Il faut utiliser le vrai droit. Il y a des outils efficaces à mettre en œuvre. La CPI est le seul tribunal pour traiter de la Palestine.

7) A la question de savoir si la Palestine est ou non un Etat, Gilles Devers pense que la Palestine est bien un Etat, puisque les Palestiniens ont un passeport. A propos du Congo, la CPI a jugé que la nationalité était quelque chose de substantiel et pas seulement formel.

8) Le rapport Goldstone est certes intéressant, mais il y a plus intéressant encore, le rapport que John Dugard (
4) a effectué pour la Ligue arabe, démontrant la volonté d'affamer les populations par l'abattage des troupeaux et des poulaillers.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15574

9) Il n'existe pas de code en droit international. C'est la jurisprudence qui est déterminante. Le système se construit peu à peu sur cette base.

10) Un dossier particulier est expliqué par G. Devers : un homme, né en Palestine, devenu ingénieur après des études en Yougoslavie, a créé une famille en France et pris la nationalité française. En avril dernier, il a voulu rendre visite à sa famille palestinienne à Hébron. Tout s'est bien passé, jusqu'au jour où il a voulu rentrer chez lui en France, chargé d'une grosse valise. Les soldats israéliens l'ont menacé et multiplié les tracasseries administratives. Agé de 60 ans, diabétique, il a dû rester toute la journée au checkpoint, en plein soleil. Victime d'une crise cardiaque, il est mort dans le taxi qui le conduisait à l'hôpital. Sa famille est décidée à faire un procès en France. Celui-ci est jouable devant la CIVI (commission d'indemnisation des victimes d'infractions) pour obtenir une indemnisation d'un fonds d'Etat, lequel devra chercher à récupérer en Israël l'argent versé. Les bases juridiques de la plainte sont : menaces avec armes, homicide, non assistance à personne en danger.

11) Le dossier de Jenin 2002 est actuellement devant un juge espagnol.
Notes de lecture :

(1) http://www.icc-cpi.int/Menus/ICC/About+the+Court/Frequently+asked+Questions/
(2) http://www.icc-cpi.int/Menus/ICC/Structure+of+the+Court/Office+of+the+Prosecutor/
(3) http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=68&Itemid=55
(4) professeur de droit, ancien rapporteur de l’ONU sur la Palestine. Il conclut à la réalité des crimes, à la nécessité d’une enquête et à la compétence de la Cour Pénale Internationale.
Compte-rendu de Nicole AMPHOUX, Marseille, le 28 juin 2010

Lire également :
- "Plomb durci: La défense des victimes progresse", par Gilles Devers, ISM, 7.10.2009.
- "Belgique : dépôt d'une plainte contre 14 dirigeants israéliens", par Jean-Pierre Stroobants,
 23.06.2010.


Publié le 20 juillet  2010 par ISM