samedi 4 septembre 2010

Info 100905 (02)

Info 100905 (02)
100905-25  02/09/2010 - 17:17  
L’occupation salue les milices d’Abbas pour leur rôle contre la résistance et ses partisans

100905-26 02/09/2010 - 14:50
Rassemblement de la coalition des forces palestiniennes à Beyrouth pour le rejet des négociations

100905-27 03/09/2010 - 23:23
 Manifestation contre le « Mur de l’apartheid » réprimée dans le sang faisant des dizaines de blessés, dans les villages de Balïn, Al-Massara, Al-Waljia et Al-Nabi Saleh.

100905-28 03/09/2010 - 20:21
Les mesures discriminatoires à Jérusalem-Est s’amplifient :
-         Interdiction de construire pour les palestiniens, sous prétexte de « zone ouverte » !
-         Plus de 600 familles bédouines sont menacées d’expulsion de leur lieu habituel de rassemblement.
-         Aux barrages militaires, les Palestiniens se trouvent bloqués des heures durant, avants de pouvoir entrer dans Jérusalem-Est.
-         Firas Maraghi continue sa grève de la faim, en protestation de l’interdiction faite, par les autorités d’occupation, à sa fille de pouvoir rejoindre sa famille à Jérusalem-Est.      […]

100905-29 03/09/2010 - 20:13
Manifestation iranienne lors de la journée mondiale de soutien avec Jérusalem-Est-ce vendredi 3/09 à Téhéran. 

100905-30  03/09/2010 - 18:21
Des milliers de participants au rassemblement de la Journée Mondiale de soutient avec Jérusalem-Est, à Gaza

100905-31 03/09/2010 - 12:36
Contrôles drastiques et brutaux contre les fidèles se rendant à la mosquée d’al-Aqsa, en ce dernier jour de ramadan.   

100905-32 03/09/2010 - 13:33 
Avec un hôpital de campagne pluridisciplinaire
Le convoi humanitaire algérien est arrivé hier au port d’al-Arish avant de prendre la mer pour Gaza

100905-33 03/09/2010 - 11:23
Naftali Bennett, directeur du soi disant « Conseil des colonies » sionistes en Cisjordanie occupée, a affirmé qu’ils commenceront la construction de maisons et d’établissements publics dans au moins 80 colonies.
Cette déclaration coïncide avec le début des négociations directes à Washington.
A part cela, la responsabilité de l’échec annoncé de ces négociation reviendra, comme toujours, aux seuls palestiniens…

100905-34 03/09/2010 - 10:44
Le journal israélien ‘Yediot Aharonot’ déclare sur son site Internet que les milices d’Abbas on arrêté deux palestiniens suspectées de l’attentat d’al-Khalil près d’Hébron.
Ce qui veut dire, que les plus de 150 arrestations de personnalités et membres du Hamas sous prétexte d’attentat, non seulement étaient abusives mais encore étaient préparées de longue date – comment imaginer l’arrestation de plus de 150 personnes sans préparation préalable ? - le moindre prétexte a été le bon. Et quel meilleur prétexte que celui de torpiller
« DES ENTRETIENS DITS DE PAIX ».
[Des entretiens qui comme d’habitude avec les gouvernements israéliens, ne mèneront qu’au reniement de l’engagement pris, sous le premier prétexte venu, tel que le sionisme et Israël l’on toujours fait. [Et s’il n’y a pas de prétexte ils (gouvernement israélien) le provoqueront]  Si les israéliens étaient des êtres honnêtement fiables, cela se saurait. C’est par volonté divine, plus exactement par l’interprétation religieuse que ces êtres mineurs s’autorisent à…, en effet comment admettre que celui qui renie les engagements librement acceptés, puisse mériter un autre qualificatif que « minus »]
Alors même que l'opération, je le rappelle, faisait suite à une agression par colons à l’encontre de six jeunes palestiniens et non comme nos chers médias – élèves de panurge et intellectuellement adeptes d’Abélard - auraient voulu nous le faire croire… 

100905-35 04/09/2010 - 21:54
Mustapha Al-Barghouti – secrétaire général de l’initiative nationale – affirme que les constructions d’unités  coloniales continuent, durant les négociations directes entre Israël et Ramallah (Autorité illégitime)
Il ajoute ce samedi 4/09 dans une déclaration de presse :
Que des colons ont pris possessions de 130 « dunums » (mesure agraire) des terres du village de Karyout, au sud de Naplouse ;
L’existence d’un plan pour la construction de 3 000 nouvelles habitations dans différentes colonies de Cisjordanie ;
Des postes coloniaux sont construits sur les terres du village Al-Bakaa al-Ziaéra, à l’est d’Al-Khalil, et souligne que les annonces israéliennes du gel des colonies sont des mensonges destinés à tromper l’opinion internationale ;
Que le gouvernement israélien a donné l’agrément pour la construction de 23 salles d’étude dans 8 colonies en Cisjordanie.
Al-Barghouti a démontré que des grands projets coloniaux sont en cours, dans les grandes colonies : 180 unités a Betar Eilet, ainsi que 62 unités à Bourkane, 100 à Benrah et 60 a Cheari Tekva […] 
Très honnêtement je me demande comment se fait-il que l’on s’étonne ?
Le sionisme, Israël, les "intellectuels" de la diaspora, ceux qui les soutiennent juifs ou non, n’ont jamais agi autrement qu’en manipulant l’opinion ou en reniant leurs engagements une fois les objectifs atteints.
Ces atavismes clairement exprimés par Théodore Herzl :
 (De Samuel Portnoy, Vladimir Medem, the life and soul of a legendary ewish Socilaist, pp 295-98.)  « J’ai rencontré Plehve. J’ai son engagement que d’ici 15 ans au maximum, il fera une charte pour nous pour la Palestine. Mais il est lié à une condition : les révolutionnaires Juifs doivent cesser leur lutte contre le gouvernement russe. Si quinze ans après l’accord, Plehve n’a pas fait le nécessaire, ils seront libres de faire ce qu’ils croient nécessaire. »
Prêts à renier leur engagement pour atteindre leur objectif. 

100905-36  04/09/2010 - 13:50 
Les milices de l’ex-président fantoche Abbas commandées par le général US (Dayton) ont arrêté durant les derniers quatre jours plus de 650 personnes à majorité membres du Hamas.

100905-37 04/09/2010 - 12:30 
Berlin –  Le journal « Junge Welt » à décrit l’ex-président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, comme : « une marionnette aux mains de Washington, et un président qui n’est plus valide ». Le rédacteur politique du journal, Reiner Rob, fait référence au statut illégitime à représenter le Peuple palestinien dans ces négociations. Il s’agit d’un coté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’autre, une équipe palestinienne dirigée par la marionnette achetée par Washington, Mahmoud Abbas.
Le rédacteur a ajouté, « le président américains Barack Obama, parrain officiel de ces négociations était censé faire office de médiateur impartial et neutre.
Sauf qu’il s’est transformé, en vecteur du virus géométrique de l’espace israélien et des intérêts sionistes, après avoir réaffirmé sa soumission au lobby américain pour les affaires israéliennes. 

100905-38  04/09/2010 - 12:08
Les négociations ne représentent plus la volonté des Palestiniens
Une manifestation à Moscou pour la journée de solidarité avec Jérusalem-Est et contre les restrictions imposées à ses habitants.

100905-39  04/09/2010 - 11:24  
« Ne pas considérer le Hamas comme un acteur de ces pourparlers est une erreur », a déclaré à Yves de la Messuzière, (ancien diplomate français)

Cette réalité me semble si évidente, qu’il est surprenant que toutes ces élites qui prétendent nous gouverner aient « marché » aussi allégrement sur leur honneur. Qu’il ne faille pas être un expert en diplomatie pour comprendre la malversation que représente, pour ne pas dire : trahison, faite au Peuple Palestinien en reléguant sont choix démocratique aux oubliettes aux fosses nauséeuses de notre démocratie pour les intérêts cupide d’êtres mineurs. 

100905-40   04/09/2010 - 22:51
La Palestine n’est pas à vendre !
La communauté palestinienne aux Etats-Unis appelle toutes les organisations, les associations et les groupes des communautés arabes et palestiniennes, ainsi que les organisations et les personnes de la solidarité, à signer la déclaration ci-après
http://www.palestine-info.cc/Fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7aB7x/nFZzQnMJ/fXnpWKNL9A%2bhzSEjJokeoZOE31a2h8d7%2bFkKNmKewbWl/ZxOw9V9JYIJVz3kxWwQsnlsP04kQy8eOyLsgR2szb8pj7AoA%3d

Info 100905 (01)

Info 100905  (01)
100905-01 30/08/2010 - 13:20
Les patrons israéliens s’inquiètent de l’expansion de la campagne BDS.
Le volume des exportations a considérablement diminué en Europe. Le journal hébreu « Maariv » a publié dimanche 29/08 un rapport sur les entreprises européennes ayant retiré leurs capitaux en raison de la politique israélienne.

100905-02 30/08/2010 - 14:55
Le club du détenu de la ville de Jénine en Cisjordanie dénonce l’interdiction permanente faite a plus de 40% des familles de détenus le droit visite et a 30% de manière partielle, par les autorités d’occupation. 

100905-03  30/08/2010 - 13:19
De source militaire israélienne, les colons sionistes extrémistes se préparent à envahir Jérusalem-Est. La construction de milliers de logements est prévue dès la fin du prétendu « moratoire » le 26 septembre prochain.   

100905-04   30/08/2010 - 12:48
Washington, le porte-parole du département d’Etat américain « Philip Crowley » a condamné dans un communiqué, les propos racistes et profondément offensants à l’encontre du Peuple palestinien, du rabbin fasciste et sioniste, Ovadia Yossef qui en appelle à la disparition des Palestiniens.
C’est pour être passé, en voiture, devant le domicile de cet individu que le franco-palestinien Salah Hamouri, croupit dans une geôle israélienne, sans procès, accusation, jugement… (Légitime, bien entendu)

100905-05   30/08/2010 - 12:32
Le ministre israélien chargé des Minorités, Avishaï Braverman, a révélé que de nombreuses questions ont été résolues avec le négociateur palestinien, dont le droit au retour des réfugiés palestiniens.  
Un petit problème se pose néanmoins :
  1. le négociateur palestinien n’a pas d’existence légale.
  2. le retour de ces réfugiés doit se faire dans les bantoustans palestiniens et non dans leurs foyers.
  3. Cela serait acceptable si, Israël démantelait ses colonies, le « MUR de l’apartheid » et revenait tel le droit international, aux frontières de 1967.
100905-06  30/08/2010 - 12:09 
Réitérant la nécessité de reconnaître la judaïté de l’Etat d’Israël
 Netanyahu affirme que la colonisation reprendra dans un mois

100905-07  30/08/2010 - 12:16
Plusieurs jours avant la reprise des négociations directes
Secret de polichinelle entre deux polichinelles
Abdullah II, a reçu la ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, à Amman ce dimanche 29/08, quelques jours avant la réunion de Washington et la reprise des négociations directes entre l’Autorité du Fatah à Ramallah et Israël.
Prions le … pour le petit «  Roi » trouve une autre solution que ses prédécesseurs et trahir, encore une fois les Palestiniens…

100905-08  30/08/2010 - 11:40
L'un des bateaux de "la Flottille de la Liberté"
Le Cargo « Gaza » se prépare à prendre la mer pour une nouvelle mission humanitaire, destination cette fois  le Pakistan, suite aux inondations.

100905-09  01/09/2010 - 13:59
Naplouse  -  Rapport de Solidarité :
Les forces d’occupation (FOI) ont multiplié ces dernières semaines, les démolitions de l’habitat autochtone, les arrestations abusives, les confiscations de terres agricoles, les agressions à l’encontre des palestiniens aussi bien par l’armée israélienne que par les colons, les violations flagrantes aux droits humains, à affirmé l’association de la solidarité internationale pour les droits de l’homme, dans son rapport de mercredi 1/09/2010.
Le rapport révèle aussi l‘arrestation abusive de 260 palestiniens dont 6 enfants et deux femmes et 2 citoyens de la Bande Gaza tués.   

100905-10  01/09/2010 - 13:02 
Khaled Mechaal, président du bureau politique du Hamas, met en cause la légitimité des  négociations directes entre Israël et Abbas.

100905-11  01/09/2010 - 13:28
Condamnation par le tribunal de Haïfa de 4 israéliens arabes (palestiniens) d’al-Maghar et de Barta’a - jusqu'à 11 ans de prison-, soupçonnés de planification d’attentats.

100905-12   01/09/2010 - 13:53
Le journal Ecossais « Sunday Tribune » révèle que plus de 30 magasins se sont joint au lancement de la campagne BDS, initiée par une association d’avocats. 


100905-13   01/09/2010 - 11:59     
Israël réinstalle les points de contrôle d’al-Tanib et al-Bathan

100905-14  01/09/2010 - 11:51  
Les milices de l’ex président Mahmoud Abbas ont remis, mardi soir 31/08, aux forces d’occupation, quatre colons extrémistes arrêtés à Tubas
Une collaboration en tous point semblable à celle de Vichy, pendant la Deuxième guerre mondiale, le sionisme, Israël à su tirer les leçons… 

100905-15  01/09/2010 - 19:53
Le congrès juif mondial tient, ce mardi, sa quatorzième réunion à Jérusalem-Est sous le thème : « La défense d’Israël sur Internet » et « la contre attaque sur le droit d’Israël d’exister »
Là, une nouvelle fois l’influence de cette organisation, [par la confiance que leur accordons dans nos Etats respectif, leur permettant d’accéder (par nos votes) aux plus hautes fonctions] permettra de pérenniser et préserver intacte la capacité de nuisance du sionisme et de la Théocratie raciale et communautariste qu’est d’Israël …  
 
100905-16 01/09/2010 - 19:49
Les USA tentent de lancer des négociations de paix entre Israël d’une part et la Syrie et le Liban d’autre part, a affirmée l’envoyé spécial pour le Proche-Orient George Mitchell, qui a par ailleurs affirmé que lme mouvement palestinien Hamas pourrait lui aussi à terme participer aux négociations, s’il renonçait à la violence et adhérait aux principes démocratiques »
1° -M Georges Mitchell, demande-t-il à Israël de cesser les violences, les arrestations abusives, les démolitions, d’arrêter la colonisation […] ? C’est à ce genre de remarques que l’on constate la prévarication de tous ceux qui affirment vouloir agir pour la paix et qui dans les faits permettent à Israël en Palestine, aux USA dans le monde d’agir dans leur intérêt exclusif.
2° -Quant aux principes démocratiques, le Hamas, les Palestiniens ont donné une leçon de démocratie, aux démocrates d’opérette occidentaux. Hamas n’a pas besoin de recevoir de leçons de démocratie, et encore moins des USA.   

100905-17  31/08/2010 - 12:36
La Cisjordanie ne cèdera pas à des mesures sécuritaires
Hamdan : Abbas met en gage son sort politique à l’occupation et aux Etats-Unis.
Hamdan, a souligné dans un discours au quotidien « Palestine » ce lundi 30/08, ont pour but de préserver la réputations de Washington et de donner à l’occupation l’occasion de légaliser ses intérêts au détriment des droits légaux et des principes palestiniens.

100905-18 31/08/2010 - 12:39
Rencontre secrète entre Abbas et Barak à Amman

100905-19 31/08/2010 - 13:57
Marche provocatrice dans le quartier d’al-Ajami (palestinien) de Jaffa notamment rue d’al-Chatea pénétrant dans les restaurants arabes…

100905-20 31/08/2010 - 13:31
Le consulat américain refuse de recevoir une lettre des députés de Jérusalem-Est

100905-21 31/08/2010 - 12:28
Les milices d'Abbas enlèvent 4 partisans du Hamas au village de Dura
Depuis quand, assurer la sécurité équivaut à élimer les opposants politiques ?
On pouvait penser qu’il n’y avait que l’occident gangrené par l’influence de la diaspora ! Mais non, les ennemis d’Israël le sont aussi…

100905-22  31/08/2010 - 12:47
La députée arabe de l’Alliance nationale démocratique à la Knesset, Hanin Zoubi témoigne ce jour, mardi 31/08, dans la capitale jordanienne « Amman », sur l’abordage - ayant causé la mort de 10  humanitaires -  de navires de la Flottille de la liberté, par la marine israélienne dans les eaux internationales, devant la commission d’enquête indépendante à l’initiative de la Commission des droits de l’homme aux Nations Unies.

100905-23   31/08/2010 - 12:37
Des colons extrémiste de la colonie de « Moreh Alon » installent 5 maisons mobiles sur les terres des villages de Deir al-Hatab et Azmut à l’est de Naplouse.

100905-24  02/09/2010 - 16:32  
Les milices d’Abbas enlèvent plus de 550 cadres et membres du Hamas en Cisjordanie

jeudi 2 septembre 2010

Etude sur les racines de la Palestine

Aline de Diéguez
Aux sources du sionisme




1 -Il était une fois un ciel vide et une terre toute petite…  
Afin d'essayer de comprendre les racines religieuses et anthropologiques du drame de la Palestine et le chaos que cette tragédie provoque dans la politique internationale, je suis remontée le plus haut possible dans l'étude de la naissance des mythes qui structurent aujourd'hui encore les actions et la mentalité d'Israël. 
Il ne s'agit nullement d'une étude théologique du contenu du judaïsme. Je n'ai pris en considération que les éléments du dogme qui se traduisent aujourd'hui encore par des conséquences politiques sur le terrain - à savoir les notions de "terre promise" et de "peuple élu". Ces deux faveurs du dieu national ont scandé l'arrière-monde mythologique du judaïsme antique. Elles sont le pivot autour duquel tourne tout l'édifice des récits bibliques et talmudiques, lesquels ne font qu'illustrer les péripéties liées à la réalisation de ces deux "promesses" du Dieu Yahvé. Concentrées à l'origine dans les cinq Livres du Pentateuque - ou Thora dans la terminologie juive - et notamment dans le Deutéronome, le plus ancien des récits bibliques, ces deux notions sont la pierre d'angle sur laquelle repose tout l'édifice psychologique du judaïsme politique dont le sionisme contemporain est l'héritier direct. C'est pourquoi il est absurde de prétendre que le sionisme n'est qu'une idéologie politique sans rapport avec la Bible. 
Certes, tous les peuples se donnent une origine para-mythologique et se réfèrent à une histoire légendaire originelle plus ou moins riche, plus ou moins originale, mais toujours fondatrice de leur existence et de leur identité; car l'unificateur mythique est le créateur et le gardien de l'identité des groupes humains. L'empire romain s'était inventé l'histoire de Rémus et de Romulus nourris par une louve afin d'autojustifier son installation sur les collines du mont Palatin par une manière d'intervention divine. La civilisation grecque est née de la légende homérique qui a mythologisé la guerre de Troie. L'empereur du Japon est réputé être le "fils du soleil". Le "messianisme" révolutionnaire d'une France "patrie des droits de l'homme" a remplacé celui des rois, dont le "sang bleu" d'origine christique en faisait "la fille aînée de l'Eglise" depuis le baptême de Clovis. Mais toutes ces mythologies nationales demeurent abstraites, non belliqueuses ou exclusivistes et ne débordent pas sur le territoire des voisins. 
En revanche, les Etats-Unis, peuplés, à l'origine de leur existence en tant qu'Etat par des protestants calvinistes dont l'esprit était modelé par l'Ancien Testament, se sont proclamés la "nouvelle Jérusalem" ou le "nouveau Canaan". Ils se vivent, à l'instar des Israéliens, comme un nouveau "peuple élu" laboratoire d'un futur mirobolant. Leur nouveau Moïse - Thomas Jefferson, auteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis - affirmait que cette nation était "the world's best hope". Bien que se proclamant athée, mais en réalité franc-maçon déiste, Jefferson partageait la mythologie biblique de ses contemporains et voyait dans le nouvel Etat un fanal pour les autres peuples. 
En conséquence, l'Etat né sur les terres indiennes s'est donné pour devise: "Per aspera ad astra". Il s'est immédiatement employé à exterminer systématiquement les habitants autochtones qui vivaient sur ces terres depuis la nuit des temps. Derrière l'étendard du "Manifest Destiny" et de la mission évangélique de porteurs des valeurs d'un "Bien" et d'un "Mal" censés universels, mais définis par leurs soins, les nouveaux missionnaires se sont approprié les terres et les richesses, et continuent aujourd'hui leur "mission civilisatrice" sous le prétexte de délivrer le monde de l'oppression des tyrans et tout en se proclamant les messagers du Progrès et de Démocratie. C'est ainsi que leur avant-dernier président, G.W. Bush, n'avait pas hésité à affirmer urbi et orbi: "Nous sommes exceptionnellement bons. Nous sommes le peuple élu." 
L'installation des colons originaires d'Europe et notamment d'Angleterre sur les terres du Nouveau Monde et celle des colons juifs en Palestine présentent donc un parallélisme saisissant. Elle explique l'alliance psychologique étroite et profonde entre une Amérique baignant dans une religiosité vétéro-testamentaire - qu'elle soit dirigée par un Clinton, un Bush ou un Obama - et l'Etat sioniste actuel. Elle ne peut donc se réduire à la seule influence, certes très importante, des généreuses contributions financières destinées à influencer ou à corrompre les décideurs politiques ou économiques et offertes par les groupes de pression de l'AIPAC ou de la loge maçonnique B'nai Brith réservée aux membres qui peuvent attester de leur appartenance au judaïsme. 
 2 - Le dieu de la tribu  
J'ai poursuivi mon exploration du fleuve du temps et j'ai suivi à la trace l'histoire stupéfiante de la tribu qui, depuis la nuit des temps s'est éprouvé si différente du reste de l'humanité qui l'environnait qu'elle s'est sculpté progressivement, laborieusement au fil des péripéties politiques auxquelles elle a été mêlée, la statue du dieu spécifique auquel elle a prêté les mêmes sentiments de répulsion et de haine à l'égard des autres humains que ceux qu'elle éprouvait elle-même. Puis, elle a ordonné à la statue: "Et maintenant marche devant nous…." 
Code destiné à règlementer la multitude de rites à observer si l'on veut maintenir les bonnes dispositions du Dieu envers la communauté, le Deutéronome est aussi et avant tout un textepolitique, adapté aux circonstances politiques de l'époque. 
Ezéchias et son petit-fils Josias étaient de grands rois et de fins politiques et ils savaient d'instinct qu'il est beaucoup plus efficace pour tout pouvoir de faire passer ses lois par le détour d'un Dieu unique et que la pluralité des dieux de l'époque présentait un grave inconvénient pour le pouvoir. C'est pourquoi le premier texte rédigé de la Thora - le Deutéronome - pullule de commandements concrets concernant à la fois l'exécration des autres dieux et la gestion quotidienne d'une cité : le statut des dettes entre les particuliers, la répartition des terres, la manière dont il convient de se partager le butin conquis sur les voisins, le statut des esclaves ou celui des femmes enlevées lors des rezzous en dehors des frontières. Mais il s'agit également d'un code civil qui fait interdire par la voix du Dieu les vices qui rendraient impossible la vie policée d'une cité - le meurtre, le vol, l'adultère, l'irrespect à l'égard des parents - ainsi que toutes les formes de débauche individuelle - la paresse, la luxure, la goinfrerie, etc. Cependant il était prévu que ces vices auraient toute licence de s'exprimer à l'égard des étrangers qu'on avait le droit de massacrer et de voler; il était également permis de faire des femmes enlevées lors des campagnes militaires des maîtresses ou des esclaves. 
"Lorsque Jahvé, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi beaucoup de nations, les Héthéens, les Gergéséens, les Amorrhéens, les Chananéens, les Phéréséens, les Hévéens et les Jébuséens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi, et que Yahweh, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les voueras à l' anathème, tu ne concluras pas d'alliance avec elles et tu ne leur feras point de grâce."(Dt 7, 1-3) 
"Jahvé, ton Dieu, enverra même sur eux les frelons, jusqu'à ce que soient détruits ceux qui auront pu échapper et se cacher devant toi. Tu ne t'effrayeras point à cause d'eux; car Jahvé, ton Dieu, est au milieu de toi, Dieu grand et terrible! Jahvé, ton Dieu, chassera peu à peu ces nations devant toi; tu ne pourras pas les exterminer promptement, de peur que les bêtes sauvages ne se multiplient contre toi." (Dt 20-23) 
Petit commentaire de ces versets: 
"Le pays dont tu vas prendre possession... " : traduite en langage "historique", cette phrase du Deutéronome nous apprend que les Hébreux israélites étaient des envahisseurs en voie de sédentarisation qui se cherchaient un territoire afin de se fixer . 
"Il [le dieu] aura chassé devant toi beaucoup de nations": attribuer au dieu ses désirs et ses actions est un procédé psychologique classique utilisé par tous les auteurs de textes théologiques. La phrase révèle par ailleurs que le territoire choisi était déjà habité par de nombreuses "nations" qui s'y étaient fixées antérieurement. En application de l'immémorial "syndrome du coucou" qui consiste pour un intrus à s'installer dans le nid d'autrui, tout en s'auto-innocentant de toute mauvaise intention, les nouveaux-venus réussirent à s'approprier les lieux. Une pratique drastique de "purification ethnique"s'ensuivit au détriment des habitants autochtones. Ce premier brigandage victorieux devient une action divine et préfigure la politique des sionistes du XXe siècle. 
"Tu ne leur feras point de grâce" : les habitants de Gaza et les prisonniers dans les geôles israéliennes peuvent certifier que ce commandement est aujourd'hui scrupuleusement respecté. 
On voit à quel point rien n'a changé et à quel point les principes du Deutéronome originel sont rigoureusement mis en pratique aujourd'hui tant en Cisjordanie qu'à Gaza, notamment celui, vicieux et hypocrite, qui conseille l'extermination en douce et par petits paquets: "Tu ne pourras pas les exterminer promptement, de peur que les bêtes sauvages ne se multiplient contre toi "(Dt 20,23) . Surtout ne pas réveiller les dormeurs de la "communauté internationale" et autres rédacteurs de rapports Goldstone, ces "bêtes sauvages" qui ont le mauvais goût de n'avoir pas apprécié la beauté du feu d'artifice des bombes au phosphore blanc illuminant le ciel de Gaza. 
Feu d'artifice au phosphore blanc sur Gaza en janvier 2009 
  3 - Du polythéisme à l'hénothéisme, une déité mixte  
La religion hébraïque originelle n'était nullement une religion universelle. Le polythéisme était la règle et Jahvé, un dieu parmi d'autres, a cohabité pendant des siècles avec ses collègues, y compris à l'intérieur du petit Royaume de Juda et chaque divinité était honorée en un lieu particulier, principalement sur des hauteurs. A l'époque toutes les tribus possédaient leur dieu protecteur. Les Moabites avaient Camos -orthographié parfois Kemosh - les Tyriens avaient Melqarth, Hadad était la divinité de Bagdad et Jahvé, successeur duJéhovah célébré dans le royaume du nord, devint le protecteur militaire de la tribu des Béni-Israël. Son culte fut localisé à Jérusalem où il supplanta les autres divinités particulières. 
Du polythéisme primitif, cette religion a conservé le dieu local. Elle a progressivement suivi le mouvement d'évolution qui fut celui de tous les autres dieux vers le monothéisme, mais un monothéisme particulier puisque, dans le Deutéronome, il est demeuré racial et déclaré dieu unique du royaume de Juda par Ezéchias, puis par Josias. Il n'est devenu un Créateur cosmique - donc, en principe, universel - que dans les Livres rédigés ultérieurement, après l'exil en Babylonie, comme nous le verrons plus loin. 
On aboutit alors à la bizarrerie théologique, donc anthropologique, d'un groupe humain qui se déclare protégé par un dieu particulier, mais néanmoins cosmique, lequel ignorerait superbement les autres peuples et aurait créé le ciel et la terre uniquement en vue d'en assurer la jouissance à ses seuls adorateurs hébreux. Cet hénothéisme (heno=un) est un stade intermédiaire entre le polythéisme et le monothéisme. Le monde existe pour Israël et le reste de la planète doit lui être subordonné. 
Les autres dieux nationaux de l'époque avaient probablement la même mentalité que Jahvé. Comme lui, ils n'avaient en vue que le bien de la nation dont ils assuraient la prospérité. Mais la vitalité des théologiens yahvistes, la psychologie de ce groupe humain et le talent littéraire des auteurs du récit ont su garder ce dieu-là en vie alors que tous les dieux rivaux ont disparu avec la défaite politique des villes et des royaumes qu'ils n'avaient pas su protéger. En effet, il était admis que la défaite d'une ville tantôt signait l'acte de décès de son dieu, tantôt était considérée comme le signe de la volonté du dieu de punir son peuple.
La description des frontières de la "Terre Promise" correspond d'ailleurs aux limites des terres connues par les Judéens du -VIIe siècle. Dans leur esprit, c'était donc la terre entière que Jahvé leur aurait "promise". Voilà bien la preuve absolue de sa puissance exceptionnelle par rapport aux autres divinités. Mais ce désir est surtout un puissant révélateur de la psychologie de la population qui s'est crue - et qui continue de se croire - la bénéficiaire de ce cadeau.  
4 - Les fondements religieux du comportement de l'Etat d'Israël établi en Palestine  
La légitimation psychologique et anthropologique dont se réclame Israël afin de s'auto-inocenter de ses exactions et de justifier aux yeux du monde entier son installation à la force du poignet et à la pointe des missiles en incitant par tous les moyens des immigrants juifs de venir peupler la Palestine est religieuse. 
Son dieu particulier, Jahvé, aurait donné cette terre à leur tribu et cet acte de donation oral serait tombé dans l'oreille d'un chef nommé Moïse. Un contrat aurait d'abord été consigné sur un morceau de granit, qui s'est révélé moins durable que la pierre de basalte noir du code d'Hammurabi. Mais par un nouveau miracle du dieu, l'acte d'acquisition a pu être reconstitué après moult siècles par une sorte de scribe-notaire aussi informé de la tractation que s'il avait assisté à l'évènement. Tout le monde peut en prendre connaissance, puisque la "session immobiliaire" reproduite dans son intégralité est scénarisée dans les textes sacrés de cette tribu. 
C'est sur le fondement de ce scénario que les représentants officiels de l'actuel Etat d'Israël clament sur tous les tons que "La terre a été donnée par Dieu aux juifs", et que, par conséquent, il ne peut y avoir de compromis avec les Palestiniens, qui sont priés de déguerpir. [1] 
Même si la plupart des dirigeants de cet Etat ne sont pas des religieux pratiquants, tous sans exception se réclament des deux axiomes religieux qui structurent le "retour du peuple élu"sur sa "terre promise". 
C'est sur cette fiction théologique digne d'Alice au pays des merveilles que repose la certitude des sionistes d'aujourd'hui que la terre de Palestine leur a été donnée par leur dieu. C'est au nom de ce roman fantastique que les émigrants venus de tous les continents chassent les habitants autochtones de leur patrie et cherchent à faire coïncider le pays de leurs rêves religieux avec le pays réel. Ce genre d'Etat porte un nom : c'est une théocratie raciale ou communautariste. 
A partir de 1945, s'y est ajoutée une instrumentalisation officielle des souffrances subies en Europe durant la IIe guerre mondiale: "Pendant deux générations, notre politique étrangère a fait de l'Holocauste son principal instrument. La mauvaise conscience du monde déterminait son attitude à l'égard d'Israël. (…) Toute critique des actions de notre gouvernement était automatiquement qualifiée d'antisémitisme et réduite au silence ", écrit un connaisseur juif de la politique de cet Etat. [2] 
Les conséquences politiques immédiates de la réfutation historico-archéologique de la folle prétention des nouveaux immigrants seraient évidemment considérables. Pour utiliser une métaphore biblique. Samson ébranlant les colonnes du temple imaginaire ferait voler le rêve sioniste en éclat et réduirait l'édifice théologico-médiatique tout entier à l'état de ruine. 
C'est pourquoi les Israéliens de l'intérieur et les juifs de la diaspora refusent les analyses d'exégèse biblique et les découvertes archéologiques scientifiques avec autant de virulence que l'Eglise des XVe et XVIe siècle les découvertes de Copernic et de Galilée. 
 5 - Où l'on voit Samson essayer d'ébranler les colonnes du temple  
Décrypter les métaphores relatées dans le texte biblique tel qu'il nous est parvenu, afin d'accéder à la réalité historique originelle que le récit a triturée, mâchouillée et métamorphosée pour les besoins de la mobilisation psycho-théologique du groupe, tel est le travail de fourmi auxquels se consacrent les Argonautes de la vérité. Mais il leur faut, pour cela, quitter les brillances et les fausses évidences des représentations offertes sur le devant de la scène du théâtre mental sur lequel s'agitent les marionnettes, et pénétrer dans les coulisses et les sous-sols des motivations conscientes et inconscientes des scripteurs talentueux de la fiction, afin de démêler les ficelles qui mettent en branle le gigantesque mécanisme qui mouline la pseudo "vérité" et qui crée, depuis deux millénaires et demi, l'illusion qu'il s'agit d'un texte historique . 
L'exemple d'Abraham et de son périple est particulièrement révélateur de la manière dont ont procédé les rédacteurs des livres bibliques. 
Des tribus d' Hébreux nomades ont certes pérégriné dans cette région durant la préhistoire et les débuts des temps historiques. Mais le nom générique d'"Hébreux" - les Ibrim , "ceux de l'autre côté", "ceux qui ont passé le fleuve [Euphrate]" - s'appliquait à l'origine à de nombreuses peuplades : Ammon, Edom, Moab, Ismaël, Jébuséens, Madianites, etc. pour ne citer que celles qui se trouveront évoquées beaucoup plus tard dans les textes bibliques. Ainsi, des dizaines de tribus hébreux plus ou moins nomades erraient, commerçaient, trafiquaient, guerroyaient, établissaient et rompaient des alliances entre elles dans la région allant de la Syrie à la Phénécie - la région côtière exceptée, les nomades n'aimaient pas la mer en laquelle ils voyaient un manque, un vide de la création. On en trouve une trace jusque dans l'Apocalypse (21,1). Dans un monde parfait, la mer aura disparu: "Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus." 
Toutes ces peuplades parlaient des dialectes proches les uns des autres et se comprenaient parfaitement. En revanche, les Kenaanis ou Chananéens, beaucoup plus influencés par la civilisation et les moeurs des Egyptiens, étaient haïs par les groupes hébreux, bien qu'ils parlassent un idiome semblable au leur. 
Ces tribus nomades se rattachaient au mythe d'un même père fondateur. Ab-Orham, devenu Ab-ram, "le haut Père", ouAbraham, "le Père de beaucoup de peuples", était une sorte de patriarche éponyme mythique, d'origine assyrienne, commun à tous les nomades de la région. Lorsque le récit de la Genèsetrouvera sa rédaction définitive, les scribes du temps de l'exil babylonien des Judéens au -VIe siècle jetteront toutes leurs forces dans l'entreprise qui consistait à donner au petit groupe de la tribu des Béni-Israël un statut suréminent par rapport à tous les groupes concurrents. C'est ainsi qu'Isaac - nom éponyme et symbole des Béni-Israël - sera le fruit miraculeux de deux vieillards légendaires soudain reverdis. En revanche, ces mêmes scribes affecteront aux groupes tribaux voisins et rivaux les pires turpitudes et des origines subalternes ou méprisables telles la légende d'Agar et de son fils Ismaël (Gen.16, 17) - nom éponyme des Ismaélites - ou l'histoire des autres "fils" d'Abraham - c'est-dire des tribus qui se réclament de sa descendance - avec une nouvelle femme, Qetoura, si insignifiante que les auteurs se sont contentés de donner un nom (Gen.25) sans aucun autre renseignement sur sa personne. Il faut y voir un procédé classique destiné à montrer que les autres peuplades de la région alliées ou rivales des Beni-Israël, ne méritent pas qu'on s'attarde à leur généalogie ou à leur descendance. Sans oublier les nations nées de la fornication incestueuse de Loth et de ses filles (Gen. 19) . 
Lorsqu'elles choisirent de se sédentariser, ces tribus se taillèrent le territoire qui correspondait à leur puissance et à leurs alliances. La province convoitée par les Béni-Israël était déjà peuplée; il a donc fallu conquérir le territoire et expulser les premiers occupants. Il faut évidemment oublier la légende de Josué et ses trompettes miraculeuses. Les envahisseurs israélites guerroyèrent alors victorieusement contre les Amorrhéens, les Moabites, puis les Cananéens déjà installés dans cette région . Traduit ultérieurement en langage biblique, cet épisode est devenu, comme je l'ai cité ci-dessus (n° 2):Lorsque Jahvé, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi beaucoup de nations... " (Dt 7, 1) C'est donc le généralissime en chef divin qui s'est chargé du travail, nous dit le texte. 
S'étant divisés en deux branches rivales, les Israélites établis au sud, dans la région de ce qui deviendra le "Royaume de Juda" et qui aura Jérusalem pour capitale, ne représentaient qu'une toute petite partie de l'actuelle Palestine. C'est là que fut conçu le dieu protecteur qui n'aimait qu'Israël, un dieu qui ne pensait qu'à sa nation bien-aimée, un dieu "d'une partialité révoltante pour Israël", d'une "dureté affreuse pour les autres peuples", comme l'écrira Ernest Renan. 
Les moeurs rustiques et cruelles de l'époque transparaissent sous la teinture théologique de la notion de "désobéissance aux commandements du dieu" puisque dans Ezéchiel (20, 25-26) il est fait état de sacrifices d'enfants commandés par un dieu-Moloch sadique qui châtiait "son" peuple en le forçant à se punir lui-même: "C'est pourquoi je leur ai donné des lois qui leur étaient funestes et des commandements qui ne pouvaient les faire vivre. Je les ai souillés par leurs offrandes quand ils sacrifiaient tous leurs premiers-nés, pour les frapper de stupeur afin qu'ils reconnaissent que je suis l'Eternel». 
Quant au Royaume du Nord - l'Israël originel - il a disparu de l'Histoire avec la fin de la Maison des Omrides au VIIIe siècle avant notre ère. Sa florissante capitale, Samarie, fut détruite par le puissant empire assyrien en -722. Le petit Royaume de Juda, autour de la cité-Etat de Jérusalem a connu un certain éclat pendant une courte période au septième siècle avant notre ère. Il survécut en paix pendant cent vingt ans en se reconnaissant vassal des Assyriens, c'est-à- dire en acceptant de payer un tribut annuel. Mais le brassage des populations en Samarie et en Judée au fil des tribulations politiques de la région et des invasions par les grands empires voisins, ainsi que la présence immémoriale d'autres ethnies sur les lieux rendent les prétentions théologiques et génétiques des actuels immigrants venus du monde entier et fondées sur les fictions bibliques, politiquement farfelues et historiquement infondées. 
Seules la nullité politique et la pauvreté culturelle de l'indéboulonnable homme à la petite moustache grise qui "préside" aux destinées de la Cisjordanie, son ignorance de l'histoire des peuples, des religions et des mentalités théologiques, ainsi que sa reptation obséquieuse devant Israël, les USA et les Européens qui le maintiennent au pouvoir à bout de bras et à coups de millions de dollars, bien que son mandat ait expiré depuis longtemps, lui ont fait reconnaître humblement "le droit du peuple juif sur la terre d'Israël" devant l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee),lors de l'interrogatoire de conformité cachère sous forme de questions/réponses que trente hauts responsables du lobby sioniste américain lui ont fait subir le 10 juin 2010. 
Abbas reconnaît " le droit du peuple juif sur la terre d'Israël " 
La collaboration est un puits sans fond. 
Le grand Jean de La Fontaine avait percé Mahmoud Abbas à jour dans sa fable Le Loup et le Chien . Lorsque le loup, alléché par les rondeurs, fruits des agapes du molosse qui a croisé son chemin, et envieux de la prospérité du dogue "aussi puissant que beau", lui demande, candidement 
- Que me faudra-t-il faire ? 
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
 
Portants bâtons, et mendiants;
 
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire:
 
Moyennant quoi votre salaire
 
Sera force reliefs de toutes les façons:
 
Os de poulets, os de pigeons,
 
Sans parler de mainte caresse.
 
Le Président auto-proclamé de "l'Autorité" palestinienne accepte que sa milice "donne la chasse" aux résistants en coordination avec l'occupant et il est allé promener aux USA son embonpoint de mangeur de reliefs de poulets, d'os de pigeons et son cou pelé par la corde de la servitude et les caresses de ses maîtres. 
6 - Religion et morale  
Une religion ne détermine nullement le niveau moral d'une société, c'est au contraire le niveau moral du groupe qui prédétermine et dicte les formes que prend sa religion. 
L'illusion du "peuple élu" n'est d'ailleurs pas propre au judaïsme; on la trouve même dans les croyances de tribus archaïques de Nouvelle-Zélande. On en comprend aisément les motivations psychologiques. En effet, la puissance de conviction qu'exerce une idée ou une croyance ne réside nullement dans le fait qu'elle relaterait des évènements qui seraient réellement arrivés. Elle est crue vraie et s'impose grâce à la force de séduction qu'elle exerce sur les esprits et aux avantages que le groupe en escompte. Comment ne pas accepter avec enthousiasme de faire partie d'une tribu si exceptionnelle qu'un dieu aurait fait de vous ses chouchous et vous aurait fait un gigantesque cadeau foncier ici et maintenant? Un cadeau immédiat, parfaitement palpable et autrement alléchant qu'une félicité potentielle dans un au-delà virtuel conditionné par la disparition de votre propre carcasse. Et peu importent les incohérences du récit s'il fait de vous un heureux propriétaire terrien. 
Le mythe est auto-actif. Il EST celui qui EST pour reprendre la déclaration attribuée à Jahvé - "Je suis celui qui est" ( Exode 3,14). Véritable axiome, sa réalité est tout entière contenue dans son affirmation. Le récit censé le démontrer n'a nul besoin de vraisemblance ou de cohérence. Il n'est là que pour théâtraliser l'axiome fondateur et en explorer toutes les facettes. Car le mythe est un théâtre. C'est ce théâtre psychique qui fait sens dans les esprits et entraîne la conviction par l'intermédiaire de son scénario. 
Ainsi, au sujet d'un événement aussi capital pour le christianisme que l'est la croyance à la vie éternelle, et donc à la résurrection des corps, l'apôtre Paul dans sa Lettre aux Corinthiens (15,14-15) affirme bien que la croyance précède le fait et en fournit le code d'interprétation : "S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine." Le postulat de la résurrection de tous les morts est donc premier et conditionne les déductions théologiques en chaîne, interprétées à la lumière du mythe: l'affirmation de la résurrection du Christ à partir de la constatation que le cadavre n'est plus dans son tombeau; puis arrivent les prédicateurs chargés de diffuser la "bonne nouvelle" et enfin se répand la foi des fidèles. 
Le mythe n'a pas non plus besoin de logique. Le récit emporte dans son flot les contradictions, les incohérences, les innombrables absurdités et les cruautés grossières qui pullulent dans le récit biblique. Ce n'est pas le lieu de les énumérer toutes ici, je n'en retiens que deux. Au sujet d'un point fondamental - la "rencontre" de "Moïse" avec Jahvé au cours de laquelle le dieu est censé avoir dicté la loi - on peut trouver à quelques lignes d'intervalle deux affirmations qui se contredisent. Il n'est pas équivalent de "dialoguer" face à face, donc en égaux, ou d'apercevoir furtivement une forme de dos, ou encore de se sentir à l'ombre d'une gigantesque "main divine". 
"Jahvé parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami." (Exode, 32,10) 
" Tu ne peux voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre ! Voici un endroit près de moi ; tu te tiendras debout sur le rocher. Et quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que je sois passé. Puis je retirerai ma main et tu me verras de dos ; mais ma face, on ne peut la voir. " (Exode, 33 , 20-23) 
Pour s'imposer, le mythe doit s'incarner. Encore fallait-il concevoir un chef et un scénario susceptibles de soutenir tout un arsenal de rites, d'obligations, d'interdits, de cérémonies, de dogmes qui forment l'essence des religions primitives. 
Toutes les grandes évolutions religieuses se sont faites sous la houlette d'une personnalité éminente, dont les origines seraient surnaturelles et dont la vie serait parsemée de miracles. Mais un héros central ne donne toute sa mesure que porté par une fiction suffisamment convaincante et envoûtante, destinée à rassembler tout le groupe sous sa bannière. D'où l'invention d'un passé glorieux auquel se référer, des gonflements d'évènements minuscules, moult manifestations de la volonté de votre Dieu domestique en votre faveur, d'exhortations à l'obéissance, de condamnations méprisantes des autres dieux, d'exécrations des autres peuples: rien de tel pour souder les énergies de la communauté et stimuler les enthousiasmes. 
Un premier effort de structurer la théologie israélite autour de ce qui est communément appelé la "loi mosaïque" a été entrepris du temps du roi Josias au - VIIe siècle. 

C'est d'ailleurs entre le -VIIe siècle et le -Vème siècle avant notre ère que sont nés sur la terre entière tous les grands mouvements spirituels ou religieux qui, aujourd'hui encore, nourrissent la foi et l'espérance de leurs disciples, chacun d'eux étant le miroir et réflecteur de la société dont il était issu. L'Inde eut le prince Gautama vénéré comme Bouddha - l'Eveillé; la Chine connut avec Confucius son éducateur moral et avec Lao Tseu une voie, un chemin, un Tao vers la sagesse; Zoroastre, que Nietzsche appellera Zarathoustra, fut le précurseur d'un monothéisme moral qui influença le christianisme, Socrate et son disciple Platon furent les éducateurs à la fois moraux et intellectuels de la Grèce. 
C'est dans cet environnement religieux mondial que naquit la religion dite "mosaïque" et que fut rédigée la première version du récit doublement fictif d'une épopée symbolique qui, dans un texte appelé Deutéronome - la deuxième loi - raconte des évènements censés s'être déroulés environ un millénaire et demi avant d'être couchés par écrit avec la précision journalistique exemplaire d'un témoin visuel en dépit du fabuleux décalage dans le temps. La Première loi était censée, elle, avoir été dictée directement à Moïse lui-même par le Dieu personnel de cette tribu sur un fragment de montagne au cours des nombreuses rencontres de dos ou face à face. Des vestiges de cette Première loi auraient été miraculeusement retrouvés dans les souterrains par les lévites lorsque le roi Josias a procédé à l'embellissement du Temple de Jérusalem commencé par son grand père Ezéchias. 
Si un rouleau de parchemin ou de cuir avait bien été découvert du temps de Josias, comme certains historiens le sous-entendent, il ne pouvait s'agir que de l'énumération d'un corpus législatif très bref, conçu et rédigé à l'époque d'Ezéchias et non de Moïse, bien qu'il soit aujourd'hui appelé "loi de Moïse". Comme toutes les législations antiques - la loi des douze tables publiée à Rome sur douze tables d'airain entre -450 et -451 et qui a régi la vie des Romains jusqu'au premier siècle ou la loi de Moïse qui aurait été conçue du temps d'Ezéchias, le premier roi législateur et réformateur religieux du Royaume de Juda - ces codes législatifs se sont inspirées du Code d'Hammourabi rédigé deux mille ans avant notre ère. De nombreux articles de la loi de Moïse et de la loi de Babylone concordent, d'autres ont été adaptés aux conditions sociales de la société judéenne.