jeudi 20 janvier 2011

Conférence, Stéphane Hessel à " l’Ecole normale supérieure ! "

- Décembre 2008 :
Conférence à Ecole des Sciences Politiques de Strasbourg.
Invité d'honneur : Jeff Halper, anthropologue et conférencier israélien.
Quel que soit l’angle de vue, qu’il soit historique, culturel, politique ou économique, les Palestiniens ont été définis comme "une humanité en trop", et il n’y a rien de plus à faire avec eux à part les stocker, ce que la communauté internationale semble permettre à Israël de faire.
La rapidité avec laquelle intervient un changement systématique au sein de cette entité indivisible connue sous le nom d’Israël/Palestine est telle qu’elle met au défi nos capacités à y faire face. La campagne délibérée et systématique ayant eu pour objectif de jeter les Palestiniens hors du pays en 1948 a été rapidement oubliée, et le sort subi par plus de 700.000 Palestiniens est devenu une question invisible qui ne se pose même pas. Au lieu de cela, un Israël plein de cran, européen et "socialiste" a surgi comme le chéri de tous y compris de la gauche radicale, éclipsant complètement la campagne de nettoyage ethnique qui a permis sa naissance.

Lorsque vint le moment des questions/réponses, un étudiant de cette prestigieuse école à qui l'honneur d'ouvrir le "bal" fut accordé, posa la question suivante à Jeff Halper : " que pensez-vous de la guerre que se font le Hamas et le Fatah ? ". Mon sang ne fit qu'un tour... En effet la conférence portait sur les démolitions en Palestine de l'habitat autochtone par le gouvernement israélien et non sur les difficultés internes.
S'était pour moi la volonté de détourner le débat de son objectif. Le plus étonnant fut le silence des organisateur. Nous prendraient-ils pour des canards sauvages ?
  
Me levant, je posais la question qui depuis plus de dix ans de militantisme n'avait encore jamais été posée, du moins, personne jusque-alors, n'avait soulevé cet aspect du conflit israélo/palestinien.
Question : "D'après-vous, qui ou quoi facilite ou permet l'impunité dont bénéficie Israël ?"
Sa réponse plus qu'évasive ne me satisfaisait [ je pense qu'il ne pouvait pas dire tout ce qu'ils aurait voulu dire] et je me suis levé pour partir, M. Jeff Halper me fit comprendre qu'il aurait voulu me rencontrer, malheureusement j'avais de toute façon un autre rendez-vous.

Depuis l'idée de cette impunité à fait son chemin et j'en suis heureux, car en effet, il me parait évident, quelque fusse la raison de l'impunité dont bénéficie l'État israélien, elle est la clé de ce conflit.  

- Janvier 2011 :
Texte in exenso :
http://www.france-palestine.org/article16513.html
Conférence, Stéphane Hessel à " l’Ecole normale supérieure ! "
 
1 500 personnes se sont rassemblées, en dépit du froid, sur la place du Panthéon, mardi 18 janvier, de 18h30 à 20h30, afin de tenir la conférence-débat avec Stéphane Hessel et ses invités, qui devait avoir lieu à l’Ecole normale supérieure et que la directrice de celle-ci, Mme Monique Canto-Sperber, a interdite le 12.

SOLIDARITE AVEC LA PALESTINE :
CONTRE LA CENSURE ET POUR LE RESPECT DES LIBERTES DEMOCRATIQUES

Dans un éditorial publié le 13 janvier sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Richard Prasquier, son président, s’était félicité de cette censure : « C’est bien le CRIF, écrit-il, qui est à la manœuvre derrière toutes les procédures contre le boycott. » Et d’ajouter : la ministre « Valérie Pécresse (…) ainsi que le rectorat de l’Université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage, ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudij, (…) Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut »- ces derniers ont d’ailleurs démenti toute intervention auprès de l’école.

Après l’introduction de Dominique Vidal, historien et journaliste, que vous avez reçue dans notre précédent envoi à la presse, une jeune Israélienne, étudiante à l’ENS, réagit son tour, faisant part de son incompréhension face à l’annulation de la conférence. Et de sa colère. Si, comme l’indique la direction de l’école, l’annulation n’est pas due aux pressions du CRIF, cette jeune étudiante exige que Mme Canto-Sperber dénonce publiquement l’éditorial de Richard Prasquier, l’usage abusif et fallacieux de son nom et les insultes contre les étudiants de l’école.
 « J’aurais aimé aller à cette conférence », dit-elle, « et je ne me sens pas haïe par ceux qui vont parler ce soir, ni remplie de haine de soi ». Et d’en appeler à s’indigner, de façon urgente, contre des organisations telles que le CRIF, qui « s’arroge le droit de parler au nom de tous les Israéliens et de tous les juifs, avec la complicité de politiques français ».

Leila Shahid, Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, est longuement et chaleureusement applaudie. Pour elle, une participation si large prouve du reste que les tentatives de censure de la parole libre renforcent la volonté politique des militants de la solidarité au lieu de l’affaiblir. Et de saluer Stéphane Hessel : « Le plus jeune d’entre nous, celui qui a redonné à la politique son éthique, sa vraie signification, la politique qui défend le droit, la justice, le vivre-ensemble. »

Rappelant que les signataires de l’Appel ne sont pas tous d’accord sur le type de boycott à mener, que certains même choisissent d’autres formes d’action, elle souligne en même temps qu’elle ne peut comprendre pourquoi, alors que le système d’Apartheid en Afrique du Sud a été vaincu avec un boycott conduit par les citoyens du monde entier, de l’Amérique à l’Afrique, dès lors qu’il s’agit d’Israël cela deviendrait du racisme.

Stéphane Hessel a appelé à une insurrection pacifique, des citoyens. Le boycott des produits des colonies et de certains produits ciblés est une manière non violente de mettre un terme à l’impunité d’Israël. Les gouvernements ont échoué à faire respecter le droit. »

Fondateur israélien du Centre d’information alternatif (AIC), Michel Warschawski assure : « La tâche des Justes, nous dit le Talmud de Babylone, est accomplie par leurs adversaires. Apparemment, nous sommes tous des Justes, parce que ce sont nos adversaires, tels que le président du CRIF, qui font notre travail : nous n’aurions pas été si nombreux si ce rassemblement avait eu lieu à l’ENS », ironise-t-il.
Stéphane Hessel, ancien résistant, ancien déporté, co-auteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, se réjouit lui aussi d’un tel rassemblement sur cette « place significative des droits fondamentaux qu’est la place du Panthéon » et d’être « entouré de deux patriotes ». L’un, Israélien, sait ce que doit être le bien d’Israël « cet Etat que nous avons vu créer avec un grand plaisir et qui devrait être un grand Etat pacifique, démocratique, respectueux du droit international qui a conduit à le créer il y a maintenant soixante-trois ans » et l’autre, Palestinienne, « qu’on ne peut entendre sans frémir tellement elle porte la parole d’un peuple actuellement martyrisé ».

Après la lecture du message de Nurit Peled, fille du général Matti Peled et mère de Smadar, morte dans un attentat-kamikaze, que vous avez également reçu dans notre précédent envoi à la presse, trois prévenus de la campagne BDS interviennent. L’une a été relaxée avec Omar Slaouti : la sénatrice Alima Boumediene-Thiery. Deux autres attendent un procès injustifié : Jeanne, l’une des trois prévenus de Perpignan (le procès aura lieu le 24 janvier) et Jacques, l’un des douze de Mulhouse (le procès aura lieu 10 février)

De toute évidence, les accusations ignobles dont sont victimes les militants du droit international n’ont en rien émoussé leur détermination. Alima Boumedienne-Thierry souligne qu’il n’est pas possible de céder au chantage ni de se taire. « Si quelqu’un doit être traîné devant un tribunal, c’est le gouvernement israélien », dit-elle, appelant à dire « oui au droit international et non à l’impunité, oui à la justice, à la non-violence, à la paix fondée sur le droit international ».

Daniel Garrigue, député UMP, porte-parole de République solidaire, rappelle, lui, que les chefs d’Etat français ont mené par le passé une politique différente de celle qui est aujourd’hui menée vis-à-vis d’Israël et des Palestiniens. Il évoque pour mémoire Valéry Giscard d’Estaing à l’origine de la Déclaration de Venise (1980), François Mitterrand reconnaissant l’OLP ou Jacques Chirac bousculé à Jérusalem « parce qu’il voulait parler avec les Palestiniens ». La « rupture » est profondément négative et choquante, estime-t-il.

Retenue pour un débat sur la garde à vue, Elisabeth Guigou (PS) a fait parvenir un message aux participants que vous trouverez en pièce jointe.

Si la directrice de l’ENS Monique Canto-Sperber, comme elle l’affirmait hier, n’a pas cédé
Nous ne croyions pas si bien dire : après les diffamations et les menaces, voici la censure. C’est pourquoi nous nous engageons désormais :
non pas seulement contre la politique criminelle et suicidaire du gouvernement le plus extrémiste de l’histoire d’Israël, dont l’aventurisme risque d’entraîner les deux peuples, voire toute la région dans une nouvelle tragédie ;
mais aussi pour la défense des libertés démocratiques menacées en Israël par des lois scélérates contre les ONG, juives comme arabes – 20 000 citoyens israéliens viennent de manifester contre elles. Inconditionnel de Netanyahou Lieberman et Barak, le CRIF développerait-il la même démarche liberticide ?

Nous le disons solennellement à son président comme aux ministres qui le suivent : pas ça et pas vous ! La France, depuis De Gaulle, a joué un rôle important dans la recherche d’une vraie paix au Proche-Orient. Mais la « lune de miel » entre elle et Israël, annoncée par le premier porte-parole du président Sarkozy-, s’est traduite par un alignement de fait sans précédent dans tous les domaines, qui nous rend co-responsables de l’impasse actuelle et des « crimes de guerre, voire contre l’Humanité » dénoncés par le rapport Goldstone…

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