mercredi 9 mars 2011

23ème Anniversaire du soulèvement "Intifada

23ème Anniversaire du soulèvement "Intifada
[ 03/03/2011 - 08:39 ]
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Ce mois (Décembre 2010) est celui du vingt-troisième anniversaire du premier soulèvement (Intifada) palestinien alors que le siège israélien de la bande de Gaza se poursuit et que les Palestiniens sont toujours divisés. Ceci nous amène à nous remémorer ce moment d’espérance dans l’histoire de la lutte que mènent les Palestiniens, afin d’en tirer des leçons et renouveler la confiance dans le choix de la résistance comme le seul moyen de libérer la terre.

Prémices à l'Intifada

 
Le début de la première Intifada (1987) n’était pas accidentel, mais a été le résultat de vingt années d’occupation, le résultat de l’exercice de lois et d’actes inhumains à l’encontre du peuple palestinien

Les sionistes ont annexé Al Quds (Jérusalem) en 1967 et l’ont déclaré capitale éternelle de l'entité ; ils y ont établi des colonies pour accréditer l'idée que Jérusalem capitale ne peut être partitionnée, comme ils ont établi de colonies en Cisjordanie et à Gaza en prévision de l'État de «Grand Israël», comme ils ont utilisé les sources d'eau existantes dans les territoires occupés au profit des colons

L'Intifada a été la réponse inédite à l'impasse politique à laquelle était arrivée la cause du peuple palestinien, et la réponse concrète à l'incapacité de ses dirigeants à l'étranger et à l'échec des régimes arabes. L'OLP en Tunisie s'employait à établir un axe Amman - Le Caire pour protéger Yasser Arafat, au lieu de travailler à (trouver) une solution à la cause dans ses moindres détails

L’Intifadha est arrivée au moment où l’incapacité des (politiciens) arabes était générale, dix années après de la visite "historique" de Sadat à Jérusalem et de l'agression sur le Liban, et que la résistance palestinienne l’ait évacué, alors tombait à l’eau l’idée d’une libération qui viendrait de l’extérieur des frontières et que se renforçait la conviction que la résistance de l'intérieur est la seule option pour le peuple palestinien

D'autre part, après vingt ans d'occupation, la situation de la population a changé puisque plus de la moitié d'entre elle appartient à la nouvelle génération qui est née et a vécu sous les restrictions de l'occupation, et donc aspirant à une révolution. Dans les années qui ont précédé l'Intifada, une série de petites escarmouches et des affrontements dans les territoires occupés en ont fait un volcan prêt à exploser, en particulier en 1985 et 1986



Déclenchement de l'Intifada

L'étincelle qui déclencha la première Intifada est le fait d’un camion conduit par un sioniste, camion qui a percuté une voiture transportant des travailleurs palestiniens, tuant quatre ouvriers et en blessant sept autres personnes du camp de réfugiés de Jabalya dans la bande de Gaza, mardi 12.08.1987, au soir. Le sioniste, conducteur du camion, s'est enfui après l’accident

Suite à cet accident, un volcan de colère populaire a éclaté le jour suivant, neuvième jour de Décembre 1987, partant du camp de réfugiés de Jabaliya jusqu’à inclure toute la bande de Gaza alors que des échos arrivèrent même en Cisjordanie lors des funérailles des quatre martyrs. Lorsque les manifestants se sont rendus au siège du gouverneur militaire et lui jetèrent pierres, des soldats sionistes leur ont tiré dessus. Un homme est tombé en martyr et vingt-sept personnes ont été blessées. Les autorités d'occupation imposèrent le couvre-feu sur la ville et le camp de réfugiés de Jabaliya et certains quartiers de la bande de Gaza

Chaque fois qu’un martyr tombait, des manifestations de colère avaient lieu, et ce qui semblait être une réaction de colère est devenue un soulèvement (intifada) massif contre l'occupant sioniste pour lui signifier que le peuple palestinien est toujours vivant et en mesure d’arracher ses droits en dépit d'années d'occupation et les tentatives désespérées de domestication

Après que les dirigeants de l'entité sioniste aient tenté avec toute l'arrogance et l'ego de promouvoir l'idée de "l’occupation libérale", conduisant les gens à ‘vivre heureux’ sous l'occupation de leur plein consentement, les faits les ont amenés à comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus et que le peuple ne voulait pas de l’occupation. Malgré cela, ils ont commis une deuxième erreur en pensant qu’ils pouvaient mater l’intifada par la force. Des milliers de personnes ont été arrêtés et le ministre de la guerre sioniste Rabin a instruit les forces de répression de briser les mains des lanceurs de pierres

En réponse à cela, la résistance populaire s’amplifia. La résistance armée à l’occupant sioniste a été utilisée en particulier après 1992 avec pour résultat un harcèlement continu et sans répit qui l'a amené à la conviction que l’occupation ne peut continuer de la manière habituelle et a commencé à réfléchir à des solutions nouvelles. Il a négocié avec la direction de l'OLP et est parvenu à l'accord d’Oslo, se libérant de la charge qu’il supportait en même temps qu’il restait maitre dans le contrôle des frontières, les passages frontaliers, la voie aérienne et les ressources naturelles.

Après la signature de l'accord d'Oslo (le treize Septembre 1993), l’intifadha a commencé à perdre graduellement de son mordant jusqu’à pratiquement cesser avec l'avènement de l'Autorité palestinienne (le 5 Mai 1994). Commença alors une nouvelle phase dans la vie du peuple palestinien sans toutefois que cela constitue une rupture avec la résistance qui

s’est renouvelée dans des formes et en de nouvelles occasions. Tout le mérite revient à

la première Intifada laquelle a établi le principe de la résistance de l'intérieur de la Palestine et d'élever la bannière sous les lances de l'occupation, tel le phénix qui renait de dessous les cendres défiant destruction et ruine

 

 Méthodes de résistance lors de la première Intifada :
 
Le peuple palestinien a été en mesure de concevoir divers moyens de lutte contre l'armée d'occupation. Parmi ces moyens :

I. les grèves et la désobéissance civile

l'économie sioniste dépendait principalement de la main-d'œuvre palestinienne. Les grèves constituaient une arme, lorsque tous s'abstenaient de se rendre en Israël pour travailler, on était en mesure d'infliger des grandes pertes à l’économie sioniste, en plus des manifestations de grève générale dans les villes, villages et camps de la Cisjordanie et la bande de Gaza en sus de fermeture des magasins et des établissements publics.
Les factions palestiniennes annonçaient une grève générale chaque mois ; il y avait grève tous les 9 de chaque mois pour le commandement unifié de l’intifada (l’organisme qui représente les factions de l'OLP), puis une journée était choisie spécialement pour la grève de chaque mouvement ou faction. S’y ajoute, les journées de deuil et les grèves dans différentes occasions ; les sionistes ont essayé d'utiliser la force pour obliger les magasins à ne pas fermer pour briser les grèves, mais ils ont échoué lamentablement

II. les pierres

l’intifada occupe une place parmi les révolutions du monde moderne et est connue comme étant la "révolution des pierres." Les pierres ont été les armes les plus célèbres de l'Intifada puisqu’utilisées quotidiennement, au cours de manifestations et dans les affrontements avec les forces d'occupation, et aussi utilisées pour dresser des points de contrôle et pour la fermeture de routes, pour dresser des barricades et des embuscades ; les clous ont été utilisés pour empêcher la circulation des véhicules

III. les armes blanches

Ce sont les armes de la résistance populaire ; ces armes ont eu un impact psychologique sur le citoyen israélien qui voit ou sait que le militaire israélien a été tué avec un couteau alors qu'il portait un fusil automatique ‘dernier cri’. Le prisonnier Amer Abu Sarhan a été le pionnier de la révolution des couteaux le 21/10/1990, lorsqu'il a tué trois sionistes en réponse au massacre d'Al-Aqsa commis par des soldats de l'occupation israélienne le 10/8/1990, massacre où furent tués plus d’une vingtaine de prieurs à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa et qu’une centaine d’autres prieurs furent blessés

IV – Les cocktails Molotov:

ce sont des bouteilles vides dans lesquelles on incorpore des matières premières explosives et inflammables. À partir de Juin 1988, on a commencé à procéder à l’incendier des diverses structures d’accompagnement des sionistes.


- les comités locaux

Les comités ont travaillé sur l'organisation de la colère non armée de la rue palestinienne contre l'occupation israélienne armée, avec la fourniture de vivres, de l'éducation, de soins médicaux et d'autres services essentiels

VI. l'insurrection

notamment l'enlèvement par Hamas d'un soldat israélien en Février (1989), suivie par l'enlèvement d'un autre soldat en mai (1989), également l'enlèvement du soldat Naseem Toledano en Décembre (1992) ; cette dernière épreuve a eu un retentissement douloureux auprès des autorités d’Israël qui a alors pris la décision d'expulsion générale de fonctionnaires du Hamas en Cisjordanie et à Gaza et quelques-uns des dirigeants du Jihad islamique. Israël a éloigné, le 17/12/1992, 415 prisonniers à qui il fit passer la frontière avec le Liban dans «la prairie de fleurs »; les exilés insistèrent pour y rester, et ont pu contraindre les sionistes à permettre de revenir après un an

Les opérations « mort en martyr » ont atteint leur paroxysme lorsqu’un Moujahid (dont le nom est Saher Hamd Allah Ettamam) a fait exploser sa voiture entre deux bus militaires transportant des soldats de la colonie Mehola dans la vallée du Jourdain 16/04/1993 ; Egalement, plusieurs tirs ont été effectués dans la Cisjordanie et la bande de Gaza alors que l’opération effectuée par le martyr Imad ‘Akl a fait perdre la tête aux sionistes à gaza et au sud de la Cisjordanie, opération qui s’est soldée par la mise hors d’état de nuire de soldats sionistes en patrouille , opération effectuée à la fin de 1992 et filmée en vidéo



Rôle des femmes palestiniennes pendant la première Intifada

Le rôle des femmes palestiniennes a été un rôle de premier plan au cours de la première Intifada palestinienne ; de fait, elles ne craignaient pas d'affronter l'armée sioniste, et donc leur appui à l’intifada était tangible, en effet le tiers des victimes et des martyrs de l'intifada est constitué par des femmes. C’était elles qui aidaient les résistants en contribuant à transporter les pierres et le matériel militaire en vue de poursuivre la résistance contre l'occupation sioniste.
Les femmes palestiniennes ont également réussi à libérer des nombreux héros de l'Intifada pris par des soldats israéliens, comme elles ont réussi à sauver un grand nombre exposés à des arrestations et les ont fait fuir et leur fournissant des abris à l'intérieur des maisons ou des champs
Les femmes palestiniennes ont contribué à la réussite des appels programmés du commandement unifié de l'Intifada. C’est ainsi que la plupart des jours de l’Intifada, il a été demandé à tous de tenir des drapeaux palestiniens levés, les femmes ont procuré le tissu, en quatre couleurs pour la confection des drapeaux. Les femmes ont participé également aux sit-in et aux manifestations et ont affronté les forces d'occupation, au mépris des gaz toxiques, des chars et des balles





Les statistiques relatives à l'Intifada


Les forces d'occupation ont utilisé les moyens de répression les plus violents contre l’Intifada, comme l'utilisation de balles réelles, la politique de briser les os des Palestiniens, politique inventée par Yitzhak Rabin (qui est considéré comme un martyr de la paix par dirigeants arabes), à l'utilisation de gaz lacrymogène.

Lors de l’Intifada :

-1550 Palestiniens ont été tués.
- 100 000 Palestiniens ont été arrêtés.
- Plus de 70 000 Palestiniens ont été blessés.
- 40 Palestiniens ont été tués dans les prisons et centres de détention après que les enquêteurs israéliens aient utilisé des méthodes de violence et de torture pour extorquer des aveux.
- Plus de 130 sionistes ont té tués et des centaines de blessés.

-Plusieurs centaines de collaborateurs de l’occupant tués par la résistance.

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