Campagne
"un bateau français pour Gaza"
Coup
d’envoi de la seconde Flottille de la Liberté : Le second bateau français
pour Gaza est parti de France
publié le samedi 25 juin 2011
Le
« Dignité-Al Karama [1] »
est parti ce matin des eaux de l’Ile Rousse en Corse. Il rejoindra dans
quelques jours le « Louise Michel » actuellement en Grèce.
Les 40
Français qui embarqueront à bord des deux bateaux en Méditerranée orientale
sont prêts. Le rendez vous est donné à Athènes. Dans moins d’une semaine, ils
seront en route vers la bande de Gaza. Plusieurs milliers d’euros de matériel
seront achetés par la campagne « Un bateau français pour Gaza » et
acheminés sur un des deux cargos internationaux de la Flottille.
Les deux
bateaux français vont se joindre à la douzaine de bateaux qui ont répondu
présents pour cette initiative internationale. Ils apporteront 5 000 tonnes de
matériel dans la bande de Gaza
Ce sont
ainsi 300 à 400 personnes venues du monde entier qui monteront à bord pour
clamer l’urgence de la fin du blocus de la bande de Gaza et le respect du droit
international.
Face à
cette action citoyenne historique, nos Etats doivent être à la hauteur. Ils
doivent agir pour qu’Israël laisse passer les bateaux. La Fédération
Internationale des Droits de l’Homme a réaffirmé dans un communiqué de presse
la « responsabilité de la communauté internationale de prendre toutes les
mesures nécessaires pour assurer l’accès de l’aide humanitaire à la population
civile dans la bande de Gaza ».
Nous
faisons ce que la communauté internationale devrait faire. Notre pression porte
déjà ses fruits. A quelques jours du départ de la Flottille, Israël a autorisé
l’ONU à importer les matériaux nécessaires à la construction de 1 200 logements
et de 18 écoles dans la bande de Gaza.
Ce que
nous voulons c’est la fin totale du blocus de la bande de Gaza et que soit
enfin respectés les droits fondamentaux et la dignité des Palestiniens.
Un bateau
français a quitté la Corse pour la bande de Gaza
publié le dimanche 26 juin 2011
Jean-Christophe Ploquin
"Depuis
cinq ans, un million et demi de Palestiniens sont enfermés mais la communauté
internationale n’agit pas. Donc nous, société civile, prenons nos
responsabilités et agissons"
Un bateau
français a mis le cap sur Gaza, samedi 25 juin. Le « Dignité-Al
Karama », une embarcation de 19 mètres, a quitté les eaux de l’Ile-Rousse,
en Corse, peu avant midi, avec six personnes à son bord.
Il doit
rejoindre une flottille internationale d’une dizaine de bateaux qui prévoit de
se rassembler au large de la Grèce avant de faire route vers la bande de Gaza,
ce territoire palestinien étant soumis à un contrôle très sévère par Israël.
Deux cargos transporteront notamment 250 tonnes d’aide, essentiellement
médicale, selon les organisateurs.
Plus de
80 organisations du monde entier
Cette
opération, dénommée Flottille de la liberté II, regroupe plus de 80
organisations non-gouvernementales, associations, syndicats et partis
politiques, du monde entier. Des élus, ainsi que des représentants de la
société civile, devraient embarquer dans les prochains jours à bord des
bateaux, au gré des escales. Il est prévu que le leader du Nouveau parti
anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot, et la représentante du syndicat
Solidaires, Annick Coupé, embarquent à bord du « Dignité ».
"Cette
action a une dimension humanitaire mais avant tout politique. Depuis cinq ans,
un million et demi de Palestiniens sont enfermés mais la communauté
internationale n’agit pas. Donc nous, société civile, prenons nos
responsabilités et agissons", a expliqué à l’Agence France-Presse Julien
Rivoire, un membre du comité de coordination français de la campagne. "On
y va avec des gilets de sauvetage, non pas avec des gilets pare-balles",
a-t-il conclu.
Il y a un
an, neuf Turcs avaient été tués par un commando israélien
Il y a un
an, une première flottille destinée à forcer le blocus imposé à la bande de
Gaza depuis 2006, avait été arraisonnée par l’armée israélienne dans les eaux
internationales. Neuf passagers turcs avaient été tués le 31 mai 2010 lors du
raid d’un commando israélien contre un ferry turc, soulevant une vague de
réprobation internationale.
Vendredi
24 juin, le premier ministre du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, a
appelé la communauté internationale à protéger la flottille. La veille,
l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor, avait affirmé que son pays était
« déterminé » à intercepter les bateaux, arguant d’un « droit
d’autodéfense ». La flottille « entre clairement dans le cadre d’une
démarche politique », a-t-il expliqué. Elle relève de « la
provocation ».
L’ONU
désapprouve la flottille
Lynn
Pascoe, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques, a
rappelé de son côté devant le Conseil de sécurité que l’ONU était opposée à
toute flottille tentant de forcer le blocus israélien de Gaza .
« L’assistance à la population de Gaza doit être livrée par les canaux
officiels » a-t-elle affirmé. « Le secrétaire général (Ban Ki-moon) a
écrit une lettre aux gouvernements concernés pour qu’ils usent de leur
influence pour décourager les flottilles qui représentent un potentiel
d’escalade dangereuse ». [1]
Les
États-Unis ont mis en garde mercredi leurs ressortissants contre toute velléité
de participer à cette flottille, ou un navire bat pavillon américain. La France
a fait de même [2].
Israël
autorise deux projets immobiliers dans la bande de Gaza
Dans ce contexte,
le gouvernement israélien a autorisé l’ONU [3], le 21 juin, à importer des matériaux de
construction dans la bande de Gaza pour y construire deux projets immobiliers
de 1.200 logements au total et 18 écoles, ont annoncé mardi les deux parties.
Mais le Programme alimentaire mondial de l’ONU a estimé, le même jour, que
l’allègement du blocus de la bande de Gaza par Israël, annoncé il y a un an,
n’avait eu qu’un « impact positif marginal ».
Si la
disponibilité de certains biens de consommation a été augmentée, l’activité
économique dans le territoire n’a en effet pas été favorisée. « La
poursuite du blocus, malgré le nouveau régime d’accès, rend la situation
économique dans la bande de Gaza insoutenable : elle repose principalement
sur une économie de consommation et non de production », assure le
PAM. « L’extension prévue des points de passage commerciaux ne s’est
pas produite. Au lieu de cela, (le terminal de) Karni a été fermé en mars 2011
et un seul est ouvert pour l’importation et l’exportation de
marchandises ».
La liste
des produits interdits n’a toujours pas été publiée
En outre,
la liste des produits interdits par Israël, annoncée il y a un an et qui
autoriserait par défaut l’entrée de tous les autres, n’a toujours pas été
publiée, obligeant le secteur privé à continuer à s’approvisionner en matériaux
de construction via les tunnels de contrebande, selon le rapport. Le PAM
appelle donc Israël à publier cette liste et à faciliter les exportations,
comme annoncé le 4 février 2011 à l’issue d’une rencontre entre le premier
ministre Benjamin Netanyahou et l’envoyé du Quartette pour le Proche-Orient
(ONU, États-Unis, Union européenne et Russie) Tony Blair.
[2] Reçus par le Ministère
des Affaires étrangères il y a 48h, des représentants de la campagne "un
bateau français pour Gaza" ont ré-expliqué leur motivation citoyenne non
violente, leur recherche de justice et de liberté pour le peuple palestinien
assiégé. Le fonctionnaire du Quai d’Orsay a réitéré la position du gouvernement
français : la flottille n’est pas la solution pour répondre au blocus de
Gaza, auquel il faut mettre un terme. Il a déconseillé aux citoyen-ne-s de
participer à la Flottille, la participation étant dangereuse (sic), ajoutant ne
pas vouloir empêcher le départ.
[3] cette simple formule
prouve à l’évidence l’insanité de la situation : une puissance militaire
occupante "autorise" les Nations unies -garantes de paix et de
justice dans le monde, paraît-il, à faire leur devoir ! Nations unies qui
se décrédibilisent un peu plus en acceptant le diktat de l’occupant et
s’opposant à la Flottille de la Liberté.
Publié
par La Croix (avec AFP)
notes :
C. Léostic, Afps
Claude
Léostic, pour l’AFPS, sera sur l’un des bateaux français pour Gaza dans la
Flottille de la Liberté II
publié le dimanche 26 juin 2011
Françoise Leblon, AFPS
Elle
représentera l’Afps sur l’un des bateaux français de la Flottille de la Liberté
II qui prendra la mer dans les tout prochains jours, porteuse de solidarité et
de l’espoir que tombe le blocus illégal de Gaza, que soient reconnus les droits
des Palestiniens et que la justice prévale enfin.
Vice-présidente
de l’association depuis 2003, elle est l’une des porte-parole et coordinatrices
de la Campagne "Un bateau français pour Gaza", et représente la
France dans le comité de pilotage international de la Flottille de la Liberté
II, avec Thomas Sommer de la CCIPPP.
A ce
titre, depuis des mois Claude s’est transformée en globe-trotter infatigable,
au gré des réunions internationales qui se sont tenues dans les différents pays
européens participant à la Flottille II.
Militante
internationaliste depuis la fin des années 1960, elle s’engage dans la solidarité
avec la Palestine dès le début des années 1970 et adhère à l ’Association
Médicale Franco-Palestinienne (AMFP)
De la
fusion entre l’AMFP et l’Association France Palestine (AFP) naîtra en 2001
l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS), dont elle est, avec Isabelle
Avran, l’une des deux vice- présidentes, jusqu’au dernier congrès de
l’association.
En 2001,
suite à la répression féroce qui s’est abattue sur la Palestine dès le début de
la seconde Intifada, elle part en Palestine, mandatée par l’AFPS, pour la
représenter. Elle travaille en lien avec la société civile palestinienne
(GIPP), ensemble ils organisent la venue de centaines d’internationaux à Noël
2001.
En mars
2002 elle se trouve à Ramallah avec 150 internationaux lorsque l’armée israélienne
investit la ville. C’est l’opération « Rempart », la réoccupation
militaire brutale de toutes les villes de Cisjordanie. Ils décident de forcer
le blocus auquel est soumis le président Arafat, et se rendent dans la
Mouqata’a assiégée, accompagnés des seuls médias. Ils y resteront pendant
« cinq semaines de siège dur et d’intimidation », ce qui sauvera
certainement la vie du président à ce moment là. Depuis Claude est interdite de
retour en Palestine par la puissance occupante, mais elle poursuit sa
« lutte de solidarité avec ce peuple qui se bat contre le colonialisme,
l’oppression et l’occupation, et pour ses droits légitimes. »
C’est
pourquoi elle était, en décembre 2009, pour l’AFPS, l’une des coordinatrice de
la Marche de la Liberté pour Gaza (décembre 2009 - janvier 2010), qui fut
bloquée en Egypte et ne put franchir le passage de Rafah. « Cette Marche
avortée reste un succès car elle a permis, dans un grand élan collectif de
solidarité internationale, de faire savoir au monde l’injustice coloniale qui
veut faire plier Gaza et qu’elle témoigne de la détermination des citoyens du
monde à faire prévaloir le droit sur la force brutale de l’occupation . »(http://www.france-palestine.org/art...).
Et c’est
pourquoi, naturellement, elle représentera l’Afps sur l’un des bateaux français
de la Flottille de la Liberté II qui prendra la mer dans les tout prochains
jours, porteuse de solidarité et de l’espoir que tombe le blocus illégal de
Gaza et que la justice prévale enfin.
Au nom de
tous ceux et celles qui se sont mobilisés pour la rendre possible et pour dire
à la population assiégée de Gaza que ce n’est pas un hasard si nos bateaux
s’appellent "Dignité" et "Louise Michel".
Retrouvez
la dans un entretien paru dans Libération
ainsi
qu’une video lors du rassemblement pour le départ de la flotille à
Marseille :
Flottille
pour Gaza : Israël met les médias en garde
publié le dimanche 26 juin 2011
Afp
Après le droit international et les droits des
Palestiniens, c’est la liberté de la presse que "la seule démocratie au
Proche-Orient" veut écraser. Après avoir aussi menacé de mort des citoyens
non violents qui ne font que leur devoir de solidarité devant l’injustice et la
violence imposées à un peuple assiégé. [1]
Les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la
flottille internationale encourent une interdiction d’entrer de dix ans en
Israël. La dizaine de bateaux transportant de l’aide humanitaire à Gaza doit
appareiller de Grèce dans les prochains jours.
Selon le Bureau de presse gouvernemental (GPO) israélien,
les membres des médias étrangers qui prendront part à l’expédition sont
passibles d’une interdiction d’entrée de dix ans en Israël. « La flottille
a l’intention de violer sciemment le blocus (maritime) qui a été reconnu légal
et conforme à tous les traités et au droit international », a écrit le
directeur du GPO, Oren Helman, dans une lettre adressée aux représentants des
organes de presse étrangers basés en Israël.« Que les choses soient bien
claires (…) la participation à cette flottille est une violation volontaire de
la loi israélienne et est susceptible de coûter aux participants une
interdiction d’entrée en Israël pendant dix ans, la confiscation de leur
matériel et des sanctions supplémentaires », non précisées, affirme
M. Helman.
Des militants de 22 pays ont prévu d’appareiller de Grèce
cette semaine à bord d’une dizaine de bateaux dans le cadre d’une
« flottille de la liberté » transportant de l’aide humanitaire à
Gaza, malgré des menaces d’Israël et l’opposition de l’ONU.
La presse étrangère proteste
Dans un communiqué, l’Association de la presse étrangère
(FPA), qui représente les journalistes étrangers couvrant Israël et les
Territoires palestiniens, a aussitôt protesté contre cette lettre, estimant
qu’« elle envoie un message glaçant aux médias internationaux et pose de
sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël en faveur de la liberté de la
presse ».
« Les journalistes couvrant un événement d’actualité
légitime doivent être autorisés à faire leur travail sans menaces ni
intimidation. Nous exhortons le gouvernement (israélien) à revenir
immédiatement sur cette décision », selon le communiqué de la FPA.
Jeudi, Israël a prévenu qu’il était
« déterminé » à arrêter cette nouvelle flottille. « Israël a le
droit d’autodéfense », l’opération « entre clairement dans le cadre
d’une démarche politique », « relève de la provocation et n’a rien à
voir avec une aide humanitaire », a justifié à New York l’ambassadeur d’Israël
à l’ONU, Ron Prosor.
Rassemblant cette année 350 militants de la cause
palestinienne dont l’écrivain suédois Henning Mankell, ainsi que quelques
journalistes [2], cette initiative pour briser le blocus de
Gaza imposé depuis cinq ans par Israël, et qui se veut pacifique, se reproduit
pour la deuxième année consécutive.
En mai 2010, une première tentative d’approcher de Gaza
(territoires palestiniens) a coûté la vie à neuf personnes après l’assaut
sanglant de la marine israélienne contre le ferry turc Mavi Marmara, qui
servait de navire amiral à la flottille.
[2] de très nombreux journalistes des
télévisions, radios et presse écrite nationales et internationales -y compris
venant d’Israël- seront présent-e-s sur les bateaux de la Flottille.
publié par le Soir
note : CL, Afps
Flottille :
Israël revient sur sa menace de sanctionner les médias étrangers
publié le lundi 27 juin 2011
AFP
JERUSALEM
- Les autorités israéliennes sont revenues lundi sur leur décision de
sanctionner les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la flottille
internationale transportant de l’aide humanitaire à l’enclave palestinienne de
Gaza soumise à un blocus israélien.
Le
Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé aux autorités compétentes
d’élaborer une procédure spéciale pour s’occuper des journalistes étrangers à
bord de la flottille qui entreront en Israël illégalement, a indiqué un
communiqué de son bureau.
Dimanche,
le Bureau de presse gouvernemental (GPO) israélien avait averti que les membres
des médias internationaux qui participeraient à l’expédition seraient passibles
d’une interdiction d’entrée de dix ans en Israël et de la confiscation de leur
matériel.
Quand
l’attention du Premier ministre a été attirée sur cette affaire, il a ordonné
que les procédures qui s’appliqueraient normalement à l’encontre d’infiltrés et
de clandestins ne soient pas mises en oeuvre, a expliqué le communiqué.
M. Netanyahu
a également fait savoir qu’il autoriserait les médias israéliens et étrangers à
monter sur les navires de guerre qui iront intercepter la flottille afin de
permettre une couverture transparente et objective des événements.
L’annonce
du GPO avait soulevé les protestations de la presse étrangère basée en Israël,
les critiques de certains médias locaux et des organisations de défense des droits
de l’homme.
L’Association
de la presse étrangère, qui représente les journalistes des médias
internationaux couvrant Israël et les Territoires palestiniens, avait estimé
que la réaction du GPO envoyait un message glaçant aux médias internationaux et
posait de sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël en faveur de la
liberté de la presse.
Des
militants pro-palestiniens de 22 pays ont prévu de se retrouver jeudi ou
vendredi au large de la Crète (sud de la Grèce) pour partir livrer de l’aide
humanitaire à Gaza à bord d’une flottille d’une dizaine de bateaux, ont indiqué
les organisateurs lundi à Athènes.
Israël
s’est dit lundi déterminé à stopper la flottille internationale, tout en
ajoutant que ses forces armées auront pour consigne d’éviter autour que
possible la confrontation avec ceux qui sont à bord des bateaux.
Neuf
passagers turcs d’un des navires d’une première flottille avaient été tués en
mai 2010 par un commando israélien qui cherchait à empêcher tout débarquement à
Gaza, soulevant une vague de réprobation internationale.
Malgré
les pressions et menaces de recours à la violence, la flottille prend la mer
publié le lundi 27 juin 2011
Gaza, nous voilà
Athènes,
Samedi 25
juin, la bateau français Dignité/Karama a quitté un port corse pour rejoindre
au moins neuf autres navires partis pour Gaza afin de défier le blocus illégal
imposé par Israël.
Tous les
efforts d’Israël pour empêcher le départ des bateaux, y compris par des
pressions sur les gouvernements, des menaces contre les compagnies d’assurances
et de communication, des intimidations contre des militants des droits de
l’homme et autres tactiques en sous-main, ont jusqu’ici échoué. La Flottille de
la liberté a pris la mer.
Dans les
jours qui viennent, les autres navires de la flottille – 2 cargos et sept
autres bateaux de passagers – vont quitter plusieurs ports vers un point de
rencontre dans les eaux internationales d’où ils partiront ensemble pour
rejoindre Gaza. Nous affréterons près de trois mille tonnes d’aide et des centaines
de citoyens d’une douzaine de pays différents, parmi lesquels des
parlementaires, des responsables politiques, des écrivains, des artistes, des
journalistes et des sportifs, ainsi que des représentants de peuples indigènes
et de groupes de croyances diverses.
Malheureusement,
nos bateaux ont pris un retard provoqué sciemment par diverses plaintes du
Centre israélien du droit, par des tentatives de sabotage de certains bateaux
ainsi que par des obstacles administratifs causés par le gouvernement grec soumis
à ces pressions israéliennes. Nous appelons ce gouvernement à ne pas se rendre
complice des actions illégales engagées par Israël en succombant à ces
pressions.
Il ne
fait aucun doute que le blocage quasi hermétique de la bande de Gaza par Israël
est illégal ; cet état de faits n’a cessé d’être réaffirmé par de nombreux
organes internationaux des droits de l’homme, y compris l’ONU et le comité
international de la Croix Rouge. Il ne fait pas de doute non plus que cette
politique cause des dégâts considérables sur la population occupée de Gaza. Ce
point a lui aussi été bien étayé.
La seule
question qui se pose est pourquoi la communauté internationale des Etats laisse
Israël continuer impunément de violer le droit et les droits du peuple
palestinien.
Les mesures
récentes prises par Israël pour répondre aux préoccupations soulevées
publiquement par la Flottille de la Liberté II dans son « initiative
Restez humains », y compris l’annonce faite la semaine dernière de
l’autorisation de matériaux de construction pour 1200 maisons et 18 écoles à
Gaza, montrent que ces Flottilles fonctionnent. Cela ne suffit pourtant pas et
nos efforts ne portent pas uniquement sur l’augmentation de l’aide humanitaire
en direction de Gaza. Ils visent aussi la liberté pour les Palestiniens et le
reste des territoires occupés palestiniens. Les appels à la flottille de la
part de responsables internationaux de faire passer l’aide humanitaire à Gaza
par des canaux formels montrent un mépris total des droits humains
palestiniens. Le peuple palestinien ne fait pas l’aumône à la communauté
internationale, mais souhaite sa libération, un appel que nous devons tous
soutenir.
En
conséquence, malgré les intimidations, les pressions, les menaces de recourir à
la violence de la part du gouvernement israélien, qui n’a pas honte de se
vanter de vouloir utiliser des snipers et des chiens d’attaque contre des
citoyens sans armes, nous prenons la mer. Nous faisons partie d’un mouvement
croissant conduit par la société civile palestinienne qui se mobilise pour sa
liberté, ce que la tactique israélienne du plus fort ne peut arrêter.
Nous
appelons nos gouvernements à tout faire pour protéger leurs citoyens, au moment
où nous prenons le large, sans violence, pour défendre la liberté, les droits
de l’homme et l’état de droit. Gaza, nous voilà.
Le
"Louise Michel" est prêt à partir et rejoindre le "Dignité al
Karama"
publié le lundi 27 juin 2011
Campagne "un bateau français pour Gaza"
Avec le
"Dignité al Karama" qui a quitté la France samedi pour se rendre en
eaux internationales où il rejoindra la Flottille de la Liberté, le
"Louise Michel" portera la voix des Français-e-s qui dans un immense
élan de solidarité internationale soutiennent la campagne "un bateau
français pour Gaza", exigeant que les droits du peuple palestinien soient
enfin respectés et le blocus illégal de Gaza levé.
Jo
LeGuen, célèbre marin breton et membre de l’équipage, présente le "Louise
Michel" :
Le
Dignité al Karama au départ de France :
« Nous
vous déconseillons formellement d’y aller »
publié le lundi 27 juin 2011
Elise Barthet
Il l’a
dit et répété : s’il ne s’oppose pas ouvertement à l’initiative, le Quai
d’Orsay met clairement en garde les ressortissants français décidés à embarquer
à bord de la flottille contre "les risques sécuritaires liés à une telle
entreprise". "En mer, tout peut arriver, insiste le ministère. C’est
très dangereux". L’assaut lancé en 2010 par les commandos israéliens
contre la première flottille s’était soldé par la mort de neuf passagers turcs.
"Il
faut comprendre que la situation a évolué à Gaza depuis l’an passé. Certes,
l’allègement du blocus annoncé par Israël en juin 2010 n’est pas suffisant,
mais il va dans le bon sens", estime le Quai d’Orsay. Tout en appelant
l’Etat hébreu à autoriser "l’ensemble des exportations de biens
commerciaux et la libéralisation des conditions de circulation des personnes de
et vers la bande de Gaza", Paris estime que l’acheminement par voie
terrestre reste le moyen le plus sûr pour faire parvenir l’aide humanitaire aux
Gazaouis.
PROTECTION
CONSULAIRE
Malgré
tout, les autorités ont assuré aux passagers de la flottille qu’ils pourront
bénéficier d’une protection consulaire et de l’assistance des services du
ministère à l’étranger."Cela s’applique à tous nos ressortissants sans
discrimination, explique le Quai d’Orsay. Le problème, c’est que nous ne
pouvons pas toujours en user comme nous le souhaiterions." En d’autres
termes, en cas d’arraisonnement des bateaux et de détention en Israël, la
réaction des diplomates "dépendra nécessairement de l’attitude des
autorités locales et du comportement des militants". Dans ces conditions,
aucun dispositif spécifique ne peut être prévu pour parer à d’éventuelles
difficultés.
Pourtant,
l’an passé, c’est précisément la question du rapatriement des passagers de la
flottille qui avait posé problème et grippé les relations entre les militants
français et les autorités. Thomas Sommer-Houdeville, l’un des membres de
l’expédition, s’était vivement ému de la réaction de Paris après l’assaut des
commandos israéliens. "Très franchement, expliquait-il dans un chat au
Monde.fr, on s’est senti abandonnés (...) Ceux qui nous ont sauvés, moi et mes
deux copains, ce sont les Grecs". Un témoignage évidemment mal reçu par le
Quai d’Orsay, qui ne s’était pas privé de répliquer.
"UN
BOUT DE TERRITOIRE FRANÇAIS EN MÉDITERRANÉE"
Les
échanges entre les deux parties sont aujourd’hui plus courtois. Le comité de
coordination de la campagne française a rencontré à plusieurs reprises des
représentants du ministère des affaires étrangères. "Nous leur avons
exposé nos objectifs et ils nous ont recommandé de ne pas y aller. Pour eux, la
flottille reste une réponse inappropriée à une situation inacceptable",
explique Claude Léostic, membre du comité de coordination de la campagne
"Un bateau français pour Gaza".
Seulement,
"nous ne sommes plus dans la même configuration qu’en 2010", estime
la vice-présidente de l’Association France-Palestine Solidarité. "Les
Français engagés sur la première flottille n’étaient pas très nombreux. Ils
portaient un espoir. Cette fois, le mouvement incarne une volonté profonde de
la société civile française de voir changer les choses. Nous sommes l’émanation
des milliers de personnes qui ont soutenu notre campagne."
Par
ailleurs, cette année, la délégation française a affrété deux bateaux, dont un
navire qui devrait appareiller sous peu d’un port français. Pour les militants,
le symbole est fort. "L’embarcation qui voguera sous pavillon hexagonal
(le "Dignité-Al Karama a quitté les côtes corses samedi, ndlr) sera un
bout de territoire français en Méditerranée. Le gouvernement devra en tenir
compte", affirme Claude Léostic.
Voguera,
voguera pas ?
publié le mardi 28 juin 2011
Elise Barthet
Accrochée
à l’un des murs de la salle de conférence où s’est déroulée lundi 27 juin la
réunion des différentes délégations participant à la flottille, cette image
d’un bateau croisant au soleil levant sur une mer calme tiendrait-elle du
mirage ?
Après des
mois de campagne et de discussions, personne ne sait avec certitude d’où et
quand appareilleront les dix navires qui doivent faire route vers Gaza.
"Ce qui est certain, c’est que nous partirons, a assuré Dror Feiler,
musicien suédois né en Israël et délégué des Juifs européens pour la paix. Les
vrais magiciens ne font pas leur tour avant d’entrer en scène."
Destinée
avant tout aux journalistes, la boutade a soulevé un tonnerre d’applaudissements
dans la petite salle bondée et suffocante où s’étaient massés les militants.
Venus pour la plupart d’Europe et des Etats-Unis, ils étaient une centaine,
enthousiastes et bruyants, à clamer leur impatience à mettre les voiles.
Certains arboraient des pancartes et des tee-shirts aux slogans évocateurs,
écrits blanc sur noir. D’autres, parmi lesquels Jean-Paul Lecoq (député PCF du
Havre) et Nicole Kil-Nielsen (députée européenne d’Europe Ecologie-Les Verts)
portaient fièrement en bandoulière leurs écharpes d’élus. Emportée par l’élan
collectif, la délégation américaine a entonné une version remaniée de la
chanson Let It Shine. Quelque chose qui sonnait comme "All the way to
Gaza, please God, let it sail" :
Face à
cette turbulente assemblée, les membres du comité de pilotage de la flottille
ont pris le temps de s’exprimer à tour de rôle pour réaffirmer chacun leur
volonté d’en finir avec le "siège de Gaza". Un blocus mainte fois
qualifié d’"illégal" et que les participants semblent bien décidés à
briser malgré les obstacles qui se dressent encore sur leur chemin. "Nous
sommes portés par un vaste mouvement populaire, a insisté Vangelis Pissias, de
la délégation grecque. L’opération n’est pas dirigée contre l’Etat d’Israël ni
contre ses citoyens, mais contre la politique d’un gouvernement qui prive un
peuple entier de ses droits fondamentaux."
A en
croire cet ancien leader étudiant blanchi par les années, les organisateurs ont
de bonnes raisons d’être optimistes, malgré les plaintes déposées contre trois
bateaux auprès des autorités maritimes. Les 5 000 tonnes d’aide humanitaire
rassemblées par les différentes délégations sont d’ores et déjà en cours de
chargement à bord des deux cargos censés les acheminer vers Gaza. Les dockers
du Pirée se sont engagés "par solidarité" à finir de remplir les
cales, malgré la grève générale qui menace de paralyser le pays à partir de
mardi. "Tout est prêt pour le départ. Reste à obtenir l’autorisation des
autorités grecque. Le gouvernement est sous pression. S’il nous bloque, nous
trouverons bien un moyen de le contourner".
Côté
français, la délégation était fière d’annoncer que le Dignité-Al Karama avait
quitté L’Île-Rousse sans encombre samedi. Thomas Sommer-Houdeville a souligné
que les autorités à Paris n’avaient rien fait pour empêcher le départ du
navire. Chaleureusement applaudi, il a comparé le sens de la campagne "aux
paroles d’une vieille chanson grecque entendue ce matin à la radio. Ça disait
quelque chose comme ’Je ne suis pas un terroriste, je suis une victime de l’amour.’
C’est ce que nous apportons, l’amour et l’espoir. Ce n’est pas un hasard si
nous avons appelé notre bateau The Audacity of Hope [L’audace d’espérer, nom
emprunté à un livre de Barack Obama]", a renchéri Ann Wright, ancienne
colonel de l’armée américaine.
Petit
manuel du parfait « flottileur »
publié le mardi 28 juin 2011
Elise Barthet
La
perspective d’un départ imminent a beau s’éloigner de jour en jour, les
militants et les journalistes décidés à embarquer sur la flottille ont tout intérêt
à se préparer aux aléas de la traversée et aux risques potentiels d’un
arraisonnement musclé en pleine mer.
Comment
s’organisera la vie sur les bateaux ? Pourra-t-on téléphoner ? Qui
s’occupera de l’intendance et de la cuisine ? Comment se laver ? Que
faire face à un militaire suréquipé ? Autant de questions auxquelles se
sont efforcés de répondre lundi soir nos capitaines et les organisateurs
chargés du dispositif mis en place pour assurer la sécurité aux passagers.
1.
D’ABORD, S’EQUIPER
Heureusement,
avant de partir, les coordinateurs de la campagne "Un bateau français pour
Gaza", ont eu la bonne idée de nous adresser une liste de matériel à
emporter. Liste ô combien nécessaire pour les nombreux navigateurs en herbe que
nous sommes. D’abord, c’est l’évidence, mieux vaut disposer d’un tapis de sol
et d’un duvet. Epais si possible pour ce dernier : nous manquons de
couchettes et les nuits passées sur le pont s’annoncent fraîches. Pour
compenser la faible lueur des ampoules une fois le jour tombée, l’acquisition
d’une lampe frontale est également vivement encouragée.
Pendant
la journée, un bon tube de crème solaire et des lunettes teintées devraient
suffire. Reste l’épineuse question de la propreté. Nous disposerons d’un litre
et demi d’eau claire par jour et par personnes pour nous hydrater et satisfaire
à un minimum de toilette. Est-ce que cela suffira ? Il est apparemment
possible de se laver à l’eau de mer à condition de se sécher très rapidement.
Les moins audacieux opteront pour des lingettes ou des éponges. Sans oublier
les médicaments contre le mal de mer, pour les terriens les plus bornés.
2.
ORGANISER LA VIE EN COMMUNAUTÉ
Pas
question de traîner sur le pont à guetter la vague. Tout le monde devra
participer aux corvées. J’ai cru comprendre qu’une équipe serait dédiée aux
tâches culinaires, le reste (ménage, rangement, travaux de bord en tout genre)
étant réparti entre les différents passagers.
Alain
Connan, le capitaine du "Louise Michel", nous a prévenus : lui
et son second, Jo Le Guen, sont "les seuls maîtres à bord après Dieu, et
même avant parfois". Nous ne pouvons abandonner le bateau que s’ils nous
en donnent pas l’ordre. "C’est très important, précisent-ils. Trop de gens
meurent noyés parce qu’ils décident de sauter du navire en cas d’avarie".
3. SE
PRÉPARER A L’ARRAISONNEMENT
Les
passagers grecs et suédois ont paraît-il passé plus de 11 heures à se préparer
à un éventuel assaut. Un de leurs formateurs est venu lundi soir nous proposer
d’en faire autant. Spécialiste de la résistance non violente, Stellan
Vinthagen, a une longue expérience des arrestations plus ou moins musclées. Il
a même passé plusieurs mois sous les verrous après avoir détérioré des lanceurs
de missiles nucléaires sur une base américaine. Le but de
l’"entraînement", si nous acceptons d’y participer, consiste à nous
apprendre à réagir "en situation".
"Je
doute que les soldats tirent sur nous, explique l’éminent professeur, mais ils
emploieront sûrement des armes non-létales : canons à eau, grenades
assourdissantes et lumineuses, des chiens peut-être..." Pour prévenir tout
dérapage tragique, les passagers doivent s’engager à ne pas franchir "huit
lignes rouges". En résumé, il est formellement interdit :
D’initier le contact physique
avec les soldats,
De sauter dans l’eau,
De jeter des objets aux
soldats,
De démarrer un feu sur le
bateau,
D’utiliser les extincteurs
(sauf en cas d’incendie provoqués par les soldats),
D’utiliser des objets qui
pourraient passer pour des armes, (Précision : tous les bateaux sont tenus
d’être équipé d’une hache en cas d’incendie et il va de soi que les cuisiniers
disposent de couteaux pour préparer la pitance)
De respecter les rôles définis
à l’avance au sein du groupe,
De tenter quoi que ce soit une
fois que les soldats ont pris le contrôle du bateau.
Les
organisateurs de la flottille veulent absolument se prémunir contre
d’éventuelles accusations d’agressivité relayées par l’armée israélienne. Les
plus déterminés des passagers pourront toujours refuser de se plier aux ordres.
La désobéissance légère est tolérée. A bon entendeur...
Flottille
de la liberté N°1
"Flottille
de la liberté" : les organisateurs accusent Israël de faire pression
pour empêcher le départ des bateaux
publié le mardi 28 juin 2011
Nouvelobs
Les
organisateurs de la nouvelle flottille internationale qui veut tenter de briser
le blocus maritime imposé à la Bande de Gaza ont accusé Israël de faire
pression sur plusieurs gouvernements pour empêcher les bateaux de partir, et
fait état lundi d’"obstacles administratifs" en Grèce.
De leur
côté, les autorités israéliennes sont revenues sur leur menace d’expulser et
d’interdire de territoire les journalistes présents à bord d’un des navires de
la "Flottille de la liberté II". flottille internationale qui veut
tenter de briser le blocus maritime imposé à la Bande de Gaza.
Dimanche,
le bureau de presse du gouvernement israélien avait envoyé une lettre
d’avertissement aux journalistes participant à l’opération, affirmant qu’ils
contreviendraient à la législation sur l’entrée en Israël et risquaient
l’expulsion ainsi qu’une interdiction de dix ans dans le pays.
La mise
en garde avait suscité l’indignation dans les rangs des journalistes étrangers
et provoqué un vif débat dans les médias israéliens.
Le
Premier ministre Benyamin Nétanyahou a affirmé qu’après avoir eu connaissance
de l’affaire, il avait donné l’ordre aux autorités de trouver une formule pour
les journalistes ayant l’intention de participer à cette nouvelle
"Flottille de la liberté". Il n’a pas fourni de détails, si ce n’est
celui de préciser qu’une exception serait faite pour les journalistes à bord
d’un des navires.
"En
parallèle, il a été convenu que les journalistes israéliens et
internationaux" embarquent à bord des bateaux aux fins de
"transparence" et de "couverture fiable des événements",
ont indiqué ses services dans un communiqué.
L’Association
de la Presse étrangère, qui représente des centaines de journalistes
travaillant pour des organisations de presse internationales en Israël et dans
les territoires palestiniens, avait fortement condamné les menaces initiales
lancées par les autorités, estimant qu’ils devaient être autorisés à couvrir
ces événements.
Israël
souhaite éviter une répétition de l’assaut meurtrier de l’an dernier. En mai
2010, un commando israélien était intervenu contre une flottille humanitaire à
destination de la Bande de Gaza, faisant neuf morts sur le navire "Mavi
Marmara".
L’opération,
condamnée à l’échelle internationale, avait contraint Israël à assouplir son
blocus imposé au territoire palestinien contrôlé depuis 2007 par le Hamas.
Israël justifie ces mesures de restriction par la nécessité d’empêcher les
militants du Mouvement de la résistance islamique de faire la contrebande
d’armes dans la Bande de Gaza.
La
nouvelle "Flottille de la Liberté" est prête à prendre la mer
"dans les prochains jours", selon le site web www.freedomflotilla.eu.
qui fait cependant état de "retards" et accuse Israël de faire
pression sur les gouvernements, de recourir à des manoeuvres d’intimidation
auprès des défenseurs des droits de l’Homme, et de menacer des compagnies
d’assurance et des entreprises de communication pour empêcher les bateaux de
partir.
Dans un
communiqué diffusé lundi, il réaffirme que la flottille internationale
comprendra au moins dix navires, dont un bateau parti samedi dernier de
L’Ile-Rousse, en Corse. Deux des navires transporteront de l’aide à destination
du territoire palestiniens, tandis que les autres embarcations auront à leur
bord des centaines de personnes, dont des personnalités politiques, des
écrivains, des artistes, des militants et des représentants religieux.
Selon le
site web, certains des navires sont confrontés à des "retards" qui
auraient pour origine de fausses plaintes d’Israël, des tentatives de sabotage
et des obstacles administratifs imposés par les autorités grecques en réponse
"aux pressions israéliennes". "Nous appelons le gouvernement
grec à ne pas devenir complice des actions illégales d’Israël en succombant à
ces pressions, et à rejoindre la France" n’ayant pas fait opposition au
départ du bateau.
Sabotage
d’un des bateaux de la Flottille de la liberté.
publié le mardi 28 juin 2011
La campagne Un bateau français pour Gaza.
Lundi 27
juin, un des bateaux de la flottille internationale a été saboté.
Un bateau
de passagers gréco-suédois a été saboté dans un port de Grèce. Les hélices ont
été endommagées. Une vidéo sous-marine montrant les dégâts est visible
ici :
Depuis
plusieurs jours, les pressions israéliennes sur les Etats, dont la Grèce, se
multiplient. Après diverses pressions et plaintes juridiques qui n’ont pas
abouti car nos bateaux sont irréprochables, l’Etat d’Israël le sait et décide
d’utiliser des pratiques criminelles pour empêcher le départ de la Flottille.
Notre
détermination à naviguer vers Gaza reste inébranlable. D’ici peu nous prendrons
la mer.
Nous
condamnons ces pratiques contraires au droit. Il serait inacceptable que les
Etats de l’Union européenne tolèrent cette attaque contre la Flottille de la
liberté.
La
campagne Un bateau français pour Gaza.
Pnina
Feiler, du kibboutz à la flottille
publié le mardi 28 juin 2011
Elise Barthet
C’est la
doyenne de l’expédition, mais, à 88 ans, Pnina Feiler fait certainement partie
des plus enthousiastes. Ce petit bout de femme, la "Maman de Dror"
comme l’appellent les autres militants, est arrivée d’Israël il y a quelques
jours.
Assise
sur un scooter devant l’immeuble du centre d’Athènes où se tenait la conférence
de presse, elle m’assure que "contrairement à l’année dernière où elle
allait trop mal", cette fois elle est suffisamment en forme pour supporter
les aléas du voyage en mer.
"Et
puis j’en ai vu d’autres", sourit la vieille dame. Née à Lodz, en Pologne,
Pnina a migré en Palestine en 1938, à l’époque du mandat anglais. Dix ans plus
tard, infirmière pendant la guerre d’indépendance israélienne, elle soignait
les jeunes soldats blessés transportés à l’hôpital de Tel-Aviv. Toute sa vie,
elle a pansé, apaisé, réparé. Un engagement "contre la souffrance"
qui l’a poussé en 2002 à rejoindre l’organisation israélienne Physicians for
Human Rights, une ONG qui réunit des médecins juifs et arabes.
"Vous
savez, j’habite à Yad Hana, un ancien kibboutz, juste à côté de la ville de
Toulkarem en Cisjordanie, explique-t-elle. Jesais ce qui se passe côté
palestinien, j’ai appris un peu l’arabe. Je ne peux pas rester sans rien
faire". Activiste de longue date, elle a même tâté de la prison en Israël.
"Je suis restée trois jours enfermée, dans les années 1960, après une
petite manifestation pour la libération des prisonniers palestiniens en
Israël." Pas vraiment un bon souvenir...
Ce qui
l’inquiète aujourd’hui, c’est qu’on "la batte" si le navire sur
lequel elle doit embarquer est arraisonné par l’armée. En 2010, son fils, le
compositeur et musicien suédois né en Israël Dror Feiler, avait fait les frais
de son engagement dans la première flottille. Pour beaucoup d’Israéliens, il
était le "traitre", l’homme à punir. "J’espère que cette fois le
gouvernement se fera pousser un cerveau et qu’ils nous laisseront passer,
conclut Pnina. Si nous échouons, ce sera dommage pour le peuple palestinien,
mais c’est l’image d’Israël dans le monde qui en pâtira le plus".
Flottille de la liberté
Bulletin n°14 – 12 août
2011
Communiqué AFPS Paris
le 12 août 2011
Deux membres de
l'Association France-Palestine Solidarité
portent plainte pour
enlèvement, séquestration, piraterie et terrorisme
Deux
passagers du « Dignité-Al-Karama », le bateau français arraisonné par la marine
israélienne le 19 juillet 2011, ont porté plainte contre X pour
"enlèvement" et "séquestration", "crime de
piraterie" et "terrorisme". Claude Leostic et Jean-Claude Lefort,
respectivement vice-présidente et président de l'Association France Palestine
Solidarité (AFPS) ont envoyé le 5 août une plainte en ce sens au bureau de
procureur du tribunal de Paris.
Le
« Dignité-Al-Karama », battant pavillon français, a été arraisonné le 19
juillet par la marine israélienne, à 40 milles nautiques de Gaza, alors qu'il
se trouvait clairement dans les eaux internationales. Entouré par sept
embarcations rapides ne battant aucun pavillon, les passagers du bateau
français ont reçu l'ordre de stopper, ordre auquel ils ont obtempéré compte
tenu des menaces proférées par des militaires nombreux, encagoulés et
lourdement armés qui visaient les passagers, de l'utilisation de puissants
canons à eau.
Une
quinzaine d'hommes armés sont alors montés à bord du bateau et ont contraints
les passagers à embarquer sur un des navires assaillants après que tous leurs
portables aient été volés. Séquestrés sur un bateau lance-missiles, les
passagers ont été emprisonnés dans des cellules gardées par des hommes armés.
Les
passagers ont ensuite été transportés vers un centre de détention, où ils ont
subi une fouille au corps et des interrogatoires individuels, avant d'être
conduits par la force dans un lieu se trouvant finalement dans l'aéroport Ben
Gourion de Tel-Aviv où ils ont été retenus durant la nuit du 19 au 20. Tous les
passagers ont été expulsés via des vols à destination de la France dans la journée du 20 juillet.
Le
« Dignité-Al-Karama » est le seul navire membre de la "Flottille de la Liberté II" à avoir réussi à quitter la Grèce, suite à la décision des autorités de ce pays
d'empêcher la flottille d'appareiller pour Gaza. Son objectif était de de
briser le blocus illégal de Gaza et d'acheminer directement de l'aide
humanitaire à la population de Gaza. Ce bateau est toujours retenu dans le port
israélien d'Ashdod.
Flottille de la liberté
Bulletin n°15 – 30 août
2011
Premiers éléments de bilan
de la campagne française
27/07/2011 –
collectif national
La campagne française a
été initiée dès l’été 2010, par le « Collectif national pour une paix
juste et durable entre Palestiniens et Israéliens » et « la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ». Menée démocratiquement et en toute
transparence, elle a reçu le soutien et l’adhésion de nombreuses associations
et organisations ainsi que de très nombreux collectifs nationaux, régionaux et
locaux.
Elle s’est inscrite dans une campagne internationale, composées de
coalitions d’une vingtaine de pays engagées dans la Flottille 2, un an après la première Flottille en 2010.
Cette dynamique a permis que se crée un front international élargi contre le
blocus illégal et inhumain de Gaza.
Elle a eu un large écho dans la société palestinienne, aussi bien à
Gaza qu’en Cisjordanie.
Un
événement sans précédent dans l’histoire déjà longue de la solidarité avec les
Palestiniens
La campagne française constitue un événement sans précédent dans
l’histoire déjà longue de la solidarité avec les Palestiniens dans notre pays.
Largement rassembleuse, elle a réuni des forces citoyennes d’opinions diverses
et de toutes générations. Elle a bénéficié du soutien de personnalités,
d’organisations, d’élus français et européens, de collectivités territoriales,
bien au-delà de ceux qui se mobilisent habituellement dans les actions en
faveur de la Palestine.
Pendant plusieurs mois, des collectifs locaux se sont impliqués avec
détermination dans des initiatives de collectes sur les marchés, dans les
quartiers populaires et les universités. Ils ont multiplié les débats de
proximité sur la situation de Gaza et des Palestiniens. Nous saluons tous ces efforts
militants, qui ont permis à de simples citoyens de se sentir concernés et
impliqués dans la mobilisation nécessaire pour mettre un terme au blocus total
qui frappe Gaza. Rappelons que ce blocus a aussi pour conséquence l’absence de
liberté de circulation pour les Palestiniens entre la Cisjordanie et Gaza.
Cette mobilisation exceptionnelle a permis de collecter 700 000 euros,
auprès d’un nombre très large de donateurs : 95 % des dons viennent de
particuliers et 85 % sont inférieurs à 100 euros. Cette mobilisation a permis à
la campagne française d’engager deux bateaux, le « Louise Michel » et
« Le Dignité-Al Karama », dans la Flottille internationale.
Le
« petit Poucet des mers »
Cette deuxième Flottille a du faire face à une stratégie israélienne
puissante visant à étendre le blocus de Gaza à l’ensemble de la
Méditerranée. Elle a
bénéficié du soutien incroyable, mais particulièrement appuyé, du gouvernement
grec soutenu par l’Union Européenne, le Quartet et le secrétaire général de
l’ONU. Le gouvernement grec a mis en œuvre, pour le compte du gouvernement
israélien, un inimaginable blocus des bateaux de la Flottille dans ses ports, violant ainsi ouvertement et
froidement le droit de libre circulation et la Convention des droits de la mer.
Harcèlement administratif
et sabotage ont neutralisé les bateaux et ont permis au gouvernement israélien
d’annoncer avec « fierté », le lundi 4 juillet, que la Flottille internationale était morte : il a d’ailleurs
remercié pour cela les différents gouvernements, spécialement le gouvernement
grec… Quelques jours plus tard, le blocus se déployait également dans les
aéroports européens en bénéficiant des mêmes complicités.
Dans ce contexte inédit, le fait que le bateau français,
« Dignité-Al Karama », ait réussi à prendre la mer le 4 juillet a
jeté la consternation parmi les partisans du blocus. Réalisant un véritable
périple pendant deux semaines, il a finalement, avec à son bord des militants
internationaux et français, atteint les eaux internationales à quelques miles de
Gaza ! Il a démontré ainsi que la Flottille n’avait pas renoncé et que la stratégie
israélienne soutenue par toutes ces forces au niveau mondial et européen
pouvait être mise en échec. Pendant deux semaines, ce « petit Poucet des
mers », symbole de la Campagne française et de la Flottille internationale, a tracé sa route vers Gaza,
porteur de la solidarité internationale contre le blocus.
C’en était véritablement trop pour le gouvernement israélien ! Il
a, avec des moyens considérables et totalement disproportionnés, arraisonné le
mardi 19 juillet, dans les eaux internationales et donc en toute illégalité, le
« Dignité-Al Karama. Cet arraisonnement s’est fait en déployant cinq
bateaux militaires et sept bateaux commandos - 150 soldats - contre un petit
bateau de plaisance de 16 mètres avec 16 personnes à bord ! Il a été
l’expression de la démesure israélienne contre ce qui constitue à ses yeux la
menace numéro un : la mobilisation citoyenne porteuse du droit comme
facteur essentiel de la solution aux problèmes que connaît le
Proche-Orient.
Un
impact médiatique fort et international
La campagne a eu un impact médiatique fort et international. La
couverture médiatique a été constante depuis le début de la campagne, notamment
dans la Presse
quotidienne régionale. Plusieurs centaines d’articles, dépêches et interviews
ont été publiés dans le monde, notamment en Egypte et en Tunisie. La page
Facebook de la campagne a été une des plus consultées en France. Le nom des
deux bateaux et de notre campagne sont connus partout dans le monde. Tout cela
a permis que, pendant six mois, la question du blocus de Gaza revienne dans
l’actualité brisant ainsi mondialement le silence dans lequel veut
l’enfermer le gouvernement israélien. La campagne a trouvé un écho médiatique
inédit qui a fait perdre à Israël la « guerre de l’image ».
Pas de condamnation de
l’arraisonnement par la France
Le gouvernement français quant à lui, a réaffirmé
officiellement et à plusieurs reprises que le blocus de Gaza devait être levé.
Pour autant, il n’a eu de cesse de mettre en garde toute participation de
ressortissants français à cette Flottille, donnant ainsi raison par avance à
l’intervention israélienne. Il a, certes, apporté l’aide normale du Consulat
pour rapatrier les passagers. Mais il n’a pas condamné l’arraisonnement, pas
plus qu’il n’a protégé un bateau battant pavillon français victime d’un acte de
piraterie, non plus que ses passagers littéralement kidnappés par l’armée
israélienne dans les eaux internationales.
La
lutte contre le blocus de Gaza est entrée dans une nouvelle étape positive
La lutte contre le blocus de Gaza est ainsi entrée
dans une nouvelle étape positive. Malgré l’arsenal politique, médiatique et
militaire déployé par le gouvernement israélien, de plus en plus de citoyens
dans le monde n’acceptent pas ce déni de justice et du droit international que
constitue ce blocus de la bande de Gaza dont souffre depuis plus de 4 ans les
1,5 millions de Palestiniens. L’incroyable épopée du « Dignité-El
Karama » a clairement démontré à la face du monde que la légitimité était
du côté de ceux et celles qui s’engagent contre ce blocus et non pas du côté du
gouvernement israélien.
La Campagne « Un bateau français pour Gaza », a pris
des engagements durables de mobilisation en lien avec les associations
partenaires de la bande de Gaza. Nous avons la responsabilité de poursuivre et
d’élargir cette campagne : les Palestiniens ne doivent plus subir ce
blocus qui n’est en rien allégé contrairement aux dires israéliens et
autres.
Toute cette campagne donne de l’espoir aux
Palestiniens et leur montre qu’ils ne sont pas isolés et qu’au contraire c’est
la politique israélienne qui l’est de plus en plus aux yeux des peuples du
monde.
La Campagne « Un bateau français pour Gaza » n’a pas
dit son dernier mot ! Elle va poursuivre son travail et son engagement
citoyen, en lien avec la Flottille internationale.
Sans attendre, des démarches juridiques vont
s’engager :
- intervention auprès du gouvernement français pour
qu’il prenne ses responsabilités et exige que le bateau « Dignité-Al
Karama » soit restitué sans délai tandis qu’il a été illégalement
astreint dans le port d’Ashdod ;
- intervention juridique contre le gouvernement
israélien pour l’arraisonnement dans les eaux internationales du bateau et le kidnapping
de ses passagers ;
- intervention juridique auprès du gouvernement
grec pour que le bateau « Louise Michel », toujours bloqué au port du
Pirée, soit libre.
Le blocage des bateaux a entraîné des dépenses
importantes, notamment en frais juridiques, qui s’ajoutent à l’achat des
deux bateaux. Les fruits de la collecte ont été utilisés. Un bilan financier
précis sera communiqué, dès la rentrée pour rendre compte en toute transparence
aux organisations, aux collectifs et aux donateurs qui se sont impliqués.
Notre indignation reste entière et notre
détermination à poursuivre et élargir encore la mobilisation française et
internationale contre le blocus de Gaza et pour la reconnaissance des droits
des palestiniens.
Nous appelons à rester
mobilisés pour, ensemble, prendre de nouvelles initiatives : la légitimité
et le droit sont de notre côté ! Nous briserons le blocus de Gaza !
Pour toute information
complémentaire,