Mourir de
faim pour être libre
[
19/02/2012 - 16:48 ]
Ali
Abunimah
Khader
Adnan, actuellement en grève de la faim dans une prison israélienne, court le risque
de mourir s’il n’y a pas un soutien au niveau international.
Signez la
pétition auprès de la croix rouge internationale :
http://signon.org/sign/khader-adnan... *
http://signon.org/sign/khader-adnan... *
*
Texte de la pétition en français :
« Nous
vous écrivons pour protester contre votre inaction devant la situation de
Mr. Adnan Khader, en grève de la faim depuis le 17 Décembre 2011. Mr. Khader
proteste contre sa détention administrative par les autorités d’occupation
israélienne. La détention d’Adnan est basée sur un ordre militaire secret dont
ni lui, ni son avocat ne peut connaître la teneur. D’après cet ordre, il doit
rester en prison pour six mois, période qui peut être renouvelée sans
limitation. Sa détention continue, sans procès, ni charges. Selon les lois
humanitaires internationales, c’est de la responsabilité de la Croix Rouge
internationale d’intervenir pour sauver sa vie en exerçant des pressions sur le
gouvernement Israélien pour qu’il le relâche. »
Nous pensons
que ces cas d'arrestations administrative sont exceptionnels. Et bien non, Israël
comme tous les Etats despotiques dirigées par des dictateurs, usent d'un manque
d'état-de-droit pour généraliser ces arrestations qui leur permet, non de faire
régner la justice, mais d'emprisonner tous ceux qui la réclament. C'est en
effet très pratique.
L'inconcevable, et là, nul besoin de chercher d'exemple, réside dans le soutien que ces psychopathes
obtiennent, d'êtres que nous pouvons qualifier sans peur de nous tromper, d'irresponsables.
Au moment où vous lirez ces lignes, Khader Adnan pourrait être mort. Après 58
jours complets en grève de la faim, son corps a largement dépassé le stade où
ses organes vitaux peuvent cesser de fonctionner à tout moment. Mais Khader
Adnan est en train de mourir pour vivre.
Ce
boulanger de 33 ans palestinien, mari, père, et étudiant diplômé a refusé toute
nourriture depuis le 18 décembre, un jour après qu’il ait été arrêté lors d’un
raid de nuit sur sa maison familiale par les forces d’occupation israéliennes
en Cisjordanie. Il a perdu plus de 40 kg et sa femme Rand et ses filles, encore
jeunes, ont décrit son aspect comme « bouleversant ».
Adnan,
qui selon Israël est un membre du Jihad islamique, s’est vu appliquer une
« détention administrative » de quatre mois décidée par l’armée
israélienne - ce qui signifie qu’il est détenu sans inculpation et sans
possibilité d’un procès, une pratique utilisée par Israël et qui remonte à
l’époque coloniale britannique.
Hier, un
tribunal militaire israélien a rejeté le recours d’Adnan contre sa détention
arbitraire. Adnan ayant juré de poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce qu’il
soit libéré ou inculpé, le juge - un officier de l’armée israélienne - aurait
aussi bien pu condamner Adnan Khader à mort. Sauf s’il y a d’urgence une
intervention internationale...
Bien que
sa vie soit pendue à un fil, son courage reste intact.
« L’occupant
israélien est allé jusqu’aux pires extrémités contre notre peuple, en
particulier les prisonniers, » a écrit Adnan dans une lettre publiée par
le biais de son avocat. « J’ai été humilié, battu, harcelé par les
interrogateurs et pour aucune raison, et j’ai donc juré devant Dieu que je
lutterai contre la politique de détention administrative dont moi-même ainsi
que des centaines de mes codétenus sommes les victimes. »
Selon
Amnesty International, qui a publié deux appels urgents pour Adnan, le 31
décembre dernier, 307 Palestiniens étaient en détention administrative dans les
prisons israéliennes, dont 21 membres du Conseil législatif palestinien élu en
janvier 2006.
« Je,
soussigné, affirme que je résiste aux occupants non pas pour mon propre intérêt
en tant qu’individu, mais pour l’amour de milliers de prisonniers qui sont
privés des plus élémentaires Droits de l’Homme, tandis que le monde et la
communauté internationale restent passifs », a écrit Adnan dans sa lettre.
En plus
d’Amnesty, Human Rights Watch a aussi entendu le message d’Adnan, demandant à
Israël de le libérer ou de l’inculper.
L’insistance
d’Adnan pour sa dignité et sa liberté et son refus d’être brisé par un
oppresseur d’une puissance extrême, contrastent fortement avec les actions de
plus en plus improvisées et dénuées de scrupules des dirigeants palestiniens
qui continuent à faire de douteuses offres de « réconciliation » qui
ne mènent nulle part, et poursuivent avec Israël de soi-disant
« négociations » qui n’ont aucune chance de libérer Khader Adnan, ni
ses filles ni les millions de leurs compatriotes qui vivent sous l’occupation
israélienne, la colonisation et l’apartheid.
Adnan a
gagné le soutien de gens partout dans le monde. Des centaines de personnes ont
organisé des manifestations pacifiques devant la prison israélienne d’Ofer - où
ces personnes ont subi violence et arrestations de la part la police
israélienne - et d’autres manifestations ont eu lieu à Washington DC, New York
et Chicago. Beaucoup d’autres personnes ont jeûné en solidarité avec Adnan.
Le combat
de Khader Adnan nous rappelle que la non-violence n’est pas un choix facile. Il
est souvent le plus difficile.
Pourtant,
le monde ne parvient toujours pas à agir. L’organisation de défense des
prisonniers palestiniens, Addameer, a très certainement dit vrai en affirmant
qu’elle « tenait la communauté internationale pour responsable de ne pas
prendre les mesures nécessaires pour sauver la vie de Khader ». Elle a
exigé « que l’Union européenne, l’Organisation des Nations Unies et le
Comité international de la Croix-Rouge interviennent immédiatement auprès
d’Israël avant qu’il ne soit trop tard ».
Et il y a
le silence pesant de voix de premier plan comme Nick Kristof du New York Times,
célèbre pour exploiter des histoires individuelles afin d’attirer l’attention
sur les violations des Droits de l’Homme à travers le monde. Dans une colonne
publiée en 2010 et intitulée « En attendant Gandhi », Kristof
réprimandait les Palestiniens pour ne pas adopter des tactiques non-violentes.
Bien sûr,
Kristof ne connaissait pas, ou était tout simplement ignorant de l’histoire
riche et contemporaine de la résistance populaire en Palestine - si bien
documentée par Mazin Qumsiyeh dans son récent livre, Popular Resistance in
Palestine : a History of Hope and Empowerment [la résistance populaire en
Palestine : l’histoire d’un espoir et d’une montée en puissance] - qui
inclue les grèves de la faim. Des centaines de prisonniers palestiniens se sont
l’automne dernier, imposés des semaines de grève de la faim contre les
conditions carcérales punitives israéliennes, et beaucoup d’entre eux sont en
grève de la faim aujourd’hui en solidarité avec Adnan.
Mais si
Kristof et d’autres prétendent être « en attente de Gandhi »,
pourquoi n’interviennent-ils pas pour Adnan ? Après tout, c’est le Mahatma
Gandhi lui-même qui, alors qu’il était emprisonné à répétition par les Britanniques,
a utilisé la grève de la faim pour capter l’attention internationale sur la
cause de son peuple.
De
mémoire plus récente sont les grèves de la faim en Irlande par l’IRA et les
prisonniers républicains dans la prison de Maze à Belfast en 1980-81. Dix de
ces hommes - le plus célèbre étant Bobby Sands qui, à 27 ans, a enduré 66 jours
- ont jeûné jusqu’à la mort. Au cours de cette grève, Sands a même été élu
membre du Parlement britannique - un fait encore commémoré sur les murs de
Belfast par l’apposition des lettres « MP » après son nom sur les
fresques murales.
Le
gouvernement de Margaret Thatcher avait refusé de céder aux revendications des
grévistes de la faim, lesquels voulaient être traités comme des prisonniers
politiques. Pourtant leur sacrifice a renforcé un soutien au niveau mondial et
a fort embarrassé les Britanniques. La pression ainsi exercée a sans doute
contribué à la paix.
La
semaine dernière, Tommy McKearney qui a passé 53 jours en grève de la faim en
1980, a envoyé un message vidéo de solidarité avec Khader Adnan. McKearney,
lui-même un ancien membre de l’IRA, a vécu pour contribuer à la paix dans son
pays tout comme ses camarades l’ont fait en allant jusqu’à mourir.
Mais il
aurait été plus sage que Bobby Sands et ses camarades n’aient pas eu à mourir,
et que des politiques plus humaines aient prévalu à l’époque. Et il ne faut pas
que Khader Adnan meurt aujourd’hui ou demain. Mais c’est au monde à s’exprimer
maintenant et à le sauver.
La
détermination, le courage sans concession et l’esprit de sacrifice d’Adnan ont
capturé la pensée et le soutien de beaucoup de gens à travers le monde. Il
mérite notre respect, mais le plus important en ce moment, c’est que nous
fassions entendre notre voix pour lui.
*Ali
Abunimah est l’auteur de One Country, A Bold Proposal to End the
Israeli-Palestinian Impasse. Il a contribué à The Goldstone Report : The
Legacy of the Landmark Investigation of the Gaza Conflict.
Il est le cofondateur de la publication en ligne The Electronic Intifada et consultant politique auprès de Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network.
Il est le cofondateur de la publication en ligne The Electronic Intifada et consultant politique auprès de Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network.
La police
de l'occupation israélienne réprime par la violence la manifestation organisé
par des militants internationaux en solidarité avec le prisonnier Khader Adnanl,
près de l'hopital de Zeev
[
18/02/2012 - 23:24 ]
Safad –
CPI
La police
de l'occupation a réprimé par la violence, le samedi 18/2, un sit-in organisé
par des militants internationaux devant la prison israélienne de Zeev dans la
ville de Safad, où le gouvernement israélien emprisonne le dirigeant
Khader Adnan qui mène une grève de la faim, depuis plus de deux mois, et empêche
les représentants des Organisations juridiques internationales de se rassembler
sur les lieux.
Des
membres du mouvement mondial pour réclamer la liberté des prisonniers Palestiniens
ont déclaré que les troupes armées israéliennes ont renforcé, ce samedi 18
février, les restrictions d'accès de l'hôpital de Zeev.
Les témoins
ont souligné que des importantes forces de police et de l'armée israélienne se
sont déployées dans la région et ont arrêté les manifestants, les obligeant de
quitter la zone sous les menace des armes.
Les
autorités de l'occupation ont refusé la demande de 10 organisations de
solidarité avec le peuple palestinien d'organiser, le samedi, une marche et un
sit-in en face de l'hôpital.
Le
mouvement mondial pour le soutien à la liberté des prisonniers Palestiniens a
publié un communiqué confirmant que les militants internationaux ne répondront
pas à la injonction de l'armée israélienne et ont décidé d'entrer dans l'hôpital,
afin de remettre leur message au prisonnier Khader Adnan.
Quel
être humain est assez sot pour prétendre qu'Israël a le droit de se défendre ?
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