« LE NETOYAGE ETHNIQUE DE LA
PALESTINE » :
Sur une population largement sans défense
D. Ben Gourion
La marche à suivre :
La
politique intérieure sioniste préoccupait beaucoup Ben Gourion, et il travaillait intensément sur des questions organisationnelles comme la
transformation des institutions diasporiques en organes du nouvel État d’Israël. –
À
son cercle d’intimes, il parlait un autre langage. Au début d’avril, il
énumérera fièrement devant des adhérents de son parti, le Mapai, les noms des
villages arabes que les soldats juifs avaient récemment occupés.
De
fait, le ton de son journal tranche radicalement sur la peur qu’il à inspirée à
ses auditeurs dans les rassemblements publics, et ainsi gravée dans la mémoire
collective israélienne.
Ben
Gourion et ses proches associés comprenaient très bien la difficulté qui
existait à prendre, avant même le départ des Britanniques, de nombreuses
régions que la résolution de partition de l’ONU avait attribuées à État juif.
« Prendre » n’a ici qu’un seul sens : expulser massivement les
palestiniens qui y vivaient, chasés de leurs maisons, de leurs commerces et de
leurs terres, dans les villes comme dans les campagnes.
Quand
le plan Daleht a été mis en œuvre, la Haganah disposait de plus de 50 000
soldats, dont la moitié entraîné par l’armée britannique pendant la Seconde
Guerre mondiale. L’heure était venue de mettre le plan à exécution…
Si
le plan Daleth officiel laissait aux villages la possibilité de se rendre, les
ordres opérationnels n’en exemptaient aucun pour quelque motif que ce fût.
L’instruction
de nettoyer la Galilée orientale arriva au quartier général de la brigade
Golani le 6 mai 1948, et le lendemain le premier village de sa
« zone », Shajara, fut nettoyé.
Les
unités du Palmah ont reçu leurs ordres pour Nahshon le premier jour du mois
d’avril 1948. La veille au soir, le Conseil consultatif réuni au domicile de
Ben Gourion finalisa les directives transmises aux unités. Elles étaient
claires : « L’objectif principal de l’opération est la destruction
des villages arabes […] [et]
l’évacuation des villageois, afin qu’ils deviennent un poids économique pour
les forces générales arabes. » quelques jours plus tard, la plupart
avaient été expulsés pour toujours des maisons et des champs où leurs ancêtres
avaient vécu et travaillé pendant des siècles.
ILAN
PAPPE Historien Israélien
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