mercredi 27 mars 2013

Le retour des morts vivants



Asia Times Online

Oncle Sam n'a jamais pensé que l'histoire allait se répéter comme une double tragédie après avoir été une farce. Examinons la question. Tout d'abord, penchons-nous sur l'article du Wall Street Journal de Septembre 2002, de la fièvre qu'engendrèrent les préparatifs hystériques de l'invasion de l'Irak.

Auteur: Benjamin "Bibi" Netanyahu, alors aspirant au gouvernement israélien.


Il dit tout: "un dictateur qui étend rapidement son arsenal d'armes chimiques et biologiques" et "qui fébrilement essaye d'acquérir des armes nucléaires" ; BIBI fait aussi, le parallèle entre Saddam et d'Hitler ; Bibi fait le portrait qu'il  présenté comme une victime impuissante du «terrorisme» palestinien d'Israël -alors qu'Israël est une puissance nucléaire de facto, depuis 1948(*)-  ; l'affirmation selon laquelle Saddam pourrait produire du combustible nucléaire "dans les centrifugeuses de la taille des machines à laver qui peuvent être cachés à travers tout le pays, et l'Irak est un grand pays " ; l'agitation en faveur d'une attaque préventive unilatérale ; et la conclusion inévitable que "rien ne fonctionnera à l'exception du démantèlement de son régime."



(*) C'est à dire ; que cet Etat est qui entré illégalement dans le club des puissances nucléaires en 1948, aidé entre-autres par la France. Ce petit pays voudrait empêcher un grand pays, qui n'est pas -dans l'ère moderne- (2000 ans) à l'origine d'aucune guerre, contrairement à Israël qui depuis 62 ans n'a pas arrêté d'agresser les palestiniens et ses voisins et est le pays du Moyen-Orient qui a engendré les plus de Criminels de guerre... c'est un peu comique. Non ? Le seul tord de l'Iran c'est qu'il fait partie des Etats qui ne sont pas d'accord avec les politiques d'Israël, des USA et plus généralement de l'occident, et la lutte contre le terrorisme c'est du Pipeau.  
Mais la réalité est toute autre, Les dirigeants israéliens, les néoconservateurs pro-sionistes et le lobby juif américain, voulaient -moins secourir les peuple irakien et y apporter la démocratie, que punir Saddam Hussein pour l'aide qu'il apportait aux familles de kamikazes palestiniens. Pour convaincre G.W. Bush -le président le plus stupide de l'histoire des USA-, le pétrole fut un argument convainquant.   

Procédons à une avance rapide de 10 ans. Cette semaine en Israël.
La scène: conférence de presse du Premier ministre israélien Benjamin Bibi Netanyahu et du visiteur, le président américain Barack Obama.
Quiconque a vu en direct sur Al-Jazira, du Moyen-Orient à l'Asie orientale, a dû penser qu'il regardait un Retour vers le futur géopolitique et, franchement, J. Michael Fox était enchanté.
Mais cette fois il n'y avait pas de charme, c'était plutôt un sinistre Retour de des morts-vivants en cols blanc et cravates. Bibi et Obama se sont efforcés à souligner que les liens entre les USA et Israël sont "éternels".
En réalité Bibi a quand même préféré mettre l'accent sur les armes nucléaires (pour le moment inexistantes) de l'Iran constituait une menace existentielle pour Israël. Répétan a plusieurs reprises: "qu'Israël à le droit de se défendre", que la sécurité n'est pas la responsabilité de quelqu'un d'autre, pas même de Washington.
Obama, pour sa part, a souligné à nouveau que la politique officielle de Washington envers l'Iran n'est pas de contenir, mais d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire. Il a souligné que la «fenêtre d'opportunités» se rétrécit, et, bien sûr, que toutes les options sont sur la table.

L'idée que le président américain (POTUS) d'ignorer intentionnellement le verdict sur ​​l'Iran, (de sa propre soupe) les lettres envoyées aux agences de renseignement pour prendre par surprise un monde rationnel. Mais ce n'est pas la réalité, cela ressemble d'avantage à un reality-show de mauvaise qualité.

Les dirigeants israéliens - malgré l'avalanche de démentis des médias infestés de  néoconservateurs américains - furent absolument essentiels  pour provoquer toute l'opération de la guerre en Irak, Ariel Sharon se vantait alors que la coordination stratégique entre Israël et les Etats-Unis avait atteint "une dimention sans précédent."
Bibi était seulement un parmi tant d'autres, comme détaillé ici – Jim Lobe - Bibi citant des paroles de sagesse livrés au Congrès américain mal informé jusqu'a l'inconscience en 2002.

Chaque "fonctionnaire israélien" d'alors élucubrait à bout de souffle, que Saddam était qu'à quelques mois d'obtenir l'arme nucléaire. La plupart de «l'intelligence» à propos des armes de destruction massive devant le Congrès et fidèlement prêchée par les grands médias a été filtré, sinon entièrement truqué par les services de renseignement israéliens, dûment détaillées, entre autres, par Shlomo Brom dans une étude "An Intelligence", publié par le Centre Jaffee d'études stratégiques de l'Université de Tel Aviv en Novembre 2003.
Bien entendu, le fait que les inspecteurs de l'ONU n'ont trouvé aucune preuve d'un programme nucléaire, n'a eu aucune importance.

Maintenant, c'est une double tragédie, et de nouveau une double imposture. Même les Népalais qui construisent de brillantes tours à Dubaï savent que l'hystérie de "Bomber l'Iran" est la tactique de Tel-Aviv pour détourner l'attention de l'implacable confiscation de terres / nettoyage ethnique -a pas lents- en Palestine et par conséquent l'impossibilité totale, de facto, d'une solution à deux Etats.
Ici, Jonathan Cook décrit de façon concise la configuration politique franchement terrible d'Israël, après les dernières élections. Le site Ynet israélien a rapporté que les colons israéliens n'arrêtent pas d'acclamer le nouveau cabinet. Traduction: le dernier clou dans le cercueil du déjà mort et enterré «processus de paix».
De manière que maintenant nous avons une parabole moderne en géopolitique d'Esope. Bibli insulta publiquement POTUS. Soutient sans vergogne Mitt Romney (qui se souvient?) Lors des élections présidentielles américaines attaqua le "processus de paix" avec un barrage de "faits sur le terrain" créés avec des missiles Hellfire (avec beaucoup «dommages collatéraux» en Palestine). A insiste lors de son unique message: Bombarder,  bombarder, bombarder, l'Iran. Et puis POTUS, en théorie le puissant Double 0 Bama avec une licence (liste) de tuer mais qu'en réalité se comporta comme un touriste occidental atterrissant en Israël avec sa liste pour tuer entre les jambes, de se vautrer dans la gloire de Bibi.

Il n'est pas surprenant que l'enragé troupeau néoconservateur/israélien devant le slogan "bombarder l'Iran" fut enchanté. Il ya dix ans était son mantra était «Les vrais hommes vont à Téhéran». La question est maintenant de savoir si POTUS aura les couilles nécessaires à les faire céder.




Pepe Escobar est l'autor de Globalistan: "How the Globalized World is Dissolving into Liquid War" (Nimble Books, 2007) et de "Red Zone Blues: a snapshot of Baghdad during the surge". Son libre le plus récent est "Obama does Globalistan" (Nimble Books, 2009).

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