lundi 17 juin 2013

LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE LA PALESTINE Tibériade-Safed



Sur une population largement sans défense
Tibériade-Safed : 


L’Opération dans l’arrière-pays de Safed devait déjà moins à la rage qu’a une planification efficace, et elle avait reçu un nom de code lourd de sens : « Balai » (matatch).  Elle comença par le nettoyage des villages le long de la route Tibériade-Safed. Le premier à disparaître fut Ghuweir. Après la chute de Tibériade, le mukhtar avait immédiatement compris ce qui attendait son village, puisqu’il était le plus proche de la ville. Il demanda à Adib Chichakli, le commandant des volontaires de l’ALA, de lui venir en aide, et il lui suggéra de distribuer des armes aux villageois, mais Chichakli refusa. La nouvelle démoralisa les habitants de Ghuweir , et les femmes et les enfants commencèrent à fuir vers Rama, sur la route d’Acre, de l’autre côté des montagnes de Galilée. Le mukhtar recruta cinquante paysans qui, armés de leurs hartooush (vieux fusils de chasse de la Première Guerre mondiale), attendirent l’attaque juive. Le 22 avril, les juifs, comme ils en avaient pris l’habitude, envoyèrent une délégation pour proposer une évacuation collective  des hommes sans combat. Cette fois-ci, cependant, le délégation sortait de l’ordinaire : elle se composait de gens qui avaient eu autrefois des liens d’amitié avec le village, et les Palestiniens présents lors de cette rencontre se souviendraient plus tard du ton désolé sur lequel ces délégués leur avaient expliqué que tous les villages situés sur la route Tibériade-Safed étaient voués à l’expulsion. Le mukhtar ne leur révéla pas que Ghuweir était presque désert et leur dit que les habitants « défendraient leurs maisons ».
Après la rapide occupation du village, une procédure nouvelle apparut. Un soldat juif monta sur le toit d’une maison et demanda si, parmi les hommes faits prisonniers, il y avait des druzes. « Sil anty en a » hurla-t-il, « ils peuvent rester. Les autres doivent partir au Liban. » Mais même cette dernière option n’était pas ouverte à tous, car les forces d’occupation décidèrent d’effectuer une sélection avant d’ « autoriser » les villageois à partir pour le Liban. Cette opération servirait de modèle aux expulsions suivantes, et elle est restée profondément gravée dans la mémoire collective qu’ont gardé les Palestiniens des années de la Nakba : elle les hante jusqu'à nos jours. Les hommes jeunes, de dix à trente ans, ont été séparés des autres et envoyés dans des camps de prisonniers. Quarante hommes de Ghuweir ont été ainsi éloignés de leurs familles pendant dix-huit mois, pour languir dans des enclos. Le village de Ghuweir recevait souvent la visite d’observateurs de l’ONU, venus vérifier sur le terrain la façon dont la résolution de partition était mise en œuvre. Ils ont assisté aux expulsions. Les représentants des médias occidentaux, dont un journaliste du New York Times, envoyaient encore des articles sur des villages individuels, même si, à cette date, l’intérêt de l’opinion publique pour leur destin faiblissait ; de toute manière, les lecteurs occidentaux n’ont jamais eu accès à un panorama complet des événements. De plus, à ce qu’il semble, aucun correspondant de presse étranger n’osait critiquer ouvertement les actes de la nation juive trois ans après l’Holocauste.


Il n'empêche, que les juifs qui soutiennent encore aujourd'hui les crimes sionistes, en Palestine sont les mêmes criminels que les nazis, par des faits réels ou par procuration.   

ILAN PAPPE        Historien Israélien                   (FAYARD)








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