lundi 12 août 2013

En Israël, la religion équivaut la rétention de terres



Iair Asulin ; Haaretz ; 05-08-2013

Les Chrétiens ont, aussi, leur lieux sacrés en Palestine et pourtant ils vivaient, après les croisades et avants le sionisme, en harmonie avec les palestiniens d'autres religions, pourquoi qu'il en est autrement des Juifs ?
La question est complexe, mais pour le sionisme, pour Herzl, l'immigration des Juifs en Palestine, signifiait un dérivatif à l'afflux de Juifs d'Européen de l'Est dans l'empire Austro-hongrois dont il était un des dignitaires. Aujourd'hui les motivations ont un peu changé et l'a spoliation du peuple originel de Palestine sert, principalement, à s'emparer gratuitement  de terres qui ne leur appartenaient pas. Les arguments mythiques ou religieux servent exclusivement à fédérer les émerveillés sans réflexion personnelle.

Nous attendions ensemble le train léger. Lui avec sa kipa et moi avec ma casquette de golf. Aux heures les plus chaudes de l'après-midi, nous jouâmes avec  ce qui couvrait nos têtes pour nous rafraichir. Il assistait à l'école avec moi. Il m'a demandé si je me souvenais de lui. Je me souvenais. Bien sûr, je me souvenais. Dans la onzième année, dans un élan de sincérité a dit que son plus grand rêve est de mourir en martyr religieux. Avec ces propres mots. Depuis, c'est devenu une blague. Je me souviens de notre surprise quand au milieu de la classe a raconté son rêve. Nous lui avons demandé: «es-tu fou? Quel rêve perturbé?" Il a essayé d'expliquer. Il a parlé de la mission de la terre d'Israël, le début de la rédemption, que l'on n'est plus qu'une pierre de la mosaïque.

Maintenant, dans la gare, j'ai demandé s'il était marié, a dit qu'il a deux enfants. Je voulais lui demander au sujet de son rêve d'enfant, maintenant qu'il n'est pas seul au monde, mais je n'ai rien dit. Au lieu de cela, je lui ai demandé ce qu'il pensait du processus politique. "Il n'en sortira rien de bon", a-t-il dit avec insistance, tout en touchant  sa barbe couvrant son visage. "Que veux-tu dire?" Demandai-je. Il sourit, "En premier lieu, ce qu'ils veulent réellement est nous détruire, à toi, à moi, à mon enfant, nous jeter aux enfers". Ce n'est pas de cela dont je parle. Je parle d'un Etat palestinien, du retrait sur les frontières de 67. Écoute ce que je te dis, il n'y a pas d'opportunité". "Pas même pour la paix"? Demandai-je. "Qu'est-ce que la paix sans terre d'Israël" a-t-dit: "Qu'est-ce que la paix sans Hébron, sans le tombeau de Rachel? Est comme si quelqu'un vous laisse en vie, mais seulement avec la tête et t'enlève tout le reste? C'est-ça vivre? ".

"Ces lieux sont importants," j'ai dit avec prudence, sentant sa frénésie sur chaque mot, qu'il dit, "mais il ya beaucoup de choses plus importantes." "Il n'y aura pas de repli", a-t-il dit, "il n'y aura pas d'Etat palestinien, il n'y aura pas de fausse paix, crois-moi. Nous tuerons le gouvernement avant qu'il ne passe quelque chose comme ça." Puis il ajouta, avec l'aide de Dieu. "Ce sera la fin d'Israël en tant qu'Etat juif", lui dis-je. "Stupidités", a-t-il répondu, "Tuer l'Etat juif signifie de laisser tous nos lieux sacrés, de ne pas comprendre que nous sommes ici pour une raison déterminée, qui est la terre de nos ancêtres." "Je doute que la majorité des Israéliens pensent que leurs ancêtres existèrent," je lui ait-dit. "Tu crois?" demanda-t-il. «Oui», répondis-je. Il sourit. «Le sionisme ne pensait pas," dis-je. "Le sionisme était seulement un outil pour la réalisation de ce processus", puis il dit, "rien de plus."

Je l'ai regardé et j'ai pensé à la frustration des sionistes religieux devant la perte dans les élections de la direction religieuse du pays. J'ai pensé à un article qui posait la question de savoir pourquoi le seul groupe religieux soutenu par le rabbinat (proche de Stern) n'à pas pu gagner. Puis je me suis souvenu d'une phrase du rabbin Yoel Bin Nun, peu de temps après le désengagement, du sionisme religieux qui fit volte-face au sujet de la Terre d'Israël faisant de la colonisation l'unique sens du religieux.
Puis je me suis souvenu que ma mère en regardant la cérémonie de la signature d'un accord de paix, qu'alors le sionisme religieux paisible qui était une partie claire de la société israélienne, c'était aussi enthousiasma. Malgré le prix. La possibilité de paix était plus importante. La religion était au-delà de la rétention des terres. C'était un mode de vie complet, pertinent et relativement adulte. Son aile droite était pragmatique. J'ai pensé à cet homme, avec deux enfants, qui ne croient pas en la paix. Il a aussi grandi dans le sionisme religieux (oriental). Et puis, ils ont assassiné Rabin et après tout a changé, quelque chose s'est brisé. Et peut-être qu'ils ont jeté sionisme religieux, peut-être au-delà de la Ligne verte, vers les montagnes, s'y sont installés et sont devenus incompatibles avec la vie quotidienne dans un terrain rocailleux. Et il rêvait de mourir pour le Saint Nom.


Le fanatisme quelle que soit la cause est dangereux, mais je crois que le fanatisme religieux dépasse l'entendement humain.

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