mardi 30 septembre 2014

L'objectivité vue depuis Tel-Aviv



La "formation" israélienne pour les journalistes étrangers

orientxxi.info
23-09-2014

Du 30 Août au 4 Septembre a eu lieu à Tel-Aviv un séminaire, tous frais payés par le gouvernement israélien pour "apprendre à parler d'un conflit de manière neutre et professionnelle." Le programme comprenait des conférences sur le terrorisme et des sujets militaire et politique, une «visite stratégique" à Jérusalem et dans les zones de conflit, réunions et conversations avec des dirigeants politiques, des universitaires, et des journalistes israéliens. La trentaine de participants, journalistes du monde entier, ont été triés sur le volet.

En France la propagande sioniste participe depuis longtemps à la grande manipulation au rythme de: "la victime c'est Israël, la victime c'est Israël".
Ces "publicitaires" ont malheureusement le gite et le couvert dans la quasi totalité des grands média. Nombreuses émissions ou débats sont composés la plupart du temps aux 3/4 d'invités faisant partie de la nébuleuse pro-israélienne, les écrits trompeurs ou tronqués corroborent la pensée distillé.  

Les jeunes journalistes participants au MIES 2014.  
Séminaire qui traite des Média dans les conflits, Septembre 2014.

«Le conflit est partout. Notre défi est d'en parler." Sous ce slogan attractif le  gouvernement israélien a pris a sa charge les coût de formation de cinq jours à Tel-Aviv. Le Séminaire sur les médias dans les conflits ( MICS ) est une proposition pour les jeunes journalistes du monde entier, les invitant à adopter une vision "plus objective" des actions israéliennes. Une activité de hasbara (1) discrètement financé par le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

Les sauveteurs Palestine
"Je préfère que la Palestine devienne le territoire d'Israël, plutôt que de la voir tomber dans les mains du Hamás", les organisateurs du séminaire «Médias et conflits», a averti que l'entrevue est off (achevé en anglais N. T.), ce palestinien à ne nous donnera pas son nom, craint pour sa vie. Et explique que si quelqu'un savait ce qu'il pense, il serait en danger de mort. Il travaille dans l'immeuble, "avec Arabes et Juifs et tout va bien,» a-t-il dit. Selon lui, cette situation et les morts qui s'accumulent au cours des dernières années sont la faute du Hamas, qui utilise les Gazaouis comme boucliers humains. La résonance avec le discours prononcé par l'armée israélienne est surprenante.
Parmi les seize groupes impliqués dans le MICS trois sont Palestiniens et les trois soutiennent la politique israélienne. Là est toute l' "impartialité" proposée par la formation. Le message est fortement explicite: Israël nous sauvera tous. Barak Raz, ex porte-parole et ancien chef des opérations militaires, est présentée dans le séminaire comme «un sioniste fier qui aime et recherche l'occasion de partager, de temps en temps, des pensées et impressions sur la situation en Israël et dans la monde. "

Il a dit que "Mahmoud Abbas et le Fatah sont bien conscients que seul Israël peut maintenir l'ordre et de la sécurité en Cisjordanie. C'est pour cela  qu'ils nous laissent 'intervenir. "La vision d'Israël est défensive et protectrice et son armée est une «force de défense» (2). Miri Eisin, un colonel à la retraite et maintenant professeur de géopolitique dit qu'Israël a la nécessité de diffuser ce message, parce que les médias étrangers montrent un seul côté du conflit, qui se réfère à des Israéliens comme des envahisseurs. "Si vous choisissez de montrer des soldats et des chars, vous optez pour l'occupation. Et suppose donc qu'il y a violence à cause de cette occupation. Toutefois, si vous choisissez de montrer les bombes du Hamas, vous montrez qu'il y a violence et suppose que l'occupation est nécessaire pour lutter contre cette violence. Malheureusement, les médias occidentaux ont décidé de montrer uniquement l'occupation”.

Cependant, Israël est là pour Gaza. Banyan Sharon, un ex-officiel de l'armée qui a démissionné en Octobre 2013 maintient toujours des liens étroits avec le corps militaire et aime à souligner les efforts déployés pour soutenir les Palestiniens. "Nous leur avons donné la meilleure partie de la côte. Nous leur permettons de construire des hôtels de luxe sur la côte et vous pouvez voir si vous y allez." A ensuite à souligné que le Hamas a détruit tous ces efforts et a transformé la vie des gens en un cauchemar". l'usine d'Ashkelon fournit toute l'électricité dont Gaza a besoin. Cependant, les combattants du Hamas l'ont pris comme un objectif légitime et ont tenté de lancer des missiles à plusieurs reprises". Schlomi Fogel est un homme d'affaires influent qui prétend qu'Israël soutien tous les pays arabes à travers des relations commerciales s'élevant à plus de 5.000 millions d'euros. "En tant que journalistes, vous devez faire attention à ce qui se passe sous la table", il conseille.

Cet enfant doit mourir
Les journalistes occidentaux prennent la question comme il leur semble. Paul Hirschson, porte-parole du ministère des Affaires étrangères d'Israël, afirme que "ce qui s'est passé à Gaza n'est pas du journalisme. Les questions fondamentales n'ont pas été posées, ils [les journalistes] savaient qu'ils ne faisaient pas bien leur travail." Hirschson fait référence en particulier aux enfants de Gaza. "Personne des forces de défense d'Israël veut tuer des innocents" , a dit Arie Sharuz Shalicar porte-parole dans l'Union européenne, "mais nous y sommes obligés, quel choix avons-nous quand nous les voyons courir vers nous avec une ceinture d'explosifs? ", poursuit-il. Avec l'appui des documents photographiques, les conférenciers accusent le Hamas d'utilisation indigne de leurs propres familles comme boucliers humains. Les missiles sont sur ​​le toit d'un immeuble voisin à une école, un hôpital, un centre pour les Nations Unies...

Boaz Ganor, fondateur et directeur de l'Institut international pour la lutte contre le terrorisme, a déclaré que "il ne connait aucune armée au monde qui a dû faire face à une situation de cette complexité." Très triste, mais légitime et inévitable pour touts les porte-parole de l'armée. L'objectif de toute opération militaire israélienne n'est pas de tuer la progéniture bien-aimé de ses voisins, mais de protéger les siens. Banyan, lors de la visite des participants au séminaire à Sderot, insiste: «Quand la sirène sonne tu n'as que quleques secondes pour choisir quel enfant tu vas sauver. Si vous avez trois enfants qui jouent sur ​​trois sites différents, tu ne vas pas avoir le temps de les sauver. C'est une situation intolérable. "C'est un discours répété mot-à-mot par plusieurs orateurs et entouré par le témoignage émouvant des parents qui ont perdu leur enfants. Il n'y a aucune mention qui est faite des abris dans chaque maison à Sderot pour s'abriter des missiles. Ni présence de parents palestiniens qui ont perdu un ou plusieurs enfants. La compassion et l'empathie deviennent des armes au service de la légitimation de l'action militaire.

La «formation» se transforme en un discours digne des plus grandes campagnes politiques. Les organisateurs sont présentés comme des étudiants ou anciens étudiants intéressés par les relations internationales. Mais, qui paie tous les frais de ces cinq jours (hors billet d'avion pour se rendre à Tel-Aviv), l'autobus privé tous les jours à leur disposition et le séjour dans un hôtel de 150 $ par jour? En plus du salaire de porte-parole militaire, en majorité de haut rang, ou le porte-parole militaire, qui se relaient à chaque activité.

Ce séminaire nommé "professionnel" a débuté en réalité en 2009 par l'initiative d'anciens membres de StandWithUs Israël, un groupement anti-palestinien avec siège aux Etats-Unis et généreusement appuyé et financé avec coup de millions de dollars par Israël. Le projet fut approuvé et compte avec l'appui financier département diplomatique (maintenant engobé dans le bureau du Premier ministre). En 2012 le rapport Molad a signalé, en référence aux MICS que "le ministère des Relations Extérieures organisait un séminaire annuel [...] pour les membres des médias et journalistes européens pour développer des relations plus intimes et personnelles permettant une attitude plus positive de la politique intérieure et extérieure d'Israël".  Dans un article de 2010, Conflict Reporting 2010: Lessons from Israel, Howard Hudson, es-éditeur du Centre Européen de Journalisme, affirma  que les diplômes décernés à la fin de la formation ont été scellés par le service de la diplomatie. La "cérémonie" de graduation est toujours tenue autour d'un buffet accompagné d'un verre de rouge ou de vin blanc. Mais le sceau  du ministère a disparu. Comme la conférence de presse officielle qui approuva les cours du MICS. Reste l'environnement étudiant et un grand sens d'appartenance à une même communauté, qui cultivé avec enthousiasme et fidélité par les étudiants de Herzliya.

Une communication agréable
Et à force de bons sentiments, le séminaire devient un camp d'été. Les 18 journalistes du monde entier, sélectionnés parmi plus de 300 candidats entre 20 et 30 ans. La plupart récemment sortis de l'école, d'autres commencent leur carrière. Ils arrivent frais et plein d'enthousiasme pour les organisateurs du même âge. L'ensemble est un petit camp, les "gardiens" rappellent à l'ordre ces jeunes «recrues» incapables de se discipliner.

Israël, l'endroit où sont dirigés tous les yeux depuis ​​des décennies, est la terre promise pour le journaliste qui n'a jamais mis les pieds dans une zone de guerre et aspire à s'accomplir dans cette zone du journalisme. Qu'elle fierté d'être là! Toutefois. Après de heures de conférences de la chaîne, mais dans l'audience très peu prennent des notes. Très peu lèvent la main en signe de protestation contre les discours dirigés. L'oreille semble attentive, est déjà suffisant. Tout le monde réserve ses forces pour les soirées nocturnes. Selfies, visites de clubs nocturnes et les dîners de pizzas est l'information privilégié des jeunes yuppies de la capitale israélienne, qu'ils utilisent pour oublier les bombes qui pleuvaient sur ​​Gaza il y a seulement une semaine.

Parce qu'au fond ces Israéliensont de bonnes ondes. Pas de violence dans les mots, sont considérés attentionnés, très affectueux. Respectueux de tous. D'autre part  Israël n'a jamais violé les droits civils des palestiniens en 60 années, proclame l'avocat Elyakim Haetzni. Là, au moins, les recrues se réveillent. Et un murmure plane sur la salle.
Mais rien de plus, il ne faut pas casser la bonne ambiance qui règne entre nous. Cela a été la seule véhémence journalistique de la semaine. Le séminaire se termine. Seulement deux des 18 participants ont dénoncé clairement la propagande sioniste. Les 16 autres reçoivent fièrement un certificat de reconnaissance lors de la cérémonie de clôture. Sans pensée critique, aucune réflexion personnelle de part de ceux qui se posent comme les "plumes" de demain. Israël et sa stratégie de "communication amicale" peuvent être fiers de son succès. Et nous nous préoccupons de cette manipulation trop facile de jeunes esprits dans le monde des médias.
Il n'y a rien d'étonnant a cela. Dans nos écoles de journalisme, comme a Sciences Po, les professeurs façonnent ces jeunes cerveaux, non à un journalisme de légende, mais à un journalisme de brocante.
Pour avoir assisté à une Conférence que Jeff Halper, anthropologue israélien, avait donné à Sciences Po Strasbourg, sur l'agression israélienne à Gaza, je peux vous affirmer que déjà au début des années 2000 le cerveau de nos jeunes étudiants en politique internationale était déjà ramolli. En effet, la première question fut accordé d'office au représentant des étudiants et au lieu de poser la question sur les tenants et els aboutissant de l'agression ou sur la reconstruction de Gaza, ce jeune "étudiant" demandait à Jeff Halper: "où en étaient les luttes intestines entre Fatah et Hamas", des 6.000 victimes 1600 tués dont 450 enfants, rien, passé par pertes et profits. Quand à moi je lui posais la question de savoir: "Qui ou quoi, permettait l'impunité d'Israël?"  Jeff Halper me fit comprendre qu'il ne pouvait pas me répondre, et il m'a demandé si l'on pouvait se rencontrer, malheureusement j'avais un autre rendez-vous le soir même. Jeff Halper est un de ces juifs intelligents qui ne demandent qu'a vivre en paix avec les palestiniens.    

Notes
(1) Hasbara, un mot hébreu qui signifie "explication" ou "illumination", se réfère a la politique de communication et à la propagande israélienne dirigée vers l'opinion internationale.
(2) L'armée israélienne se autoproclame "Armée de Défense d'Israël" ou "Forces de Défense d'Israël", qui se traduit en hébreu par le sigle IDF. 


Je ne trouve pas d'autres mots pour exprimer ma stupéfaction: "Les israéliens et tous ceux qui les soutiennent, juifs ou non, sont des êtres sournois, il n'y a pas d'autre mot". Comment une communauté avec autant d'hommes instruits peut-elle se vautrer dans tant hypocrisie?  C'est remarquable, les juifs les plus fanatiques (extrémistes ou pas) lorsqu'ils expriment un souhait on a vraiment l'impression qu'il pensent que c'est "parole d'évangile". Leur réflexion va inlassablement vers la direction qui leur procure le plus grand bénéfice, indépendamment de toute justice. Tant de pharisaïsme voué a faire le mal, est inimaginable dans un cerveau en possession de ses facultés.  

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