Publié le
Les parlementaires ont adopté une motion appelant leur gouvernement britannique à leur emboîter le pas. Un vote qui reste toutefois symbolique.
Le Parlement britannique (ici en photo) a adopté par 274 voix contre 12
une
motion appelant le gouvernement à
"reconnaître un État palestinien aux
côtés de l'État d'Israël".
© STEPHANE FRANCES / AFP
Les
députés britanniques se sont prononcés lundi soir pour la reconnaissance d'un
État palestinien dans une motion appelant leur gouvernement à en faire de même,
mais le vote était non contraignant. Dix jours après l'annonce faite par la Suède, immédiatement critiquée par Israël, qu'elle allait reconnaître
l'État de Palestine, les
parlementaires du Royaume-Uni ont adopté par 274 voix contre 12 une motion
appelant le gouvernement britannique à "reconnaître un État palestinien
aux côtés de l'État d'Israël" comme une "contribution pour assurer
une solution négociée consacrant deux États" dans cette région.
Des
nations européennes comme la Pologne ou la Bulgarie ont reconnu l'État
palestinien en 1988, alors qu'elles faisaient encore partie du bloc soviétique.
Au total, l'autorité palestinienne se prévaut de la reconnaissance de 134 pays,
dont le Brésil et l'Argentine. Le vote des députés britanniques ne va rien
changer dans l'immédiat puisqu'il revêt un caractère purement symbolique et que
le gouvernement de David Cameron ne sera pas contraint de s'y conformer. La
position du gouvernement "est très claire et ne va pas changer",
quelle que soit l'issue du vote, avait insisté un porte-parole de Downing
Street à l'ouverture des débats lundi après-midi. Le Royaume-Uni s'était
abstenu en 2012 lors du vote sur le statut d'État observateur à l'ONU pour la
Palestine.
"Responsabilité historique et morale" (député)
Durant
les débats, le ministre chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a souligné qu'un
État palestinien ne serait reconnu que lorsque le moment serait jugé approprié.
"Les aspirations du peuple palestinien ne peuvent être pleinement
réalisées tant qu'on ne mettra pas fin à l'occupation (...) et nous pensons que
cela n'arrivera que par le biais de négociations", a indiqué Tobias
Ellwood. Seule la fin de l'occupation assurera qu'un État palestinien puisse
devenir une réalité sur le terrain, selon lui. "Le Royaume-Uni reconnaîtra
un État palestinien lorsque nous estimerons que cela pourra apporter la
paix", a-t-il insisté.
La
motion avait été déposée par le député travailliste Grahame Morris et a obtenu
l'appui de nombreux débutés du Labour et des partis conservateur et
libéral-démocrate au pouvoir. La coalition avait assuré n'avoir donné aucune
consigne, alors que plusieurs députés travaillistes pro-Israël s'opposaient à
la motion. "La Grande-Bretagne a une responsabilité historique et
morale" de reconnaître l'État de Palestine, a estimé le député
conservateur Alan Duncan, ancien secrétaire d'État au développement
international, renvoyant au mandat britannique sur la Mésopotamie et sur la
Palestine au XXe siècle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire