La Vanguardia (journal
barcelonais)
21-03-2014
L'Union européenne ne peut ignorer
le signal, faire comme si rien ne s'était passé et continuer à contribuer à la violence en Ukraine et a l'exaspération mondiale
|
La Crimée signifie que les
choses ne seront plus comme avant
en Europe. On ne peut plus continuer
d'abuser la Russie. Qui
ne l'entend pas ainsi devrait réécouter le discours de Poutine, et d'observer sa chorégraphie. Il n'y a
pas de retour en arrière. Russie, qui tout en étant une autocratie a une politique extérieure
beaucoup plus prudente, plus responsable
et constructive que ses partenaires
européens, a parlé à l'Occident dans
la langue que lui-même utilise et comprend: le langage de la force et
le mépris de la légalité.
Ce
mépris de la légalité et l'utilisation de la force est le langage qu'ont
utilisé les USA, après
la Seconde guerre mondiale et qu'a tenu Israël depuis sa création, soutenu,
financé et cautionné par cette Amérique, phagocyté par les lobbys juifs.
L'Europe
suit le même chemin à la nuance près que, si les USA font la guerre à
l'extérieur de ses frontières pour des raisons apocryphes, l'Europe s'en prend,
elle, à ses propres citoyens pour des raisons inavouables.
Depuis la signature de la Charte
de Paris pour une nouvelle Europe de Novembre 1990 ("Qu'est-ce
que c'est?" se demandent les inutiles experts de nos think tanks atlantistes), L'Occident a bafoue l'accord général qui avait mis fin à la
guerre froide (créer une sécurité continentale
intégrée, il ne s'agissait pas
d'apporter une sécurité à l'autre et de renoncer aux blocs) isolant la Russie ; occupant et militarisant tous
les espaces que son exemplaire retrait a laissés
libres, l'avancement de l'OTAN, installant des boucliers de missiles au sens stratégique
clair: bloquer et délégitimer
toute "tentative
impériale de reconstruire l'URSS" tentative consolidant Moscou pour créer une grande zone commerciale sans douane. Cela
s'est produit en Europe de l'Est,
en mer Baltique, en Transcaucasie
et en Asie centrale. En
Ukraine l'Occident est entré en collision avec une ligne rouge.
Il
me parait clair que le caractère va-t-en-guerre des dirigeants occidentaux est
directement lié à leur incompétence. La guerre, le vol, la spoliation,
l'assassinat est tellement plus aisé, qu'une gestion rigoureuse et loyale de
nos Etats. Rigoureuse, oui mais pour tous les citoyens contrairement a ce que
pensent ces escrocs que nous avons élus : s'engager en politique pour se servir
de l’État, au lieu de le servir. Quand je pense que le socialiste Hollande
s'est parjuré (comme la plupart d'ailleurs) pour se faire élire en gardant la
tête haute, je me dis que les partis politiques, sont l'équivalent de la
Camorra ou les associations de truands.
Le changement de régime induit à Kiev, profitant d'une
révolte populaire légitime et sur un script des États-Unis avec les polonais comme
protagonistes, accompagnés par les européens, a été un excès. Même si la moitié
de ce qu'a révélé le Général Aleksandr Yakimenko, ancien chef
des services secrets ukrainiens, en matière de financement, de franc-tireur, le
rôle des ambassades, les camps d'entraînement, etc., n'était pas vrai, on est
devant un cas d'école. Et le résultat de cet excès, un gouvernement arrivé au
pouvoir irrégulièrement, qui n'est pas reconnu par la moitié du pays, a annoncé
une longue instabilité. Réduire "l'agitation
moscovite" le mécontentement que l'administration de Kiev sème avec
ses décisions maladroites (annulation de
la loi sur les langues co-officielles, l'introduction de visas avec la Russie
où 3 millions d'Ukrainiens travaillent, vengeance et représailles contre les leaders
du désaccord avec tout cela) souvent appliqué par les force d'extrême droite
représenté dans le gouvernement, les ministres de la justice imposés, est une
folie.
En Crimée, la Russie a
prévenu qu'elle ne cédera plus parce qu'il n'y a plus de
terrain où se replier. "Continuellement on
nous accule parce
que nous avons une position indépendante (dans le monde), mais tout a ses limites et avec l'Ukraine, nos partenaires occidentaux, ont transgressé ces limites de
manière grossière et irresponsable", a déclaré M. Poutine.
Deux options.
Après la Crimée l'Union européenne dispose de deux
options. L'une est de reconnaître que la Russie a des intérêts géopolitiques
légitimes, concernant à la fois la sécurité et l'économie, qui doit être pris
en compte. Pour cela, il est nécessaire de corriger certaines erreurs
flagrantes et commencer à penser dans un système de sécurité continentale
intégrée, conforme à la Charte de Paris de 1990. Prendre conscience que
l'Ukraine ne sera pas stable avec un gouvernement hostile à la Russie, qui "regarde"
exclusivement vers l'Occident et dont la moitié du pays s'impose sur l'autre
moitié. Cela est très bon pour obtenir l'installation des bases militaires à la
barbe de Moscou, mais c'est aussi la perspective d'une guerre civile. Contre cela
la solution est évidente: un gouvernement représentatif de la diversité ukrainienne,
des garanties de neutralité et relations bilatérales non exclusives vers l'Est
et l'Ouest. Pour cette option, il faudra les politiciens et hommes d'Etat européens
prudents, avec une vision large et conscients
qu'en période de crise attiser la violence avec des propositions
exclusives en Ukraine est une double imprudence.
Tout cela suppose l'autocritique
et repenser fondamentalement nos relations. Cela implique aussi,
une certaine émancipation des USA dans la conception de la politique étrangère
européenne de la part des pays comme l'Allemagne et la France.
- En premier le renforcement clairement exprimé de son vecteur militaire interventionniste qui déplait tant à ses citoyens. Deuxièmement les honteuses aventures comme en Libye, de même facture : le projet criminel contre d'Irak, dont plus personne ne parle du déroulement catastrophique du pays.
-
On est le 12 juin 2013, et depuis deux jours l'offensive islamiste émeut, un
peu, à nouveau l'Occident. Mais, comme ce dernier à exprimé l'Irak jusqu'à la
lie, sera-t-il encore intéressé ? Et dire que l'agression contre l'Irak à eu
comme argumentation, la Lutte contre le soi-disant terrorisme que ces escrocs
ont eux-mêmes financé et armé.
- La deuxième option consiste à poursuivre la même politique. Et continuer à "fourrer son doigt dans l'œil de l'ours russe", plus de militarisation à la barbe des russes, continuer à diaboliser Poutine, les sanctions doubles de la Russie et de Poutine. Poursuivre la politique de deux-poids deux-mesures et plus de sanctions. C'est à dire, continuer comme si la volte-face de la politique russe en Crimée - qui a montré "jusque où nous pouvions aller" - n'avait pas eu lieu. L'Ukraine est le terrain idéal pour pousser l'Europe vers une dynamique de crise destructrice et militarisé qui pourrait générer des conflits armés en Europe et une nouvelle guerre froide de caractère mondial. Si pour la première option précise des politiques prudents, pour elle (Europe) avec une poignée de crétins irresponsables à Bruxelles, Berlin et Varsovie. Il faut le dire : cette deuxième option serait la continuation logique de l'indécente et antisociale politique que nous avons vu sur le continent en matière bancaire et monétaire des dernières années.
Sanctions y effets.
Il ne fait aucun
doute que, dans les sanctions,
l'Occident est plus puissant que la Russie. Beaucoup plus. Seul le krach boursier
de Moscou qui s'est produit a déjà coûté
à la Russie 60.000 milliards de dollars, plus que les jeux de Sotchi. L'important
actionnariat occidental d'entreprises stratégiques russes comme
Gazprom ou Rosneft
permet tous les types de chantage
à Moscou là où
ça fait mal. L'Europe peut également
plier à la stratégie
de Washington, avec de larges
échos à Varsovie, de mettre fin à
la «dépendance» européenne
au gaz russe, faisant usage de la
catastrophe écologique que représente l'extraction du gaz de schiste et la construction de l'infrastructure nécessaire
à la réception liquéfié du gaz de schiste depuis
l'Amérique. Pour cela il suffit de s'abandonner à la rondelette inertie de la guerre froide et oublier les idées basiques des pères fondateurs
de l'Union européenne comme Jean Monnet, à savoir; que
l'interdépendance est la clé de la
paix et une alternative à la confrontation.
Fait-il
encore élire des dirigeants honnêtes et non soumis aux concepts criminels.
L'atlantisme de l'Europe est contre productif, autant par la déclaration
d'après guerre de Georges Kennan, que du fait que les USA sont phagocytés par le lobbys militaro-industriel, pétrole et lobbys juifs, qui financent les besoins abyssaux des
campagnes électorales. Pour le lobby juif, financer le futur président est un
placement rentable, puisque les USA financent et arment Israël. Terreau de la
déstabilisation mondiale. Autrement dit: tant que seront élus des hommes
favorables au sionisme (juifs ou non) en Occident, croire que l'on peut
parvenir à la stabilité internationale est une gageure.
Sans doute que la Russie
souffrira plus que l'Union européenne dans cette escalade insensée. Mais
la Russie a une énorme capacité
d'endurance. Confronté à de
véritables sanctions, si vous lui
coupez les veines de ses
exportations d'énergie vers l'Europe.
Poutine cogite depuis de
longues ce qui peut être
considéré comme un projet particulier
néocon (appellation
donnée aux néo conservateurs en Amérique) slave-orthodoxe alternatif au
"déclin de l'Occident". Ce
projet prend sa force dans l'expérience que le pays a accumulée depuis les années
quatre-vingt; la certitude que le
monde ne respecte pas les
faibles, que le libéralisme comme
règle intérieure et la confiance dans les affaires extérieures conduisent uniquement à des abus et tenter de dominer la
Russie. Tout ce qui pousse
vers un nouveau nationalisme élitiste,
au reflexe de réduire l'interdépendance, au retour à la mentalité soviétique de forteresse assiégée, à un retour à l'Est et
rejeter ce qui reste de l'esprit démocratique qu'apporta perestroïka
de Gorbatchev. (Andrei Medushevski en www.gorby.ru). Et, bien entendu,
pousse également vers une "réponse
cohérente."
Ces derniers jours, à été enregistré un
retrait de capital, des fonds des
États-Unis sans précédent (100
000 millions d'euros) attribué à des fonds russes. Poussé
à son extrême, la réponse russe
aux sanctions européennes précipiterait l'Allemagne (et l'Europe avec
elle) définitivement à la récession. Dans le pire des scénarios, Moscou préparait représailles
qui incluent la saisie des bien des 6000 entreprises allemandes présentes en Russie s'est vu avertie la
communauté d'affaires allemande.
En six ou sept ans,
la Russie peut également tracer de
nouveaux filons et exporter
en Chine, quelque chose qui a déjà été
fait. Se dessinerait quelque chose semblable à une nouvelle bipolarité Est/Ouest qui est apparemment le schéma réservé aux stratèges du complexe
militaro-industriel et l'énergie des
États-Unis sachant le faire fonctionner, et dans laquelle ni Pékin
ni Moscou sont
intéressés. L'Europe l'est-elle ?
Invitation au désastre
Niché dans une crise dissoute qui termine
avec les dernières apparences de ce «club d'égaux et prospères» qui nous a été vendu prêt à se diffuser dans le monde son bienveillant
"soft power", l'Union européenne, avec la maltraitance de sa périphérie et ses prétentions hégémonique et autoritaires de son
centre, chemine décidé vers sa
potentielle désintégration interne, tandis qu'elle réaffirme vers l'extérieur
son vice historique du
colonialisme-impérial, le meilleur exemple est la présence militaire en Afghanistan,
en Libye, en Afrique, en Syrie, et en général dans la doctrine de sécurité allemande.
Le
retour du monde occidental vers le colonialisme joue incontestablement en
faveur du sionisme. Et réaffirme l'utopique contestation des Palestiniens.
Notre destin est intimement liée à celui des palestiniens, il ne peut y avoir
de réelles avancées humaines, de paix, de prospérité sans le droit des peuples à
choisir leur destin. Ceux qui pensent autrement ce sont, justement, ceux qui
appauvrissent les populations mondiales à leur seul bénéfice...
Il ne manque pas des fous qui voient en Ukraine la grande opportunité pour que l'Europe se décide pour une «politique étrangère cohérente" et agressive. L'énorme et négligente stupidité ukrainienne, "s'aurait pu être le début de quelque chose de grand", disent certains crétins depuis les correspondant «think tanks» (Carnegie Europe). Ils ne manquent pas ceux qui recommandent à l'Ukraine de s'armée et acquérir des armes nucléaires (Andrei Illarionov en Pravda.com).
Après la Crimée,
quand tous les indicateurs suggèrent
la prudence et de la modération, une armée de irresponsables invite à la colère, demandant
une ligne dure dans les médias. Face à un tel aveuglement, après la Crimée il faut avoir bien en main
les arguments contre la guerre en Irak et les
volontés du mouvement de paix allemand du début des années quatre-vingt. En temps de crise les généraux et exportateurs d'armes cotisent à la hausse des
confrontations en Europe et l'extrême droite
en plein essor non seulement en Ukraine,
est particulièrement sensible aux
battements de tambours.
L'extrême
droite n'est pas la solution, nous le savons tous, mais elle n'est pas, non
plus le danger sociétal que, justement, ceux qui nous ont mis dans ce dénuement,
voudraient nous inculquer. Ils s'enrichissent sur notre dos.