samedi 1 novembre 2014

L’effacement d’un patrimoine :



Par Saleh ABDEL-JAWAD, est un historien palestinien. Il a reçu son doctorat en sciences politiques à l'université Paris X - Nanterre en 1986 et travaille en tant que professeur d'histoire et de sciences politiques à l'université de Bir Zeit depuis 1981.

L’auteur, professeur à l’université de Birzeit, s’interroge sur les raisons de l’échec de l’historiographie arabe et palestinienne face à la narration historique israélienne, et sur l’occupation de la réalité de la Nakba pendant si longtemps. Il identifie trois causes majeures : la perte du patrimoine écrit, le rôle prédominant de la tradition orale dans la culture arabe et la supériorité de fait de l’historiographie israélienne due à un héritage européen moderne. Cet extrait aborde la question des sources palestiniennes et de leur accessibilité.

La résolution de partage du territoire de la Palestine votée par les Nations Unies le 29 novembre 1947 a déclenché des accrochages qui ont mené à la guerre de 1948, une guerre totale qui à durée plus d’un an. A l’issue de cette guerre, il y avait clairement un vainqueur et un vaincu. Mais cette victoire n’est pas une victoire comme les autres, car elle cache une tragédie immense, qui a un impact direct sur la capacité du vaincu à écrire son propre récit historique.

Jusqu’aux nom des villages rayés de la carte
La victoire israélienne de 1948 n’est pas une victoire classique. Elle a suivi une guerre d’autodéfense entraînant l’expulsion « quelques centaines de milliers de Palestiniens », selon l’expression convenue, et l’avortement d’un Etat palestinien.
1948, c’est avant tout une tragédie humaine de premier plan : 80 à 85 % des villages arabes passées sous contrôle israélien on été tout simplement rasés, leur population chassé, et ce en dehors de tout faut de guerre. Parmi les onze villes palestiniennes tombées, cinq on connu une dépopulation et une expulsion totale ; il s’agit de Tibériade, Safad, Bir Sabaa (Bersheva), Bissan, Majdal. Dans cinq autres villes, seule une petite minorité de la population a pu subsister. Une seule petite ville, Nazareth, qui ressemblait plutôt à un gros village, a été épargnée, ceci pour éviter de provoquer le Vatican et l’opinion publique occidentale et chrétienne. Ces villages, comme la plupart des quartiers arabes des villes, ont été rasés pour effacer toute trace ou tout signe d’un passé arabe. L’historien Meron Benvenisti a écrit en détail le processus systématique qui a permis de rayer jusqu’au nom de ces villages de la carte.
Un patrimoine dévalisé
Cette destruction socioculturelle a privé les Palestiniens de ce qui représente l’incubateur du patrimoine culturel : c’est dans les villes de Jaffa et Haïfa et les quartiers arabes de Jérusalem-Ouest que se trouvaient les bibliothèques, les archives, la presse et les imprimeries, les registres du cadastre, mes maisons d’édition et les centres culturels, les cinémas et les théâtres. Entre les mois d’avril et mai 1948, la presse palestinienne, source de première importance, a été confisque et détruite, les événements de la guerre n’ont plus été couverts à partir de cette date.

La totalité du patrimoine culturel écrit a été dévalisée, les archives des conseils locaux, celles des hôpitaux, des écoles, les bibliothèques privés, les papiers de famille et les mémoires personnels. Je citerai ici les archives et documents de grands intellectuels ou romanciers palestiniens tels que Georges Antonius, Aouni Abdel Hadi, Henri Cattan, Mustapha Mourad Eddbagh, et bien d’autres…

Enfin les archives de la seule organisation militaire palestinienne, le « Jihad El Mougaddas », ont également été confisquées. Une partie de ces archives est tombée aux mains des israéliens, tandis que la partie la plus importante à été confisquée par l’armée jordanienne, lors de l’attaque du quartier général de l’armée palestinienne dans les deux villages voisins de Birzeit et de Ain Sinia, en juillet 1948. Personne ne sait jusqu'à aujourd’hui où ont disparu ces archives. Lorsque les forces israéliennes sont entrées à Jérusalem en 1967, la famille Husseini a brûlé un certain nombre de papiers par crainte de représailles de l’armée. Enfin tout ce qui restait de ces archives, conservé à la Maison de l’Orient, a été confisqué le 1er juin 2001.

Le problème de la perte des archives et des documents palestiniens n’est pas spécifique à la guerre de 1948. L’héritage politique et culturel des Palestiniens a, comme leur terre, toujours été l’objet d’usurpations. Ainsi Israël a confisqué les documents du mouvement national et de la société palestinienne qui se trouvaient dans les locaux des administrations jordanienne en Cisjordanie et Egyptienne dans la bande de Gaza. Ces documents ont été transférés en Israël  où ils sont devenus partie intégrante des archives de l’État hébreu (State Archives) conservées dans les souterrains de l’immeuble qui abrite le gouvernement israélien. Les chercheurs palestiniens, et les Palestiniens en général, propriétaires de ces documents, n’y ont pas accès.

Des archives confisquées ou interdits d’accès.
En tant qu’historien palestinien, il me faut évoquer les problèmes rencontrés et les dangers courus par les chercheurs palestiniens pour préserver les documents du mouvement national palestinien sous occupation israélienne, comme les documents de l’Intifada. A plusieurs reprises en outre, les forces d’occupation ont incendié intentionnellement et criminellement les bureaux des registres et des tribunaux (à Naplouse et à Jérusalem). Rappelons aussi que l’un des objectifs de l’occupation de Beyrouth était de confisquer les archives du Centre d’Etudes Palestiniennes. Les chercheurs palestiniens et arabes sont d’ailleurs confrontés au fait que les archives arabes, militaires ou politiques, concernant la guerre de 1948, sont strictement interdites dans les pays arabes qui ont participé à la guerre.

Destruction, confiscation et inaccessibilité des sources écrites : cette situation d’impasse ne laisse d’autre issue au chercheur que de se tourner vers les sources orales. Cela explique partiellement l’échec des historiens palestiniens qui n’ont pas eu recours aux témoignages pour écrire l’histoire de la Nakba. Ce n’est pas par hasard que le livre volumineux de l’historien palestinien « Aref el Aref » qui à travaillé en s’appuyant sur des sources orales, reste encore le meilleur ouvrage palestinien sur cette guerre, malgré ses lacunes et ses faiblesses. Il ne disposait en effet que des moyens très simples, et a publié son livre bien avant l’ouverture des archives en 1970, bien avant que ne paraissent les nombreux livres disponibles sur la question.

En plus de la perte de leurs archives, des sources écrites et de leurs bibliothèques, les historiens palestiniens ont vécu les contraintes d’un quotidien de survie qui a paralysé la vie intellectuelle durant des années.
Les historiens ont souligné la singularité de ce phénomène d’effacement. L’étendue de la destruction subie par le peuple palestinien en 1948, une destruction multiforme, a toujours été sous-estimée, y compris du côté des historiens palestiniens et arabes.

Tension sur l'esplanade des Mosquées :



Tension sur l'esplanade des Mosquées : Abbas dénonce "une déclaration de guerre d'Israël"
Edité par Y.T avec AFP

Israël est une tache dans le Curriculum Vitae occidental. L'arrogance israélienne un bras d'honneur a ses dirigeants.  Dommage pour la justice que les victimes soient innocentes. 

  le 30 octobre 2014 à 10h37 , mis à jour le 30 octobre 2014 à 19h49.

Moyen-orient
Jérusalem est en proie à une nouvelle escalade de tensions après la mort d'un Palestinien soupconné d'avoir tiré sur une figure ultra-nationaliste juive. Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées. Décision partiellement suspendue jeudi soir.


Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, est en proie à des tensions qui sont allées grandissant depuis une semaine. Les policiers israéliens ont tué jeudi à un Palestinien soupçonné d'avoir tiré sur une figure ultra-nationaliste juive quelques heures auparavant. Jeudi matin, de jeunes Palestiniens échangeaient avec les policiers israéliens des pierres et des grenades assourdissantes aux confins des quartiers d'Abou Tor et de Silwan, épicentre des troubles au pied de la Vieille ville et de l'esplanade des Mosquées depuis une semaine.
Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées. "Nous tenons le gouvernement israélien responsable de cette dangereuse escalade qui a atteint son comble avec la fermeture de l'esplanade des Mosquées. Jeudi soir, Israël a finalement décidé de rouvrir l'esplanade des Mosquées tout en en interdisant l'accès aux hommes de moins de 50 ans, a indiqué une porte-parole de la police. La décision doit prendre effet à partir de vendredi minuit pour les prières de l'aube, a précisé à l'AFP cette porte-parole, Luba Samri, à la veille de la grande prière musulmane du vendredi. Selon la fondation qui gère l'esplanade, la décision de fermer le troisième lieu saint de l'islam, également vénéré par les juifs, est sans précédent depuis 1967 et l'occupation israélienne.
Le site est un lieu saint du judaïsme comme de l'islam. Il est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine. Aujourd'hui, seuls les musulmans sont autorisés à y prier, néanmoins, il reste accessible aux personnes de confession différente.
Une "déclaration de guerre", selon le président Abbas
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait qualifié jeudi matin de "déclaration de guerre" cette fermeture ainsi que les récents agissements israéliens à Jérusalem-Est". "La poursuite de ces agressions et cette dangereuse escalade israélienne constituent une déclaration de guerre au peuple palestinien, à ses lieux sacrés et à la nation arabe et musulmane", avait dit Mahmoud Abbas selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.
Le président Abbas avait également appelé à une "action immédiate" de la part de la communauté internationale pour faire cesser les agissements israéliens. Cette décision est un acte dangereux et une provocation flagrante, source de tension et d'instabilité", avait ajouté Mahmoud Abbas.
La Suède reconnaît l'Etat de Palestine
Le président palestinien a par ailleurs a salué jeudi la reconnaissance annoncée par la Suède de l'Etat de Palestine, et a appelé les autres pays qui ne l'ont pas fait à suivre l'exemple suédois. Le président palestinien a mis cette reconnaissance en relation avec les tensions auxquelles Jérusalem est en proie actuellement. "Cette décision est une réponse aux mesures prises par Israël à Jérusalem", a-t-il dit.
D'après l'autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l'Union européenne- qu'ils l'aurait reconnue avant leur rentrée dans l'UE : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.
De son côté, Israël a rappelé jeudi son ambassadeur à Stockholm pour consultations, après cette reconnaissance par la Suède de l'Etat de Palestine. "Cela reflète vraiment notre irritation et notre agacement devant une décision inutile qui ne contribue pas à la possibilité d'un retour aux négociations", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.

L'arrogance israélienne n'a pas de limites, cela prouve simplement:
  • que leurs souteneurs sont des personnages hypocrites,
  • qu'il ne peut y avoir de paix dans le monde avec des va-t-en-guerre, soutenus par d'autres va-t-en-guerre, par cupidité, carriérisme ou ignorance.  

vendredi 31 octobre 2014

Jérusalem Brûle-t-il



(à feu et à sang serait plus représentatif de la situation)

Michel Warschawski (né en 1949 à Strasbourg) est un journaliste et militant pacifiste cofondateur et président du Centre d'information alternative de Jérusalem et ancien président de la Ligue Communiste Révolutionnaire Marxiste israélienne. Antisioniste, il souhaite le remplacement d'Israël comme État juif par un État binational

Alternative News
27-10-2014

Il fut un temps où l'Etat d'Israël avait dirigeants politiques réels. Leur capacité à mentir et à cacher leurs véritables (et odieux) objectifs sous une façade de modération et disposition au compromis les a rendus populaires dans le monde entier (occidental). Ils ont fait valoir que le vrai problème était l'absence d'une contrepartie qui était disposé, comme les dirigeants israéliens, l'on laissé croire, a faire des "concessions douloureuses".

David Ben Gourion était ce type de grand leader menteur, et en raison de sa capacité à cacher les faits derrière un écran de fumée mensonger, a réussi à obtenir le soutien de la communauté internationale pour la création de l'Etat d'Israël. Teddy Kollek, maire de Jérusalem en 1967, a réussi à annexer Jérusalem-Est tout en conservant l'image de politicien modéré et motivé par le désir de travailler pour la pleine égalité entre Juifs et Arabes dans la "ville unifiée."

Les dirigeants d'Israël actuels ont oublié la plupart de ce qu'ils auraient appris des pères fondateurs, y compris la capacité à mentir. Ils disent ouvertement qu'ils ne sont pas intéressés par un quelconque compromis, qu'ils méprisent l'idée même de l'égalité entre Juifs et Arabes, et que la judaïsation de Cisjordanie, y compris Jérusalem-est, est leur objectif stratégique.
Un discours aussi direct fait de la modération extrême de Mahmoud Abbas une blague déplaisante: il est celui qui n'a pas de partenaire israélien pour tout type d'engagement, et ses appels à un "retour aux négociations de paix" sont correctement perçu comme pathétique. Après des années de "wait and see" le peuple palestinien a totalement perdu confiance en un accord politique entre l'OLP et Israël. Les Palestiniens ne croient que  dans les actes du gouvernement d'Israël, pas les promesses vides de leur "président".
Là, il faut être clair. Mahmoud Abbas est reconnu par a communauté internationale (occident), mais n'a pas été élu. Il est le président de l'Autorité palestinienne, qui permet de légaliser les rapines  israéliennes (Mahmoud Abbas n'est pas le Président d'un Gouvernement élu, c'est le Hamas qui est sorti vainqueur des élection ne souffrant d'aucune irrégularité, mais nous savons tous que l'Occident est démocratique. Quand cela l'arrange).
Le gouvernement d'extrême droite israélien a décidé d'enterrer Mahmoud Abbas sous une série de provocations, principalement la construction de nouvelles colonies, et même pas discrètement, comme le gouvernement américain le suggère, mais l'annonçant ouvertement. En outre, il a été décidé d'augmenter la provocation soutenant les activistes d'extrême-droite israéliens qui envahissent la Mosquée d'Al-Aqsa, le site le plus symbolique non seulement pour le peuple palestinien, mais aussi pour des centaines de millions de musulmans à travers le monde.
Les dernières provocations à Al Aqsa ont peut-être été un peu trop loin: au cours des dernières semaines, la population palestinienne de Jérusalem-est dans un état de rébellion, et Jérusalem est une ville en guerre; une guerre de faible intensité, mais une guerre tout de même. Les Palestiniens manifestaient pour défendre leur lieu sacré, et sont prêts à faire face à la brutalité de la police israélienne pour arrêter le nouvel assaut. Chaque jour des centaines de policiers armés ont brutalement attaqué les jeunes manifestants, et le gaz lacrymogènes et des hélicoptères survolant constamment ​​la ville; mais chaque jour, le mouvement palestinien gagne en intensité.

Il ya quelques mois je l'ai suggéré que la prochaine intifada sera à Jérusalem; Netanyahu, Bennett et le maire de Jérusalem Nir Barkat, font tout leur possible pour remplir cette prédiction.

est un militant antisioniste israélien. Lidder du Centro de Information Alternative (AIC).


Je dois ajouter là, que le soutient de la communauté internationale, principalement aux USA, lors de la résolution 181 du 29 novembre 1947, sur la partition de la Palestine,  ce sont les lobbys juifs américains qui ont fait pression sur "leur" gouvernement pour qu'il se livre aux chantage sur les pays du tiers monde  pour qu'ils votent la résolution.
Ce sont ces mêmes lobbys qui dans leurs "pays" respectifs ont corrompu et soudoyé les dirigeants politiques, les média, et phagocyté les instances démocratiques.
Je fais cette précision pour que l'on se rende bien compte que dans les crimes commis par le sionisme et ses dirigeants il n'y a pas que les criminels israéliens que nous connaissons, mais aussi une grande partie des juifs à travers le monde, même s'il faut reconnaitre qu'il y a un  plus grand % des juifs israéliens respectables que le % de juifs respectables en France, comme Michel Warchawski ; Ilan Pappe ; Guideon Levy ; Shlomo Sand, Amira Hass ;  Nurit Peled-Elhanan ;  Uri Avnery ;  Jeff Halper ;  Noam Chomski [...] Autrement dit sans ce fonctionnement népotique, sans la puissance financière qu'ils représentent, le projet sionisme aurait échoué, lamentablement.   

mercredi 29 octobre 2014

Les habitants de gaza expliquent leurs difficultés a survivre après l'agression.



Une femme au foyer et une étudiante racontent leur lutte quotidienne pour recomposer les morceaux après la guerre qui a brisé leur vie

Al-Monitor
28-10-2014










Photo: REUTERS/Mohammed Salem.  Un groupe de gazaouis se protège de la pluie sous refuge improvisé jua coté des ruines de leurs maisons, détruites durant l'attaque israélienne de sept semaines, a est de la cité de Gaza.
 
L'etroit couloir menant à la maison démolie de Umm Mohammed, dans le quartier de Schaaf, à l'est de Gaza, est désormais leur seule maison. Les avions de guerre israéliens ont détruit la totalité de sa maison de deux étages durant l'agression  Bordure protectrice. La famille a perdu son seul refuge.

Umm passe la plupart du temps dans le couloir, où elle lave les vêtements de la famille, fait la vaisselle et reçoit les visiteurs. Mais ne peut pas y dormir, car il communique directement avec une rue très fréquentée, elle passe ses nuits dans la bibliothèque de la mosquée en face de sa maison, qui a également été bombardé.

Sa journée commence en préparant le petit déjeuner pour la famille. L'après-midi elle part pour ramasser du bois des arbres détruits par les tanks israéliens.
"Israël nous a fait reculer de cent ans. Nous vivons maintenant dans des tentes et avoir recours au bois de chauffage, comme nos ancêtres. Quant à l'eau, nous allons chercher un endroit éloigné ", dit une voix pleine d'angoisse.
Umm avoue que sa famille a survécu grâce aux dons de bons samaritains, qui fournissent la nourriture en conserve. «Nous mangeons du riz tous les jours, les haricots et la viande et les sardines en conserve. Ce sont des aliments que nous offrent les gens." Regarde un groupe de bénévoles qui travaillent à la construction d'une petite pièce afin que notre famille puisse se réfugier du froid et de la pluie avant le début de l'hiver.

"Ces hommes ont utilisé une partie des pierres de notre maison et ont construit une petite chambre pour ma famille, mais en raison du manque d'argent on ne pouvait pas soulever un plafond en béton. Le sol est sale et le toit en tôle. Ce bâtiment ne peut pas nous isoler du froid et de la pluie, mais nous espérons pouvoir aller de l'avant ", poursuit-elle.

Umm effectue ses tâches quotidiennes malgré la douleur chronique, en raison de l'ostéoporose: "On n'a pas d'argent pour acheter les médicaments nécessaires pour mon traitement. Tout ce que nous avions est enterré sous les décombres ", après  un moment de silence: «Ce fut une belle et grande maison. Nous avons perdu notre argent et mes bijoux en or. Nous avons perdu l'avenir et tout le travail est aujourd'hui en ruines. Mon plus grand rêve est d'avoir une maison à vivre, à marier mon fils aîné et de voir mes petits-enfants jouer. Voilà tout ce que je désire avant de mourir ".



Adnan al-Najjar, un étudiant en gestion sanitaire à Al-Quds Open University, il vient de sortir de classe lorsque qu'il reçoit un texto de son père lui demandant d'aller chercher de l'aide alimentaire dans une organisation à Khan Yunis. "Tout a changé après la guerre. J'ai également changé ; je sens que j'ai vieilli de vingt ans », a-t-il déclaré à Al-Monitor.
Parfois, il doit abandonner la classe à la recherche de nourriture. Il se sent responsable de sa famille, mais ne reçoit que quelques kilos de sucre et de farine.

Adnan est un jeune homme mince qui a perdu son foyer dans la ville de Khuza, à l'est de Khan Yunis, dans la récente agression dela bande de Gaza. Il a été pris au piège sous les décombres avec sa famille quand la maison a été bombardée par l'aviation israélienne le 24 Juillet. Quand il est sorti des décombres, a été arrêté par des soldats malgré ses blessures: «La tête était la seule partie du corps qui n'a pas été enterré pendant le bombardement. J'ai pensais que ma famille et moi ne survivrions pas. Il n'y avait plus rien autour à part les soldats [israéliens] et des chiens policiers, qui sont venus renifler ma tête ".

Il est resté cinq jours de détention, il a été libéré et est retourné à Gaza par le poste-frontière de Beit Hanoun (Erez) le 28 Juillet. Son frère Khaled, est cependant toujours en prison. «Je cherche à me concentrer sur mes études, mais pas facile. Continuellement me reviennent  en tête les souvenirs et mes pensées sont la maison bombardée avec nous a l'intérieur. Je me souviens de mon frère Khaled, qui était diplômé de la faculté de droit cette année ".

Chaque matin, Adnan prenait un taxi à l'entrée de la ville de Khuza pour l'Université d'Al-Qods. Mais comme Khuza a été déclarée zone sinistrée. "il n'y a plus de taxis. J'ai perdu ma maison, la famille est séparé, mon frère est arrêté, ma mère vit maintenant chez mon oncle, mon père est avec parents et mes sœurs vivent avec mon frère marié à Khan Yunis ", a-t-il déclaré.
Le seul divertissement disponible est de s'asseoir entre les maisons détruites Khuza et parler à ses amis. Pour étudier, il faut prendre le livre et s'assoir sur le sol à côté des ruines de sa maison. Son frère aîné Omar assis a ses côtés s'accommode avec un livre  sur les méthodes d'enseignement. Tous deux sont entourés par les décombres, s'est une scène surréaliste.
 
Omar reste optimiste: «Je suis certain qu'il n'y a rien de plus important que l'éducation, je ne vais pas céder au désespoir», nous dit-il. Adnan sourit et répond: «Je ne vais pas perdre espoir, mais les scènes de destruction ne s'en vont pas de ma tête. Mon frère Omar était pas là quand la maison est tombé sur nous ".

Si Adnan n'avait pas reçu une bourse universitaire pour les étudiants dont les maisons ont été démolies, il ne serait pas en mesure de s'inscrire en deuxième année, qui a commencé à la mi-septembre. "Parfois, je sens qu'il me faudra des années d'efforts et d'un appui psychologique  pour me renforcer, me concentrer et retrouver la vie que j'avais." Marcher avec Adnan dans les rues de Khura, une petite ville où 360 maisons ont été détruites, est comme marcher à travers un dédale de ruines.
L'entrée de la maison ne suggère pas ce que vous trouvez à l'intérieur. L'intérieur est exposé entièrement aux éléments. Les bombes larguées sur ses deux étages de la maison ont détruit escalier et les murs des chambres. «de temps à autre tombe une partie mur du bâtiment. La maison est délabrée, mais les loyers sont élevés, nous préférons étudier ici jusqu'à l'hiver. Ensuite, nous irons à vivre avec des parents ".
Adnan, comme la Bande de Gaza après l'agression, semble sereine de l'extérieur. Pense à un nouveau départ: c'est un étudiant qui regarde vers l'avenir. Mais à l'intérieur est détruit par la perte, la douleur et les souvenirs.
















Les USA : Sont-ils la matrice du terrorisme international.




Entrevue avec  Joan E. Garcés, auteur de “Souverains et exploités” "Souverains et exploités" (IV édition)

Joan E. Garcés est docteur en Sciences politiques pour l'Université "Complutense de Madrid" et La Sorbonne France, en plus est licencié en Droit pour la première.
Assesseur politique personnel du Président chilien Salvador Alliende, en 1999 a reçu du Parlement suédois le prix Nobel alternatif (Right Livelihood Award) pour ses travaux en défense des droits humains.
A publié, entre-autres: Développement politique et développement économique ; L'État et les problèmes tactiques dans le gouvernement Alliende ; Démocratie et contre-révolution. Le problème chilien; Orlando Letelier. Témoignage et justification (en collaboration avec Saul Landau) et Souverains et exploités. Stratégies globales, américaines et européennes.
Après la Guerra Froide ha dirigé en Europe le processus judiciaire contre le Général Augusto Pinochet pour crimes de lèse-humanité et terrorisme, et contesté las conséquences néfastes du prolongement de la impunité des crimes graves commis par les dictatures.



Interview de Joan E Garcés par Enric Llopis, nous ouvre les œillères que, inconsciemment ou idéologiquement, nous nous sommes imposées.
L'intelligentsia soumise à l'idéologie des va-t-en-guerre occidentaux qui  nous est imposé, principalement, depuis la Mondialisation: "qui voudrait que le "Marché" doit tout régir", nous a entrainé vers des abimes qui trouvent dans cet article l'explication, même partielle, des crises économiques, politiques, sociétales, sociales, psychologiques, morales [...], que nous traversons.
Nous accordons notre confiance à des êtres qui ne le méritent pas, qui ne nous veulent pas du bien. Nous élisons des êtres qui nous méprisent, qui nous mentent.
L'intéressant serait de connaitre, principalement en Occident, pour qui œuvrent les aigrefins que nous élisons ? Nos Etats perdent leur souveraineté au profit : de la finance privé, d'idéologies de rapine, et où la manipulation y a toute sa place.   

Avec une préface de Mario Benedetti, le juriste et politologue Joan E. Garcés publia en 2012 la quatrième édition de l'ouvrage "Souverains et exploités" : "stratégies mondiales, américaines et espagnoles" (Du Siècle XXI). Garcés conseillé Salvador Allende entre 1970 et 1973, jusqu'au coup d'Etat militaire dirigé par le général Pinochet frustré le travail de l'Unité Populaire. En outre, en 1999, a reçu le prix Nobel alternatif. L'auteur du livre a également été l'un des principaux moteurs de la procédure ouverte en Espagne contre le dictateur Pinochet, en plus d'agir à titre de conseiller pour les plaignants dans l'affaire des disparus espagnol au Chili.

Joan E. Garces estime que les États-Unis ont utilisé l'attentat contre les tours jumelles en 2001 "comme un prétexte à des interventions préventives ou d'invasions de pays et le renversement de gouvernements qui ne sont pas à leur goût." Le recours à l'interventionnisme, prétextant d'y amener la "sécurité" au moyen d'une invasion ou l'instauration de dictatures se déroule en l'absence d'autres moyens de contrôle des ressources et des populations. Cette déstabilisation et les "coups" qui ont suivi ont eu lieu après le retour aux affaires des républicains à la gouvernance des États-Unis (en 2001) et les priorités stratégiques adoptées après l'attaque contre les tours jumelles à New York le 11 septembre 2001.

- Enric LLopis : Ces mécanismes sont liés à ceux mis en œuvre, par exemple, contre l'Unité Populaire d'Allende, que vous avez vécu de près.
- Joan E. Garcés : Ces trois pays d'Amérique latine ont subi, en effet, des modes de déstabilisation sociale et politique appliquée avant 1990, par exemple, au Chili, entre l'élection du président Allende en 1970 et les élections législatives de Mars 1973, des mesures combattues par la peuple chilien ont été remplacés par la destruction des institutions républicaines et un Etat-militaire de répression socio-économique et de contrôle de l'information, dont les effets se prolongent jusqu'à aujourd'hui. Tel que nous pouvons le voir en Europe, à ceci près, que la déstabilisation se réalise de l'intérieur, par ceux-là même élus à la charge de l'Etat au profit d'intérêts particuliers ou partisans.  

- Enric LLopis : Considérez-vous que dans des pays comme le Venezuela, l'Equateur et la Bolivie ont accédé à la souveraineté grâce aux gouvernements progressistes ? L'Amérique latine est-elle, aujourd'hui, moins dépendante des États-Unis ?
- Joan E. Garcés : L'accroissement de l'autonomie économique extérieure, l'accès au gouvernement des mouvements populaires organisés, les changements dans la situation internationale, ouvrent des opportunités aux peuples pour s'élargir et développer son système politique et économique interne. Une plus grande autonomie permet une plus grande souveraineté. Le danger réside d'utiliser cette autonomie pour entrer dans une économie spéculative.

- Enric LLopis : Quels sont d'après-vous les mécanismes qui lient les USA à Israël ?
- Joan E. Garcés : Les liens qui unissent ces deux Etats sont moins culturels ou cultuels que les rapports de subordinations des Présidents américains au lobbys en général, et au lobby pro israélien en particulier.  
  
- Enric LLopis : Pensez-vous que la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et l'Afrique du Sud, appelés pays du BRIC, continuent-ils à valider l'hégémonie de l'empire américain ou s'est une exagération ?
- Joan E. Garcés : Pour les USA maintenir son hégémonie militaire et investir dans sa défense, plus la participation au budget militaire des 25 Etats qui le suivent dans l'escalade des dépenses militaires, coute cher. Dans la dernière décennie, la contribution américaine au budget de l'OTAN est passée de 62% à 73%.
Plus les États-Unis identifie ses intérêts avec le maintien du système capitaliste mondial, plus il relativise sa situation économique, politique, culturelle et idéologique interne. Avec l'Europe le pays le plus attaché à l'hégémonie américaine est Israël, dont il s'en sert à comme un rempart visant à cautionner sa politique, parfois même au détriment de l'influence des USA eux-mêmes, comme avec l'Iran où Israël sape ses tentatives de rapprochement.  

- Enric LLopis : Quel a été le rôle de l'OTAN dans les conflits en Libye, la Syrie et le «printemps arabe»?
- Joan E. Garcés : On connait aujourd'hui la Synthèse que fit en 1949 Lord Ismay, Secrétaire général de l'OTAN, des objectifs de : "to keep the Russians out, the Americans in, and the Germans down" «garder les Russes, les Américains, et les Allemands". La réunification de l'Allemagne en 1989, la dissolution de l'URSS en 1991 et l'organisation militaire du '"Pacte de Varsovie", ont mis l'OTAN en contradiction avec sa raison d'être.
Les interventions néocoloniales à l'extérieur des frontières de ses Etats membres, comme en Libye, a produit une telle alarme en Asie que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas autorisé leur répétition en Syrie. Depuis 2004, les reculs stratégiques américaines et britanniques en Irak et de l'OTAN en Afghanistan marquent une étape. Ces "déstabilisations" servent d'avantage à l'assujettissement des Etats "aidés" et au pillage des matières premières qu'a la soi-disant sécurité apportée. 

- Enric LLopis : Comment évaluez-vous la notion de «terrorisme international» dans ces conflits et au Mali ?
- Joan E. Garcés : L'attaque sur New York en 2001 devrait être conceptualisée comme ce qu'elle était : le résultat de la conspiration d'une association terroriste,  concernant la compétence de la police judiciaire des pays concernés.
A contrario, elle a été utilisée comme un prétexte pour des «interventions préventives» ou d'invasions de pays et le renversement de gouvernements que n'aimait pas le président des États-Unis, qui s'est autoproclamé policier, juge et bourreau de massacres, meurtres collectifs ou individuels, pour légitimer la torture et centres de détention clandestins, sans distinction de nationalité ou de frontières.
Le cas du Mali est un peu différent dans la mesure où l'argument sécuritaire a été le "sésame" pour le néocolonialisme, sous prétexte de "mater" une révolution, financée et armé par le "camp" qui y apportait la soi-disant sécurité.  Deux objectif sont poursuivis au Mali, exploiter les matières premières avec un maximum de rentabilité, repousser les révoltés ver le Nord, vers l'Algérie...  
Les conséquences prévisibles néfastes pour la paix et la primauté du droit international émergent de partout.

- Enric LLopis : Vous affirmez dans l'épilogue de votre livre que la désintégration de l'Union soviétique et la réunification allemande, depuis 1989, ont dépassé les structures qui, à partir de 1945, ont incité les Etats-Unis pour contenir l'URSS (et partis ouvriers en Europe occidentale) et d'éviter une autre tentative de germanisation Europe.
- Joan E. Garcés : Le moteur de l'unité de l'Europe capitaliste entre 1947 et 1990 ont été les États-Unis, dès l'origine et à cette fin. Depuis 1990, ce moteur est de moins en moins présent, son remplacement a relancé les relations allemandes centre-périphérie, de domination et de subordination, avec des racines du XIXe siècle qui étaient restés latentes sous l'hégémonie des Etats-Unis.

- Enric LLopis : Vivons-nous actuellement sous le IV Reich ?  
- Joan E. Garcés : L'eau ne passe pas deux fois sous le même pont. Les garnisons US sont toujours stationnées en Allemagne (et d'autres pays). Le fondateur de la dynastie financière Rothschild constatait en 1790 : "Laissez-moi les pièces et le contrôle de la monnaie d'une nation et je ne me soucierais pas de savoir qui écrit les lois." Et si l'occident, les USA déstabilisent tous ceux qui lui déplaisent, la finance mondialisée fragilise ceux qui s'opposent à sa politique financière ou/et idéologique.    

- Enric LLopis : Y a-t-il des mécanismes d'intervention nouveaux qui limitent ou suppriment la souveraineté des pays, par exemple dans l'Union européenne ? Quels sont-ils ?
- Joan E. Garcés : Le contrôle de l'Euro par les institutions qui servent les intérêts d'un autre pays, subit une sorte de «protectorat», sans l'envahir.

- Enric LLopis : Aussi vous vous référez aux emprunts et à la dette dans l'économie mondiale, agissant comme des éléments d'intervention et de domination. Y a-t-il des exemples historiques de refus de payer la dette et qu'aujourd'hui pourraient être suivis ?
- Joan E. Garcés : Ils y en a, ils doivent être étudiés et connaitre leur utilité dans des circonstances particulières de temps et d'espace. Et innover, sans aller plus loin de ce qu'a fait l'Islande, après avoir été frappé par la crise financière initiée en 2007 aux États-Unis, avec la Banque Goldmann-Sachs et la escroquerie des supprimes.

- Enric LLopis : La démocratie est kidnappé par le secteur bancaire et le capital financier, que les partis politiques ne sont pas autonomes. Si c'est ainsi, quels sont les mécanismes ? Comment se concrétise cette subordination ?
- Joan E. Garcés : L'endettement des Etats, la cooptation et contrôle des individus dans un système électoral de listes bloqués et fermées dans des circonscriptions provinciales, depuis 1977 ont été conçu comme un moyen de perpétuer les structures et intérêts engendrés pendant une longue période antirépublicaine.

- Enric LLopis : Enfin, vous soulignez que «le présent n'est pas prisonnier, ni ignorant de l'histoire." Quelles sont d'après vous les possibilités de fissure, dans l'hégémonie du capital financier dans la périphérie européenne, par exemple ?
- Joan E. Garcés : Les fissures sont visibles, les alternatives le sont moins. Les construire requiert persévérance dans la volonté, l'organisation, coordinations internes et internationales. 




mardi 28 octobre 2014

La responsable à la recherche de l’Union européenne a promis d’être « souple » à propos des crimes de guerre d’Israël.



Pour ceux qui l'ignorent encore: la commission est l'organe (le cœur) principal de la déconstruction européenne où battent ceux de l'Amérique (CIA) au bénéfice des criminels israéliens. Faire semblant de l'ignorer est apporter de l' "eau" au moulin des escrocs que nous avons élus. 



David Cronin – The Electronic Intifada – 15 octobre 2014

Des Palestiniens chassés de leurs maisons dans le quartier Silwan à Jérusalem-Est occupée.  (Oren Ziv/ActiveStills)

Les crimes de guerre d’Israël, parfois, doivent être laissés de côté, selon une haute représentante de l’Union européenne.
Durant 2013, Israël a réagi avec colère à la publication par les dirigeants de Bruxelles d’un document politique déclarant que l’UE n’accorderait aucun financement aux entreprises et institutions basées dans les colonies réservées aux juifs en Cisjordanie occupée. Plutôt que de tenir tête à Benjamin Netanyahu et à son gouvernement, des personnalités de premier plan de l’UE ont tenté de minimiser l’importance des « lignes directrices » contenues dans ce document politique.
Une lettre – non publiée à ce jour – nous montre que certaines de ces tentatives relevaient de l’obséquiosité.
Signée par Máire Geoghegan-Quinn, commissaire en charge de la recherche scientifique à l’UE, en novembre de l’année dernière, cette lettre stipule que l’Union et Israël « sont conscients de la nécessité de trouver une façon souple d’appliquer les lignes directrices ». Une telle souplesse s’imposait, argue-t-elle, pour « assurer un total respect de la politique de l’Union relative aux territoires occupés par Israël, sans pour autant contrecarrer l’association d’Israël aux programmes communautaires ».
Ne pas se laisser abuser
Sa tentative pour paraître équilibrée et nuancée ne doit tromper personne.
La seule interprétation possible de sa lettre (publiée ci-dessous) est que, alors que l’UE considère la colonisation par Israël de la Cisjordanie comme illégale, elle est prête à faire des compromis sur cette position pour des raisons d’opportunité politique.
La construction des colonies israéliennes contrevient à la Quatrième Convention de Genève. Ces colonies impliquent le renforcement d’un contrôle d’Israël sur une terre qu’il a acquise par la force.
En d’autres termes, ce sont des crimes de guerre.
Máire Geoghegan-Quinn préconise une approche souple de ces crimes de guerre.
Sa lettre a été écrite en réponse à une plainte, concernant ces lignes directrices, de Jim Nicholson, membre pro-Israël du Parlement européen et un fidèle du Parti unioniste d’Ulster. Nicholson a prétendu que d’exclure les institutions israéliennes présentes en Cisjordanie de la recherche de l’UE « n’apporterait rien » aux « négociations sensibles » entre Israël et l’Autorité palestinienne, alors présidées par John Kerry, secrétaire d’État US.
Je me suis procuré ces lettres, en vertu des règles de la liberté de l’information, alors que je rédigeais un article sur la façon dont le lobby sioniste interagit avec l’Union européenne (mon article sera publié par l’organisation Spinwatch dans un proche avenir).

Le souci de plaire
Torpiller les lignes directrices de l’UE a relevé parfois de l’obsession pour Israël et ses alliés les plus inconditionnels.
La bureaucratie de Bruxelles s’est avérée soucieuse de plaire à Israël.
Geoghegan-Quinn s’est affichée elle-même pour une souplesse à l’égard des colonies israéliennes deux semaines juste avant que les « lignes directrices » soient publiées durant l’été 2013. La politicienne irlandaise a approuvé une subvention de 800 000 €, au titre de la recherche, à Ahava, fabricant israélien de cosmétique dont la principale usine se trouvait en Cisjordanie.
Les notes d’informations que lui avaient préparées des responsables de l’UE reconnaissaient qu’Ahava était localisée dans une colonie illégale, mais ces notes lui recommandaient de passer outre et d’accepter la subvention sans discuter.
Un document interne séparé, de l’organe exécutif de l’UE, la Commission européenne, suggère que ces responsables avaient été quelque peu impressionnés par les prouesses technologiques d’Israël. Israël et la Suisse, tous deux impliqués dans le programme scientifique pluriannuel de l’UE, comptaient « parmi les pays les plus actifs et les plus innovateurs en matière de recherche dans le monde », indique le document. « Les chercheurs et innovateurs européens ont beaucoup à gagner en coopérant (et en rivalisant) avec les meilleures équipes de ces pays ». Pour Israël, l’UE est l’une des principales sources de subventions en matière de recherche.
Entre 2007 et la fin de l’année dernière, les entreprises et institutions israéliennes ont signé près de 1500 accords de subventions avec l’Union européenne. La valeur totale de tous les projets de recherche de l’UE dans lesquels Israël est impliqué pour cette période est de 8,7 milliards €.
Une malhonnêteté
De nombreux bénéficiaires de ces subventions peuvent être liés à des activités en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Chaque fois qu’elle a été contestée sur de telles questions, Geoghegan-Quinn a tenté de défendre l’attribution des subventions européennes aux fabricants d’armes israéliens, Elbit et Israel Aerospace Industries.
De façon malhonnête, elle a insisté sur le fait que la recherche qui était financée est « civile par nature en tout temps ». N’empêche que ces entreprises ont fourni des équipements de surveillance pour le mur d’apartheid en Cisjordanie, et qu’elles ont équipé l’armée israélienne avec des avions de guerre qui ont été utilisés pour bombarder les enfants de Gaza.
Loin d’être « civils par nature en tout temps », certains des projets financés par l’UE impliquant des partenaires israéliens se rapportent au développement de drones, aéronefs qui sont de nature militaire.


Une tromperie
Plus tôt ce mois-ci, le service Politique étrangère de l’UE a publié une déclaration critiquant les récentes activités coloniales d’Israël, en des termes apparemment énergiques. Tout renforcement ultérieur des relations de l’UE avec Israël dépendra de « l’engagement d’Israël pour une paix durable », selon cette déclaration.
Pour partie, la déclaration venait en réaction à la façon dont le groupe de colons Elad avait volé 26 maisons aux Palestiniens dans le quartier Silwan à Jérusalem-Est occupée.
Ce vol d’Elad a été commis avec l’aide des soldats israéliens. Si les dirigeants de Bruxelles sont vraiment en colère à propos de ce crime, alors, ils doivent demander que des sanctions soient rapidement imposées à Israël. Or, non seulement l’Union a refusé d’envisager de punir Israël, mais elle a apporté un soutien important à ces responsables du nettoyage ethnique dans Jérusalem.
L’Autorité des antiquités d’Israël (IAA) a oeuvré en tandem avec Elad pour arracher les Palestiniens de Silwan sous le prétexte de construire un parc archéologique du nom de Cité de David.
L’IAA a son siège à Jérusalem-Est. Bien que l’UE n’ait jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, elle a pourtant subventionné l’IAA.
Cette Autorité a participé à un projet de recherche financé par l’UE visant à protéger le patrimoine contre les tremblements de terre. Le projet a bénéficié d’un budget total de 3,5 millions € entre janvier 2010 et décembre 2012.
Un autre document interne de l’UE indique que l’IAA a donné une adresse de boîte postale à l’intérieur de ce qui est aujourd’hui Israël pour sa demande de participation à ce projet. C’est une question très grave : cela implique un organe auquel l’État israélien a recours pour obtenir par la tromperie un financement européen.
Parce que cette tromperie frise la fraude, elle donne à l’UE toutes les raisons nécessaires pour cesser de subventionner Israël. Mais au lieu d’agir en ce sens, l’UE a signé un accord permettant à Israël de participer à Horizon 2020, le dernier programme de recherche de l’Union.
Un déshonneur
Geoghegan-Quinn va quitter sa fonction de commissaire de l’UE au cours des semaines à venir. Comme cadeau d’adieu, elle a été décorée de la Légion d’Honneur.
C’est la plus haute distinction en France, a appris The Irish Times à ses lecteurs. Geoghegan-Quinn a empoché la médaille pour son travail qui consistait à maintenir à un haut niveau le financement de la recherche dans une période économique difficile.
Sans aucun doute, quelques Irlandais ont dû ressentir un sentiment de fierté quand ils ont appris cet honneur. Je ne suis pas de ceux-là. En affichant une souplesse à l’égard des crimes de guerre d’Israël, Geoghegan-Quinn a déshonoré sa nation.



Négociations on thé International Agreemment Associating Israel to Horizon 2020 are an-going and sides are conscious of the need to find flesible wsays of implementing the Guidelines to ensure full respect of the Union's policy in relation to the Territoires Occupied by Israël, while not deterring Israel's qassociation to EU programmes.