samedi 13 février 2016

Le soulèvement palestinien est quelque chose de plus que des simple attaques au couteau



Trop souvent les juges, jugent les actes des accusés au lieu de juger les raisons des jugés. 
Bien sur il y a les attaques au couteau, mais la vrai question ne serait-il  pas: qu'ont fait les israéliens pour mériter cela ? Là et seulement-là se trouve la réponse. Il est aisé de mener une politique criminelle à l'encontre d'un peuple qui pour se défendre n'a pas d'armée ; pas d'engins blindées ; pas d'aviation, pas de grenades asphyxiantes, pas de balles en caoutchouc mortelles [...] Alors tous les manipulateurs occidentaux  peuvent répandre le fumier de la pensée unique et culpabiliser ces êtres qui ne demandent qu'a vivre chez-eux et selon leurs coutumes...
Les bien-pensants occidentaux jugent les actes des jugés au lieu de juger les raisons des jugés. De là est issue l'hypocrisie ambiante.  

Cet article criant de vérité nous met devant nos responsabilités et l'on se demande comment est-il possible que les informations des média présents en Palestine incarnent a ce point un sectarisme criminel. Sectarisme qui impacte jusqu’à notre vie quotidienne. Qui peut ignorer ou faire semblant d'ignorer que l'attitude de cet Occident: est le véritable responsable des attentats de Paris.


Electronic Intifada
10-02-2016
Traduction: Dominique Rusinyol

Lorsque l'«Intifada des couteaux» a commencé en Octobre de l'année dernière, les journalistes occidentaux ont inondé Jérusalem pour couvrir le nouvelle "escalade de violence", ont interviewé des personnes "des deux côtés du conflit" et formulé les variantes de la vieille question: «Est-ce le début d'une troisième Intifada? »

Inévitablement, les journalistes sont partis une fois que la répression massive a considérablement réduit le nombre d'attaques mortelles contre des Israéliens dans la ville. C'est un modèle trop familier pour les palestiniens, parce que nous savons qu'il n'y a "escalade de la violence"  que quand des israéliens sont tués ou blessés. Les décès, les blessures, les arrestations et les démolitions de maisons infligées par Israël à la population palestinienne sont considérés comme de la routine et ne méritent pas une enquête plus approfondie.

Les actes quotidiens de punition collective (interdites par le Droit International)  subies par la population palestinienne de Jérusalem et de son lent nettoyage ethnique sont si routiniers, qu'ils ne sont pas considérés (par ces journalistes soumis au sionisme) comme des informations. Les Check-points temporaires, les rues fermées, les blocs de béton installés lors de l'offensive ont pu être déposés, et le nombre de soldats dans les rues réduit. Mais la répression israélienne et la résistance Palestine continuent.

Les morts comme otages:
Une des tactiques israéliennes les plus inhumaines est la pratique qui consiste a retenir  les corps des Palestiniens tués. À la mi-octobre, le cabinet de sécurité israélien a approuvé plusieurs mesures pour réprimer les troubles. L'un était de faire revivre l'ancienne politique consistant à tenir les corps de Palestiniens morts accusés d'avoir mené des attaques.  Depuis, plus de 80 corps ont été retenus. Israël a commencé à les rendre à la famille progressivement à la fin Décembre, après des semaines de protestations massives, en  particulier à Hebrón; mais les corps de 10 Palestiniens de Jérusalem restent en morgue d'Israël.

Les familles de Bahaa Alayan, Thaer Abu Ghazaleh, Hassan Manasra, Alaa Abu Jamal, Ahmad Abu Shaaban, Mutaz Uweisat, Omar Iskafi, Abd al-Mohsen Hassouna, Musab al-Ghazali y Muhammad Nimer, sont toujours en attente et continuent à lutter pour leur droit d'enterrer leurs enfants.

Israël a posé des conditions répressives pour livrer les corps, exploitant l'isolement géographique et politique de la population palestinienne de Jérusalem: les familles doivent enterrer leurs morts de l'autre côté du mur construit par Israël autour de la ville, ce qui limite le nombre de personnes assistant aux funérailles, et doivent enterrer les corps aux dernières heures du jour, ou payer une redevance pour lever les dites conditions. [1]

Apathie internationale
Mohammad, le père de Bahaa Alayan, a mené la campagne populaire à Jérusalem pour protester contre ces mesures.
«Nous sommes privés de notre droit au deuil, et Israël utilise les corps de nos enfants pour nous briser", a déclaré Alayan. "Et de fait ne reçoit pas même une fraction de la couverture et de l'attention qu'il mérite."
Cet avocat estime que 60 familles des martyrs de Jérusalem ont été complètement abandonnées par l'Autorité palestinienne. Il ne peut pas entendre l'apathie des médias occidentaux.
Aucun des journalistes qui l'à approché, après l'assassiner de son fils, ne lui a demandé pourquoi un jeune homme brillant comme lui a pu commettre une attaque au couteau n'a pris la peine de revenir pour lui poser des questions sur le corps Bahaa, dit Muhammad.

S'ils l'avaient fait, ils auraient trouvé les Alayan dormant sous une tente de fortune près des ruines de leur maison. Le foyer des Alayan est un des nombreux qu'Israël a démoli en représailles des attaques individuelles. La politique de démolitions punitives a également été incluse dans le paquet de mesures approuvées par le cabinet de sécurité en Octobre, et a été approuvé par la Cour suprême d'Israël.

Poussés à se mobiliser
Les politiques visant à conserver les corps des agresseurs présumés et démolir les maisons de leurs familles constituent des violations les plus flagrantes des droits de l'homme contre la population palestinienne de Jérusalem. Mais ils ont également incité la communauté à se mobiliser.
Le 1er Décembre, un groupe de jeunes a organisé un concert au Théâtre national palestinien (connu sous le nom de aka Hakawati) pour soutenir les familles qui ont leurs enfants en prison et celles qui attendent les corps de leurs fils et filles assassinées. La plus grande salle du théâtre était rempli à ras bord. Le produit a été destiné à la reconstruction des maisons détruites.
La solidarité communautaire organisée pour les habitants du camp de refugiés de Shuafat après la destruction de l'habitat de Ibrahim Akari, a été reproduite dans toute la Cisjordanie, spécialement à Ramala et Nablus.
Il y a eu l'action directe aussi. Inspiré par l'idée qu'avait eu Bahaa Alayan en Mars 2014 de former une chaine humaine de lecture, et nous avons fait de même le 26 Décembre. La chaîne a entourée les murs de la Vieille Ville de Jérusalem, réclamant le retour des corps des martyrs; La manifestation pacifique a été violemment réprimée par les forces israéliennes.
Pour la population palestinienne de Jérusalem, organiser des manifestations de masse contre la répression extrême d'Israël est devenu encore plus difficile depuis Octobre. Israël prend délibérément pour cible des dirigeants militants de la ville, les mettant en prison ou en résidence surveillée, les menaçant de les arrêter ou de les expulser de la ville.

Ces mesures n'ont pas dissuadé Sheikh Hijazi et Abu Samer Abu Eisheh d'installer une chapiteau de protestation dans le jardin des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge, dans le quartier de Sheikh Jarrah. Alors que la tente a été mis en place comme un refuge pour les deux militants quand ils ont rejeté l'ordre d'expulsion de Jérusalem, bientôt il est devenu un espace dynamique à la désobéissance civile. tente de protestation dans le jardin des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge, dans le quartier de Sheikh Jarrah. Alors que la tente mise en place comme un refuge pour les deux militants rejetant l'ordre d'expulsion de Jérusalem, très vite elle est devenu un espace vivrant de désobéissance civile.


Moment de liberté
Pendant deux semaines, le chapiteau a débordé d'énergie et d'esprit révolutionnaire, libre des divisions sectaires. Là des concerts, des conférences et de débats ouverts ont été organisés.
Plus que d'apporter un soutien aux militants,  venus participer au chapiteau, ont été pris dans un climat inhabituel, bien que éphémère, de véritable liberté. Là, ils pouvaient chanter, parler contre l'oppression israélienne, scandant "Nous ne partirons pas", participer aux débats et s'organiser.
A nous palestiniens très souvent nous est demandé: quelle est l'alternative de  nos dirigeants corrompus et défaillants. Ceux qui ont visité le chapiteaux on eu un aperçu de ce que pourrait être l'alternative.
Le 6 janvier, Abu Eisheh y Abu Sbeih ont été arrêtes par les unités spéciales de la police israélienne dans l'enceinte même de la Croix Rouge. Selon le rapport de Mahmoud Hassan, l'avocat de Abu Eisheh, les deux ont été accusés de défier les ordres militaires et incitation à la violence à travers Facebook.
En France les militants du BDS sont accusés d'incitation à la haine raciale, pour avoir dénoncé les pratiques commerciales entre l'Europe et Israël défiant les accords passés entre eux et ceux de la 4e. Convention de Genève régissant les conflits armés. Autrement dit Israël comme la France établissent des règles en contradiction avec le Droit International y compris de l'OMC.
Ni le chapiteau de protestation ni la répression a son encontre a attiré l'attention des journalistes internationaux, malgré que ces formes de résistance non-violente et l'offensive israélienne sont au cœur de la relation quotidienne à Jérusalem.
Nous ne pouvons pas parler encore d'un mouvement de masse organisé, mais le soulèvement palestinien actuel a beaucoup plus à voir avec ces faits que les attaques individuelles au couteaux. Et la répression israélienne va bien au-delà des balles et des check-points.


Budur Yussef Hassan est une jeune auteure y avocate né à Nazaret et résidente à Jérusalem. Son blog: budourhassan.wordpress.com. Son Twitter: @Budour48  

Notes
[1] Le 8 février le Parlement israélien, a pris une mesure fasciste et décidé de punir de 2 à 4 mois de suspension a l'encontre des législateurs palestiniens Haneen Zoabi, Jamal Zahalka et Bâle Ghattas pour avoir rencontré les familles qui réclament le retour des corps de leurs enfants assassinés. (N. du T.).





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