Trop souvent les juges,
jugent les actes des accusés au lieu de
juger les raisons des jugés.
Bien sur il y a les attaques au couteau, mais la vrai question
ne serait-il pas: qu'ont fait les
israéliens pour mériter cela ? Là et seulement-là se trouve la réponse. Il est
aisé de mener une politique criminelle à l'encontre d'un peuple qui pour se
défendre n'a pas d'armée ; pas d'engins blindées ; pas d'aviation, pas de
grenades asphyxiantes, pas de balles en caoutchouc mortelles [...] Alors tous
les manipulateurs occidentaux peuvent
répandre le fumier de la pensée unique et culpabiliser ces êtres qui ne
demandent qu'a vivre chez-eux et selon leurs coutumes...
Les bien-pensants occidentaux jugent les actes des jugés au lieu
de juger les raisons des jugés. De là est issue l'hypocrisie ambiante.
Cet article criant de vérité nous met devant nos responsabilités
et l'on se demande comment est-il possible que les informations des média
présents en Palestine incarnent a ce point un sectarisme criminel. Sectarisme
qui impacte jusqu’à notre vie quotidienne. Qui peut ignorer ou faire semblant
d'ignorer que l'attitude de cet Occident: est le véritable responsable des
attentats de Paris.
Electronic Intifada
10-02-2016
Traduction:
Dominique Rusinyol
Lorsque l'«Intifada des couteaux» a commencé en Octobre de l'année
dernière, les journalistes occidentaux ont inondé Jérusalem pour
couvrir le nouvelle "escalade
de violence", ont interviewé des personnes "des deux côtés du conflit"
et formulé les variantes de la vieille question: «Est-ce le début
d'une troisième Intifada? »
Inévitablement, les journalistes sont partis une
fois que la répression massive a
considérablement réduit le nombre d'attaques mortelles contre des Israéliens dans la ville. C'est un modèle trop familier pour les
palestiniens, parce que nous savons qu'il n'y a "escalade de la
violence" que quand des israéliens sont tués ou blessés. Les décès,
les blessures, les arrestations et les démolitions de maisons infligées
par Israël à la population palestinienne
sont considérés comme de la routine et
ne méritent pas une enquête plus
approfondie.
Les actes quotidiens de
punition collective (interdites
par le Droit International) subies
par la population palestinienne de Jérusalem et de son lent nettoyage ethnique
sont si routiniers, qu'ils ne sont
pas considérés (par ces
journalistes soumis au sionisme) comme des informations.
Les Check-points temporaires, les
rues fermées, les blocs de béton installés
lors de l'offensive ont pu être déposés,
et le nombre de soldats dans les rues réduit. Mais
la répression israélienne et la résistance Palestine
continuent.
Les morts comme otages:
Une des tactiques israéliennes
les plus inhumaines est la pratique qui consiste a retenir les corps des Palestiniens
tués. À la mi-octobre, le cabinet
de sécurité israélien a approuvé plusieurs mesures pour réprimer les troubles.
L'un était de faire revivre l'ancienne politique consistant à tenir
les corps de Palestiniens morts accusés d'avoir mené
des attaques. Depuis,
plus
de 80 corps ont été retenus. Israël
a commencé à les
rendre à la famille progressivement à
la fin Décembre, après des semaines de protestations massives, en particulier à Hebrón; mais
les corps de 10 Palestiniens
de Jérusalem restent en morgue d'Israël.
Les familles de Bahaa Alayan, Thaer
Abu Ghazaleh, Hassan Manasra, Alaa Abu Jamal,
Ahmad Abu Shaaban, Mutaz
Uweisat, Omar
Iskafi, Abd al-Mohsen Hassouna, Musab al-Ghazali y
Muhammad Nimer, sont toujours en attente et continuent à lutter
pour leur droit d'enterrer
leurs enfants.
Israël a posé des
conditions répressives pour livrer les corps, exploitant l'isolement géographique et politique de la population
palestinienne de Jérusalem: les familles
doivent enterrer leurs morts de l'autre
côté du mur construit par Israël autour de la ville, ce qui limite le nombre de
personnes assistant aux funérailles, et doivent enterrer
les corps aux dernières heures du jour, ou payer une redevance pour lever les dites
conditions. [1]
Apathie internationale
Mohammad, le père de Bahaa Alayan, a mené la
campagne populaire à Jérusalem
pour protester contre ces mesures.
«Nous sommes privés
de notre droit au deuil, et Israël utilise les
corps de nos enfants pour nous briser", a
déclaré Alayan. "Et de
fait ne reçoit pas même une fraction de
la couverture et de l'attention qu'il mérite."
Cet avocat estime que
60 familles des martyrs de Jérusalem ont été complètement
abandonnées par l'Autorité palestinienne. Il ne peut pas entendre l'apathie des médias occidentaux.
Aucun des journalistes qui
l'à approché, après l'assassiner de son fils, ne lui a demandé pourquoi un jeune homme brillant comme lui a pu commettre une attaque au couteau n'a pris la peine de
revenir pour lui poser des questions sur
le corps Bahaa, dit
Muhammad.
S'ils l'avaient fait, ils auraient
trouvé les Alayan dormant sous
une tente de fortune près des
ruines de leur maison. Le foyer des Alayan est un des
nombreux qu'Israël a démoli en représailles des attaques
individuelles. La politique de démolitions
punitives a également été incluse
dans le paquet de mesures approuvées par le cabinet de sécurité en Octobre, et a été approuvé par la Cour suprême d'Israël.
Poussés à se mobiliser
Les politiques visant à conserver les corps des agresseurs présumés et démolir les maisons de leurs familles constituent des violations les plus flagrantes des droits de l'homme contre la population palestinienne de
Jérusalem. Mais ils ont également
incité la communauté à se mobiliser.
Le 1er Décembre, un groupe de jeunes a
organisé un concert au Théâtre national
palestinien (connu sous le nom de aka Hakawati) pour soutenir les familles qui ont leurs enfants en
prison et celles qui attendent
les corps de leurs fils et filles assassinées. La plus grande salle du théâtre était rempli à ras bord. Le produit a été destiné à la reconstruction des maisons
détruites.
La solidarité
communautaire organisée pour les habitants du camp de refugiés de Shuafat après
la destruction de l'habitat de Ibrahim Akari, a été reproduite dans toute la Cisjordanie,
spécialement à Ramala
et Nablus.
Il y a eu l'action directe aussi. Inspiré par
l'idée qu'avait eu Bahaa Alayan en Mars 2014 de former une
chaine humaine
de lecture, et nous avons fait de même le 26 Décembre. La
chaîne a entourée les murs de la
Vieille Ville de Jérusalem, réclamant le
retour des corps des martyrs;
La manifestation pacifique a été violemment réprimée par les forces israéliennes.
Pour la population
palestinienne de Jérusalem, organiser des manifestations de masse contre la
répression extrême d'Israël est
devenu encore plus difficile depuis
Octobre. Israël prend
délibérément pour cible des dirigeants militants de la ville, les
mettant en prison ou en résidence surveillée, les menaçant de les arrêter ou de les expulser
de la ville.
Ces mesures n'ont pas dissuadé Sheikh Hijazi et Abu Samer Abu Eisheh d'installer
une chapiteau de protestation dans le jardin des bureaux
du Comité international de la Croix-Rouge,
dans le quartier de Sheikh Jarrah. Alors que la tente a été mis en
place comme un refuge pour les
deux militants quand ils ont rejeté l'ordre d'expulsion de Jérusalem, bientôt il est devenu un espace dynamique à
la désobéissance civile. tente de protestation
dans le jardin des bureaux du Comité international de la Croix-Rouge, dans le quartier de Sheikh Jarrah. Alors
que la tente mise en place comme
un refuge pour les deux militants rejetant l'ordre d'expulsion de Jérusalem, très vite elle est devenu un espace vivrant de désobéissance civile.
Moment de liberté
Pendant deux semaines, le chapiteau a
débordé d'énergie et d'esprit révolutionnaire,
libre des divisions sectaires. Là des concerts, des conférences
et de débats ouverts ont été organisés.
Plus que d'apporter un soutien aux
militants, venus participer au chapiteau,
ont été pris dans un climat inhabituel, bien que éphémère, de véritable
liberté. Là, ils pouvaient
chanter, parler contre l'oppression
israélienne, scandant "Nous
ne partirons pas", participer aux débats et s'organiser.
A nous palestiniens très souvent
nous est demandé: quelle est l'alternative de nos dirigeants
corrompus et défaillants. Ceux qui ont visité le chapiteaux on eu un aperçu de ce que pourrait être l'alternative.
Le 6 janvier, Abu Eisheh y Abu Sbeih ont été arrêtes par les unités
spéciales de la police israélienne dans l'enceinte même de la Croix Rouge. Selon le rapport de Mahmoud Hassan, l'avocat de Abu Eisheh, les deux ont
été accusés de défier les ordres
militaires et incitation à la
violence à travers Facebook.
En France les militants du BDS sont accusés d'incitation à la
haine raciale, pour avoir dénoncé les pratiques commerciales entre l'Europe et Israël
défiant les accords passés entre eux et ceux de la 4e. Convention de Genève régissant
les conflits armés. Autrement dit Israël comme la France établissent des règles
en contradiction avec le Droit International y compris de l'OMC.
Ni le chapiteau de protestation ni la répression
a son encontre a attiré l'attention
des journalistes internationaux, malgré que ces formes de résistance non-violente et l'offensive
israélienne sont au cœur de la relation
quotidienne à Jérusalem.
Nous ne pouvons pas parler encore d'un
mouvement de masse organisé, mais
le soulèvement palestinien actuel
a beaucoup plus à voir avec ces faits que les
attaques individuelles au couteaux.
Et la répression israélienne va bien au-delà des
balles et des check-points.
Budur Yussef Hassan est une jeune auteure y avocate né à
Nazaret et résidente à Jérusalem. Son blog: budourhassan.wordpress.com. Son
Twitter: @Budour48
Notes
[1] Le 8 février le Parlement israélien, a
pris une mesure fasciste et
décidé de punir de 2 à 4 mois de suspension a l'encontre des législateurs
palestiniens Haneen Zoabi, Jamal Zahalka et Bâle Ghattas pour avoir
rencontré les familles qui
réclament le retour des corps de
leurs enfants assassinés. (N.
du T.).