En qualifiant l'ONU de
"MACHIN" le Général de Gaulle avec sa clairvoyance avait, comme en de
nombreuses occasions, découvert sa nullité... L'ONU, en acceptant le chantage des USA sur les pays émergents, poussée au crime par le lobby juif américain, à trahi un de ses plus importants principes: Le Droit des peuples a disposer
d'eux mêmes. La résolution 181 est le premier manquement à l'encontre d'un peuple commis
par l'ONU.
Henry Cattan : sur
l’illégitimité du partage de la Palestine
Chapitre 6 du livre d’Henry CATTAN, The Palestine
Question, Croom Helm, London, New York, Sydney ; © 1988 Henry Cattan ; pages :
32-40. Henry CATTAN n’est autre que le porte-parole du haut Comité arabe qui
représenta le peuple de Palestine au cours du débat qui s’est engagé sur la
question de la Palestine aux Nations Unies en 1947.
Le témoignage d’Henry CATTAN est celui d’un homme qui a
assisté au jour le jour au complot international dont fut victime la Palestine
à travers l’adoption de la résolution 181, par l’Assemblée Générale de
l’ONU le 29 novembre 1947, qui entérina définitivement la partition de ce
pays.
Nous devons cette traduction à l’historien Mondher Sfar,
qui a eu l’honneur de rencontrer Henry CATTAN (voire commentaire
de Mondher Sfar, à la fin de l’article). En raison de l’actualité brûlante
dans les territoires occupés, il nous a paru opportun d’apporter cet éclairage
historique, indispensable à la compréhension des faits dans cette région du
Proche-Orient.
***
De l’invalidité de
la résolution de l’ONU de partage de la Palestine
La Résolution des
Nations Unies pour la Partition de la Palestine
La Palestine et les Nations Unies
Dans sa lettre au Secrétaire Général des Nations Unies
datée du 2 avril 1947, le gouvernement britannique demanda que la Question de
la Palestine soit inscrite à l’ordre du jour de la prochaine session de
l’Assemblée Générale, session au cours de laquelle elle serait appelée à
prononcer des recommandations, selon l’Article 10 de la Charte, sur l’avenir
politique de la Palestine. une session spéciale de l’Assemblée Générale a été
fixée pour le 28 avril 1947 pour traiter cette question.
Cinq États arabes, l’Égypte, l’Iraq, la Syrie, le Liban et
l’Arabie Saoudite demandèrent au Secrétaire-Général d’inclure à l’ordre du jour
de sa session spéciale la fin du mandat sur la Palestine et la déclaration de
son indépendance.
Le Mandat prend fin
avec la dissolution de la Société des Nations
Nous devons remarquer que le mandat sur la Palestine est
déjà arrivé légalement à sa fin du fait de la dissolution de la Société des
Nations (SDN) en avril 1946. Le mandat était exercé en tant que pouvoir
tutélaire sous l’égide de la SDN. Dans une résolution adoptée à sa dernière réunion
le 18 avril 1946, la SDN rappela que l’Article 22 de la Convention régissant
certains territoires placés sous mandat, garantissait : le principe du
bien-être et du développement de leurs habitants en terme d’ engagement
civilisationnel sacré, et reconnut aussi que, au terme de l’existence de la
SDN, ses fonctions relatives au mandat seraient appelée à prendre fin. La SDN
prit note des intentions de ses membres administrant les territoires sous
mandat de continuer à les administrer pour le bien-être et le développement des
populations concernées jusqu’à ce que des arrangements soient faits entre les
Nations Unies et les puissances mandataires conformément à la Charte des
Nations Unies. Certains pays sous mandat ont déclaré leur intention de conclure
des accords d’administration selon la Charte, mais la délégation égyptienne
expliqua que le mandat a pris fin avec la dissolution de la SDN et que, ainsi,
la Palestine ne pourrait être placée sous administration.
Procédures aux
Nations Unies en 1947 : le Plan de Partition de la Palestine
Quand la question de la Palestine a été soumise à la
discussion aux Nations Unies en 1947, les Juifs et les Palestiniens ont été
invités à présenter leurs points de vue. Les premiers, représentés par le
rabbin Hillel Silver, demanda la reconstitution du foyer national juif en
Palestine conformément à la Déclaration de Balfour, faisant aussi référence au
martyre des Juifs durant la seconde guerre mondiale et lança un appel pour
l’établissement d’un État juif en Palestine. L’auteur de ces lignes [Henry
Cattan, ancien juriste et avocat en Palestine avant la création d’Israël, en
Syrie, en Jordanie et au Liban, n.d.t.] présenta le point de vue de la
Palestine en tant que porte-parole du Haut Comité Arabe qui représenta le peuple
de Palestine. Il s’opposa au plan de partition de la Palestine et souligna que
les Arabes de la Palestine ont droit à leur indépendance sur la base de la
Charte et de leurs droits naturels et inaliénables.
Les États arabes ont expliqué que la seule issue offerte
aux Nations Unies était la reconnaissance de la fin du mandat et l’indépendance
de la Palestine. Cependant, suite à des manœuvres des Sionistes et de leurs
amis, la proposition arabe n’a pu obtenir la majorité requise. Et à sa place,
l’Assemblée Générale a constitué le 15 mai 1947 un Comité Spécial sur la
Palestine (UNSCOP) pour préparer un rapport sur la Question de la Palestine à
soumettre à sa prochaine session. Cependant, les Palestiniens boycottèrent
l’UNSCOP et ne participèrent pas à ses enquêtes. L’UNSCOP soumit deux plans, un
majoritaire, l’autre minoritaire. Le plan majoritaire proposa la fin du mandat
et la partition de la Palestine, la création d’un État arabe et d’un État juif
avec une union économique entre eux. Et un corpus separatum pour la ville de
Jérusalem qui serait soumise à un régime international spécial administré par
les Nations Unies. Le plan minoritaire, quant à lui, envisagea aussi la fin du
mandat, mais proposa la création d’un État fédéral qui comprendrait un État
arabe et juif avec Jérusalem en tant que capitale de la fédération.
Au cours du débat qui s’en suivit, les Arabes rejetèrent
la proposition de partition et mirent en question la compétence ou le pouvoir
des Nations Unies à recommander la partition de leur patrie en deux États et de
ce fait porter atteinte à son intégrité territoriale. Ils soulevèrent aussi la
question de l’invalidité de la Déclaration de Balfour et du mandat. Le
Sous-Comité II à la Commission ad hoc sur la Question de la Palestine
recommanda que ces points soient soumis à la Cour Internationale de Justice
pour avis. Cependant, cette recommandation ainsi que les nombreuses demandes
des Arabes de soumettre ces points à la Cour Internationale de Justice ont été
écartées par l’Assemblée Générale.
L’opposition des
Juifs à la partition
La partition de la Palestine a été rejetée non seulement
par les Arabes palestiniens mais aussi par les Juifs orthodoxes natifs de la
Palestine qui ont vécu en bons termes avec leurs voisins arabes. En fait, le
concept de foyer national juif était étranger aux Juifs orthodoxes originaires
de la Palestine. Ronalds Storrs, le premier Gouverneur britannique de la
Palestine, écrivit : ‘ Les Juifs religieux de Jérusalem et de Hébron et les
Sépharades étaient violemment opposés au sionisme politique.
Opposition aussi des hommes politiques juifs. Les plus
remarquables parmi ceux qui combattirent la partition étaient Sir Herbert
Samuel, le premier Haut Commissaire en Palestine, et J. L. Magnes, Président de
l’Université Hébraïque de Jérusalem. Les deux hommes se sont opposés à ce que
la Déclaration de Balfour puisse s’acheminer vers un État juif. Dans un
discours à la Chambre des Lords le 23 avril 1947, Sir Herbert Samuel, alors
Vicomte Samuel, dit : ‘ Je ne soutiens pas la partition, parce que, connaissant
le pays comme je puis le faire, cela semble être géographiquement impossible.
Cela créera autant de problèmes qu’il en résoudrait. ‘ Dans sa déposition
devant le Comité Anglo-américain d’Enquête sur la Palestine, J. L. Magnes déclara
: ‘ Les Arabes ont d’importants droits naturels en Palestine. Ils ont été là
depuis des siècles. Les tombes de leurs ancêtres sont là. Il y a des traces de
la culture arabe à chaque coin. La Mosquée d’El-Aqsa est la troisième mosquée
sacrée de l’Islam…
Dans un mémorandum à l’UNSCOP en date du 23 juillet, L. J.
Magnes a expliqué son opposition à la partition en ces termes : ‘ On nous a
demandé le pourquoi de notre opposition à la partition de la Palestine… Nous
pensons qu’une véritable séparation est impossible. Vous mettrez partout où
vous voudrez les limites de l’État juif, il y aura toujours une très grande
minorité arabe… Il est impossible de tracer des limites satisfaisantes du point
de vue économique… Plus l’État juif sera grand, plus l’existence économique de
l’État arabe deviendra impossible…’
‘ Si l’objectif est de promouvoir la paix, des frontières
satisfaisantes ne peuvent être déterminées. Là où vous poserez ces frontières,
vous créerez des hommes radicaux des deux côtés de la frontière. Des hommes
radicaux mènent presque toujours à la guerre… Il y a ceux qui disent que nous
devons accepter la partition maintenant, parce que ‘ les frontières ne sont pas
éternelles ‘… En d’autres termes, la Palestine juive partitionnée pourrait être
l’avant poste d’une conquête future de tout le pays.
‘ Beaucoup de Juifs sont en faveur de la partition… Mais,
il y a beaucoup de Juifs, qu’ils soient modérés ou extrémistes, religieux ou
non, qui sont opposés à la partition… Imposer la partition pourrait être une
entreprise risquée. ’
‘ Pour toutes ces conditions, nous trouvons étrange que
personne ne prétende à une partition qui soit pour lui, au moins, définitive.
Pour nous, elle nous semble n’être rien d’autre que le commencement d’une
guerre réelle… peut-être entre Juifs, et une guerre entre Juifs et Arabes.
‘[ces hommes parlaient d’expérience]
Les États Unis et
l’Union Soviétique appuient la partition
Bien que l’ambition sioniste de créer un État juif ne fut
pas partagée par tous les Juifs, les Sionistes mobilisèrent toutes leurs forces
pour garantir un vote par les Nations Unies en faveur de la partition. Ils
réussirent à mettre de leur côté Harry Truman, Président des USA, qui pour des
raisons électorales liées au vote juif, a usé de son immense influence pour
persuader plusieurs membres des Nations Unies de voter en faveur de la
partition. L’Union soviétique aussi a favorisé la partition essentiellement
pour deux raisons : premièrement pour mettre fin à l’Administration britannique
en Palestine, et deuxièmement, du fait que la grande majorité des immigrants
juifs en Palestine venaient de l’Union Soviétique, de Pologne et d’Europe
centrale, elle espéra qu’un État juif devienne son allié au Moyen-Orient.
Sous l’influence conjuguée des États Unis, de l’Union Soviétique,
et de leurs satellites, l’Assemblée Générale adopta le 29 novembre 1947 la
Résolution 181 (II) pour la partition de la Palestine en un État arabe et un
État juif par un vote de trente-trois contre treize, avec dix abstentions. Le
Royaume-Uni s’est abstenu. Les votes négatifs sont ceux des États arabes :
l’Égypte, l’Iraq, le Liban, l’Arabie Saoudite, la Syrie, et le Yémen ; de
quatre pays musulmans : l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan, la Turquie ; et
Cuba, la Grèce et l’Inde.
Les frontières entre les deux États ont été fixées dans la
Résolution. Selon celles-ci, la surface de l’État arabe devrait avoir 11.800
km² représentant 42 % de la surface totale de la Palestine, alors que l’État
juif devrait avoir une superficie de 14.500 km² représentant 57 % de la
Palestine. En outre, la résolution a prévu un corpus separatum pour la Ville de
Jérusalem qui devrait être soumise à un régime international spécial sous
administration des Nations Unies. La résolution a stipulé aussi que les deux
États doivent former une Union économique du fait que sans cette Union, la
partition ferait de l’État arabe un État non viable.
Il a été prévu que ces deux États et le régime spécial
pour Jérusalem devraient voir le jour deux mois après la fin de l’évacuation
des forces armées du Mandat. En décembre 1947, le Gouvernement britannique
informa les Nations Unies qu’il met fin au mandat et retire ses forces le 15
mai 1948.
Le rôle joué par les USA et l’Union Soviétique en
influençant le vote en faveur de la partition a été reconnu par le Département
d’État américain dans son Report of the Policy Planning Staff sur l’attitude
des USA vis-à-vis de la Palestine, en date du 19 janvier 1948. Ce rapport dit
en substance : ‘ Les USA et l’URSS ont joué un rôle déterminant dans le vote
favorable à la partition. Sans le leadership américain et les pressions qui ont
été exercées au cours des délibérations sur la Palestine, la majorité des
deux-tiers nécessaires au vote n’aurait pu être obtenue… Il a été démontré que
des personnalités et des organisation américaines non gouvernementales, y
compris des membres du Congrès, surtout à la fin de la session de l’Assemblée,
ont exercé des pressions sur divers délégués étrangers et sur leurs
gouvernements afin de les pousser à soutenir l’attitude des USA sur la Question
Palestinienne. Preuve à cet égard le document A ci-joint. ‘
Malgré le fait que les USA ont soutenu la partition de la
Palestine et la création de l’État juif, il serait important pour l’histoire de
signaler les voix dissonantes d’au moins trois membres supérieurs de
l’Administration américaine. James Forrestal, Secrétaire de la Défense, a
condamné les manœuvres utilisées pour assurer le vote favorable à la partition
dans ses Mémoires. Forrestal affirma que ‘ notre politique palestinienne a été
dictée par des visées politiques sordides… ‘ Warrin Austin, représentant
américain aux Nations Unies, s’est opposé à la partition dans ses discussions
avec sa délégation. Ce document l’atteste : ‘ En phase avec le principe déclaré
des USA de soutenir les Nations Unies en défendant l’indépendance et
l’intégrité politique, l’Ambassadeur Austin ne voyait pas comment découper un
lopin de terre pour en faire un État à partir d’une terre elle-même trop petite
pour faire un État. Il pensait qu’il était certain qu’un tel État devrait se
défendre pour toujours à l’aide de baïonnettes, jusqu’à ce qu’il périsse dans
le sang. Les Arabes, dit-il, ne voudraient jamais en leur for intérieur avoir
un État si petit. ‘
La plus sévère critique de la partition de la Palestine a été exprimée par Lord
Henderson, directeur du Bureau du Moyen-Orient et des Affaires africaines au
Département d’État. Dans un rapport au Secrétaire d’État en date du 22
septembre 1947 il critiqua le rapport majoritaire de l’UNSCOP recommandant la
partition et déclara qu’il n’était pas dans les intérêts des USA de soutenir le
plan de partition ou la création d’un État juif. Il fit référence à l’Enquête
du Comité Anglo-Américain qui n’a pas recommandé la partition. Loy Henderson
poursuivit : ‘ Nous ne sommes pas dans l’obligation vis-à-vis des Juifs de
créer un État juif. La Déclaration Balfour et le mandat n’ont pas prévu un État
juif, mais un foyer national juif. ‘ Il souligna que la partition serait ‘ en
violation totale des divers principes prévus dans la Charte ainsi que des
principes sur lesquels se fondent les concepts américains du politique. ‘
Invalidité de la
résolution de la partition
La résolution de la partition est grevée par des
irrégularités grossières que l’on peut résumer ci-après :
(1) Incompétence de l’Assemblée Générale des Nations Unies
à partager la Palestine. Les Nations Unies ne possédaient aucune souveraineté
sur la Palestine, ni le pouvoir de priver le peuple de Palestine de son droit à
l’indépendance sur toute sa patrie et de porter atteinte à leurs droits
nationaux. Dès lors, la résolution des Nations Unies pour la partition de la
Palestine ne possède aucune valeur, en droit ou en fait, comme cela a été
reconnu par de nombreux juristes éminents. P. B. Potter a remarqué que ‘ Les
Nations Unies n’ont aucun droit de dicter une solution en Palestine… ‘ […]
(2) Le déni de justice dans le rejet opposé par
l’Assemblée Générale de plusieurs requêtes aux fins de soumettre les questions
de l’incompétence de l’Assemblée Générale ou de l’illégalité de la Déclaration
de Balfour, ou du Mandat à l’avis de la Cour internationale de Justice. P. B.
Potter a remarqué que ce rejet ‘ tend à confirmer le manquement de la loi
internationale ‘ à cet égard. Ce manquement constitue un déni de justice qui a
ôté la résolution de partage de toute valeur juridique.
(3) Violation de l’Article 22 de la Convention de la SDN
qui a reconnu provisoirement l’indépendance du peuple palestinien et envisagea
un mandat temporaire sur la Palestine en vue d’acheminer ses habitants à une
totale indépendance.
(4) Violation de la Charte des Nations Unies et du
principe de l’autodétermination du peuple de Palestine.
(5) Violation des principes les plus élémentaires de la
démocratie en ignorant de façon flagrante la volonté de la majorité des
habitants d’origine qui s’opposèrent à la partition de la Palestine.
(6) Influence illégitime exercée par l’administration
américaine, et personnellement par le Président des USA, pour garantir le vote
de l’Assemblée Générale en faveur de la partition.
(7) Iniquité flagrante du plan de la partition.
D’un côté, plus d’un demi million de Palestiniens seraient
assujettis au pouvoir juif dans un État juif par des immigrants amenés en
Palestine contre la volonté des populations d’origine. Comme cela a été
délimité par le plan de partition, la population de l’État juif proposé
consiste en 509.780 Musulmans et Chrétiens et 499.020 Juifs. D’un autre côté,
et selon les Statistiques urbaines établies par le Gouvernement palestinien,
les Juifs possédaient à la fin du Mandat 1.491.699 dunoms de terre (le dunom
équivaut à mille m²) sur un total de 26.323.023 dunoms représentant la
superficie de la Palestine, soit 5,66 %. Ceci a été reconnu par David Ben
Gourion, alors qu’il était Président de l’Agence juive, et plus tard Premier
ministre d’Israël, dans son témoignage devant l’UNSCOP en 1947. Il a dit : ‘
Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%. ‘
Et malgré cela, les Juifs qui ne représentaient que moins du tiers de la
population totale de la Palestine, et qui étaient pour la plupart des
étrangers, ont eu droit à une portion de terre dix fois plus que ce qu’ils
possédaient réellement. Cela ne s’appelle pas une partition, mais une
spoliation.
Les États arabes ont proclamé leur opposition à la
résolution de la partition parce qu’ils la considérèrent comme une violation de
la Charte et comme illégitime. Les Palestiniens rejetèrent aussi la partition
de leur patrie, mais les Juifs l’acceptèrent ‘ avec réticence ‘. Les
Palestiniens et les Arabes en général ont été accusés d’intransigeance, de
manque d’esprit de compromis, et d’erreur à cause de leur rejet de la
partition, alors que les Juifs ont été loués pour leur attitude conciliante, et
pour leur acceptation de la partition, même ‘ à contrecœur ‘. [c’était facile
pour ces Juifs étant donné qu’il est bien connu aujourd’hui que ces Juifs
étaient déterminés à bafouer tout engagement quel qu’il soit ; c’était de leur
part pure hypocrisie. C’est bien connu, l’hypocrisie ne coûte rien] Cette
critique a été réfutée par un observateur neutre en la personne de J. Bowyer
Bell en ces termes : ‘ Il est trop facile de parler après-coup des gaffes des
Arabes, de leurs occasions ratées, de leur intransigeance. Il est cependant
trop facile de demander à d’autres de donner la moitié de leur pain. Sûrement,
l’argument des Arabes est trop juste… Simplifiée, la position des Sionistes
apparaît comme celle de ceux qui devant le dilemme palestinien, proposent de
couper la poire en deux, alors que les Arabes voudraient l’avoir en entier.
C’est aussi naïf, aussi malin, mais néanmoins, cet argument finit par rejeter
le point de vue arabe du mauvais côté. Et le plus grave en tout cela, c’est que
cela a bien marché. ’
Le Jugement de
Salomon
La résolution sur la partition pourrait paraître pour
certains comme une sorte de jugement de Salomon. Pour autant, quand le roi
Salomon était appelé à donner son jugement sur la dispute entre deux femmes qui
réclamaient toutes les deux le même enfant, il ordonna de le couper en deux,
afin de ‘ donner la moitié pour l’une et la moitié pour l’autre ‘ (1 Rois 3,
25). Il a voulu seulement par cela faire éclater la vérité pour connaître la
véritable mère de l’enfant. Et quand il le fit, il ordonna de ne pas sacrifier
l’enfant, mais de le rendre à sa vraie mère. Mais dans le cas de la Palestine,
la sagesse du Roi Salomon n’a pas été appliquée, et la Palestine a été
effectivement coupée en deux et, en effet, elle n’a cessé, depuis, de saigner.
[pour parfaire l’analogie : la mère authentique, c’est les Palestiniens
occupants légitimes du territoire depuis treize siècles, qui voient leur
enfant, une Palestine souveraine émancipée de quatre siècles de joug turc,
coupé en deux sous leurs yeux. À la suite de quoi ils se font sauter avec de l’explosif
devant l’iniquité de ce jugement. Le non violent Gandhi lui-même admet que l’on
ne peut pas condamner la violence des Palestiniens devant l’injustice qui leur
est faite.]
* * *
Remarques du
traducteur :
J’ai eu l’honneur de rencontrer l’auteur de ces pages
traduites de l’Anglais. Henry Cattan était un Palestinien chrétien qui, comme
il le mentionne dans ce texte, a participé directement au sort de la Palestine
et à la résistance contre le projet de la partition en 1947. Je voudrais rendre
hommage ici à sa mémoire et à son combat pour la justice la plus élémentaire
pour son peuple.
Je devais traduire ce livre en Français en 1991-92.
Malheureusement, la direction palestinienne a demandé qu’une mention soit faite
dans un avant-propos sur les négociations de paix alors en cours.
Naturellement, cela a été rejeté par l’auteur et le projet n’a pu aboutir.
L’exposé clair et percutant d’Henry Cattan sur
l’illégitimité et l’illégalité de la partition de la Palestine, peut être
complété par ces quelques remarques :
Remarque 1
Le vote de la Résolution sur le partage de la Palestine le
29 novembre a en fait été précédé à quelques jours d’intervalle par un premier
vote par l’Assemblée Générale qui a rejeté ce projet de partition. Il y a là
une manœuvre hautement dilatoire et entachée d’une flagrante mauvaise foi. Par
conséquent, le nouveau vote du 29 novembre 1947 est, pour cette nouvelle
raison, illégal.
Remarque 2
La propagande qui a été diffusée durant les délibérations
de l’Assemblée Générale et universellement admise depuis, a prétendu que l’État
juif à créer en Palestine avait pour fonction de protéger les juifs persécutés
en Europe. Or, cet argument qui a pesé de son poids dans la légitimation de
l’État juif, est une cruelle imposture. Car, en 1947, le régime nazi a disparu
de la surface de la terre et que les Juifs européens ne pouvaient craindre pour
leur vie. C’est encore une imposture, parce qu’offrir un lieu de refuge par les
Palestiniens à des personnes persécutées ne donne pas forcément droit à celles-ci
d’exterminer leurs propres sauveteurs généreux et accueillants, ni à les
déporter. Enfin, c’est une imposture, parce que les juifs persécutés qui ont pu
gagner effectivement la terre de la Palestine représentent une quantité
infinitésimale (1 et au maximum 2 %) des juifs venus coloniser la terre arabe
de la Palestine pour des raisons économiques et politiques
Remarque 3
A l’injuste ‘ partition ‘ de la Palestine du point de vue
quantitatif, et relativement au nombre des populations des deux bords, s’ajoute
l’injuste répartition qualitative de la terre : les meilleures terres, – tant
du point de vue de l’urbanisme, ou du point de vue de la fertilité agricole, ou
du point de vue stratégique (la côte méditerranéenne) -, ont été octroyées aux
Juifs, alors que les Palestiniens étaient appelés selon la volonté de
l’Assemblée Générale des Nations Unies, à se contenter de terres sans valeur,
reculées et impossibles à y vivre de façon autonome.
Tous ces éléments juridiques qui sont à l’origine de la
colonisation de la terre de la Palestine doivent être abordés et examinés si
l’on veut réellement la ‘paix’ et non la consécration de l’injustice, de
l’oppression et de l’agression permanente contre tout un peuple et toute une
région du monde.