samedi 26 mars 2016

Indignez-vous !



Dans son opuscule de 2010 Stéphane Hessel nous demandait de nous indigner.Né allemand, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les Forces françaises libres, en 1941, à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald, connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, la question des « sans-papiers » et le conflit israélo-palestinien.

Stéphane Hessel écrivait le 15 juin : « L'absence d'action significative de la part des gouvernements pour rendre Israël responsable devant le droit international laisse ouverte une voie pour les citoyens de conscience : celle de prendre eux-mêmes cette responsabilité... ».
 
Nous savons tous l'homme intègre qu'était Stéphane Hessel et au vu du chemin qu'a pris le monde et l'aveuglement de nos dirigeants, soyons-surs qu'après l'indignation il nous demanderait de passer à l'action.

Je lai rencontré lors de sa participation à la Conférence organisé à l'auditorium de l'ENA à Strasbourg,  sous l'égide d'ARTE.  A cette époque, militant au Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix, j'ai pu lui soumettre mes craintes concernant l'adhésion du monde occidental à la politique sioniste des gouvernements israéliens, sa réponse fut guerre encourageante. IL était conscient du poids de l'Holocauste a cet encouragement, il m'affirma néanmoins que la majorité des dirigeants occidentaux n'avaient pas, ni le courage, ni la détermination nécessaire pour mettre fin à ce conflit, et me confia: il faudra que la société civile prenne ses responsabilités concernant le conflit israélo/palestinien, mais aussi en matière de Droit international.

Quelque temps auparavant, j’assistais à une Conférence de Jeff Halper, (Anthropologue américain et militant pour la paix entre israéliens et palestiniens) organisé à Sciences Politiques à Strasbourg, sur le sujet du Bombardement de Gaza par l'armée israélienne.  

Ma question : "qui ou quoi favorise l'impunité d'Israël" Jeff Halper me fit comprendre qu'il ne pouvait pas me répondre, mais qu'il souhaitait me rencontrer...

Au vu de la mondialisation, non seulement du commerce mais aussi des conflits, le constat de soumission de nos dirigeants à l'idéologie de la Conférence Trilatérale, organisé par le Groupe Bilderberg (les mêmes organisateur ou presque du FORUM de DAVOS) Nous n'avons pas d'autre solution comme la suggéré Stéphane Hessel que de prendre les rênes de nos destinées:
  • · Se rassembler dans la plus grande place de la ville la plus proche avants chaque élection, (locale, régionale, nationale).
  •   Réclamer la comptabilisation des votes BLANCS.
  •  L'annulation de l'élection si les votes BLANCS dépassent les 50%
  •  L'élimination des candidats (sans possibilité de se représenter) qui n'ont pas atteint un % à déterminer) 
  •  L'inéligibilité à vie pour tout élu condamné, par un tribunal, d'abus ou fraude dans l'exercice de son mandat.
  • Soumettre la rémunération des élus à REFERENDUM. [ainsi que pour les grand patrons, un référendum au sein de l'entreprise.]
  • Le remboursement des frais, dans l'exercice du mandat, sur présentation de justificatifs.
  • Exiger que la Répression des Fraudes qui contrôle le secteur économique, forme également une section pour le contrôle des frais des élus politiques.
  • Qu'avants d'engager l'armée française dans une guerre, hors du sol de la Nation, que la question soit posée aux Chambres Haute et Basse.
  • Que toute personne ayant une double nationalité ne puisse prendre des responsabilités politiques.  

Il y a sans doute d'autres propositions, celles-ci n'étant pas exhaustives, je ...

jeudi 24 mars 2016

Terrorisme. Ces gens là !


Bien entendu le terrorisme n'est pas acceptable d'où qu'il vienne, quelle qu'en soit la raison. Ses auteurs doivent être identifiés comme tel. Tout amalgame est tout aussi inacceptable que l'acte terroriste lui-même, puisqu'il vise à jeter l'opprobre sur une population ou une communauté. Toute personne qui par ses déclarations laisse sous-entendre qu'un ensemble de personnes de même origine,  de même genèse, de même provenance  ... seraient des terroristes est un personnage manipulateur qui a un intérêt a le laisser croire, ou qu'il est simplement un personnage raciste qui exploite l'occasion pour cracher sa haine de l'autre. 


Hier mercredi 23 mars 2016, Jean Jaques Bourdin présentait Gilles Keppel comme étant un spécialiste de l'Islam ! Dénigrer les musulmans comme il le fait dans ses déclarations ou ses ouvrages attise la haines. Mais : jeter l'opprobre sur une communauté n'a jamais fait un spécialiste de quoi que se soit.  Pour G. Keppel faire l'amalgame entre le terrorisme islamiste et la communauté musulmane fait partie de son travail, tout comme cette intelligentsia pro israélienne  pour qui les Droit de l'homme est un concept à géométrie variable: "ce qui est valable pour les uns, ne l'est pas forcement pour les autres..."  si la critique d'Israël est assimilée à l'antisémitisme, dénigrer les musulmans c'est quoi?

Aujourd'hui jeudi 24 mars 2016 J.J Bourdin recommence avec Xavier Bertrant, qui d'une manière générale fait lui-aussi l'amalgame entre le terrorisme et communauté musulmane et dit, en parlant des musulmans : ces gens-là. Comme le fait d'ailleurs Robert Ménard, mais quand ils disent "ces gens-là" ne font-ils pas preuve de racisme ? Et oublient que leurs aïeuls se sont battus pour la liberté des français, pendant la Seconde guerre mondiale. Ces gens-là n'ont pas fait de distinguo ... ils ont donné leur vie pour qu'aujourd'hui des êtres mineurs leur jettent l'opprobre.

Par ailleurs, Xavier Bertrant, fait référence a l'agression d'une synagogue mais il s'est abstenu de parler des agressions contre des mosquées.  Encore un dirigeant politique qui se sent obligé de "donner" un message de sympathie à la communauté juive. Ce que fait là, Xavier Bertrant s'appelle de la manipulation et ces dirigeants politiques, ces journalistes ou cette secte qui s'y adonne sont des êtres amoraux,  qui doutent de leur capacités devant la justice, la vrai. Ils ont besoin pour exister, de faire allégeance aux criminels sionistes. Ces atavismes sont l'image d'une poltronnerie navrante, s'est faire allégeance à la pensée dominante. Et comme le dit Roger Waters  (Leader des Pink Floyd): "S'ils disent quelque chose, leur carrière est terminée, j'ai été accusé de nazi et antisémite." en parlant de ses amis musiciens en Amérique.
 
Ce que je crois, c'est que cette intelligentsia  s'autorise, pour ne pas porter atteinte à leur carrière, a favoriser la parole pro israélienne ou/et pro sioniste (appelée : Pensé dominante) y compris en faisant référence au Génocide des Juifs par les nazis, [un amalgame de plus] pour espérer masquer les crimes que les gouvernements sionistes d'Israël commettent depuis près de 70 longues années et que des imbéciles racistes (il y en a parmi mes amis) justifient avec des arguments simples, une adversité compliquée.  

La genèse du terrorisme islamiste actuel est, soyez-en sur, la création d'Israël. 
Enfin soyons pour une fois un peu moins stupides et reconnaissons qui si aujourd'hui il y a des groupes musulmans qui nous font la guerre, c'est peut être que notre comportement les concernant n'a pas été ce qu'il aurait fallu qu'il soit. Michal Onfray, l'explique dans son derniers ouvrage: Penser l’Islam | Grasset, bien mieux que moi.  
      


[...]

mardi 22 mars 2016

Le manuel scolaire d'Israël "mauvais pour les arabes et mauvais pour les juifs"



Quel être intelligent peut encore aujourd'hui prétendre que le sionisme et l'Israël actuel sont des concepts acceptables ? Le sionisme n'a pas uniquement instrumentalisé l'antisémitisme, mais il a fait, du Génocide des Juifs par les nazis, la pierre angulaire qui devait absoudre les crimes à commettre. Il ne tient qu'aux Juifs de le refuser...
En effet: qui pouvait ignorer que le sionisme voulait prendre possession de la Palestine, mais sans arabes ? Le pinacle du racisme. Le même dont tant de Juifs on souffert.    

Al Jazeera
19-03-2016

Le manuel scolaire actuel présente les Arabes comme des immigrants dans leur propre terre.

Il prépare un manuel scolaire alternatif pour les écoles arabes d'Israël où sont reflétés les perspectives des Palestiniens dans les principaux événements historiques et politiques [Reuters]

Les dirigeants de la minorité palestinienne en Israël ont commencé à créer un programme d'études alternatif pour les écoles arabes, ce qui est considéré comme une «révolution» vers l'autonomie pédagogique.
Ce sera la première fois dans l'histoire d'Israël que la minorité palestinienne prend le contrôle du programme enseigné dans les écoles arabes du ministère israélien de l'Education.
Le mouvement s'est crée après la décision du ministère israélien de l'Education de réviser le texte d'éducation civique, une partie centrale de l'examen du baccalauréat israélien.
Traditionnellement l'éducation civique a toujours été le seul sujet qui utilise le même manuel dans les écoles juives et arabes.
Les changements ont provoqué une vague de protestations par les associations d'enseignants civils israéliens. Ils ont exhorté les membres à boycotter le nouveau manuel, qui sera publié dans les prochaines semaines.
Il est probable que la mesure fera face à une forte résistance des fonctionnaires israéliens. Les gouvernements successifs ont refusé d'approuver l'autonomie pédagogique pour les citoyens palestiniens d'Israël. 
Les 1.600.000 citoyens palestiniens d'Israël, le 1/5eme de la population.
Les fonctionnaires de l'éducation on été accusés ​​ de dégrader les valeurs démocratiques pour mettre davantage l'accent sur le caractère juif d'Israël.

Mohammad Barakeh, directeur du Comité de haute surveillance, une coalition des principales factions politiques palestiniennes en Israël, a déclaré à Al Jazeera qu'il avait approuvé la décision de fournir aux enseignants dans les écoles arabes un cours alternatif  de droit civique. Il a ajouté que les nouveaux manuels scolaires du  ministère avait poussé le système éducatif arabe à un "point critique".
"Maintenant exigent (le gouvernement) de nos professeurs qu'ils nous présentent comme des immigrants dans notre propre pays. Et a nos étudiants leur est enseigné que l'identité juive de l'Etat est beaucoup plus important que son identité démocratique», et il ajoute. "Il est temps de prendre l'initiative et enseigner à nos enfants la vraie signification des valeurs démocratiques".

Alors même qu'il y a ségrégation entre les étudiants palestiniens et juifs en Israël, le programme d'études dans les écoles arabes a toujours été strictement contrôlé par les autorités juives, a déclaré Asad Ghanem, un professeur de politique à l'Université Al-Jazeera de Haïfa.
Le comité de suivi a donné a Ghanem la responsabilité de superviser l'élaboration d'un programme alternatif d'éducation civique alternative pour le prochain cours, en Septembre.
Dans la direction palestinienne en Israël il y a une préoccupation croissante sur le chemin emprunté par le système éducatif depuis Naftali Bennett, le leader de l'extrême droite des colons "Jewish Home" depuis qu'il a repris le ministère de l'Education au printemps dernier.

Dirasat, un groupe de réflexion sur les questions politiques, juridiques et sociales basé à Nazareth, sera en charge de l'élaboration du nouveau programme à envoyer dans les écoles arabes. Dalia Halabi, sa directrice, a déclaré que dans une révision de l' examen du programme existant par Dirasat et ACRI, un groupe de droits civils israéliens, a constaté que le programme était devenu de plus en plus de droite et nationaliste.
«Il ne favorise pas le questionnement ou la pensée critique des élèves», a déclaré Dalia Halabi a l'université Al-Jazeera. «Leur objectif est l'endoctrinement ». Ghanem a déclaré que le contrôle sur le droit civil est d'importance vitale, car il détermine les valeurs pour la prochaine génération.

"Depuis que Benjamin Netanyahu est arrivé au pouvoir en 2009 ont été intensifié les efforts pour délégitimer la position de la minorité palestinienne dans tous les domaines: la politique, l'éducation et la culture", a déclaré Ghanem.
Le manuel scolaire élaboré par le Comité de Suivi a présenté les perspectives de la minorité palestinienne dans les grandes questions historiques et politiques toujours exclues du programme israélien, a-t-il dit.
Parmi eux, il y aura des discussions au sujet de la Nakba, la dépossession massive des Palestiniens pendant la guerre de 1948 qui a créé par Israël et une analyse critique de la définition d'Israël en tant qu'Etat juif.

"Jusqu'à présent, le programme se réfère à nous en termes de nos identités sectaires (musulmans, chrétiens, druzes) au lieu de reconnaître notre identité palestinienne", a-t-il dit. "Cela doit changer." Il a dit qu'il espérait que d'autres parties du programme du ministère, en particulier les études d'histoire et religieux, s'inscrivent aussi dans l'avenir.
Le comité de suivi a également l'intention de faire le nouveau matériel civil droit est disponible en ligne pour les parents.
Halabi a indiqué que certains enseignants étaient "très peur" de représailles par le Ministère de l'éducation si le programme alternatif est adopté. «Il ne nous pouvons se mettre dans la ligne de front», dit-il. «Nous devons les soutenir."

La Commission de Suivi a également l'intention de publier le nouveau manuel de droit civil sur Internet pour les parents.
Halabi a indiqué que certains enseignants étaient "avaient très peur" de représailles par le Ministère de l'éducation si le programme alternatif est adopté. «Nous ne pouvons les mettre seuls en première ligne», dit-il. «Nous devons les soutenir."
Ghanem a déclaré que la rupture avec le programme officiel est devenue inévitable après le travail du ministère de l'Education sur le nouveau manuel d'éducation civique, qui n'a pas été mis à jour depuis 2000, et rapidement accéléré sous Bennett.

Les responsables gouvernementaux de l'éducation israéliens ont reconnu qu'aucun membre de la minorité palestinienne a participé dans la rédaction du texte. Ghanem a dit qu'il avait été contacté pour des commentaires sur un premier projet il y a deux ans, -avant Bennett - et je l'avais critiqué fortement. Il n'a jamais eu de nouvelles du ministère.
"Il est simplement antidémocratique qu'il n'y ait pas un seul représentant arabe pour participer à la rédaction d'un livre sur ces questions sensibles," at-il dit. Il a ajouté: "Le livre est non seulement mauvais pour les étudiants arabes, il est également nocifs de conférer ces valeurs aux étudiants juifs."
"Sont enseignés uniquement les aspects formels de la démocratie -Elections, règle de majorité, la séparation des pouvoirs, tout en niant sa signification de fond: l'égalité devant la loi et les droits des minorités».

Amru Aghbaria, le seul palestinien au sein du comité professionnel du ministère et conseiller sur le plan d'études de l'éducation civique, a, démissionné en décembre  dernier. Dans sa lettre de démission a dit qu'ils l'utilisaient comme une «feuille de vigne pour un processus incorrect ».
Il a noté également que les plus récents chiffres du gouvernement concernant 2014 montrent que la moitié des étudiants palestiniens qui ont échoué à l'examen d'éducation civique a été, comparativement aux 37% d'il ya deux ans. L'échec des étudiants juifs était seulement 21%. Ghanem a déclaré que le nombre élevé d'élèves ayant échoué à l'examen montre les difficultés des étudiants palestiniens avec le programme existant.
"Malheureusement, cela ne finira pas simplement parce que nous élaborons un manuel scolaire d'éducation civique alternatif. Nous pouvons enseigner aux élèves les valeurs démocratiques, mais ils doivent encore doivent tenter passer un ensemble en fonctions en accord avec le programme du  Ministère de l'éducation".

Les dirigeants palestiniens en Israël se sont longtemps plaints de la discrimination massive dans les budgets des écoles juives et une pénurie de milliers de salles de classe et les enseignants dans les écoles arabes.
La conséquence est que les étudiants palestiniens en Israël ont une moyenne de notes beaucoup plus faible dans les examens que leurs camarades juifs et l'écart augmente au cours des dernières années.
Les craintes que la situation se détériorer davantage avec l'introduction du nouveau cours d'éducation civique du ministère qui se s'est  intensifié en Janvier, quand Bennett a défendu les changements. «Nous avons pas honte que l'Etat d'Israël soit un Etat juif?" Il a déclaré à la radio militaire.

Le mois dernier, il a également été rapporté qu'il a été démis de ses fonctions le scientifique en chef du ministère, Ami Volanský, pour ses efforts contre le racisme envers les minorités ethniques dans les écoles israéliennes. Le thème a été conçu comme une réponse à l'assassinat d'adolescent palestinien Mohammed Abu Khdeir par les jeunes Israéliens en Juillet 2014.
Bien que le ministère a produit le nouveau manuel d'éducation civique scolaires en grand secret, des professeurs juifs éminents qui ont vu le texte final se sont plaints qu'il est truffé d'inexactitudes, diffame la minorité palestinienne et rejette les valeurs démocratiques.
Revital Amiram, qui a exigé récemment que son nom soit supprimé du manuel de texte, et déclaré devant les étudiants d'Al Jazeera qu'il était "profondément malheureux" avec les modifications qui ont été faites de ses chapitres.

Ils y ont inclus une supposée citation "très trompeuse" d'un membre palestinien du Parlement israélien de 1949, faisant l'éloge de la démocratie israélienne. Il observe que la minorité palestinienne vivant sous un régime militaire à l'époque et que cette citation ne reflète pas le point de la majorité. Il a dit: «On nous refuse le droit de voir le manuel complet. S'il est équilibrée et équitable, pourquoi tant de secret.?" Le Ministère de l'éducation n'a pas voulu faire de commentaires.

Depuis Bennet a pris en charge le ministère de l'Education est harcelle par les controverses. Un roman sur une romance entre un juif et une femme palestinienne a été interdit dans les écoles parce qu'il encourage les mariages mixtes. Les fonds pour l'éducation "pluraliste" ont été congelés et des groupes de gauche comme Briser le silence ont été exclus des écoles.
Le mois dernier six membres du Conseil de l'Education Supérieure ont démissionné, accusant Bennett d'abus de pouvoir dans les nominations. Quelque 1.500 professeurs d'université ont exprimé leur méfiance de Bennet.


Jonathan Cook a gagné le premier prix Spécial Martha Gellhorn de Journalisme. Ses derniers livres sont Israel and the Clash of Civilisations: Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East” (Pluto Press) et Disappearing Palestine: Israel’s Experiments in Human Despair” (Zed Books). Son site web es www.jkcook.net.

lundi 21 mars 2016

Henry Cattan : sur l’illégitimité du partage de la Palestine



En qualifiant l'ONU de "MACHIN" le Général de Gaulle avec sa clairvoyance avait, comme en de nombreuses occasions, découvert sa nullité... L'ONU, en acceptant le chantage des USA sur les pays émergents, poussée au crime par le lobby juif américain,  à trahi un de ses plus importants principes: Le Droit des peuples a disposer d'eux mêmes. La résolution 181 est le premier manquement à l'encontre d'un peuple commis par l'ONU.  



Henry Cattan : sur l’illégitimité du partage de la Palestine

Chapitre 6 du livre d’Henry CATTAN, The Palestine Question, Croom Helm, London, New York, Sydney ; © 1988 Henry Cattan ; pages : 32-40. Henry CATTAN n’est autre que le porte-parole du haut Comité arabe qui représenta le peuple de Palestine au cours du débat qui s’est engagé sur la question de la Palestine aux Nations Unies en 1947.
Le témoignage d’Henry CATTAN est celui d’un homme qui a assisté au jour le jour au complot international dont fut victime la Palestine à travers l’adoption de la résolution 181, par l’Assemblée Générale de l’ONU le 29 novembre 1947, qui entérina définitivement la partition de ce pays.
Nous devons cette traduction à l’historien Mondher Sfar, qui a eu l’honneur de rencontrer Henry CATTAN (voire commentaire de Mondher Sfar, à la fin de l’article). En raison de l’actualité brûlante dans les territoires occupés, il nous a paru opportun d’apporter cet éclairage historique, indispensable à la compréhension des faits dans cette région du Proche-Orient.



***

De l’invalidité de la résolution de l’ONU de partage de la Palestine

La Résolution des Nations Unies pour la Partition de la Palestine

La Palestine et les Nations Unies

Dans sa lettre au Secrétaire Général des Nations Unies datée du 2 avril 1947, le gouvernement britannique demanda que la Question de la Palestine soit inscrite à l’ordre du jour de la prochaine session de l’Assemblée Générale, session au cours de laquelle elle serait appelée à prononcer des recommandations, selon l’Article 10 de la Charte, sur l’avenir politique de la Palestine. une session spéciale de l’Assemblée Générale a été fixée pour le 28 avril 1947 pour traiter cette question.

Cinq États arabes, l’Égypte, l’Iraq, la Syrie, le Liban et l’Arabie Saoudite demandèrent au Secrétaire-Général d’inclure à l’ordre du jour de sa session spéciale la fin du mandat sur la Palestine et la déclaration de son indépendance.

Le Mandat prend fin avec la dissolution de la Société des Nations
Nous devons remarquer que le mandat sur la Palestine est déjà arrivé légalement à sa fin du fait de la dissolution de la Société des Nations (SDN) en avril 1946. Le mandat était exercé en tant que pouvoir tutélaire sous l’égide de la SDN. Dans une résolution adoptée à sa dernière réunion le 18 avril 1946, la SDN rappela que l’Article 22 de la Convention régissant certains territoires placés sous mandat, garantissait : le principe du bien-être et du développement de leurs habitants en terme d’ engagement civilisationnel sacré, et reconnut aussi que, au terme de l’existence de la SDN, ses fonctions relatives au mandat seraient appelée à prendre fin. La SDN prit note des intentions de ses membres administrant les territoires sous mandat de continuer à les administrer pour le bien-être et le développement des populations concernées jusqu’à ce que des arrangements soient faits entre les Nations Unies et les puissances mandataires conformément à la Charte des Nations Unies. Certains pays sous mandat ont déclaré leur intention de conclure des accords d’administration selon la Charte, mais la délégation égyptienne expliqua que le mandat a pris fin avec la dissolution de la SDN et que, ainsi, la Palestine ne pourrait être placée sous administration.

Procédures aux Nations Unies en 1947 : le Plan de Partition de la Palestine
Quand la question de la Palestine a été soumise à la discussion aux Nations Unies en 1947, les Juifs et les Palestiniens ont été invités à présenter leurs points de vue. Les premiers, représentés par le rabbin Hillel Silver, demanda la reconstitution du foyer national juif en Palestine conformément à la Déclaration de Balfour, faisant aussi référence au martyre des Juifs durant la seconde guerre mondiale et lança un appel pour l’établissement d’un État juif en Palestine. L’auteur de ces lignes [Henry Cattan, ancien juriste et avocat en Palestine avant la création d’Israël, en Syrie, en Jordanie et au Liban, n.d.t.] présenta le point de vue de la Palestine en tant que porte-parole du Haut Comité Arabe qui représenta le peuple de Palestine. Il s’opposa au plan de partition de la Palestine et souligna que les Arabes de la Palestine ont droit à leur indépendance sur la base de la Charte et de leurs droits naturels et inaliénables.

Les États arabes ont expliqué que la seule issue offerte aux Nations Unies était la reconnaissance de la fin du mandat et l’indépendance de la Palestine. Cependant, suite à des manœuvres des Sionistes et de leurs amis, la proposition arabe n’a pu obtenir la majorité requise. Et à sa place, l’Assemblée Générale a constitué le 15 mai 1947 un Comité Spécial sur la Palestine (UNSCOP) pour préparer un rapport sur la Question de la Palestine à soumettre à sa prochaine session. Cependant, les Palestiniens boycottèrent l’UNSCOP et ne participèrent pas à ses enquêtes. L’UNSCOP soumit deux plans, un majoritaire, l’autre minoritaire. Le plan majoritaire proposa la fin du mandat et la partition de la Palestine, la création d’un État arabe et d’un État juif avec une union économique entre eux. Et un corpus separatum pour la ville de Jérusalem qui serait soumise à un régime international spécial administré par les Nations Unies. Le plan minoritaire, quant à lui, envisagea aussi la fin du mandat, mais proposa la création d’un État fédéral qui comprendrait un État arabe et juif avec Jérusalem en tant que capitale de la fédération.

Au cours du débat qui s’en suivit, les Arabes rejetèrent la proposition de partition et mirent en question la compétence ou le pouvoir des Nations Unies à recommander la partition de leur patrie en deux États et de ce fait porter atteinte à son intégrité territoriale. Ils soulevèrent aussi la question de l’invalidité de la Déclaration de Balfour et du mandat. Le Sous-Comité II à la Commission ad hoc sur la Question de la Palestine recommanda que ces points soient soumis à la Cour Internationale de Justice pour avis. Cependant, cette recommandation ainsi que les nombreuses demandes des Arabes de soumettre ces points à la Cour Internationale de Justice ont été écartées par l’Assemblée Générale.

L’opposition des Juifs à la partition
La partition de la Palestine a été rejetée non seulement par les Arabes palestiniens mais aussi par les Juifs orthodoxes natifs de la Palestine qui ont vécu en bons termes avec leurs voisins arabes. En fait, le concept de foyer national juif était étranger aux Juifs orthodoxes originaires de la Palestine. Ronalds Storrs, le premier Gouverneur britannique de la Palestine, écrivit : ‘ Les Juifs religieux de Jérusalem et de Hébron et les Sépharades étaient violemment opposés au sionisme politique.

Opposition aussi des hommes politiques juifs. Les plus remarquables parmi ceux qui combattirent la partition étaient Sir Herbert Samuel, le premier Haut Commissaire en Palestine, et J. L. Magnes, Président de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Les deux hommes se sont opposés à ce que la Déclaration de Balfour puisse s’acheminer vers un État juif. Dans un discours à la Chambre des Lords le 23 avril 1947, Sir Herbert Samuel, alors Vicomte Samuel, dit : ‘ Je ne soutiens pas la partition, parce que, connaissant le pays comme je puis le faire, cela semble être géographiquement impossible. Cela créera autant de problèmes qu’il en résoudrait. ‘ Dans sa déposition devant le Comité Anglo-américain d’Enquête sur la Palestine, J. L. Magnes déclara : ‘ Les Arabes ont d’importants droits naturels en Palestine. Ils ont été là depuis des siècles. Les tombes de leurs ancêtres sont là. Il y a des traces de la culture arabe à chaque coin. La Mosquée d’El-Aqsa est la troisième mosquée sacrée de l’Islam…

Dans un mémorandum à l’UNSCOP en date du 23 juillet, L. J. Magnes a expliqué son opposition à la partition en ces termes : ‘ On nous a demandé le pourquoi de notre opposition à la partition de la Palestine… Nous pensons qu’une véritable séparation est impossible. Vous mettrez partout où vous voudrez les limites de l’État juif, il y aura toujours une très grande minorité arabe… Il est impossible de tracer des limites satisfaisantes du point de vue économique… Plus l’État juif sera grand, plus l’existence économique de l’État arabe deviendra impossible…’

‘ Si l’objectif est de promouvoir la paix, des frontières satisfaisantes ne peuvent être déterminées. Là où vous poserez ces frontières, vous créerez des hommes radicaux des deux côtés de la frontière. Des hommes radicaux mènent presque toujours à la guerre… Il y a ceux qui disent que nous devons accepter la partition maintenant, parce que ‘ les frontières ne sont pas éternelles ‘… En d’autres termes, la Palestine juive partitionnée pourrait être l’avant poste d’une conquête future de tout le pays.

‘ Beaucoup de Juifs sont en faveur de la partition… Mais, il y a beaucoup de Juifs, qu’ils soient modérés ou extrémistes, religieux ou non, qui sont opposés à la partition… Imposer la partition pourrait être une entreprise risquée. ’

‘ Pour toutes ces conditions, nous trouvons étrange que personne ne prétende à une partition qui soit pour lui, au moins, définitive. Pour nous, elle nous semble n’être rien d’autre que le commencement d’une guerre réelle… peut-être entre Juifs, et une guerre entre Juifs et Arabes. ‘[ces hommes parlaient d’expérience]

Les États Unis et l’Union Soviétique appuient la partition
Bien que l’ambition sioniste de créer un État juif ne fut pas partagée par tous les Juifs, les Sionistes mobilisèrent toutes leurs forces pour garantir un vote par les Nations Unies en faveur de la partition. Ils réussirent à mettre de leur côté Harry Truman, Président des USA, qui pour des raisons électorales liées au vote juif, a usé de son immense influence pour persuader plusieurs membres des Nations Unies de voter en faveur de la partition. L’Union soviétique aussi a favorisé la partition essentiellement pour deux raisons : premièrement pour mettre fin à l’Administration britannique en Palestine, et deuxièmement, du fait que la grande majorité des immigrants juifs en Palestine venaient de l’Union Soviétique, de Pologne et d’Europe centrale, elle espéra qu’un État juif devienne son allié au Moyen-Orient.

Sous l’influence conjuguée des États Unis, de l’Union Soviétique, et de leurs satellites, l’Assemblée Générale adopta le 29 novembre 1947 la Résolution 181 (II) pour la partition de la Palestine en un État arabe et un État juif par un vote de trente-trois contre treize, avec dix abstentions. Le Royaume-Uni s’est abstenu. Les votes négatifs sont ceux des États arabes : l’Égypte, l’Iraq, le Liban, l’Arabie Saoudite, la Syrie, et le Yémen ; de quatre pays musulmans : l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan, la Turquie ; et Cuba, la Grèce et l’Inde.

Les frontières entre les deux États ont été fixées dans la Résolution. Selon celles-ci, la surface de l’État arabe devrait avoir 11.800 km² représentant 42 % de la surface totale de la Palestine, alors que l’État juif devrait avoir une superficie de 14.500 km² représentant 57 % de la Palestine. En outre, la résolution a prévu un corpus separatum pour la Ville de Jérusalem qui devrait être soumise à un régime international spécial sous administration des Nations Unies. La résolution a stipulé aussi que les deux États doivent former une Union économique du fait que sans cette Union, la partition ferait de l’État arabe un État non viable.

Il a été prévu que ces deux États et le régime spécial pour Jérusalem devraient voir le jour deux mois après la fin de l’évacuation des forces armées du Mandat. En décembre 1947, le Gouvernement britannique informa les Nations Unies qu’il met fin au mandat et retire ses forces le 15 mai 1948.

Le rôle joué par les USA et l’Union Soviétique en influençant le vote en faveur de la partition a été reconnu par le Département d’État américain dans son Report of the Policy Planning Staff sur l’attitude des USA vis-à-vis de la Palestine, en date du 19 janvier 1948. Ce rapport dit en substance : ‘ Les USA et l’URSS ont joué un rôle déterminant dans le vote favorable à la partition. Sans le leadership américain et les pressions qui ont été exercées au cours des délibérations sur la Palestine, la majorité des deux-tiers nécessaires au vote n’aurait pu être obtenue… Il a été démontré que des personnalités et des organisation américaines non gouvernementales, y compris des membres du Congrès, surtout à la fin de la session de l’Assemblée, ont exercé des pressions sur divers délégués étrangers et sur leurs gouvernements afin de les pousser à soutenir l’attitude des USA sur la Question Palestinienne. Preuve à cet égard le document A ci-joint. ‘

Malgré le fait que les USA ont soutenu la partition de la Palestine et la création de l’État juif, il serait important pour l’histoire de signaler les voix dissonantes d’au moins trois membres supérieurs de l’Administration américaine. James Forrestal, Secrétaire de la Défense, a condamné les manœuvres utilisées pour assurer le vote favorable à la partition dans ses Mémoires. Forrestal affirma que ‘ notre politique palestinienne a été dictée par des visées politiques sordides… ‘ Warrin Austin, représentant américain aux Nations Unies, s’est opposé à la partition dans ses discussions avec sa délégation. Ce document l’atteste : ‘ En phase avec le principe déclaré des USA de soutenir les Nations Unies en défendant l’indépendance et l’intégrité politique, l’Ambassadeur Austin ne voyait pas comment découper un lopin de terre pour en faire un État à partir d’une terre elle-même trop petite pour faire un État. Il pensait qu’il était certain qu’un tel État devrait se défendre pour toujours à l’aide de baïonnettes, jusqu’à ce qu’il périsse dans le sang. Les Arabes, dit-il, ne voudraient jamais en leur for intérieur avoir un État si petit. ‘
La plus sévère critique de la partition de la Palestine a été exprimée par Lord Henderson, directeur du Bureau du Moyen-Orient et des Affaires africaines au Département d’État. Dans un rapport au Secrétaire d’État en date du 22 septembre 1947 il critiqua le rapport majoritaire de l’UNSCOP recommandant la partition et déclara qu’il n’était pas dans les intérêts des USA de soutenir le plan de partition ou la création d’un État juif. Il fit référence à l’Enquête du Comité Anglo-Américain qui n’a pas recommandé la partition. Loy Henderson poursuivit : ‘ Nous ne sommes pas dans l’obligation vis-à-vis des Juifs de créer un État juif. La Déclaration Balfour et le mandat n’ont pas prévu un État juif, mais un foyer national juif. ‘ Il souligna que la partition serait ‘ en violation totale des divers principes prévus dans la Charte ainsi que des principes sur lesquels se fondent les concepts américains du politique. ‘

Invalidité de la résolution de la partition
La résolution de la partition est grevée par des irrégularités grossières que l’on peut résumer ci-après :
(1) Incompétence de l’Assemblée Générale des Nations Unies à partager la Palestine. Les Nations Unies ne possédaient aucune souveraineté sur la Palestine, ni le pouvoir de priver le peuple de Palestine de son droit à l’indépendance sur toute sa patrie et de porter atteinte à leurs droits nationaux. Dès lors, la résolution des Nations Unies pour la partition de la Palestine ne possède aucune valeur, en droit ou en fait, comme cela a été reconnu par de nombreux juristes éminents. P. B. Potter a remarqué que ‘ Les Nations Unies n’ont aucun droit de dicter une solution en Palestine… ‘ […]
(2) Le déni de justice dans le rejet opposé par l’Assemblée Générale de plusieurs requêtes aux fins de soumettre les questions de l’incompétence de l’Assemblée Générale ou de l’illégalité de la Déclaration de Balfour, ou du Mandat à l’avis de la Cour internationale de Justice. P. B. Potter a remarqué que ce rejet ‘ tend à confirmer le manquement de la loi internationale ‘ à cet égard. Ce manquement constitue un déni de justice qui a ôté la résolution de partage de toute valeur juridique.
(3) Violation de l’Article 22 de la Convention de la SDN qui a reconnu provisoirement l’indépendance du peuple palestinien et envisagea un mandat temporaire sur la Palestine en vue d’acheminer ses habitants à une totale indépendance.
(4) Violation de la Charte des Nations Unies et du principe de l’autodétermination du peuple de Palestine.
(5) Violation des principes les plus élémentaires de la démocratie en ignorant de façon flagrante la volonté de la majorité des habitants d’origine qui s’opposèrent à la partition de la Palestine.
(6) Influence illégitime exercée par l’administration américaine, et personnellement par le Président des USA, pour garantir le vote de l’Assemblée Générale en faveur de la partition.
(7) Iniquité flagrante du plan de la partition.
D’un côté, plus d’un demi million de Palestiniens seraient assujettis au pouvoir juif dans un État juif par des immigrants amenés en Palestine contre la volonté des populations d’origine. Comme cela a été délimité par le plan de partition, la population de l’État juif proposé consiste en 509.780 Musulmans et Chrétiens et 499.020 Juifs. D’un autre côté, et selon les Statistiques urbaines établies par le Gouvernement palestinien, les Juifs possédaient à la fin du Mandat 1.491.699 dunoms de terre (le dunom équivaut à mille m²) sur un total de 26.323.023 dunoms représentant la superficie de la Palestine, soit 5,66 %. Ceci a été reconnu par David Ben Gourion, alors qu’il était Président de l’Agence juive, et plus tard Premier ministre d’Israël, dans son témoignage devant l’UNSCOP en 1947. Il a dit : ‘ Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%. ‘
Et malgré cela, les Juifs qui ne représentaient que moins du tiers de la population totale de la Palestine, et qui étaient pour la plupart des étrangers, ont eu droit à une portion de terre dix fois plus que ce qu’ils possédaient réellement. Cela ne s’appelle pas une partition, mais une spoliation.

Les États arabes ont proclamé leur opposition à la résolution de la partition parce qu’ils la considérèrent comme une violation de la Charte et comme illégitime. Les Palestiniens rejetèrent aussi la partition de leur patrie, mais les Juifs l’acceptèrent ‘ avec réticence ‘. Les Palestiniens et les Arabes en général ont été accusés d’intransigeance, de manque d’esprit de compromis, et d’erreur à cause de leur rejet de la partition, alors que les Juifs ont été loués pour leur attitude conciliante, et pour leur acceptation de la partition, même ‘ à contrecœur ‘. [c’était facile pour ces Juifs étant donné qu’il est bien connu aujourd’hui que ces Juifs étaient déterminés à bafouer tout engagement quel qu’il soit ; c’était de leur part pure hypocrisie. C’est bien connu, l’hypocrisie ne coûte rien] Cette critique a été réfutée par un observateur neutre en la personne de J. Bowyer Bell en ces termes : ‘ Il est trop facile de parler après-coup des gaffes des Arabes, de leurs occasions ratées, de leur intransigeance. Il est cependant trop facile de demander à d’autres de donner la moitié de leur pain. Sûrement, l’argument des Arabes est trop juste… Simplifiée, la position des Sionistes apparaît comme celle de ceux qui devant le dilemme palestinien, proposent de couper la poire en deux, alors que les Arabes voudraient l’avoir en entier. C’est aussi naïf, aussi malin, mais néanmoins, cet argument finit par rejeter le point de vue arabe du mauvais côté. Et le plus grave en tout cela, c’est que cela a bien marché. ’

Le Jugement de Salomon
La résolution sur la partition pourrait paraître pour certains comme une sorte de jugement de Salomon. Pour autant, quand le roi Salomon était appelé à donner son jugement sur la dispute entre deux femmes qui réclamaient toutes les deux le même enfant, il ordonna de le couper en deux, afin de ‘ donner la moitié pour l’une et la moitié pour l’autre ‘ (1 Rois 3, 25). Il a voulu seulement par cela faire éclater la vérité pour connaître la véritable mère de l’enfant. Et quand il le fit, il ordonna de ne pas sacrifier l’enfant, mais de le rendre à sa vraie mère. Mais dans le cas de la Palestine, la sagesse du Roi Salomon n’a pas été appliquée, et la Palestine a été effectivement coupée en deux et, en effet, elle n’a cessé, depuis, de saigner. [pour parfaire l’analogie : la mère authentique, c’est les Palestiniens occupants légitimes du territoire depuis treize siècles, qui voient leur enfant, une Palestine souveraine émancipée de quatre siècles de joug turc, coupé en deux sous leurs yeux. À la suite de quoi ils se font sauter avec de l’explosif devant l’iniquité de ce jugement. Le non violent Gandhi lui-même admet que l’on ne peut pas condamner la violence des Palestiniens devant l’injustice qui leur est faite.]

* * *
Remarques du traducteur :
J’ai eu l’honneur de rencontrer l’auteur de ces pages traduites de l’Anglais. Henry Cattan était un Palestinien chrétien qui, comme il le mentionne dans ce texte, a participé directement au sort de la Palestine et à la résistance contre le projet de la partition en 1947. Je voudrais rendre hommage ici à sa mémoire et à son combat pour la justice la plus élémentaire pour son peuple.

Je devais traduire ce livre en Français en 1991-92. Malheureusement, la direction palestinienne a demandé qu’une mention soit faite dans un avant-propos sur les négociations de paix alors en cours. Naturellement, cela a été rejeté par l’auteur et le projet n’a pu aboutir.

L’exposé clair et percutant d’Henry Cattan sur l’illégitimité et l’illégalité de la partition de la Palestine, peut être complété par ces quelques remarques :
Remarque 1
Le vote de la Résolution sur le partage de la Palestine le 29 novembre a en fait été précédé à quelques jours d’intervalle par un premier vote par l’Assemblée Générale qui a rejeté ce projet de partition. Il y a là une manœuvre hautement dilatoire et entachée d’une flagrante mauvaise foi. Par conséquent, le nouveau vote du 29 novembre 1947 est, pour cette nouvelle raison, illégal.

Remarque 2
La propagande qui a été diffusée durant les délibérations de l’Assemblée Générale et universellement admise depuis, a prétendu que l’État juif à créer en Palestine avait pour fonction de protéger les juifs persécutés en Europe. Or, cet argument qui a pesé de son poids dans la légitimation de l’État juif, est une cruelle imposture. Car, en 1947, le régime nazi a disparu de la surface de la terre et que les Juifs européens ne pouvaient craindre pour leur vie. C’est encore une imposture, parce qu’offrir un lieu de refuge par les Palestiniens à des personnes persécutées ne donne pas forcément droit à celles-ci d’exterminer leurs propres sauveteurs généreux et accueillants, ni à les déporter. Enfin, c’est une imposture, parce que les juifs persécutés qui ont pu gagner effectivement la terre de la Palestine représentent une quantité infinitésimale (1 et au maximum 2 %) des juifs venus coloniser la terre arabe de la Palestine pour des raisons économiques et politiques

Remarque 3
A l’injuste ‘ partition ‘ de la Palestine du point de vue quantitatif, et relativement au nombre des populations des deux bords, s’ajoute l’injuste répartition qualitative de la terre : les meilleures terres, – tant du point de vue de l’urbanisme, ou du point de vue de la fertilité agricole, ou du point de vue stratégique (la côte méditerranéenne) -, ont été octroyées aux Juifs, alors que les Palestiniens étaient appelés selon la volonté de l’Assemblée Générale des Nations Unies, à se contenter de terres sans valeur, reculées et impossibles à y vivre de façon autonome.
Tous ces éléments juridiques qui sont à l’origine de la colonisation de la terre de la Palestine doivent être abordés et examinés si l’on veut réellement la ‘paix’ et non la consécration de l’injustice, de l’oppression et de l’agression permanente contre tout un peuple et toute une région du monde.