http://www.christianvanneste.fr/2017/09/17/syrie-la-france-est-elle-une-democratie-i/ …
A force de désinformation sur la #Syrie les Français
doivent s'interroger sur la valeur de leur propre #démocratie
La terrible guerre qui a dévasté la Syrie depuis 2011 aura
eu le triste mérite de permettre une prise de conscience à l’égard de notre
propre pays. La question qui se pose cruellement aux Français aujourd’hui est :
« un pays qui subit un tel niveau de désinformation est-il une démocratie
digne de ce nom ?
La réponse est évidemment : non !
La libération de Deir-Ez-Zor , à l’Est de la Syrie, sur le
fleuve Euphrate, par l’armée syrienne, les forces du « régime » comme
dit le langage codé et orienté de nos médias, fait tomber les voiles, non
seulement ceux qu’imposaient les djihadistes dans les quartiers qu’ils
contrôlaient, mais aussi ceux qui, jour après jour, ont caché la vérité
syrienne aux Français. En Novembre 2011, je participais à Beyrouth à un colloque
sur les Chrétiens d’Orient et leur avenir, organisé par le Parlement Européen.
J’étais le seul député français présent. Aucun député
européen français n’avait tenu à se déplacer dans un pays et sur une question
qui ont toujours placé la France au premier rang.
Cette réunion a été très importante pour ma compréhension
de la situation. Le « Printemps arabe » battait son plein. Kadhafi
venait de tomber en Libye. Ces révolutions « démocratiques »
suscitaient ma sympathie, et n’ayant aucune connaissance du contexte libyen,
j’avais soutenu, en bon membre de la majorité, la politique menée par Sarkozy.
Le souvenir de l’attentat contre le vol 772 de l’UTA en
Septembre 1989 me faisait même considérer la fin du dictateur comme une juste
punition, plus légitime que sa réception à l’Elysée quelques années auparavant.
On sait aujourd’hui que cette intervention française, et occidentale, contre un
pays composite, déjà menacé par les mouvements islamistes, était une stupidité.
Je connaissais mieux le Proche-Orient et sa complexité.
Les contacts pris au Liban avec les personnalités locales, le général Aoun,
notamment, et les échanges avec des responsables chrétiens présents en Irak et
en Syrie, comme le Patriarche melkite d’Antioche, par exemple, m’ont appris
trois choses qui ont déterminé ma position.
·
D’abord,
les dictatures « laïques », le plus souvent à caractère nationaliste
et militaire, sont un moindre mal. Elles défendent un équilibre instable qui
protège les minorités contre une dictature religieuse beaucoup plus proche du
totalitarisme.
·
En
second lieu, c’est une illusion de penser que, dans les pays musulmans, la
transition démocratique pourrait se faire par le biais de mouvements associant
la démocratie et l’islam. La Turquie d’Erdogan y avait fait songer. On voit ce
qu’il en est advenu. Le calamiteux Obama a entretenu cette illusion.
Ni la Turquie, ni l’Egypte, ni la
Syrie ne sont l’Allemagne, pas plus que les Frères Musulmans ne sont
comparables au Démocrates Chrétiens. Pour une raison simple, c’est que le
message du Christ distingue Dieu et César, la religion et la politique, alors
que le califat, c’est-à-dire l’unité des deux pouvoirs, spirituel et temporel,
régissant jusqu’aux plus petits détails de la vie quotidienne, est au cœur de
la pensée islamique, sunnite en particulier.
Enfin, quelques pays richissimes,
nullement démocratiques, ont les moyens de financer les troubles qui ont éclaté
dans le monde arabo-musulman. On observera qu’ils ont abouti à des changements
de régime en Tunisie, et en Egypte, et qu’en revanche, là où c’était une
majorité chiite qui manifestait, au Bahreïn, l’armée saoudienne voisine a
rapidement fait taire les mécontents.
Ailleurs, de la Libye au Yémen, en
passant par la Syrie et par l’Irak, c’est la guerre qui s’est installée.
L’objectivité nous oblige malheureusement à constater que des Philippines au Nigéria,
la violence est associée à la présence islamiste. Or, depuis 2011, sur la
« guerre civile syrienne », nos médias ont curieusement répandu des
contre-vérités, qui étaient aussi celles des gouvernants français, de droite et
de gauche, et plus généralement des Occidentaux. La première, récurrente, a
consisté à présenter le « régime » comme totalement impopulaire, et
rejeté par la majorité de la population, puisqu’il était censé monopoliser
l’État au profit de la minorité alaouïte. C’était faux.
Les autres communautés
minoritaires, chrétienne, druze, kurde, etc… ne lui étaient évidemment pas
défavorables, mais une grande partie des Syriens, sunnites par tradition,
préféraient l’ordre et la paix au désordre et à la guerre. Sans doute
auraient-ils accueilli la démocratie à l’occidentale avec sympathie, mais il
n’en a jamais été question. Il n’y a aucune force politique, aucun courant de
pensée dominant qui puisse rendre cette évolution possible, tant les notions de
liberté, d’égalité et de tolérance trouvent un terreau difficile dans des pays
islamisés depuis près de 1400 ans. Si beaucoup de Syriens ont quitté le pays,
pour se réfugier dans les pays voisins plus qu’en Europe, contrairement à ce
qu’on a voulu faire croire, bien plus nombreux sont ceux qui ont rejoint les
zones contrôlées par le régime et où il était possible de vivre à peu près
normalement.
Ainsi, toute la bataille d’Alep a été un long mensonge de la
propagande que nous subissons. On disait que les Alépins étaient écrasés sous
les bombes russes et syriennes dans une ville martyre. On oubliait de dire que
la majorité de ses habitants étaient jusqu’alors encerclés par les djihadistes
dans la moitié de la ville tenue par l’armée régulière. Ils ont d’ailleurs fêté
la victoire de celle-ci. Au début de la rébellion, beaucoup, par opportunisme,
et sans doute alléchés par les offres des nombreux et généreux étrangers qui
s’intéressaient au devenir de la Syrie, ont rejoint l’opposition, le Conseil
National Syrien, en Turquie, et l’Armée Syrienne Libre.
Très rapidement, il est
apparu que les combattants sur le terrain étaient avant tout des islamistes
répartis en de nombreux groupes souvent rivaux, soutenus de l’étranger, par
l’étranger et composés de nombreux étrangers.
Une carte de la situation militaire
actuelle est parlante : l’essentiel du pays, son cœur, avec la majorité de la
population, et aujourd’hui la plus grande partie du territoire sont loyalistes,
tandis que, comme par hasard, les zones dissidentes sont aux frontières, de la
Turquie, de la Jordanie, ou d’Israël.
L’armée syrienne, après avoir connu des
pertes considérables, dont on parle peu, et des désertions qui ont davantage
retenu l’attention, est aujourd’hui victorieuse et accueillie en libératrice.
Des volontaires la rejoignent.
A Deir-Ez-Zor, lorsque la dernière offensive de
l’État islamique a coupé en deux la poche de résistance, la population a reçu
des armes et participé à la défense. Ces actes de courage comme le pont aérien
russo-syrien pour ravitailler chaque jour les habitants encerclés et leur
libération par une percée-éclair auraient pu et dû susciter une légitime
émotion, si nos médias leur avaient attribué l’importance qu’ils méritaient.
Comment
cet Occident manipulateur et mensonger compte t-il s'en sortir, sans commettre
d'avantages de crimes? La déstabilisation des dirigeants qui ne pensent autrement,
les agressions d’États qui mènent une autre politique, le vol des richesses de
pays moins bien armés n'est pas la solution, ne peut pas être la solution, pas plus le communautarisme, qu'ils soit religieux, ethnique ou dominé par des pratiques sexuelles...
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