2 10 2017 •
11 h 14 min
Par Ali Abunimah – The Electronic Intifada – 28 septembre
2017
Une liste fournie
par l’ONU des sociétés qui ont des relations économiques avec les colonies
illégales d’Israël donnerait une impulsion au mouvement mondial pour les droits
des Palestiniens. Ryan Rodrick Beiler ActiveStills
Les représentants de l’ONU évoluent finalement vers
l’affirmation de la responsabilité d’Israël dans le non-respect du droit
international, en dépit d’une résistance farouche de la part d’Israël et de ses
alliés.
« Après des décennies de dépossession palestinienne
et d’occupation militaire et d’apartheid par Israël, les Nations
Unies ont pris leur première mesure concrète en vue d’établir la responsabilité
d’Israël dans ses violations continues des droits humains des
Palestiniens » a dit Omar Barghouti, un des fondateurs du mouvement de
boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). « Les Palestiniens
accueillent chaleureusement cette mesure ».
Mercredi, le journal israélien Haaretz a
rapporté le fait que le Bureau des droits humains de l’ONU a
commencé des envois de lettres destinées à 150 sociétés dans le monde, les
avertissant qu’elles pourraient figurer sur une base de données des entreprises
ayant des relations économiques avec les colonies israéliennes des territoires
occupés de Cisjordanie, Jérusalem comprise.
Nickolay Mladenov, le chef de la représentation politique
de l’ONU à Jérusalem, a dit cette semaine au Conseil de Sécurité de
l’ONU que « les activités de colonisation illégale d’Israël ont continué à
un rythme élevé » en grave violation des résolutions de l’ONU.
Le consensus juridique se développe selon lequel le droit
international exige des gouvernements qu’ils interdisent les échanges
économiques avec les colonies.
« Cela pourrait
faire boule de neige »
Les représentants d’Israël ont admis que de nombreuses
sociétés – sans pour autant en fournir les noms – ont déjà répondu à
ces lettres en assurant le bureau des droits humains de l’ONU qu’elles ne
renouvelleraient pas leurs contrats en Israël, ni n’en chercheraient de
nouveaux.
« Ces entreprises n’arrivent pas à faire la
différence entre Israël et les colonies et mettent fin à leurs opérations sur
l’ensemble » a dit à Haaretz un représentant israélien de haut
niveau. « Les sociétés étrangères ne vont pas investir dans quelque chose
qui relève de problèmes politiques, cela pourrait faire boule de
neige ».
Ce représentant israélien de haut niveau a confirmé ce
qu’un chef de la diplomatie européenne avait confié à des collègues à
Bruxelles.
Dans un mémo de juin écrit alors qu’il était ambassadeur
de l’UE à Tel Aviv, Lars Faaborg-Andersen a admis que l’UE n’avait
pas de moyen fiable de distinguer les exportations des colonies d’autres
produits israéliens.
Les commentaires des représentants israéliens font aussi
écho à la découverte d’un rapport secret de deux groupes de lobby israéliens
influents qui a fuité plus tôt dans l’année dans « Electronic
Intifada ».
Le rapport, assumé par le gouvernement israélien,
concluait que la plupart des « dommages collatéraux » infligés à
Israël par le mouvement BDS sont le résultant d’un « boycott
silencieux » – de groupes, d’individus et de sociétés qui décident, sans
l’afficher, de s’abstenir de s’engager avec Israël, soit qu’ils soutiennent les
droits des Palestiniens, soit simplement qu’ils veuillent « éviter des
problèmes et critiques superflus ».
Des noms bien connus
Le mois dernier, le Washington Post a précisé
les noms de certaines des sociétés américaines averties par l’ONU qu’elles
pourraient être inclues dans la base de données.
On y trouve les noms de sociétés
comme Caterpillar, TripAdvisor, Priceline.com et Airbnb.
Selon Haaretz, environ 30 des 150 sociétés sont
américaines, d’autres sont allemandes, sud-coréennes et norvégiennes.
Le Washington Post a aussi souligné la
forte opposition américaine à cette base de données dont la création a été
commandée par un vote de l’an dernier du Conseil des Droits de l’Homme de
l’ONU. Nikki Haley, l’ambassadeur des États Unis à l’ONU, a qualifié de
« honteuse » cette base de données et a dit que son pays envisage de sortir
du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
Israël a mis sur pied un groupe de travail gouvernemental
pour tenter de faire échouer la liste, mais selon Haaretz, la plupart des
représentants qui y sont impliqués croient que la publication en décembre de la
base de données est « inévitable ».
L’imminence de cette liste a fait proposer par des
juristes américains une législation, la Loi Anti-Boycott d’Israël, qui pourrait
imposer des amendes importantes et des peines de prison à des sociétés et à
leur personnel pour participation à un boycott d’Israël et de ses colonies,
supposément encouragé par une organisation internationale.
La désespérance
d’Israël
L’intensité de la pression américaine, et la longue histoire
de la complaisance de la soi-disant communauté internationale envers Israël,
font qu’il ne peut pas être garanti que les représentants de l’ONU ne vont pas
capituler de nouveau.
Il y a deux ans, le Secrétaire Général de l’ONU
d’alors, Ban Ki-moon avait cédé à la pression israélienne et
américaine et avait retiré Israël d’une liste de graves violeurs des droits des
enfants.
En mars, Antonio Guterres, le successeur de
Ban, s’était plié devant la pression des États Unis et avait étouffé
un rapport qui avait établi qu’Israël pratique l’apartheid contre les
Palestiniens.
Une des conclusions de ce rapport est que les recherches
et analyses juridiques de services de l’ONU, comme le Centre des Nations Unies
Contre l’Apartheid, ont été des ressources essentielles pour les militants de
la société civile dans leurs efforts visant à « légitimer le boycott, le
désinvestissement et les sanctions et à contribuer à la formation d’ensemble
d’un mouvement transnational contre l’apartheid en Afrique du Sud ».
Le rapport a encouragé une approche semblable en vue de
mettre fin à l’apartheid israélien. La militante historique Adri Nieuwhof a
récemment écrit pour Electronic Intifada que l’enregistrement par l’ONU des
sociétés, athlètes et professionnels du spectacle complices de l’apartheid
sud-africain avait donné un élan important à la campagne internationale de
solidarité.
« Le fait qu’Israël veuille tuer dans l’œuf la base
de données prévue est le signe d’une désespérance » a écrit Nieuwhof.
« Israël est déjà un État paria dans l’esprit des gens ordinaires dans le
monde. Si les crimes d’Israël ne cessent pas, son isolement ira
croissant ».
« Nous espérons que le Conseil des Droits de l’Homme
de l’ONU restera ferme et publiera la liste complète des entreprises opérant
illégalement dans ou avec les colonies israéliennes sur de la terre
palestinienne volée et qu’il développera cette liste suite à l’appel du Conseil
des Droits de l’Homme de l’ONU de mars 2016 » a déclaré Omar Barghouti
cofondateur de BDS.
« Si elle est mise en œuvre correctement, cette base
de données de l’ONU des entreprises complices de certaines des violations par
Israël des droits humains, peut augurer d’un début de la fin de l’impunité
criminelle d’Israël ».
Cette
photographie ne ment pas,
ces sbires
ce sont bien les créateurs et parrains de Daech.
Ce sont
l’anti-démocratie.
Ils ne
peuvent combattre la justice,
alors ils
créent les conditions qui permettent de le faire...
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