jeudi 26 août 2010

GAZA La meurtrière escalade israélienne (Suite)

GAZA La meurtrière escalade israélienne (Suite)
Quand un mur tombe : Isabelle Avran
 Durant un peu moins de deux semaines cependant, les Gazaouis sont parvenus fin janvier à échapper hors de leur quotidien carcéral. 
Après des mois de siège et de bombardements, ils ont réussi à faire sauter à la frontière égyptienne un pan de mur qui verrouille leur vie entre les navires militaires d’un coté, les barbelés et les chars de l’autre et au-dessus, les drones et les avions bombardiers. Plus de 700 000 Palestiniens, près de la moitié de la population de Gaza, se sont rendu en Egypte, en quête des produits indispensables à la vie et dont le siège qu’impose Tel-Aviv les prive : nourriture, médicaments, fuel, fenêtres pour remplacer celles que kles bombardements ont fait voler en éclats, ciment pour reconstruire, ou parfois juste un peu d’oxygène, faute d’argent. Ils sont sortis, et ils sont revenus. Chez eux. Dans cette étroite bande de terre dévastée qu’ils ne quitteront pas et où malgré tout la société résiste, en quête de ce dont le siège les prive : l’essentiel ; de quoi vivre, et la liberté. 
Préférant jouer de la pénurie à proximité de la bande de Gaza plutôt que d’une répression impopulaire, l’Egypte a finalement refermé la frontière et évité le risque d’une contagion de popularité du Hamas dans l’opinion égyptienne où les frères musulmans, en dépit de la répression, font figure de force d’opposition substantielle au régime. L’Egypte ne s’y est pas trompée qui a vu aussi dans l’explosion du mur à sa frontière le risque d’une assignation à tutelle politique et économique sur la bande de Gaza, permettant aux dirigeants israéliens de se consacrer à la colonisation de la Cisjordanie, tandis qu’ils avaient présenté en 2005 le redéploiement de leurs forces de la bande de Gaza comme le plus sur moyen de « geler la négociation dans le formol. »
Châtiment collectif
Et le mur, de nouveau, s’est refermé à double tour sur une population soumise au châtiment collectif que lui impose Israël en toute impunité avec l’appui des dirigeants occidentaux qui maintiennent leur inique et vain régime de sanctions. Lors des élections législatives de 2006, un slogan a contribué au succès du Hamas : « Israël et les Etats-Unis votent contre nous. Et vous ? »  La répression politique que le mouvement sait comme d’autres exercer a sans doute en partie émoussé sa popularité. Mais le siège et les bombardements, eux, ne contribuent qu’à ratifier quotidiennement son slogan, tandis que les Etats-Unis et l’Europe, si prompts à évoquer la démocratie, se sont empressés d’en réfuter les résultats par leurs sanctions économiques. Le siège israélien s’il c’est durci mi-janvier, dure en réalité depuis des mois. Toutes les organisations internationales, les agences de l’Onu, tirent en vain la sonnette d’alarme. L’Organisation Mondiale de la Santé vient de nouveau de lancer un appel de détresse. Sans plus d’écho que celui d’une bouteille à la mer.
L’Europe ne peut plus se contenter d’observer en se retranchant dans un rôle de bonne organisatrice des contributions financières internationales tout en maintenant des sanctions contre les Palestiniens. Le siège de Gaza doit être levé, la continuité territoriale avec la Cisjordanie réinstaurée. L’Europe a accepté à Annapolis d’être exclue  de la scène politique où elle pourrait jouer un jeu majeur. Son rôle économique lui permet pourtant d’exprimer des exigences politiques que le droit international impose. C’est un impératif humanitaire. C’est aussi un impératif politique. 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire