mercredi 11 août 2010

Histoire d'une déchirure Albert Hubert

Cela fait plus de douze ans que Elias Chacour, prêtre, arabe et citoyen israélien, par son livre : « J’ai foi en nous » où il y raconte sa vision pour un respect mutuel, nécessaire à ses yeux, il m’a fait comprendre aussi les crimes commis en Palestine au nom de Dieu et sous couvert de représailles contre une population qui voyait sa résistance qualifiée de terrorisme.
La population principalement occidentale, les dirigeants occidentaux, participent au crime que représente la spoliation mais aussi les massacres qui s’en sont suivis et toutes les exactions que commet, encore aujourd’hui, le sionisme au nom d’un Mythe.  La question qui s’impose à moi est : « pourquoi ? ». Il y a eu la Shoah, bien sur, mais nous savons aussi que le vote onusien de novembre 1947 n’avait rien à voir avec le génocide des Juifs en Europe. Ce sont les pressions scandaleuses des USA sur les petits Etats qui fit pencher le vote  de la résolution 181 en faveur d’une organisation politico-religieuse, le sionisme. Organisation que de tous temps et encore aujourd’hui a instrumentalisé les juifs et le judaïsme pour parvenir à ses fins. L’incompréhensible est le soutient qu’apporte le judaïsme à cette organisation qui pourtant a une responsabilité certaine dans la Shoah, par les déclarations de sionistes et par l’action de sionistes. L’organisation sioniste mondiale est issue de la communauté juive, c’est un fait, mais les intérêts sont-ils les mêmes ? Ce qui est reproché aux juifs  ce n’est pas d’avoir immigré en Palestine, c’est de la manière dont ils l’on fait.  
Editorial « Point de vue » par Albert Hubert :
Président de l’Action Chrétienne en Orient (ACO), un service protestant de mission et d’entraide dont la branche française a son siège à Strasbourg.
Histoire d’une déchirure. 1922 : Paul Beron pasteur alsacien lance l’Action chrétienne en Orient, en secours au peuple arménien victime du terrible génocide turc.
La modeste œuvre d’entraide protestante se déploie au Proche-Orient. Près d’un siècle plus tard elle reste vivace sur cette terre où fut annoncé au monde l’évangile de la réconciliation et où le sang continue de couler de Jénine à Ramallah en passant par Jérusalem ou Tel-Aviv.
Les cris de détresse des chrétiens orientaux parviennent jour après jour au siège strasbourgeois de l’ACO sur le qui-vive. La course vers l’abîme cessera-t-elle un jour ?
Tenter d’expliquer la déchirure Israël-Palestine est une opération périlleuse. Toute analyse est vite aperçue comme partiale, à partir du moment où l’on ne rejoint pas les opinions du lecteur. Peut-être convient-il de partir de quelques faits concrets pour inciter à dépassionner les débats.
Depuis la 2e Intifada et l’offensive du 29 mars, il y a eu plus de 1800 morts en 18 mois : surtout des Arabes musulmans mais aussi chrétiens, qu’ils soient Palestiniens ou Israéliens. Chacun de ces morts ouvre de nouvelles meurtrissures et provoque le désir insidieux de vengeance au plus profond des deux peuples.
Tous les observateurs en conviennent : il n’existe aucune solution militaire au conflit. L’escalade de la violence ne peut conduire qu’a une impasse. Quand l’humiliation et la terreur blessent de plus en plus la population palestinienne, peut-on penser sérieusement que vont de raréfier les volontaires pour les attentats suicides qui frappent scandaleusement des civils ? Des actes qu’aucune cause ne peut justifier et qu’il s’agit de dénoncer avec la plus grande fermeté. « Si, l’idéologie sioniste  peut justifier ces actes » Des deux côtés, « certains » comme islamistes palestiniens du Hamas, les ultra orthodoxes israélites du Shass… ne cherchent que cette manière forte. Qu’ils soient arabes, juifs, musulmans ou chrétiens minoritaires. Attention à l’amalgame entre eux : les étiquettes sont vite réductrices.
Dans ce coin de Méditerranée, on est aussi bien Israélien musulman qu’Arabe chrétien palestinien, aussi bien extrémiste que militant pour la paix et la réconciliation. Ces pacifistes même minoritaires, impressionnent toujours par leur refus de se laisser entraîner dans la spirale sans fin de la force brute et de la haine. A Tel-Aviv ils étaient 15 000 israéliens à manifester contre la politique de Sharon le samedi 6 avril, en présence d’Abraham Burg, le président de la Knesset, le parlement de l’Etat d’Israël !
Clef de la situation actuelle : deux faits historiques. 1948 : l’Etat d’Israël est crée à la suite d’un mouvement de mauvaise conscience de l’Occident face à la terrible Shoah : les nazis viennent d’exterminer 6 millions de Juifs en europe. Les populations locales non seulement ne sont pas consultées, mais n’existent pas selon la propagande Juive de l’époque. « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple » dit un slogan perfide. Le peuple palestinien connaît vite la Nakba, par opposition à la Shoah : plus de 400 villages détruits, leur population terrorisée, chassée ou massacrée 750 000 Palestiniens arabes musulmans et chrétiens subissent alors l’exil. En tout quatre millions de palestiniens vivent aujourd’hui à l’étranger, surtout en Jordanie. Ils restent un peu plus de deux millions en Palestine. Certains chefs de milices à l’origine de ces horreurs s’appellent Begin ou Sharon ! Suivent les attaques répétées des voisins arabes. Ces derniers sont battus d’une guerre à l’autre. Mais les rancœurs persistent côté musulman, arabe et juif. Elles provoquent de nouveaux terrorismes et le sang n’arrête pas de couler entre Jourdain et Méditerranée depuis maintenant 54 ans.
13 septembre 1993 : une certaine poignée de mains entre Rabin et Arafat, sur la pelouse de la Maison Blanche, ravive d’un coup l’espoir. Hélas :Israël se dégage vite des accords d’Oslo qui sont comme lettre morte aujourd’hui. La peur reprend le dessus dans les deux camps. Par l’implantation de « colonies de peuplement », les Palestiniens revoient à nouveau leurs terres confisquées, leurs oliveraies arrachées, leurs maisons démolies par centaines. Impossible de circuler librement : la Cisjordanie et la bande de Gaza sont bouclés par des barbelés, des check points, des militaires en arme. Un peuple sous perfusion.
Condamnés à vivre ensemble : La promesse « d’allégresse » faite 700 ans avant Jésus-Christ par le prophète Esaïe à un peuple d’Israël alors déporté et en mal d’avenir, ne s’adresse-t’elle pas aujourd’hui, de fait, au peuple de Palestine ? Pour sa part, Israël est devenu la quatrième puissance militaire du monde. Et pourtant les deux peuples sont condamnés à vivre ensemble, « sans bruit de pleurs, ni cris de détresse… », dirait Esaïe. Comment faire aujourd’hui pour ne pas passer sous silence cette déchirure ? c’est par la reconnaissance mutuelle et l’apprentissage de qui est cet autre si différent qu’il fait peur, que la paix reviendra un jour. « Coexistons sans hégémonie avec le monde arabe : Il n’y a pas d’autre choix pour mettre fin à toute guerre. Nous avons beaucoup à recevoir et beaucoup à donner », Plaide depuis Jérusalem Michel Warschwski, le fils de l’ancien grand rabbin de Strasbourg.
Ce travail commence chez nous, tout simplement. Par exemple, dans les jours à venir, nous avons quelques occasions de le rappeler aussi à ceux qui demandent nos voix.


Les enfant de Palestine chantent :

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