lundi 6 septembre 2010

Gilles Kraemer "Jours tranquilles à Ramallah"




Jours tranquilles à Ramallah
(De Gilles Kraemer Préface de Paul Baltra, Edition Riveneuve  190 pages 15€)

Gilles Kraemer, qui a passé trois ans en Palestine, restitue un témoignage précieux sur la vie des Palestiniens avec ses joies et ses absurdités…


« On ne revient pas indemne de la Terre sainte, des territoires palestiniens ou Israël. Et comment le pourrait-on ? » 
écrit Gilles Kraemer. 
L’auteur de Jours tranquilles à Ramallah. 


Difficile de tourner la page après trois ans à Ramallah, de novembre 2004 à juillet 2007, comme directeur du centre culturel franco-allemand … Gilles Kraemer  nous livre ces cent huit chroniques, ponctuées de sortes de dépêches en style télégraphique relatant les éléments politiques importants. Ecrites dans un style alerte et élégant, corrosif parfois,  ces chroniques aux titres savoureux nous apportent une foule de détails sur le quotidien en Palestine dont on ne parle jamais assez. Un témoignage précieux sur la vie des Palestiniens avec ses joies et ses absurdités ; avec ses larmes aussi et sa peur quand les armes parlent ou quand, au cœur de la nuit, les soldats israéliens pénètrent dans la ville.
Ce livre lent nous emporte dans le balancement de la vie   - « celui des permanences et des identités » -  et nous propose une topographie de la Palestine par petites touches, sans didactisme mais sans complaisance pour l’occupant.


« Observateur privilégié d’une société  qui persiste à survivre malgré une occupation très dure – ne laissant pas indemne non plus la société israélienne d’ailleurs – j’ai eu à cœur de raconter la vie quotidienne de ce côté du mur » explique Gille Kraemer qui revendique parfois avec malice la posture de candide pour écrire ce qui l’entoure, à la fois in et off, avec le recul suffisant pour nous rappeler quelques vérités simples : « les Palestiniens aiment leurs enfants, veulent vivre et rêvent d’un avenir, tout comme nous. Et les enfermer dans des clichés définitifs, c’est s’interdire de trouver jamais une solution négociée et humaine à la crise ».
Prenez le temps de déguster  « Une tomate nommée désir », « Citron à la menthe » ou « Incursions nocturnes ». Ou cet extrait de « Anniversaires » : J’ai le sentiment très fort que ce conflit qui empoisonne tant les relations autour de la Méditerranée et au-delà, ne doit pas être seulement gardée des experts, des politiques et des militants. L’homme de la rue, qui peut aussi qui peut être aussi homme du monde, doit se sentir tout entier depuis des décennies. (…) L’honnête homme, la société civile, la conscience individuelle devenue collective sont peut-être les seuls moteurs de changements ». 


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