mardi 28 septembre 2010

Le Lobby pro-israélien des USA




Le livre parle du caractère ouvert du fonctionnement, des actions, des organisations ainsi que des individus composant le lobby pro israélien, ou mieux tel qu’il le dit, le lobby pro sioniste. J’aimerais faire remarquer que si le fonctionnement de ce magma aux USA est similaire a celui œuvrant en Europe, il faut le qualifier effectivement de COMPLOT.
 Si, en Europe des organisations œuvrent à découvert, comme par exemple le CRIF, il y a des organisations y compris des individus qui agissent, en sous main. [On peut donc belle et bien qualifier l’attitude, de cette frange de la diaspora, de complot contre les populations de Palestine et par leur  népotisme, au delà.] 

Le Lobby pro-israélien des USA

Dans un livre traduit et publié par les éditions La Découverte, deux universitaires américains analysent l’influence sur la politique extérieure américaine du second lobby américain  -après celui des retraités- : le lobby pro-israélien. Enfin un livre document réalisé par deux chercheurs reconnus sur le (trop) fameux Israël lobby aux États-Unis. Un document qui permet une vision concrète et globale, « désidéologisée », de la nature de ce lobby, de son fonctionnement et de son poids.
(John-J Mearsheimer et Stephen M. Walt  - Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine  - éditions de La découverte-  coll. Cahiers libre–2007  45€)

La thèse des auteurs est sans détour : le lobby comme groupe de pression typique du système américain est devenu tellement puissant qu’ils est capable de conditionner la politique américaine dans un sens opposé aux intérêts de Washington en favorisant un appui inconditionnel à Tel-Aviv sur la base de considérations stratégiques et morales  désormais dépassées. « La guerre froide terminée, Israël est devenu un handicap stratégique pour les Etats-Unis. » 
Ce livre a suscité des réactions et finalement un débat d’une rare intensité. Il constitue en lui-même un événement de grande portée pour l’avenir de la politique étrangère américaine car il ouvre une brèche, difficile à combler,  dans le consensus plus ou moins contraint qui continue à déterminer la politique américaine vis-à-vis du conflit israélo-palestinien avec toutes ses conséquences locales, régionales et mondiales. En même temps cet essai vient  de donner une sorte de consécration universitaire à l’autre « pavé dans la mare » qu’a été la sortie du livre de Jimmy Carter : Palestine : Peace, not Apartheid.
Il se passe manifestement quelque chose dans l’opinion publique américaine sur les rapports entre Etats-Unis et Israël, en lien avec l’évolution de l’opinion sur la guerre d’Irak. Nous sommes en fait devant les premiers signes d’une remise en cause du soutien inconditionnel à Israël.

Un contexte inédit
Nous sommes en 2006. C’est la guerre du Liban, Israël est prêt à toute la violence nécessaire pour « liquider » le Hezbollah au Sud-Liban et à Beyrouth. Après sa victoire annoncée, les Etats-Unis et les Etats arabes alliés pourront négocier une sorte de prolongation du Statu quo favorable à Israël et préparer l’attaque contre l’Iran… L’administration Bush, confiante en la capacité militaire de l’armée israélienne, a soutenu et même encouragé l’option militaire israélienne. Selon un général israélien, les Etats-Unis ont fait jouer l’armée israélienne le rôle d’une légion étrangère.
A ce moment-là le lobby pro-israélien est au sommet de sa puissance. La guerre globale contre le terrorisme lui a donné  la plus belle occasion de se légitimer.
La convergence  américaine-israélienne, qui jusque-là avait couru en victoire militaire en victoire militaire, connaît au Liban sa première défaite. C’est le choc. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils été amenés à encourager aussi aveuglement une aventure qui se transforme en catastrophe pour les objectifs stratégiques américains dans la région ?
C’est dans ce contexte inédit  que la célèbre revue américaine  Foreign Policy   organise un débat sur un article jusque là très critiqué et marginalisé de John-J Mearsheimer et Stephen M. Walt consacré à  l’ « Israel lobby ».  A partir de ce moment, les termes du débat public sur la politique convergente des Etats-Unis et d’Israël vont se trouver profondément modifiés. Les acteurs de l’article, encouragés par ce débat, décident alors d’en faire un livre pour développer leur démonstration et préciser l’appareil critique qui accompagne et appuie leur travail.

D’abord définir
Un tel travail commence nécessairement par une définition de l’objet de l’étude, le lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Tout un chapitre y est consacré, dont il vaut la peine de citer ici quelques extraits : « "Lobby pro-israélien" est une expression commode qui permet de désigner un ensemble d’individus et organisations qui travaillent activement à l’orientation de la politique étrangère américaine  dans un sens pro-israélien. Le lobby n’est pas pourtant un seul mouvement unifié doté d’une direction centrale, et des individus et des groupes qui le composent ont parfois des désaccords entre eux sur certaines questions politiques. Il ne s’agit pas non plus d’une sorte de cabale ou de complot. Au contraire, les membres du lobby agissent à visage découvert et de la même manière que les autres groupes d’intérêts ». Et plus loin les auteurs précisent : « (…)  le lobby pro-israélien n’est pas synonyme de communauté juive américaine et 'lobby juif' n’est pas une expression appropriée pour décrire les différents groupes et individus qui s’emploient à encourager le soutien américain à Israël. D’une part le degré d’engagement aux cotés d’Israël varie considérablement parmi les juifs américains… [d’autre part] certains des individus et des groupes qui se font particulièrement entendre sur la question d’Israël, tels que les sionistes chrétiens, ne sont pas juifs. [Précision : lorsque très souvent est qualifie de chrétien un lobby pro-israélien, il s’agit d’évangélistes qui n’ont pas grands chose à voir avec le christianisme, du moins celui d’aujourd’hui. Leur "évangelisation" en Afrique par exemple s’avère un détournement de la religion se rapprochant d’avantage de sciences occultes.]   Alors, bien que les juifs américains forment la base du lobby, il est plus juste de développer l’expression "lobby pro-israélien" ». C’est la nature de ses objectifs politiques qui définit le lobby, et non l’identité ethnique ou religieuse de ceux qui la composent.

Le rôle de l’Américan Israël Public Affairs Commitee
Le lobby a comme mission essentielle de défendre Israël et de pousser les Etats-Unis à imposer sur la scène internationale : plus l’Amérique est crainte, plus Israël sera en sécurité. Le livre s’attache alors à décrire le travail du lobby et permet ainsi d’en avoir une idée concrète. Parmi ses nombreuses composantes, c’est l’AIPAC  (American Israel Public Affairs Committee) qui est la plus importante et peut-être la plus ancienne. Il cherche à convaincre les parlementaires de soutenir ses positions et y réussit en particulier parce qu’il parvient à diriger les campagnes de recueil de fonds des candidats qu’il estime pro-israéliens. Il s’agit là d’un trait typique du système américain : l’argent est très important dans les élections. La seconde source d’influence de l’AIPAC réside dans sa tentative de définir ou d’influencer la manière dont Israël est décrit par les médias américains : des écrivains, des journalistes, et des centres d’études travaillent de manière permanente pour diffuser une image très favorable d’Israël et d’une image très négative de toute opposition.
Par ailleurs plusieurs groupes, plus limités mais actifs, se consacrent à l’attaque, le plus souvent en recourant à l’accusation d’antisémitisme, de quiconque critique la politique israélienne ou l’appui américain à Israël.

Finalement, la politique du Moyen-Orient des Etats-Unis est de fait confiée à des spécialistes membres de l’AIPAC (et d’autres lobbies mineurs) qui écrivent notes, discours et interventions pour les législateurs et pour l’exécutif avec l’appui de think thank d’orientations politiques différentes (« néo-con » comme Américan Enterprise Institute, libérale comme la Brookings Intitution). Il n’est donc pas étonnant de voir Israël bénéficier de 3 milliards de dollars d’aide directe, sans compter ce qui est accordé à travers l’acquisition de matériel de guerre sophistiqué.  En outre Israël bénéficie d’un accès direct aux sources du renseignement qui sont refusées à L’OTAN. Enfin il peut compter, je dirais même disposer, du veto américain opposé aux résolutions de l’ONU considérées comme « hostiles ». 
C’est cette impunité politique totale qui permet à Israël d’utiliser la force des armes en lieu et place des armes de la politique.

Dans l’évaluation de l’action du lobby, les auteurs, redéfinissant les intérêts stratégiques américains au Moyen-Orient (accès aux ressources énergétiques, non prolifération d’armes de destruction massive, lutte contre le terrorisme anti-américain)  estiment qu’Israël a imposé aux Etats-Unis une politique qui va à l’encontre de leurs intérêts. Désormais les Etats-Unis doivent traiter Israël comme un Etat normal et pousser à la création  -« en faisant énormément pression sur Israël »- d’un Etat Palestinien viable.
Cependant, comme l’a noté Uri Avnery, (ancien ambassadeur d’Israël en France) les auteurs ne se demandent pas suffisamment si d’autres considérations, d’autres lobbies -comme le complexe militaro-industriel ou le lobby pétrolier- n’auraient pas aussi pesé de manière déterminante dans les choix de politique extérieure des Etats-Unis au Moyen-Orient.  


Finalement ce livre clairement construit et d’une 
lecture aisée suggère plusieurs réflexions.
La première concerne sa relation avec l’évolution de la politique américaine au Moyen-Orient. En amont de l’échec israélien au Liban, en réalité depuis 2005, la politique moyen-orientale (israélienne surtout) des Etats-Unis a pris une coloration intérieure.  Tel est le sens profond du rapport Baker-Hamilton qui demande une autre politique  - à laquelle Bush répond par une stratégie militaire renouvelée. Vient alors l’échec du Liban qui contraint une partie de l’Establishment politico-militaire américain à s’interroger ouvertement sur l’avenir de la politique  étrangère et sur l’aveuglement de l’administration Bush.
Le projecteur devait alors être mis sur le lobby pro-israélien considéré comme co-responsable de cette situation.

Une deuxième réflexion porte sur l’avenir d’Israël. Ce livre permet de mieux mesurer le caractère déterminant du soutien américain dons son existence même. Or le déclin américain au Moyen-Orient  -dont le livre est une description indirecte-  entraîne ipso facto un déclin de la capacité d’Israël à assurer sa suprématie par la voie des armes.
Le refus de toute solution politique par Israël sera de moins en moins tenable, d’autant plus qu’il s’accompagne d’une montée en puissance militaire et politique de l’Islam politique dans la région.
Enfin cette étude objective du lobby pro-israélien aux Etats-Unis devrait amener  une démarche analogue pour le lobby pro-israélien en France.  Il faudrait le courage et la lucidité qu’ont montré les deux universitaires américains.

Le « lobby pro israélien »  il faut être clair et le qualifier de « lobby pro sioniste ». En effet, la protection de l’Etat  d’Israël n’implique pas l’expansion que les gouvernements sionistes opèrent depuis soixante ans. Grâce, justement, à cette protection sans discernement  du non respect : en matière de droit international, des résolutions de l’ONU ou Conseil de sécurité ou encore des Convention de Genève dont Israël outrepasse allégrement ses droits, résolutions et directives.  Les USA sont par conséquent  -non les protecteurs d’un Etat en danger- mais les complices d’un Etat se compromettant dans  de « crimes contre l’humanité » par le Nettoyage Ethnique en Palestine.
Comme en Amérique. En France : des groupes d’influence s’attachent à diffuser une image positive de la politique israélienne, les représailles, la colonisation, les arrestation administratives, les difficultés de déplacement des palestiniens, l’Iron Wall, (le Mur d’Acier) etc. […] tous ces manquement aux règlements internationaux, les coteries pro sionistes françaises s’acharnent à nous les occulter et nous suspectent d’antisémitisme dès que notre avis diffère du leur. L’arrogance de la coterie va jusqu'à qualifier d’acte antisémite dès qu’un membre de la communauté est en cause et cela sans preuves, il s’est avéré à plusieurs reprises que des juifs en étaient à l’origine  des actes qualifiés d’antisémite. Le lobby pro-israélien s’attache à préserver l’image favorable à Israël et génère une image négative les Palestiniens. Non seulement aux USA et en Europe mais aussi dans le monde occidental où des chefs d’Etat font allégeance aux gouvernements israéliens.   

Cependant, la connivence entre les USA et Israël mise en évidence, la complicité de la politique  de « va-t’en-guerre » constatée, la duplicité diplomatique « mise à jour ». La co-existence entre Israël, les Palestiniens et les voisins  Arabes, sera-t-elle encore possible ?
Aujourd’hui, par la politique menée depuis soixante ans, Israël s’est exclu de lui-même de cette partie du monde. Comment pourrait-il vivre en harmonie avec ses voisins Arabes mais surtout avec les Palestiniens, après avoir porté atteinte à leur intégrité physique, territoriale et morale et en ayant menacé ses voisins pendant soixante ans ?
Le jour où le sionisme ne pourra plus se prévaloir du soutient américain, ses question resurgiront, tels de bouchons de liège à la surface des ondes. 







Avertissement : ayant subi des "Cyber attaques" si vous remarquez qu'un "post" a perdu sa substance, merci de me le faire remarquer par un commentaire, par exemple.  

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