mercredi 16 mars 2011

A propos des « réfugiés » juifs

A propos des « réfugiés » juifs venant du monde arabe
[ 08/03/2011 - 18:06 ]

Khaled Amayreh
Note : L’existence de réfugiés juifs du monde arabe est effectivement un mythe, lancé par les sionistes pour les raisons indiquées par K. Amayreh. Il faut toutefois préciser que, sans doute, au cours de l’immigration de 1949, 1950 et 1951, des Arabes juifs sont venus en Israël par choix délibéré. Lesquels juifs ne sont en tout cas pas des "réfugiés", contrairement aux juifs d’Allemagne chassés de leur pays, et que l’Occident ne voulait pas accueillir après la conférence d’Évian en 1938.
A ce sujet, on ne peut que vous proposer de consulter le livre déterminant de Gilbert Achcar "Les Arabes et la Shoah" - Édition Sindbad

La dernière (et ultime) vague d’immigration importante vers Israël a suivi le démembrement de l’ex Union Soviétique. Ces immigrants plus récents ont par ailleurs largement développé les courants fascistes à l’intérieur de la société israélienne
Dans une tentative désespérée visant à gommer et à se débarrasser de la situation extrême des réfugiés palestiniens, laquelle est en réalité au cœur et l’essence du conflit israélo-palestinien, la propagande israélienne et sioniste parle d’un problème de réfugiés juifs (du monde arabe) monté en parallèle.
Les propagateurs de ce mensonge évoquent sans honte des centaines de milliers de « réfugiés » juifs que l’on dit avoir été contraints de quitter le monde arabe après la création de cette entité maléfique qu’on appelle Israël.
A l’évidence, la logique derrière la diffusion de ces mensonges agressifs est de créer l’impression que le problème des réfugiés palestiniens a un équivalent et une symétrie avec un problème de réfugiés juifs. En fin de compte, les menteurs sionistes voudraient nous convaincre que le problème des réfugiés juifs invalide toute légitimité particulière à la cause toujours actuelle des réfugiés palestiniens.
Ces allégations, naturellement, ne sont rien que des mensonges méprisables et une distorsion de l’histoire.
Après tout, l’arrivée d’ « Arabes juifs » en Israël a été méticuleusement planifiée, fomentée, provoquée, accélérée et réalisée par les cercles sionistes, dont les services de renseignements israéliens.
Dans certains cas, des pots-de-vin considérables ont été versés à certains officiels de gouvernements arabes pour autoriser les juifs de leur pays à partir pour Israël. Dans d’autres pays, comme en Iraq, des agents sionistes ont utilisé le terrorisme pour créer une atmosphère de peur contre les juifs et les forcer à partir.
Des synagogues ont sauté et des menaces ont été proférées pour faire passer ce message aux juifs, « votre sécurité est en jeu, il vous faut partir avant qu’il ne soit trop tard ».
« Je ne dis pas que les relations entre juifs dans les pays arabes et leurs compatriotes arabes étaient exemplaires, spécialement après la création de l’entité raciste ». Cependant, il est historiquement établi que beaucoup, si ce n’est la plupart, des rumeurs sur ces « pogroms imminents » et autres actes de discrimination contre les juifs n’étaient qu’une propagande délibérée avec comme origine, les cercles des renseignements israéliens.
Naeim Giladi, un vieux juif iraquien vivant à New York, décrit ainsi de façon plutôt nette comment des agents israéliens ont orchestré une campagne délibérée d’intimidation visant à obliger les juifs d’Iraq à quitter leur pays ancestral. Il décrit aussi avec des détails minutieux les traitements humiliants et monstrueux dont les juifs du Moyen-Orient furent les victimes aux mains des autorités ashkénazes, une fois amenés en Israël.
En outre, le « regroupement » de juifs venant de partout dans le monde arabe était, et est toujours, l’objectif ultime du sionisme. En d’autres termes, ce regroupement de juifs était plus qu’un simple objectif souhaité du sionisme ; il s’agissait d’une obsession monomaniaque à la satisfaction de laquelle tout était mis en œuvre. Dans ce cas, comment ces parangons de mensonges peuvent-ils parler de centaines de milliers de pauvres réfugiés juifs arrachés à leurs maisons dans le monde arabe ? C’est plus qu’une simple déformation scandaleuse de faits historiques ; cela revient à forniquer avec la réalité de l’histoire.
En dernière analyse, il ne peut être fait aucune équation entre le nettoyage ethnique délibéré, prémédité de toute une population hors de sa patrie historique et au cours duquel des massacres à grande échelle, comme à Deir Yassin, ont été perpétrés, et une évacuation planifiée et quasiment régulière de juifs arabes vers Israël afin de satisfaire le sionisme.
Bien entendu, nous sommes là en face de gens malades et dépravés qui ne sont sujets ni à la logique ni à la raison étant donné qu’ils sont dépourvus d’honnêteté, un mot qui n’existe pas dans le lexique du sionisme.
Ce sont cette dépravation et cette maladie de l’esprit qui font que les cercles sionistes donnent comme instructions à certains juifs dans des pays occidentaux, comme en France, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, de taguer des graffitis antisionistes dans des endroits à forte population juive afin d’intimider les juifs et obtenir d’eux qu’ils émigrent en Israël pour voler les maisons et la terre palestiniennes.
Selon ces cercles, tout, y compris la vérité, doit être sacrifié sur l’autel du sionisme et d’Israël. C’est pourquoi, leur dépravation est sans limite, comme est sans limite leur propension au mensonge.
En effet, essayer de mettre sur le même niveau l’extirpation de la plus grande partie du peuple palestinien hors de sa terre ancestrale d’une part, et l’évacuation soigneusement planifiée des juifs arabes en vue de réaliser et de combler le sionisme d’autre part, revient pour beaucoup à essayer d’assimiler le mariage au viol, ou l’émigration voulue à l’expulsion.
Par conséquent, les efforts sionistes pour concocter un problème de réfugiés juifs afin de contrer la situation désespérée des réfugiés palestiniens doivent être rejetés avec le mépris qu’ils méritent.
Plus précisément, les soi-disant réfugiés juifs ont au bout du compte été transformés en voleurs, de gré ou de force. Ils ont été logés dans des maisons dont les propriétaires possèdent toujours la clé, espérant revenir dans leur maison plutôt tôt que tard.
Ils se sont retrouvés les « possesseurs » de jardins, de terrains, de vergers et de lots de terre qui appartiennent à un autre peuple. Même d’infimes possessions, tels que meubles ou bétail, qui avaient appartenu à des réfugiés palestiniens, ont été récupérées par ces soi-disant réfugiés juifs.
Le fait que ces juifs aient entretenu et cherché à perpétuer cette situation de vol ne signifie en aucune manière que situation ait acquis une légitimité. Un vol reste un vol, même si 62 années ont passé.
« Je ne nie pas que les juifs ont laissé des maisons, des affaires et d’autres biens dans le monde arabe. Cependant, les émigrés qui ont laissé leurs biens dans leur ancien pays n’ont pas le droit, pour s’indemniser de leurs biens abandonnés ou perdus, de voler ou de récupérer les biens d’un autre peuple dans leur nouveau pays d’adoption. C’est à la fois illégal et immoral. C’est aussi criminel, purement et simplement. »
Néanmoins, une justice entière doit être rendue tant aux réfugiés palestiniens qu’aux juifs qui ont laissé leurs biens et propriétés dans leur pays d’origine.
Les Palestiniens doivent être autorisés à rentrer chez eux et indemnisés, et les juifs, s’ils le souhaitent, doivent également avoir droit au rapatriement et à indemnisation.
En fait, rapatriement et indemnisation sont tous deux institués par l’Assemblée générale des Nations unies dans la célèbre résolution 194. Il ne devrait y avoir aucune discussion sur les autres points juridiques qui entravent la mise en œuvre du droit au retour palestinien.
Quant aux juifs arabes et à leurs descendants, ils doivent avoir le courage d’exiger d’être rapatriés et indemnisés au lieu de voler une terre et des biens qui ne leur appartiennent pas.
En tous les cas, une telle décision nécessite un haut niveau de droiture et d’engagement moral. C’est pourquoi, il est peu probable qu’elle ne soit prise un jour, de leur plein gré.
Mais cette décision devra être prise, bon gré, mal gré, même sous la contrainte. L’histoire est un grand niveleur.

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