dimanche 27 novembre 2011

L’échange de prisonniers


Malgré l’échange de prisonniers, Gaza reste emprisonnée
[ 26/11/2011 - 19:43 ]
Raji Sourani et Eyad Sarraj

Israël s'est servi de la capture du soldat Shalit, par la résistance palestinienne, pour justifier le bouclage de la Bande de gaza et du blocus qu'il y a exercé.
Une des raisons pour justifier le dureté de ce blocus était l'emprisonnement du soldat israélien Shalit. Mais aujourd'hui ?
Aujourd'hui c'est la reconnaissance d'Israël par le Hamas !
Yasser Arafat, avait reconnu Israël, il fit même modifier les statuts de l'O.L.P. en conséquence, Arafat fut assassiné à la Moukata, là où le très "démocratique" gouvernement israélien l’assigna à résidence et où il l'empoisonna. Mahmoud Abbas, reconnait Israël, il est même, pour des ambitions personnelles, un de ses serviteurs aliénés. Cela change-t-il quelque chose à la criminalité israélienne ?  NON... 
Le jeune Franco/palestinien Salah Amouri est toujours dans les geôles israéliennes, pourtant il n'avait rien fait qui puisse être considéré comme justiciable. 
Non seulement le blocus est un acte brutal, illégal par sa conception, mais encore tous les arguments utilisés pour le justifier, sont des arguties d'êtres qui croient que leur vision des événements est la seule possible, alors que cette vision des événements est digne d'un cerveau psychopathe, qui analyse la réalité à travers le prisme schizophrénique de son absolutisme fanatique.     


Alors qu’un millier de prisonniers sont ou doivent encore être libérés, 1,8 million de personnes qui vivent à Gaza ne sont toujours pas libres.

Tandis que la libération des prisonniers est une victoire pour les Palestiniens, les Gazaouis restent enfermés dans leur propre prison - Photo : EPA


L’accord d’échange des prisonniers entre Israël et le Hamas a soulagé des milliers de familles qui languissaient de retrouver leurs biens aimés. Malgré l’occupation prolongée, nous constatons un instant rare, une célébration commune entre Israéliens et Palestiniens. Cependant, cet événement, et la fanfare qui s’ensuivit, ne doit pas nous distraire et l’attention doit rester fixée sur la réalité tragique oubliée seulement un bref instant.

La vraie question dont il faut s’occuper revient toujours à l’occupation belligérante, et aux violations continues de la loi internationale perpétrées par les forces de l’occupation. L’exemple le plus évident étant le blocus absolu imposé sur la Bande de Gaza.
Israël a imposé son blocus sur Gaza en 1991. Ces dernières années, ce blocus est devenu de plus en plus restreint, après l’élection du Président Abbas, la détention de Gilad Shalit, et après que le Hamas ait pris le contrôle de la Bande de Gaza. Aujourd’hui le blocus est absolu.

Il y a jusqu’à 1,8 million de personnes qui vivent dans Gaza et qui sont coupées du monde extérieur. Cet étouffement économique et psychologique a décimé l’économie, nourrissant le chômage, la pauvreté et la dépendance comme jamais auparavant. Une génération entière à été isolée et interdite d’accès au monde extérieur.
Les civils se sont retrouvés dans l’œil du cyclone. Les incursions répétées, les attaques, et l’opération « Cast lead » pendant 2008 et 2009 dans la Bande de Gaza ont ciblés les civils : leur maisons, leur terrains, et leur moyens de subsistance. Des milliers de maisons, et des dizaines de milliers de dunums (mesure agraire) de terre agricole ont été systématiquement rasés. Aujourd’hui, 35% de la terre agricole est hors d’accès pour les fermiers, derrière une zone tampon imposée par Israël.
Avec le blocus, Israël a ouvertement et publiquement pris pour cible les civils, les personnes soit-disant « protégées » par les droits de l’homme.
Israël a explicitement fait référence à sa politique en tant que « guerre économique », imposée pour mettre la pression sur le Hamas à travers la population civile. Un des objectifs du blocus était d’obtenir la libération de Gilad Shalit, et le bouclage des frontières a été systématiquement justifié par cela.
Le blocus est sans aucun doute illégal. C’est une forme de punition collective explicitement interdite par le droit international coutumier et l’Article 33 de la 4e convention de Genève. Nul besoin d’être avocat pour comprendre l’illégalité et l’inhumanité de ce blocus. Il est tout simplement illégal, sans contestation possible, et ceux qui sont impliqués dans sa mis en place et son application doivent être tenus criminellement responsables.
A ce jour, la communauté internationale a refusé de reconnaître cette punition collective. Des propos sans conséquences disant que le blocus n’est pas soutenable ont circulé. Le résultat est l’institutionnalisation de cette illégalité. Tony Blair vérifie les quotas de mayonnaise et de café tandis que 1,8 million de personnes continuent d’être punis et voient leur dignité niée.
La source qui perpétue cette réalité est l’absence d’une règle de droit. L’histoire de l’occupation est caractérisée par les violations continues du droit international et l’impunité totale pour ces crimes. Pas une seule fois un haut dirigeant militaire ou politique n’a été tenu responsable en accord avec les conditions claires du droit international.
Par conséquent, les violations du droit international se poursuivent et le peuple continue de souffrir. L’impunité est devenue encore plus répandue et les violations du droit international tellement banalisées qu’Israël peut maintenant admettre ouvertement que la politique de blocus cible la population civile.
L’application du droit international doit être respectée. Ce n’est pas une invention venue des Palestiniens. C’est un droit de l’homme fondamental et aussi une nécessité urgente : se voyant refusée l’application du droit, les Palestiniens sont relégués sous la loi de la jungle. Ceci n’est pas seulement une violation de nos droits de l’Homme, mais cela ouvre aussi la porte à un avenir sans justice, sans paix ni sécurité.
La libération des prisonniers est la bienvenue, mais cette une mesure temporaire. Jusqu’à 1,8 million de Gazaouis restent enfermés dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde. La communauté internationale ne peut pas permettre que ce crime continue. Les Palestiniens doivent être traités comme des égaux et leurs droits humains doivent être respectés et protégés.
Le prétexte de la détention de Shalit n’existe plus en tant que motivation (épouvantable) pour le blocus. L’illégalité de cette punition collective est confirmée par tous les organismes de défense des droits de l’Homme et le CICR. Ce n’est un problème politique ; il attaque le cœur de notre humanité partagée et nous devons agir immédiatement.
Il n’y a pas d’alternative à la justice.



* Raji Sourani est le Directeur du Centre Palestinien pour les Droits de L’Homme (PCHR, basé à Gaza.
* Eyad Sarraj est un psychologue Palestinien, fondateur et directeur médical du Programme Communautaire de Santé Mentale de Gaza (GCMHP).
24 octobre 2011 - Al Jazeera - Vous puvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.com/indepth/op...
Traduction : ForAGoodCause

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