lundi 21 janvier 2013

Israël, 60 ans de mystifications



Israël, 60 ans de mystifications,
22000 jours de résistance palestinienne

1948  « Ils ont pris la fuite » (I)

L’histoire officielle d’Israël a repose, depuis 1948, sur un mensonge consistant à dire que les 800.000 Palestiniens qui ont pris le chemin de l’exil, et sont devenus des réfugiés, seraient partis volontairement à la demande des États Arabes environnants. En réalité, l’expulsion, par tous les moyens, du maximum d’habitants non juifs de la Palestine, et la conquête du maximum de leurs territoires, fut l’objectif constant du sionisme, aussi ancien que l’idée même, exprimée pour la première fois à la fin du XIXe  siècle, de création d’un Etat juifs en Palestine.

« Les Arabes doivent partir, mais nous avons besoin d’un moment favorable pour que cela arrive, par exemple une guerre », écrivait en 1937, dans une lettre à l’un de ses fils, le chef de file du mouvement sioniste et futur fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion.
Avec la fin annoncée, à partir de 1947, de la présence britannique, les dirigeants sionistes constatent que le rapport des forces, diplomatique et éventuellement militaire, leur est désormais favorable.
Le 10 mars 1948, une dizaine de responsables réunis par David Ben Gourion approuvent les derniers détails de leur « plan D ». Il comporte la description de tous les villages de Palestine, avec détails sur la manière d’attaquer militairement chacun d’entre eux, d’en chasser les habitants, et même d’exécuter sommairement des centaines d’hommes, considérés comme « suspects », dont des listes nominatives ont été soigneusement dressées.  Le « plan D » est ensuite distribué, pour application immédiate, aux officiers des 12 brigades de la Haganah, l’armée juive, qui connaît à ce moment  un développement fulgurant, tant en effectifs qu’en équipement moderne.
De ma mi-mars au 15 mai 1948  -date programmée du départ du dernier soldat britannique de Palestine -  se déroule alors, non pas comme le rabâche l’histoire officielle, la « première guerre israélo-arabe », mais la vaste opération de nettoyage ethnique lancée par une Haganah forte de 90.000 hommes, auxquels la résistance palestinienne ne saura opposer que quelques milliers de miliciens villageois à l’armement dérisoire.  
Dès la fin du mois de mars, au moins trente villages arabes ont été rayés de la carte, selon le schéma : encerclement de la localité, rassemblement de la population, ordre donné de fuir, mise à l’écart des « suspects »  et leur exécution immédiate.


Source : librairie des Résistances
4 Villa Compoint / angle 40 rue Guy Môquet  75017  Paris
http://www. Librairie-resistances.com



 « 1948  « Ils ont pris la fuite » (II)

Après une phase de pillages et de violences diverses, suit la destruction de toutes les maisons jugées impropres à un habitat juif, voire du village entier, sur les ruines duquel édifiés des kibboutz et autres colonies juives.  Un des épisodes les plus sanglants de la période est resté dans les annales : le massacre des villageois de Deir Yassin, près de Jérusalem, le 9 avril 1948. Les dirigeants de l’État juif ont longtemps mis cette exaction sur le compte de la milice dite « extrémiste »  de l’Irgoun, et ont juré leurs grands dieux que jamais la Haganah n’aurait pu tuer délibérément des femmes  et des enfants.
Faux ! Non seulement parce qu’il y a eu beaucoup d’autres villages martyrs, où la Haganah a opéré en solo, mais parce que la Haganah a bel et bien participé elle-même à la tuerie de Deir Yassin.
Après les villages les villes : successivement, les principales villes palestiniennes sont attaquées, à Jaffa, Nazareth, Tibériade, à Acre et a Haïfa, dont les habitants arabes sont contraints par milliers à fuir par la mer.
Parmi les épisodes les plus spectaculaires de cette phase de la tragédie palestinienne, on peut citer les « exploits » de deux jeunes officiers israéliens promis ç de brillantes carrières, Moshe Dayan et un certain Yirzakh Rabin, qui ordonnent l’expulsion de 70.000 habitants des villes arabes de Lydda (Lod) et Ramleh. L’exode des palestiniens, ketés sur les routes sans vivres, sans eau et sous un soleil de plomb, se transforme en marche de la mort pour des centaines d’enfants et de vieillards.
Lorsque s’achève cette première phase, au cours de laquelle les armées des pays arabes avoisinants  ne sont pas encore intervenus, plus de 10.000 Palestiniens, dont une large majorité de civils désarmés, ont été tués par les forces sionistes, et 30.000 au moins ont été chassés.
Les dirigeants des États arabes, pas plus que les dirigeants sionistes, ne souhaitent l’établissement d’un État arabe indépendant en Palestine.
C’est pourquoi, lorsqu’ils interviennent en Palestine après le 15 mai, il s’agit principalement pour eux, de faire acte de présence pour apaiser leurs propres opinions publiques émues par la tragédie de leurs frères palestiniens, et ils n’envoient que des contingents réduits, inférieurs numériquement et en armement à la puissance israélienne.  Finalement, les combats avec les armés arabes, interrompus à plusieurs reprises sur injonction des Nations Unies, où chaque grande puissance (Grande Bretagne, Etats-Unis, Union Soviétique principalement)  n’a pas encore clairement déterminé qui pouvaient être ses alliés ou vassaux régionaux, feront un seul perdant incontestable, la population palestinienne.


Source : librairie des Résistances
4 Villa Compoint / angle 40 rue Guy Môquet  75017  Paris
http://www. Librairie-resistances.com




Les dossiers de village :

Dominique Vidal (journaliste au Monde Diplomatique) qui dans « Manières de voir » revient sur le plan d’expulsion « Daleth » il ajoute : « dès le début des années 1940, la direction du Yichouv a préparé l’expulsion des Palestiniens, puis, en 1947-1948, l’a mise en œuvre, étape après étape. Un fait parmi bien d’autres, qui contredit la thèse de l’absence d’intention : la constitution, dès avant la seconde guerre mondiale, d’un fichier de tous les villages arabes.
Recruté pour s’en charger, un topographe de l’Université hébraïque de Jérusalem « suggéra de conduire une  inspection à l’aide de photographies aériennes ». A cette époque la Palestine était sous Administration  britannique. Le « Mandat » pouvait-il l’ignorer… ?
Ainsi furent constitués des dossiers détaillés sur chacun des villages de Palestine avec : « les routes d’accès, la qualité de la terre, les sources, les principales sources de revenu, la composition sociologique, les affiliations religieuses, le nom des muktars [chefs], les relations avec les autres villages, l’âge des habitants (hommes de 16 à 50 ans) et bien d’autres choses ». La plus importante était  « un index de l’"hostilité" [à l’égard du projet sioniste] à partir du niveau de participation du village à la révolte de 1936. Une liste comportait quiconque y avait pris part et les familles de ceux qui avaient perdu quelqu’un dans les combats contre les Britanniques. Une attention particulière était prêtée aux gens qui avaient prétendument tué de juifs ». En 1948, cette dernière information « alimentera les pires atrocités dans les villages, conduisant à des exécutions de masse. En 1943, Ezra Danin, qui jouera cinq ans plus tard un rôle de dirigeant dans l’épuration ethnique, « de manière explicitement militaire : le nombre de gardes (la plus part des villages n’en avaient aucun) et les quantités et qualité des armes à la disposition du village (en général archaïques ou même absentes).



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