vendredi 26 avril 2013

LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE LA PALESTINE: La déshumanisation et la complicité


Sur une population largement sans défense


La déshumanisation et la complicité :
Qastal était situé sur le dernier sommet occidental avant la montée finale vers Jérusalem. Le monument à la Haganah qu’Israël a érigé sur le site ne signale pas qu’il y avait autrefois à cet endroit même un village palestinien. La plaque commémorant la bataille est un exemple typique, qui montre combien le langage du plan Daleth s’est ancré en profondeur dans l’historiographie populaire israélienne d’aujourd’hui. Sur la plaque comme dans le plan, Qastal n’apparaît pas comme un village mais comme une « base ennemie » : les villageois palestiniens sont déshumanisés  pour être transformés en « cibles légitimes » des destructions et expulsions. Partout en Israël, quantités d’implantations nouvelles et de parcs nationaux sont entrés dans la mémoire collective du pays sans aucune référence aux villages  qui se trouvaient autrefois sur ces sites, même lors qu’il en reste des vestiges – une maison isolée, une mosquée, quelque chose de bien visible attestant qu’en 1948 encore des gens vivaient là.
Les villages un par un, furent encerclés, attaqués, occupés, leur population expulsée, leurs maisons et leurs bâtiments démolis. Dans certains d’entre eux, l’expulsion fur accompagné de massacres : le plus notoire fut perpétré, le jour même où Qastal tomba, à  Deir Yassin où la nature systématique du plan Daleth s’est manifesté. Deir Yassin village pastoral et cordial qui avait conclu un pacte de non agression avec la Haganah de Jérusalem, mais qui était condamné à disparaître parce qu’il se trouvait dans une zone que le plan Daleth avait décidé de nettoyer. En raison de l’accord qu’elle avait signé avec ce village, la Haganah décida d’y envoyer des hommes de l’Irgoun et du groupe Stern afin de ne pas avoir elle-même à rendre des comptes officiellement. Par la suite, dans le nettoyage de villages « amicaux », même ce stratagème ne paraîtrait plus nécessaire.
Deir Yassin où les terroristes de l’Irgoun et Stern arrosèrent les maisons à la mitrailleuse, tuant de nombreux habitants. Les villageois restants furent rassemblés en un même lieu et assassinés de sang froid, leurs corps odieusement traités, plusieurs femmes violées puis tuées. Fahim  Zaydan, qui avait douze ans à l’époque, a vu sa famille assassinée sous ses yeux. (- Réflexion personnelle : « Même à Oradour sur Glane l’être humain ne s’était montré aussi bestial ») les "soldats" juifs tirèrent également sur Zaydan dans une rangée d’enfants qu’ils avaient alignée contre un mur puis arrosée de balles avant leur départ, « juste pour s’amuser ». Zaydan à eu la chance de survivre à ses blessures.
Les forces juives considérant tout village palestinien comme une base militaire ennemie, la distinction entre massacrer les habitants et les tuer « au combat » était mince. Il suffit de savoir qu’il y avait trente bébés parmi les morts de Deir Yassin pour comprendre que l’argumentation « quantitative » - que les israéliens ont répétée en avril 2002 pour le massacre de Djénine -  n’a aucun sens. A l’époque, la direction juive a annoncé fièrement un nombre élevé de victimes afin de faire de Deir Yassin l’épicentre de la catastrophe (Nakba) et d’avertir tous les Palestiniens qu’un sort semblable les attendait s’ils refusaient d’abandonner leurs maisons et de s’enfuir.
On mesure la confiance qu’avait le Haut Commandement, au début avril, dans sa capacité non seulement à conquérir mais aussi à nettoyer les zones que les Nations unies avaient accordées à l’Etat juif, quand on le voit, immédiatement après l’opération Nahshon, tourner son attention vers les grands centres urbains de Palestine, sous les regards indifférents des agents de l’ONU et des responsables britanniques.
Tout comme à Tibériade où les britanniques ont aussi joué un rôle douteux mais surtout négatif collaborant avec la Haganah. –l’obstruction britannique l’ALA ne réussit à envoyer qu’une trentaine de volontaires-  Tibériade où 6 000 juifs et 5 000 arabes coexistaient paisiblement, comme le faisaient leurs ancêtres depuis des siècles. 

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