Pourquoi qu'Israël craint le mouvement pour le Boycott,
Désinvestissement, Sanction ?
Pour
tous ceux qui ont milité pour que le
Droit international s'applique en Palestine ce post, et il faut le reconnaitre
depuis quelque temps il n'est pas le seul, est un soulagement de voir enfin
l'intelligence humaine prendre le pas sur le fanatisme religieux, idéologique
ou communautaire. Il faut cependant reconnaitre que la France, avec quelques
autres états, se sont laissé phagocyter par le sionisme,
font exception à l'intelligence précitée et continuent à se soumettre à leur influence.
Ce manque d'indépendance intellectuelle soumet les populations françaises a des discriminations, dans leur propre pays.
The New York Times
04-02-2014
Si les tentatives du Secrétaire d'Etat John Kerry pour
raviver les pourparlers entre Israël et l'Autorité Palestinienne se fracassent
face à la continuelle construction israélienne de colonies illégales, c'est
probablement que le gouvernement israélien doit se confronter au boycott
international “cabale”,
selon les termes de John Kerry en août dernier.
Ces derniers jours, Israël semble atterré par
l'accroissement “exponentiel”
du mouvement palestinien : Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS), tout comme par l'influence
croissante de l'Iran dans la région.
En juin dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a
déclaré de fait que le BDS constituait une menace stratégique. Le qualifiant de
mouvement "dé légitimation"
assigna une totale responsabilité au Ministère des Affaires Stratégiques et son
inaptitude à lutter contre le mouvement.
Mais le BDS ne suppose pas une menace existentielle pour Israël ; il
suppose un défi ferme au système d'oppression du peuple palestinien, qui la
cause fondamentale de sa croissance mondiale.
La vision que le gouvernement israélien a du BDS, est une
menace stratégique révélatrice de sa grande anxiété constatant la propagation
du mouvement dans la communauté internationale. [Il est logique que face à l'incurie, à la
prévarication de nos dirigeants la société civile prenne le relais de ces êtres
qui se présentent à une élection, non pour mettre leurs connaissances au
service de la Nation, donc, du plus grand nombre mais pour exploiter la Nation
pour leur bénéfice personnel et se mettre au service de criminels, qui
finalement sont leurs commanditaires.] Il reflète aussi l'échec de la coûteuse campagne de
la “Marque
Israël” du Ministère des Affaires Extérieures, qui réduit le BDS à un
problème d'image et utilise la culture comme un outil de propagande, envoyant
partout dans le monde, ses personnalités israéliennes les plus médiatiques pour
monter le meilleur "visage" d'Israël.
Impulsée en 2005 par la plupart des organisations et
fédérations syndicales de la société palestinienne, le BDS demande la fin de
l'occupation israélienne de 1967, la "reconnaissance des droits
fondamentaux des citoyens arabo/palestiniens d'Israël sur le même pied d 'égalité" et le Droit
au retour des refugiés palestiniens dans leurs foyers et terres desquelles ont
été déplacés et dépossédées par la force en 1948.
Comme se fait-il qu'Israël soit une puissance nucléaire
avec une économie florissante, se sent si vulnérable devant un mouvement non
violent réclamant les droits humains ?
Israël est profondément préoccupé par le chiffre croissant
de juifs étatsuniens qui s'opposent de manière manifeste a sa politique,
spécialement ceux qui s'unissent ou prennent la tête de la
campagne pour le BDS. Il perçoit aussi comme une profonde menace, le croissant
désaccord entre d'importantes personnalités juives qui rejettent
la tendance d'Israël à parler en leur nom, et désavouent
sa prétention a être le “foyer national” de tous les juifs, ou contestent l'inhérent conflit
entre son autodéfinition ethno-religieuse et sa revendication d'être une
démocratie. Ce qu'I.F.Stone, décrivait
prophétiquement Israël vers 1967, qu'Israël "créait un type de
schizophrénie morale dans la communauté juive mondiale" due a sa
prétention d'Etat "racial et exclusif".
[C'est une vision parfaitement opposée a
celle tenue par les gouvernements français et particulièrement les socialistes
qui additionné à l'intelligentsia française pro israélienne, et au lieu de
regarder la politique israélienne de manière pragmatique, la considèrent au travers du prisme idéologique
ethno-religieux, qui couplée au fanatisme sioniste les fourvoie dans
l'acceptation de crimes aussi inacceptables qu'a pu l'être la Shoah. Crime
érigée en religion d'état, accusant d'antisémite tout concept n'allant pas dans
le sens des intérêts sionistes en Palestine. C'est une vision étriquée
d'illuminées ayant perdu leur libre arbitre.]
Israël se sent aussi menacé par l'efficacité des
stratégies non violentes utilisées par le mouvement du BDS, inclus sa composante israélienne, et pour l'impact
négatif sur la position d'Israël dans l'opinion publique mondiale. Comme l'a
dit un commandant militaire israélien dans le contexte de l'anéantissement de
la résistance populaire palestinienne sous l'occupation: “Nous
savons très bien éviter un Ghandi”.
Le vote
écrasant dans la résolution d'American Studies Association de décembre
dernier en appui du boycott universitaire d'une décision
similaire adoptée par la Association for
Asian-American Studies, entre autres, ainsi que les votes
en faveur de l'inversion de plusieurs conseils d'étudiants universitaires,
démontre que le BDS n'est plus tabou
aux Etats-Unis.
L'impact économique du mouvement est visiblement évident. La récente
décision du fond de pensions hollandais PGGM de fretirer ses fonds, pour
une valeur de 200.000 millions de dollars, des cinq plus grandes banques
israéliennes pour ses implication dans les territoires palestiniens occupées ont
commotionné le establishment israélien.
Pour souligner le danger "existentiel" que
suppose le BDS, Israël et ses groupes d'influence invoquent très souvent la
calomnie de l'antisémitisme, malgré la position incontestable et consistante du
mouvement contre toutes les formes de racisme, inclus l'antisémitisme. Cette
infondée accusation intente intimider et réduire au silence ceux qui critiquent
Israël pour enlacer ces critiques avec le racisme antijuif.
C'est
exactement ce qui se passe en France, où l'on peut tout dire, rire de tout, se
moquer des religions, de ses représentants, de n'importe quel événement y
compris de la manière la plus vulgaire, sauf d'Israël, des Juifs, de la Shoah
érigée en religion d'Etat. C'est une dictature ethno/religieuse que les Juifs
imposent à toute la population française.
Postuler que boycotter Israël est intrinsèquement
antisémite, non seulement est faux mais encore présume qu'Israël et "les juifs" seraient une seule
et même chose. Cela est si absurde et tant préjudiciable que d'affirmer que, par exemple, le boycott d'un Etat
autoproclamé islamique comme l'est l'Arabie Saoudite, par son horrifiant record
de violations des droits humains, est du obligatoirement à l'islamophobie.
L'appel du mouvement BDS pour une totale égalité dans les
lois et politiques pour les citoyens palestiniens d'Israël, préoccupe l'Etat
sioniste parce qu'il émet des doutes sur sa propre autodéfinition entant
qu'Etat juif exclusif. Israël considère comme une menace existielle un quelconque
défi a ce que inclus le Département a critiqué
comme son système de "discrimination institutionnalisé, légale et
sociale" contre ses citoyens
palestiniens, du en partie à l'image d'apartheid que ce défi évoque.
De manière révélatrice, le Tribunal Suprême à rejeté
récemment une tentative des libéraux israéliens demandant que l'identité ou
l'ethnicité apparaisse simplement comme "israélien" dans le registre
national de la population (qui a classifie la population comme juif, arabe,
druse, etc.). Le Tribunal à décidé que faire cela supposerait une menace
sérieuse pour l'identité fondatrice d'Israël comme Etat juif pour le peuple
juif.
Israël continue d'être le seul pays sur terre qui ne
reconnaît pas sa propre nationalité pour reconnaître théoriquement l'égalité
des droits pour tous ses citoyens, parce que cela pourrait porter atteinte à l'identité
"ethnocratique". Dans ce contexte, il convient de comprendre
l'affirmation selon laquelle le BDS, un mouvement non-violent ancrée dans les
principes universels des droits de l'homme, est question de «détruire» Israël.
En vérité la justice et l'égalité de droits pour tous
détruirait Israël ? A-t-il détruit également l'Amérique du Sud ? Ou l'Afrique
du Sud ? En réalité ce qui a été détruit c'est l'ordre radical discriminatoire
qui avait prévalu, mais n'a pas détruit les populations ni le pays. De la même
manière, l'unique menace de la campagne BDS est l'ordre injuste israélien.
Il
reconnaitre cependant qu'il ne peut y avoir de véritable paix, sans une
véritable justice, pour les palestiniens d'Israël mais aussi pour les
palestiniens de Palestine dans les frontières 1967. Il faudra aussi que les
criminels de guerre ou contre l'humanité soient jugés par une C.P.I. totalement
indépendante. C'est à dire non soumis à aucune idéologie communautariste. Les
Juifs on fait juger les criminels nazis, il faudra maintenant juger les
criminels juifs. Il faut rendre la justice pour que le peuple palestinien n'ait
pas souffert pendant 65 ans pour rien.
Omar Barghouti est un militant palestinien pour les droits
humains et auteur de “Boycott, Désinvestissement, Sanctions: The Global
Struggle for Palestinian Rights”.
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