mercredi 5 février 2014

Pourquoi qu'Israël craint le BDS



Pourquoi qu'Israël craint le mouvement pour le Boycott, Désinvestissement, Sanction ?

Pour tous ceux qui ont milité  pour que le Droit international s'applique en Palestine ce post, et il faut le reconnaitre depuis quelque temps il n'est pas le seul, est un soulagement de voir enfin l'intelligence humaine prendre le pas sur le fanatisme religieux, idéologique ou communautaire. Il faut cependant reconnaitre que la France, avec quelques autres états, se sont laissé  phagocyter par le sionisme,  font exception à l'intelligence précitée et continuent à se soumettre à leur influence.  Ce manque d'indépendance intellectuelle soumet les populations françaises a des discriminations, dans leur propre pays. 

The New York Times
04-02-2014




Si les tentatives du Secrétaire d'Etat John Kerry pour raviver les pourparlers entre Israël et l'Autorité Palestinienne se fracassent face à la continuelle construction israélienne de colonies illégales, c'est probablement que le gouvernement israélien doit se confronter au boycott international “cabale”, selon les termes de John Kerry en août dernier.

Ces derniers jours, Israël semble atterré par l'accroissement “exponentiel” du mouvement palestinien : Boycott, Désinvestissement et Sanction (BDS), tout comme par l'influence croissante de l'Iran dans la région.

En juin dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré de fait que le BDS constituait une menace stratégique. Le qualifiant de mouvement "dé légitimation" assigna une totale responsabilité au Ministère des Affaires Stratégiques et son inaptitude à lutter contre le mouvement.  Mais le BDS ne suppose pas une menace existentielle pour Israël ; il suppose un défi ferme au système d'oppression du peuple palestinien, qui la cause fondamentale de sa croissance mondiale.   
La vision que le gouvernement israélien a du BDS, est une menace stratégique révélatrice de sa grande anxiété constatant la propagation du mouvement dans la communauté internationale. [Il est logique que face à l'incurie, à la prévarication de nos dirigeants la société civile prenne le relais de ces êtres qui se présentent à une élection, non pour mettre leurs connaissances au service de la Nation, donc, du plus grand nombre mais pour exploiter la Nation pour leur bénéfice personnel et se mettre au service de criminels, qui finalement sont leurs commanditaires.] Il reflète aussi l'échec de la coûteuse campagne de la “Marque Israël” du Ministère des Affaires Extérieures, qui réduit le BDS à un problème d'image et utilise la culture comme un outil de propagande, envoyant partout dans le monde, ses personnalités israéliennes les plus médiatiques pour monter le meilleur "visage" d'Israël.

Impulsée en 2005 par la plupart des organisations et fédérations syndicales de la société palestinienne, le BDS demande la fin de l'occupation israélienne de 1967, la "reconnaissance des droits fondamentaux des citoyens arabo/palestiniens d'Israël  sur le même pied d 'égalité" et le Droit au retour des refugiés palestiniens dans leurs foyers et terres desquelles ont été déplacés et dépossédées par la force en 1948.
Comme se fait-il qu'Israël soit une puissance nucléaire avec une économie florissante, se sent si vulnérable devant un mouvement non violent réclamant les droits humains ? 

Israël est profondément préoccupé par le chiffre croissant de juifs étatsuniens qui s'opposent de manière manifeste a sa politique, spécialement ceux qui s'unissent ou  prennent la tête de la campagne pour le BDS. Il perçoit aussi comme une profonde menace, le croissant désaccord entre d'importantes personnalités juives qui  rejettent la tendance d'Israël à parler en leur nom, et désavouent sa prétention a être le “foyer national” de tous les juifs, ou contestent  l'inhérent conflit entre son autodéfinition ethno-religieuse et sa revendication d'être une démocratie. Ce qu'I.F.Stone, décrivait prophétiquement Israël vers 1967, qu'Israël "créait un type de schizophrénie morale dans la communauté juive mondiale" due a sa prétention d'Etat "racial et exclusif".
[C'est une vision parfaitement opposée a celle tenue par les gouvernements français et particulièrement les socialistes qui additionné à l'intelligentsia française pro israélienne, et au lieu de regarder la politique israélienne de manière pragmatique, la considèrent  au travers du prisme idéologique ethno-religieux, qui couplée au fanatisme sioniste les fourvoie dans l'acceptation de crimes aussi inacceptables qu'a pu l'être la Shoah. Crime érigée en religion d'état, accusant d'antisémite tout concept n'allant pas dans le sens des intérêts sionistes en Palestine. C'est une vision étriquée d'illuminées ayant perdu leur libre arbitre.]       
Israël se sent aussi menacé par l'efficacité des stratégies non violentes utilisées par le mouvement du BDS, inclus sa composante israélienne, et pour l'impact négatif sur la position d'Israël dans l'opinion publique mondiale. Comme l'a dit un commandant militaire israélien dans le contexte de l'anéantissement de la résistance populaire palestinienne sous l'occupation: “Nous savons très bien éviter un Ghandi”.
Le vote écrasant dans la résolution d'American Studies Association de décembre dernier en appui du boycott universitaire d'une décision similaire adoptée par la Association for Asian-American Studies, entre autres, ainsi que les votes en faveur de l'inversion de plusieurs conseils d'étudiants universitaires, démontre que le BDS n'est plus tabou aux Etats-Unis.

L'impact économique du mouvement est visiblement  évident. La récente décision du fond de pensions hollandais PGGM de fretirer ses fonds, pour une valeur de 200.000 millions de dollars, des cinq plus grandes banques israéliennes pour ses implication dans les territoires palestiniens occupées ont commotionné le establishment israélien. 

Pour souligner le danger "existentiel" que suppose le BDS, Israël et ses groupes d'influence invoquent très souvent la calomnie de l'antisémitisme, malgré la position incontestable et consistante du mouvement contre toutes les formes de racisme, inclus l'antisémitisme. Cette infondée accusation intente intimider et réduire au silence ceux qui critiquent Israël pour enlacer ces critiques avec le racisme antijuif.
C'est exactement ce qui se passe en France, où l'on peut tout dire, rire de tout, se moquer des religions, de ses représentants, de n'importe quel événement y compris de la manière la plus vulgaire, sauf d'Israël, des Juifs, de la Shoah érigée en religion d'Etat. C'est une dictature ethno/religieuse que les Juifs imposent à toute la population française.    
Postuler que boycotter Israël est intrinsèquement antisémite, non seulement est faux mais encore présume qu'Israël  et "les juifs" seraient une seule et même chose. Cela est si absurde et tant préjudiciable que d'affirmer  que, par exemple, le boycott d'un Etat autoproclamé islamique comme l'est l'Arabie Saoudite, par son horrifiant record de violations des droits humains, est du obligatoirement à l'islamophobie.   
 
L'appel du mouvement BDS pour une totale égalité dans les lois et politiques pour les citoyens palestiniens d'Israël, préoccupe l'Etat sioniste parce qu'il émet des doutes sur sa propre autodéfinition entant qu'Etat juif exclusif. Israël considère comme une menace existielle un quelconque défi a ce que inclus le Département a critiqué comme son système de "discrimination institutionnalisé, légale et sociale"  contre ses citoyens palestiniens, du en partie à l'image d'apartheid que ce défi évoque.  

De manière révélatrice, le Tribunal Suprême à rejeté récemment une tentative des libéraux israéliens demandant que l'identité ou l'ethnicité apparaisse simplement comme "israélien" dans le registre national de la population (qui a classifie la population comme juif, arabe, druse, etc.). Le Tribunal à décidé que faire cela supposerait une menace sérieuse pour l'identité fondatrice d'Israël comme Etat juif pour le peuple juif.   
Israël continue d'être le seul pays sur terre qui ne reconnaît pas sa propre nationalité pour reconnaître théoriquement l'égalité des droits pour tous ses citoyens, parce que cela pourrait porter atteinte à l'identité "ethnocratique". Dans ce contexte, il convient de comprendre l'affirmation selon laquelle le BDS, un mouvement non-violent ancrée dans les principes universels des droits de l'homme, est question de «détruire» Israël.

 
En vérité la justice et l'égalité de droits pour tous détruirait Israël ? A-t-il détruit également l'Amérique du Sud ? Ou l'Afrique du Sud ? En réalité ce qui a été détruit c'est l'ordre radical discriminatoire qui avait prévalu, mais n'a pas détruit les populations ni le pays. De la même manière, l'unique menace de la campagne BDS est l'ordre injuste israélien.
Il reconnaitre cependant qu'il ne peut y avoir de véritable paix, sans une véritable justice, pour les palestiniens d'Israël mais aussi pour les palestiniens de Palestine dans les frontières 1967. Il faudra aussi que les criminels de guerre ou contre l'humanité soient jugés par une C.P.I. totalement indépendante. C'est à dire non soumis à aucune idéologie communautariste. Les Juifs on fait juger les criminels nazis, il faudra maintenant juger les criminels juifs. Il faut rendre la justice pour que le peuple palestinien n'ait pas souffert pendant 65 ans pour rien. 
 
Omar Barghouti est un militant palestinien pour les droits humains et auteur de “Boycott, Désinvestissement, Sanctions: The Global Struggle for Palestinian Rights”.

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