mardi 6 mai 2014

Israël-Palestine : une « crise » qui vient de loin



Ce "post" retrace brièvement mais sans ambigüité la réalité des négociations, que nous pouvons qualifier sans ambages de: Farces.
Nous ne devons pas oublier cependant qu'en même temps que se déroulent ces négociations/farces, des crimes contre ces mêmes palestiniens, à qui l'on fait (les israéliens) entrevoir un possible règlement où le Droit international serait respecté, sont commis tous les jours à leur encontre. Des crimes se tous ordres, harcèlement quotidien, assassinat, sans oublier les démolitions de leurs maisons (sous des arguments à assommer un bœuf tant l'hypocrisie y règne), l'incendie des oliveraies par les colons protégés par l'armée ou encore et je m'arrêterais là, la spoliation des terres, des biens... Tous les hommes attachées au à la justice se posent la question de savoir si l'histoire mouvementé des juifs ne tient pas précisément à un comportement reçu en héritage ?  
       



Crédit Photo: DR

 « Israël suspend sa participation au processus de paix». Au cours des derniers jours, ce titre a fait la une de nombreux médias, mais la majorité des observateurs ne semblent pas se poser une question pourtant essentielle: de quel «processus de paix» parle-t-on?
Il est en effet particulièrement affligeant de constater que, malgré les évidences, nombreux sont ceux qui continuent d’alimenter la fable du «processus négocié», s’interrogeant sur les responsabilités des uns et des autres dans son «interruption».

Un «processus de paix»?
Voilà désormais plus de vingt ans que l’enfumage du «processus de paix» se poursuit, avec son cortège de formules passe-partout, de la «reprise des négociations» aux «concessions douloureuses» en passant par les «responsabilités partagées» et les «extrémistes qui sabotent la paix». Durant ces vingt ans, des centaines de check-points ont été établis dans les territoires palestiniens, des murs ont été construits, la colonisation s’est poursuivie sans discontinuer, à un point tel que l’emprise israélienne sur les territoires occupés n’a jamais été aussi forte qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il n’y a pas eu de «processus de paix» mais un processus de réorganisation de l’occupation, Israël faisant semblant de concéder une autonomie virtuelle aux Palestiniens tout en accentuant son contrôle réel sur la Palestine.
Ces vingt années ont certes été scandées de «moments de tension» et de «moments de calme», de «rupture du dialogue» et de «reprise du dialogue». Mais la logique d’ensemble a toujours été la même: des «négociations» sans fin, durant lesquelles Israël modifie et accroît sans cesse ses exigences, tout en poursuivant sa politique coloniale et en rendant les Palestiniens responsables de leur sort. Un chiffre récent, parmi tant d’autres, illustre cette réalité selon laquelle les «négociations» servent à dissimuler la réalité de l’entreprise coloniale israélienne: alors que les rencontres entre représentants israéliens et Palestiniens ont repris en 2013, la colonisation s’est dans le même temps accrue, avec une augmentation de 123%, par rapport à 2012, du nombre de mises en chantier dans les colonies israéliennes de Cisjordanie...

Réconciliation palestinienne?
Loin de favoriser les Palestiniens ou d’équilibrer le rapport de forces en leur faveur, les prétendues «négociations» servent en réalité les objectifs israéliens, en maintenant l’illusion d’un compromis possible entre le faible et le fort, avec pour arbitre les États-Unis, soit l’entraîneur de l’une des deux équipes.
Une illusion largement entretenue par une partie de la direction palestinienne, aujourd’hui regroupée autour de Mahmoud Abbas, qui a fait le choix de sacrifier les intérêts du peuple palestinien pour bénéficier de gratifications matérielles et symboliques accordées au compte-gouttes par l’occupant et ses alliés. Une illusion qui n’illusionne plus personne en Palestine aujourd’hui, y compris au sein de cette direction, qui cherche désormais par tous les moyens à apparaître comme celui qui refuse de capituler totalement face à Israël, tout en essayant de maintenir en vie un «processus» dont elle est devenue dépendante.
C’est paradoxalement dans ce cadre qu’il faut analyser la «réconciliation» palestinienne actée le 23 avril dernier par un accord entre l’OLP et le Hamas, qui prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élections dans les territoires occupés. L’accord, signé par un Hamas en quête d’un nouveau souffle en raison de son isolement lié au blocus de Gaza, au putsch contre les Frères musulmans en Égypte et à l’affaiblissement diplomatique de son allié qatari, demeure certes flou sur nombre de questions essentielles et l’on ne peut qu’être sceptique quant à sa mise en application. Mais il pourrait toutefois conférer une légitimité nouvelle à un Mahmoud Abbas, largement décrié dans les territoires palestiniens en raison de sa stratégie uniquement axée sur les négociations, en «mouillant» le Hamas et en lui faisant porter la responsabilité d’une éventuelle rupture en cas de reprise du «processus».
Car la question des relations avec le Hamas est à appréhender comme un élément du rapport de forces dans les relations de Mahmoud Abbas avec le gouvernement israélien, un divorce avec le mouvement islamique pouvant facilement apparaître, dans un avenir proche, comme une concession exigeant des contreparties israéliennes. En d’autres termes, la crise n’est pas finie.

Julien Salingue

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