vendredi 13 juin 2014

Après la Crimée...



La Vanguardia (journal barcelonais)
21-03-2014

L'Union européenne ne peut ignorer le signal, faire comme si rien ne s'était passé et continuer à contribuer à la violence en Ukraine et a l'exaspération mondiale



La Crimée signifie que les choses ne seront plus comme avant en Europe. On ne peut plus continuer d'abuser la Russie. Qui ne l'entend pas ainsi devrait réécouter le discours de Poutine, et d'observer sa chorégraphie. Il n'y a pas de retour en arrière. Russie, qui tout en étant une autocratie a une politique extérieure beaucoup plus prudente, plus responsable et constructive que ses partenaires européens, a parlé à l'Occident dans la langue que lui-même utilise et comprend: le langage de la force et le mépris de la légalité.
Ce mépris de la légalité et l'utilisation de la force est le langage qu'ont utilisé les USA, après la Seconde guerre mondiale et qu'a tenu Israël depuis sa création, soutenu, financé et cautionné par cette Amérique, phagocyté par les lobbys juifs.
L'Europe suit le même chemin à la nuance près que, si les USA font la guerre à l'extérieur de ses frontières pour des raisons apocryphes, l'Europe s'en prend, elle, à ses propres citoyens pour des raisons inavouables.    

Depuis la signature de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe de Novembre 1990 ("Qu'est-ce que c'est?" se demandent les inutiles experts de nos think tanks atlantistes), L'Occident a bafoue l'accord général qui avait mis fin à la guerre froide (créer une sécurité continentale intégrée,  il ne s'agissait pas d'apporter une  sécurité à l'autre et de renoncer aux blocs) isolant la Russie ; occupant et militarisant tous les espaces que son exemplaire retrait a laissés libres, l'avancement de l'OTAN, installant des boucliers de missiles au sens stratégique clair: bloquer et délégitimer toute "tentative impériale de reconstruire l'URSS" tentative consolidant Moscou pour créer une grande zone commerciale sans douane. Cela s'est produit en Europe de l'Est, en mer Baltique, en Transcaucasie et en Asie centrale. En Ukraine l'Occident est entré en collision avec une ligne rouge.

Il me parait clair que le caractère va-t-en-guerre des dirigeants occidentaux est directement lié à leur incompétence. La guerre, le vol, la spoliation, l'assassinat est tellement plus aisé, qu'une gestion rigoureuse et loyale de nos Etats. Rigoureuse, oui mais pour tous les citoyens contrairement a ce que pensent ces escrocs que nous avons élus : s'engager en politique pour se servir de l’État, au lieu de le servir. Quand je pense que le socialiste Hollande s'est parjuré (comme la plupart d'ailleurs) pour se faire élire en gardant la tête haute, je me dis que les partis politiques, sont l'équivalent de la Camorra ou les associations de truands.

Le changement de régime induit à Kiev, profitant d'une révolte populaire légitime et sur un script des États-Unis avec les polonais comme protagonistes, accompagnés par les européens, a été un excès. Même si la moitié de ce qu'a révélé le Général Aleksandr Yakimenko, ancien chef des services secrets ukrainiens, en matière de financement, de franc-tireur, le rôle des ambassades, les camps d'entraînement, etc., n'était pas vrai, on est devant un cas d'école. Et le résultat de cet excès, un gouvernement arrivé au pouvoir irrégulièrement, qui n'est pas reconnu par la moitié du pays, a annoncé une longue instabilité. Réduire "l'agitation moscovite" le mécontentement que l'administration de Kiev sème avec ses décisions maladroites (annulation de la loi sur les langues co-officielles, l'introduction de visas avec la Russie où 3 millions d'Ukrainiens travaillent, vengeance et représailles contre les leaders du désaccord avec tout cela) souvent appliqué par les force d'extrême droite représenté dans le gouvernement, les ministres de la justice imposés, est une folie.

En Crimée, la Russie a prévenu qu'elle ne cédera plus parce qu'il n'y a plus de terrain où se replier. "Continuellement on nous accule parce que nous avons une position indépendante (dans le monde), mais tout a ses limites et avec l'Ukraine, nos partenaires occidentaux, ont transgressé ces limites de manière grossière et irresponsable", a déclaré M. Poutine.


Deux options.
Après la Crimée l'Union européenne dispose de deux options. L'une est de reconnaître que la Russie a des intérêts géopolitiques légitimes, concernant à la fois la sécurité et l'économie, qui doit être pris en compte. Pour cela, il est nécessaire de corriger certaines erreurs flagrantes et commencer à penser dans un système de sécurité continentale intégrée, conforme à la Charte de Paris de 1990. Prendre conscience que l'Ukraine ne sera pas stable avec un gouvernement hostile à la Russie, qui "regarde" exclusivement vers l'Occident et dont la moitié du pays s'impose sur l'autre moitié. Cela est très bon pour obtenir l'installation des bases militaires à la barbe de Moscou, mais c'est aussi la perspective d'une guerre civile. Contre cela la solution est évidente: un gouvernement représentatif de la diversité ukrainienne, des garanties de neutralité et relations bilatérales non exclusives vers l'Est et l'Ouest. Pour cette option, il faudra les politiciens et hommes d'Etat européens prudents, avec une vision large et conscients  qu'en période de crise attiser la violence avec des propositions exclusives en Ukraine est une double imprudence.

Tout cela suppose l'autocritique et repenser fondamentalement nos relations. Cela implique aussi, une certaine émancipation des USA dans la conception de la politique étrangère européenne de la part des pays comme l'Allemagne et la France.
  • En premier le renforcement clairement exprimé de son vecteur militaire interventionniste qui déplait tant à ses citoyens. Deuxièmement les honteuses aventures comme en Libye, de même facture : le projet criminel contre d'Irak, dont plus personne ne parle du déroulement catastrophique du pays.
- On est le 12 juin 2013, et depuis deux jours l'offensive islamiste émeut, un peu, à nouveau l'Occident. Mais, comme ce dernier à exprimé l'Irak jusqu'à la lie, sera-t-il encore intéressé ? Et dire que l'agression contre l'Irak à eu comme argumentation, la Lutte contre le soi-disant terrorisme que ces escrocs ont eux-mêmes financé et armé. 
 
  • La deuxième option consiste à poursuivre la même politique. Et continuer à "fourrer son doigt dans l'œil de l'ours russe", plus de militarisation à la barbe des russes, continuer à diaboliser Poutine,  les sanctions doubles de la Russie et de Poutine. Poursuivre la politique de deux-poids deux-mesures et plus de sanctions. C'est à dire, continuer comme si la volte-face de la politique russe en Crimée - qui a montré "jusque où nous pouvions aller" - n'avait pas eu lieu. L'Ukraine est le terrain idéal pour pousser l'Europe vers une dynamique de crise destructrice et militarisé qui pourrait générer des conflits armés en Europe et une nouvelle guerre froide de caractère mondial. Si pour la première option précise des politiques prudents, pour elle (Europe) avec une poignée de crétins irresponsables à Bruxelles, Berlin et Varsovie. Il faut le dire : cette deuxième option serait la continuation logique de l'indécente et antisociale politique que nous avons vu sur le continent en matière bancaire et monétaire des dernières années.

Sanctions y effets.
Il ne fait aucun doute que, dans les sanctions, l'Occident est plus puissant que la Russie. Beaucoup plus. Seul le krach boursier de Moscou qui s'est produit a déjà coûté à la Russie 60.000 milliards de dollars, plus que les jeux de Sotchi. L'important actionnariat occidental  d'entreprises stratégiques russes comme Gazprom ou Rosneft permet tous les types de chantage à Moscou ça fait mal. L'Europe peut également plier à la stratégie de Washington, avec de larges échos à Varsovie, de mettre fin à la «dépendance» européenne au gaz russe, faisant usage de la catastrophe écologique que représente l'extraction du gaz de schiste et la construction de l'infrastructure nécessaire à la réception liquéfié du gaz de schiste depuis l'Amérique. Pour cela il suffit de s'abandonner à la rondelette inertie de la guerre froide et oublier les idées basiques des pères fondateurs de l'Union européenne comme Jean Monnet, à savoir; que l'interdépendance est la clé de la paix et une alternative à la confrontation.
Fait-il encore élire des dirigeants honnêtes et non soumis aux concepts criminels. L'atlantisme de l'Europe est contre productif, autant par la déclaration d'après guerre de Georges Kennan, que du fait que les USA sont phagocytés par le lobbys militaro-industriel, pétrole et lobbys juifs, qui financent les besoins abyssaux des campagnes électorales. Pour le lobby juif, financer le futur président est un placement rentable, puisque les USA financent et arment Israël. Terreau de la déstabilisation mondiale. Autrement dit: tant que seront élus des hommes favorables au sionisme (juifs ou non) en Occident, croire que l'on peut parvenir à la stabilité internationale est une gageure. 
Sans doute que la Russie souffrira plus que l'Union européenne dans cette escalade insensée. Mais la Russie a une énorme capacité d'endurance. Confronté à de véritables sanctions, si vous lui coupez les veines de ses exportations d'énergie vers l'Europe.

Poutine cogite depuis de longues ce qui peut être considéré comme un projet particulier néocon (appellation donnée aux néo conservateurs en Amérique) slave-orthodoxe alternatif au "déclin de l'Occident". Ce projet prend sa force dans l'expérience que le pays a accumulée depuis les années quatre-vingt; la certitude que le monde ne respecte pas les faibles, que le libéralisme comme règle intérieure et la confiance dans les affaires extérieures conduisent uniquement à des abus et tenter de dominer la Russie. Tout ce qui pousse vers un nouveau nationalisme élitiste, au reflexe de réduire l'interdépendance, au retour à la mentalité soviétique de forteresse assiégée, à un retour à l'Est et rejeter ce qui reste de l'esprit démocratique qu'apporta perestroïka de Gorbatchev. (Andrei Medushevski en www.gorby.ru). Et, bien entendu, pousse également vers une "réponse cohérente."

Ces derniers jours, à été enregistré un retrait de capital, des fonds des États-Unis sans précédent (100 000 millions d'euros) attribué à des fonds russes. Poussé à son extrême, la réponse russe aux sanctions européennes précipiterait l'Allemagne (et l'Europe avec elle) définitivement à la récession. Dans le pire des scénarios, Moscou préparait représailles qui incluent la saisie des bien des 6000 entreprises allemandes présentes en Russie s'est vu avertie la communauté d'affaires allemande. En six ou sept ans, la Russie peut également tracer de nouveaux filons et exporter en Chine, quelque chose qui a déjà été fait. Se dessinerait quelque chose semblable à une nouvelle bipolarité  Est/Ouest qui est apparemment le schéma réservé aux stratèges du complexe militaro-industriel et  l'énergie des États-Unis sachant le faire fonctionner, et dans laquelle ni Pékin ni Moscou sont intéressés. L'Europe l'est-elle ?



Invitation au désastre
Niché dans une crise dissoute qui termine avec les dernières apparences de ce «club d'égaux et prospères» qui nous a été vendu prêt à se diffuser dans le monde son bienveillant "soft power", l'Union européenne, avec la maltraitance de sa périphérie et ses prétentions hégémonique et autoritaires de son centre, chemine décidé vers sa potentielle désintégration interne, tandis qu'elle réaffirme vers l'extérieur son vice historique du colonialisme-impérial, le meilleur exemple est la présence militaire en Afghanistan, en Libye, en Afrique, en Syrie, et en général dans la doctrine de sécurité allemande.
Le retour du monde occidental vers le colonialisme joue incontestablement en faveur du sionisme. Et réaffirme l'utopique contestation des Palestiniens. Notre destin est intimement liée à celui des palestiniens, il ne peut y avoir de réelles avancées humaines, de paix, de prospérité sans le droit des peuples à choisir leur destin. Ceux qui pensent autrement ce sont, justement, ceux qui appauvrissent les populations mondiales à leur seul bénéfice...

Il ne manque pas des fous qui voient en Ukraine la grande opportunité pour que l'Europe se décide pour une «politique étrangère cohérente" et agressive. L'énorme et négligente stupidité ukrainienne, "s'aurait pu être le début de quelque chose de grand", disent certains crétins depuis les correspondant «think tanks» (Carnegie Europe). Ils ne manquent pas ceux qui recommandent à l'Ukraine de s'armée et acquérir des armes nucléaires (Andrei Illarionov en Pravda.com).

Après la Crimée, quand tous les indicateurs suggèrent la prudence et de la modération, une armée de irresponsables invite à la colère, demandant une ligne dure dans les médias. Face à un tel aveuglement, après la Crimée il faut avoir bien en main les arguments contre la guerre en Irak et les volontés du mouvement de paix allemand du début des années quatre-vingt. En temps de crise les généraux et exportateurs d'armes cotisent à la hausse des confrontations en Europe et l'extrême droite en plein essor non seulement en Ukraine, est particulièrement sensible aux battements de tambours.

L'extrême droite n'est pas la solution, nous le savons tous, mais elle n'est pas, non plus le danger sociétal que, justement, ceux qui nous ont mis dans ce dénuement, voudraient nous inculquer. Ils s'enrichissent sur notre dos.



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