972mag
22-10-2014
Aucun sondage n'est parfait,
mais il peut devenir un vrai
reflet de la politique du
gouvernement israélien, d'une grande partie de sa rhétorique et de la
réalité du terrain.
Une grande majorité des citoyens juifs israéliens
(74%) s'opposent à la création d'un Etat palestinien dans les
frontières antérieures à 1967, selon un
nouveau sondage réalisé par le Centre de Jérusalem pour les Affaires
publiques, un groupe de réflexion de droite. L'organisation a également révélé que 76% s'opposent à un Etat
palestinien si cela signifie de diviser
Jérusalem.
Le sondage a interrogé
505 Israéliens juifs, les divisant selon leur l'orientation politique personnelle. 304
se sont déclarés de droite, 125 centristes
et 68 de gauche. Il est intéressant d'observer que parmi ceux qui
se considèrent «centristes», 63%
s'opposent à un Etat palestinien sur la
frontière d'avant 1967, en comparaison des 19% de ceux qui se sont déclarés de gauche.
Quand il est question de Jérusalem une majorité surprenante
de la droite et du centre,
s'oppose à l'octroi de Jérusalem-Est
à un futur Etat palestinien. Cependant, 51,5% des libéraux de gauche
le soutiennent, près de 40% s'opposent à l'Etat palestinien. Cela signifie que même ceux qui se considèrent de gauche en Israël sont à la limite lorsqu'il
s'agit de renoncer à Jérusalem-Est.
De cela, nous pouvons conclure que la majorité des Juifs israéliens
s'opposent à une solution
à deux Etats, y compris ceux de
gauche. Il montre également que
la notion de ce qui est considéré
«de gauche» en Israël s'est déplacée vers la droite avec le reste de la population.
photo 1: Militants palestiniens dans
le village "Bab Al-Shams".
(Foto: Oren Ziv / Activestills)
Sur la question de la Vallée
du Jourdain, la grande majorité des Juifs
israéliens, y compris ceux qui s'identifient à gauche (42,6%), s'opposer au retrait d'Israël de l'ouest du Jourdain pour créer
un Etat palestinien.
Le sondage, publié en Israël
Hayom, est évidemment à l'agenda
de Netanyahu. Alors qu'il est dangereux de se fier exclusivement sur un seul sondage pour appuyer
une réclamation, cette enquête spécifie,
pour imparfaite ou asymétrique quelle soit, un reflet fidèle des politiques du gouvernement israélien, d'une grande part de sa rhétorique et d'une réalité concrète.
Le Premier ministre Netanyahu a dit et redit que Jérusalem est la capitale éternelle d'Israël et ne sera jamais divisée. Les membres du Likoud se sont prononcés ouvertement contre la création d'un État et les leaders des partis Foyer juif et Israël Beitenou n'ont pas été plus clairs dans leur opposition à l'idée d'un État palestinien.
Il y a quelques jours, le
ministre de Défense Ya'alon a dit clairement qu'il "ne
cherche pas de solution, mais une manière de gérer le conflit et maintenir des relations qui soit bénéfique pour
nos intérêts. Nous devons nous libérer de l'idée que tout se réduise a une seule option appelée État
[palestinien]."
Le secrétaire U.S. John Kerry est bien reçu par le ministre
de Défense israélien Moshe Yaalon, à Jérusalem le 23 mai 2013 (State Dept Foto)
Il est entendu que, même si
de nombreux sondages au cours des
dernières années ont montré que
la majorité des Juifs israéliens soutiennent
la solution à deux États le long de la frontière de 1967 avec des échanges de territoires, ce sentiment est de moins en moins partagé
dans la façon dont israéliens votent et parlent.
Cette nouvelle enquête semble fournir
une évaluation plus honnête de la
réalité sur le terrain et de la réalité
dans les couloirs du gouvernement.
Si les politiques
gouvernementales et la rhétorique du gouvernement reflètent la réalité sur le terrain et des enquêtes de ce type ne convainc pas le gouvernement des États-Unis
et le reste du
monde que les Israéliens n'ont
aucun intérêt à négocier un accord de paix qui inclut un Etat
palestinien viable, quel avenir
il y aura dans ces négociations?
Source:
On avait l'habitude de dire: "Israël ne veut pas la paix"
; nous nous demandions si les pourparlers de paix étaient des négociations
ou des farces ? ; nous constations que ce que les
israéliens nommaient représailles, étaient en fait des actes provoqués et que
cette politique était la responsabilité des dirigeants israéliens. Cependant à la lueur de ce sondage il faut se rendre à
l'évidence que la société israélienne approuve très largement cette politique
condamné par l'ONU et les Droits de l'Homme.
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