Le point de vue
de presse internationale. Ici L'Express, qui raconte des fait.
On oppose trop souvent le jugement des juges, aux raisons des accusés.
Une nouvelle
intifada a-t-elle commencé à Jérusalem?
De notre correspondante à Jérusalem, Marie de Vergès,
publié le 23/10/2014
L'attentat perpétré mercredi intervient après des semaines
d'affrontements opposant Palestiniens et Israéliens dans la ville sainte.
Certains médias parlent ouvertement d'une "intifada
municipale".
Un jeune Palestinien a tué un bébé
et fait six blessés mercredi à Jérusalem en lançant sa voiture sur un groupe à
un arrêt de tramway.
REUTERS/Ammar Awad
C'est à un arrêt de tramway de Jérusalem qu'un Palestinien a lancé sa
voiture contre un groupe de piétons, mercredi, causant la mort d'un
nourrisson. Tout un symbole. Depuis l'assassinat, cet été, du jeune Palestinien Mohammed Abou Khdeir
par un groupe d'extrémistes juifs, les rames argentées du tram sont la cible
quotidienne de jets de pierres et de cocktails Molotov. Inaugurée en 2011, la
ligne relie Jérusalem-Ouest à Jérusalem-Est, desservant plusieurs colonies
juives implantées dans le secteur arabe de la Ville sainte. Pour de nombreux
jeunes Palestiniens, elle est devenue l'emblème d'une souveraineté israélienne
qu'il faut combattre à tout prix.
"Intifada municipale"
Après le cessez-le-feu proclamé fin août à Gaza, le calme est revenu
en Israël et en Cisjordanie occupée. Pas à Jérusalem. Voilà plus de trois mois
que la ville est le théâtre d'affrontements incessants entre Palestiniens et
forces de l'ordre israéliennes. Barricades érigées à la nuit tombée dans des
quartiers arabes, batailles rangées dans la vieille ville, attaques contre des
passants... Malgré près de 800 arrestations de Palestiniens depuis juillet, la
police n'a pas réussi à ramener le calme. Pour le commentateur du quotidien Haaretz
Hamos Harel, "il n'y a pas d'autre choix que de parler d'une intifada
municipale qui fait rage depuis l'été".
Détenteurs d'une carte de résident qui leur permet de
circuler librement en Israël et dans les territoires, les Palestiniens de
Jérusalem semblent à première vue mieux lotis que leurs pairs de Cisjordanie et
Gaza. "Mais cette absence de séparation rend aussi la situation explosive,
estime Aviv Tatarsky de l'organisation israélienne Ir Amim qui promeut une
meilleure coexistence entre juifs et arabes dans la cité. Ici, 300 000
Palestiniens -soit un tiers de la population- vivent au quotidien des frictions
avec les autorités israéliennes, et constatent les discriminations et les
vexations dont ils sont l'objet."
Plusieurs éléments ont contribué au pourrissement des
dernières semaines. La colonisation d'abord, qui ne cesse de s'étendre.
L'arrivée à deux reprises, en pleine nuit, de plusieurs dizaines de colons dans
des habitations de Silwan, un quartier arabe niché au pied de la vieille ville,
a frappé les esprits.
Reuters/Ronen Zvulun
L'esplanade des Mosquées -appelé mont du Temple par les
Juifs- est l'autre gros foyer de tension. L'affluence de pèlerins juifs lors
des dernières fêtes de Soukkot et Roch hachana a provoqué l'ire des fidèles
musulmans, alors que nombreux d'entre eux se voyaient barrer l'accès. La peur
grandit de voir modifié le statut quo selon lequel les non-musulmans ont
interdiction de prier sur ce site religieux, le troisième plus saint de
l'islam. "Si on ne s'occupe pas de ce qui est en train de se passer au
Noble Sanctuaire, la situation peut devenir incontrôlable, alerte Mahdi Abdel
Hadi, directeur du centre de recherche palestinien Passia. Jérusalem est entré
dans une ère de peur et d'incertitudes où l'on ne sait pas de quoi demain sera
fait."
Lisez l'article de ces événements Par Gidéon Levy du journal Israélien Haaretz
Lisez l'article de ces événements Par Gidéon Levy du journal Israélien Haaretz
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