C'est aussi
Illan Pappe qui a dit:
"Pour comprendre le conflit du
Proche-Orient, il faut cesser de le considérer, comme : "un conflit entre
eux mouvements nationaux, avec le même droit et le même enracinement à la
terre, se disputant un territoire" et l'analyser avec honnêteté, pour ce
qu'il est; (c'est à dire) un projet européen colonial qui a cherché à remplacer
la population indigène arabe par des immigrants d'origine juive."
Il y a 99 ans la Déclaration Balfour a marqué le début
d'un projet colonial de proportions tragiques
Novembre noir
Novembre noir
Ilan
Pappe [Historien israélien, né à
Haifa en 1954, aujourd'hui exilé en Angleterre où il professe à l'université
d'Exeter et est directeur du Centre européen d'études sur la Palestine].
10-11-2016
L'homme politique britannique Lord
Arthur Balfour signale
une caractéristique de l'Eglise du
Saint-Sépulcre
au gouverneur Sir Ronald Storrs
au cours d'une visite à Jérusalem,
Avril 1925 [Getty]
Novembre est un mois douloureux dans le calendrier civil
palestinien. Il est marqué de journées commémoratives qui ont un thème commun:
le partage de la Palestine.
Aujourd'hui (2 Novembre 2016 N. T) est le 99e anniversaire
de la déclaration Balfour. Bien qu'il ne parle pas de partition, les graines ont
été semées et qui a finalement ont permis au mouvement sioniste de confisquer la
Palestine.
Le 15 Novembre est commémoré la Déclaration d'indépendance
de la Palestine (promulguée par le Conseil national palestinien, CNP), qui, ne
voulait pas d'un partage de la Palestine, en dépit de l'injustice et de la criminalité
impliquées dans la commémoration un acte de ce genre.
En mettant dans l'ordre chronologique correct, nous
pouvons voir une ligne directe entre la Déclaration Balfour de 1917, la
résolution de la partition de l'ONU en 1947 et le document de CNP 1988. Il est
intéressant d'investir notre temps de relire les sages
paroles d'Edward Saïd sur la Déclaration Balfour:
"Le plus
important de la Déclaration, en premier lieu, est qu'il a longtemps formé la
base juridique des revendications sionistes en Palestine, et d'autre part, et davantage
crucial pour étayer nos propos ici, est qu'elle était une déclaration dont la
force de position ne peut être apprécié quand le groupe démographique, ou les présences
physiques des Palestiniens, sont clairement comprises. Alors que la Déclaration
a été faite:
- (a) par une puissance européenne
- (b) sur un territoire non-européen
- (c)avec un mépris total à la fois de la présence comme la volonté de la majorité des habitants autochtones de ce territoire, et
- (d) qui a formé une promesse de ce même territoire à un autre groupe étranger, sur ce que ce groupe étranger pourrait, littéralement, le dit territoire pourrait constituer le foyer national pour le peuple juif ».
De fait c'était plus que cela: il a permis un mouvement
colonial, qui est apparu plus tard dans l'histoire, pour concevoir un projet réalisable
inclus avant même de mettre le pied sur cette terre ou avoir eu une présence
géographique et démographique significative en Palestine. Quelle logique?
"La logique de l'élimination des natifs de cette terre"
La population indigène de Palestine était beaucoup mieux
équipée que les Indiens américains ou les Aborigènes pour faire face au danger
du sionisme lorsqu'il ce dernier est né.
Ils avaient également une meilleure compréhension de
l'autodétermination et de la nationalité que n'importe lequel de tous les
autres peuples autochtones de cette époque.
La Déclaration
Balfour est une lettre écrite par le ministre de Affaires Extérieures, de l'époque, Arthur James Balfour
confirmand le compromis du Royaume-Uni pour établir un État juif en Palestine.
En 1917, les Palestiniens habitaient presque exclusivement
leur terre natale et possédaient la plupart des terres. Seul avec l'aide des
baïonnettes britanniques, le projet colonial sioniste, pouvait survivre, a ses
débuts, des révoltes palestiniennes en
1920, 1921, 1929 et 1936, en particulier.
L'armée Britannique utilisa son immense force, qui
incluait la Force Royale Aérienne (RAF, pour son signe en anglais) pour étouffer le soulèvement
palestinien de 1936, qui dura trois ans et eut comme résultat d'exclure les
anglais de la direction nationale palestinienne, tant pour les assassinats que
pour l'exil forcé de palestiniens.
Ce fut le principal héritage du projet Balfour: non pas
tant pour la consécration de son texte, mais par la politique qui en suivit et qui
conduisit finalement au Nettoyage
ethnique de 1948. (*) Il y avait des fonctionnaires britanniques en
Angleterre et en Palestine, qui avaient des doutes et des réserves au sujet de
l'alliance avec le sionisme. Ils ont eu quelque chose à dire lorsque le
gouvernement britannique a envoyé une commission royale d'enquête pour étudier
les origines de la révolte de 1936.
On
peut, légitimement penser que lord Balfour s'est fait acheter, comme par
ailleurs la majorité des dirigeants occidentaux encore aujourd'hui, qu'ils
soient juifs ou non, mais à coup sur cupides.
(*) L'expatriation de plus de 700.000 palestiniens par la
violence, la destruction de 351 villages palestiniens, des massacres de
villageois sans défense…] En un "MOT" la mise en pratique du "Plan
D".
La commission espérait pouvoir rectifier quelques des injustices suggérant la partition entre les colons et la population native.
La direction sioniste a exhorté les Britanniques à
transférer les Palestiniens, des
territoires accordés aux colons sionistes, quelque fusse la zone, mais cela a
été quelque chose que Londres a refusé de faire. Mais les sionistes ont passé
outre commettant les exactions, ci-dessus, décrites.
Cependant, en légitimant la partition de la Palestine en
tant que "solution" avec l'aval international, la Grande-Bretagne a clairement
associée cette résolution géographique avec le projet de base de tout mouvement
colonial, qui a si brillamment défini feu Patrick Wolfe comme "la logique
de l'élimination du natif ".
Le monde arabe a soutenu le refus de la partition
palestinien et espérait, dans un premier temps, le changer par des moyens
diplomatiques. Quand il est devenu évident au cours des premiers mois de 1948
que le nettoyage ethnique de la Palestine avait commencé sérieusement,
l'opinion publique arabe à demandé plus de leurs gouvernements.
Avec une telle bénédiction il n'a pas été surprenant que,
à partir de ce moment-là, la partition et le nettoyage ethnique étaient d'emblée
dans la pensée et la pratique sioniste et n'attendaient que les armées arabes
se manifestent. Et qui avec l'aide logistique, des satellites US, et matérielle
occidentale, ne devraient pas poser de problème majeur.
Le sionisme fit appel aux Juifs du
monde afin de recueillir des fonds à fin de sauvegarder leur existence. Or l'existence des juifs de
Palestine n'à jamais été en danger. On peut donc affirmer en toute intelligence
que le sionisme a escroqué la Communauté juive…
Lorsque le cabinet britannique a annoncé sa décision de
quitter la Palestine au début de Février 1947 et fait référence à l'avenir du
pays à l'ONU, surgit l'opportunité historique de fusionner à nouveau la
partition avec le transfert de la population.
Cette fois-ci, la direction sioniste ne cherchait pas la
légitimité internationale pour le transfert; il devenait implicite avec la
partition. S'additionnait correctement a la partition, en particulier deux ans
après l'Holocauste, il serait internationalement accepté comme une solution
juste, morale et raisonnable.
Un crime européen:
Le rejet naturel palestinien de l'idée de partager sa
patrie avec les colons, dont la plupart étaient arrivés d'Europe tout juste
quelques années plutôt, tombait dans les oreilles occidentales qui ne voulaient
pas entendre.
Installer les Juifs en Palestine, sans la nécessité de
parvenir à un accord pour ce que l'Europe leur a fait pendant la Seconde Guerre
mondiale, s'est converti en la sortie la plus facile du moment historique le
plus ignoble d'Europe.
Tel qu'il est évident aujourd'hui par les documents, la
direction sioniste considérait la résolution de la partition comme la légitimation
internationale d'un Etat juif en Palestine et le rejet de la Palestine comme prétexte
pour le nettoyage ethnique de la population indigène.
Tout le monde se souvient du :
Jugement de Salomon [la maman légitime préférait abandonner son enfant plutôt
que de le voir partagé (coupé) en deux] Mais nous savons tous que les Juifs
(sans doute pas tous) ont un rapport irrationnel lorsque leurs intérêts sont en
jeu. C'est-à-dire que ce qui est bon pour eux ne l'est pas forcement pour les
autres. Ou ce qu'ils font ils ne voudraient, en aucun cas, que l'on leur fît.
Comme pour leur rapport au mensonge. Un homme honnête en s'engageant gage sa
moralité, pour un sioniste s'est un moyen de parvenir à ses fins. Et là est le
drame de la Palestine.
Le monde arabe a soutenu le refus palestinien et espérait
tout d'abord par des moyens diplomatiques pour changer la résolution. Quand il
est devenu évident au cours des premiers mois de 1948 que le nettoyage ethnique
de la Palestine a commencé sérieusement (en mai la plupart des villes
palestiniennes début ont été dépeuplées et certains lavé complètement par les
forces sionistes), l'opinion publique arabe a exigé plus de leurs
gouvernements.
Un des
points culminants de cette manière de penser, fut le
massacre de Deir Yassin d'Avril 1948. Ou parmi tant d'autres le Nettoyage
ethnique et judaïsation d'Ain Karem. Au début, la Ligue arabe a commencé à
coordonner une opération militaire à grande échelle pour arrêter la destruction
de la Palestine.
Tous les dirigeants arabes n'ont pas été vraiment
intéressés dans cet objectif et aucun d'eux n'était disposé à apporter une force militaire
significative à la campagne.
Le résultat fut une défaite totale par les forces
israéliennes, qui par le renseignement satellitaire US n'eut aucun mal de
détruire au sol les avions arabes, et ont pu continuer, sans aucun reproche ou
intervention internationale, la Nettoyage Ethnique de la Palestine.
Occupation:
Deux régions étaient en dehors du champ d'Israël, la bande
de Gaza et la Cisjordanie. Non pas parce que Israël manquait du pouvoir de les
occuper, mais parce que leurs dirigeants ont décidé que la Cisjordanie était un
passif démographique et la bande de Gaza pourrait servir en tant que réservoir pour
centaines de milliers de réfugiés qu'Israël a poussé au sud de Jaffa et
Jérusalem. *
(*) Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette
analyse. En effet, la Cisjordanie avait fait l'objet d'un pacte secret, entre
le Roi Hussein de Jordanie et Golda Meir, alors premier ministre israélien. La
Jordanie n'a pas fait partie de la coalition arabe contre Israël suite a cet
accord, qui stipulait que le territoire resterait à la Jordanie. C'est plus
tard et devant la détresse palestinienne que Hussein de Jordanie décida de leur
redonner ce territoire. Quand à la Bande de Gaza, elle était administré par
l'Egypte. C'est après que l’Égypte fut vaincue, qu'Israël continua sa marche en
avant.
Cependant, depuis 1948, un de ces groupes qui ont opéré en
franc-tireur auteurs de massacres, opérant en Israël sous le couvert de la
Haganah (embryon de la future armée israélienne) exigeant l'occupation des
derniers vestiges de la Palestine. L'occasion est venue en 1967, avec la
participation, entre autres, de la France et de l'Angleterre…
Peu après, s'est fait évident que, au moins pour certains
Israéliens, cela n'a pas été un développement positif. L'occupation des terres
de millions de Palestiniens résulta être
un inattendu casse-tête politique et, pendant un certain temps, un fardeau
financier.
Puis vint le camp de la paix israélien qui est né avec la
volonté de contrôler ces deux zones de l'extérieur et de leur accorder l'autonomie.
Et plus tard, certains membres du mouvement ont été disposés à appeler ces
zones un état.
Au même moment les colons, avec et sans la bénédiction du
gouvernement, ont commencé à occuper la Cisjordanie et la Bande de Gaza.
Comme en 1936, puis en 1987, un peuple opprimé a essayé de
s'opposer au projet colonial. Cette fois, il y-a-eu quelque réaction
internationale positive qui a accordée à l'Organisation de libération de la Palestine
(OLP) l'espoir d'impulser la cause. Il semblait même que les Etats-Unis, à
l'époque de l'après-guerre froide, pourrait changer d'attitude.
La substitution la présence par l'absence
La bénédiction américaine avait un prix: que l'OLP reconnaisse
la partition de la Palestine (résolution 181 du 29 novembre 1947 par l'ONU) et
d'accepter la perte de près de 80% de la patrie, au profit du sionisme.
La Déclaration israélienne d'Indépendance a navigué entre
le pragmatisme nécessaire et la loyauté aux principes moraux et basics du
mouvement de libération. La partition a été reconnue comme un crime en plus
d'un fait accompli.
La majeure partie des Kibboutz,
implantations sommaires gardés par une palissade, un mirador et des hommes en
armes, et cela dès le départ, l'ont été par le fait accompli. A cette époque
les villages avaient comme toute défense, l'équivalent de nos gardes
forestiers, deux gardes armées de fusils de la première guerre…
Malgré l'injustice
historique faite au Peuple palestinien avec le Nettoyage Ethnique et la
privation du Droit, du Droit au Retour et a l'autodétermination après
l'adoption de la Résolution 181 de l'Assemblée Générale (II) de 1947, qui
divisa la Palestine en un Etat arabe et un Etat juif. Cependant, cette
résolution continue de mettre en évidence la légitimité internationale qui
garantissait au peuple palestinien le droit à la souveraineté et a d'indépendance
nationale.
Cela aurait pu fonctionner si la partition avait eu une
véritable stratégie ou une vision de l'État colonisateur d'Israël. Cependant,
la concession totale de l'exclusivité de la propriété démographique et
géographique est un scénario impensable pour tout projet colonial. Le but est
de déplacer les indigènes et les remplacer. Ou comme l'à dit Edward Said, le remplacement de la présence par l'absence.
Il me semble personnellement qu'il
eut fallu abandonner le projet colonial et si les juifs voulaient trouver paix
et sérénité, surtout après l'Holocauste, le faire avec les palestiniens comme
partenaires et non à leur place comme l'on voulu les criminels sionistes et nos
dirigeants actuels. [Cupides, jouisseurs, manipulateurs, malhonnêtes, menteurs,
va-t-en-guerre, a la stupide infinie …]
Depuis le point de vue israélien/sioniste, la partition ne
peut être qu'un moyen pour compléter le projet du colonialiste, jamais ne pourra
être utilisé pour limiter ou abandonner le projet.
Ainsi, la Déclaration d'indépendance n'a pas affecté la
réalité sur le terrain, pas plus que l'on fait les tentatives internationales,
régionales ou locales pour imposer l'idée de la partition comme une "solution
à deux Etats."
Le discours sur la partition a continué, alors que la
réalité du colonialisme couvrait presque la totalité de la Palestine historique.
Novembre est un bon mois pour réfléchir sur le pourquoi de
la partition, c'est que décrit dans le jargon étatsunien comme la meilleure
façon de garder les voisins heureux, est égal à l'occupation, la colonisation
et le nettoyage ethnique.
Les graines ont été plantées en 1917, récoltées en 1947 et
empoisonnent le pays depuis. Il est temps d'adopter une vision morale et
politique dans cette histoire pour un avenir meilleur.
Ilan Pappe es el director del Centro Europeo de Estudios
Palestinos de la Universidad de Exeter. Ha publicado 15 libros sobre Oriente Medio
y sobre la cuestión de Palestina.
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