L'Espagne
n'est pas encore sortie du franquisme.
Photo: Le ministre de
l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido.
Ministère de l'Intérieur du Gouvernement
espagnol
Il est presque aussi gras qu'Hitler!
(dans sa tête bien entendu)
02 avril 2018
VENDREDI 23 MARS,
Cour Suprême d'Espagne
Au milieu de l'après-midi du vendredi 23 mars, les caméras
et les microphones envahissent la porte de la Cour suprême. Les journalistes
viennent d'apprendre que le juge Pablo Llarena a décrété
la prison inconditionnelle, tel que le demandait le Procureur Général,
pour les politiques catalans Jordi
Turull, Carme Forcadell, Josep Rull, Raul Romeva et Dolors
Bassa. L'accusation délit de rébellion est la base de sa décision. En
plus des cinq précédents, Llarena accuse de la même infraction à ceux déjà emprisonnés, Junqueras Oriol, Joaquim
Forn, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, et ceux qui ont fui Carles Puigdemont,
Marta Rovira, Clara Ponsatí et Antoni Comin.
Le délit de rébellion dont
ils sont accusés suppose des peines comprises entre 15 et 30 ans de
prison. La base pour que la rébellion soit considérée comme telle est, que
les accusés aient exercé la violence. C'est peut-être pour cette raison,
et contre toute évidence, le juge Llarena affirme que les dirigeants de Procés ont eu
recours à « l'usage de la force, comme dans une prise d'otage présumé en
tirant dans l'air ». Il n'échappe à personne que cette affirmation,
en Espagne, équivaut à comparer les dernières actions du mouvement
indépendantiste avec le coup d'État de Tejero le 23 février 1981.
[Tentative armé de renversement du Gouvernement dans l'émicycle du Parlement par des officiers de l'armée, qui voulaient remettre les plains pouvoir à Juan Carlos, qui a cependant refusé et restauré le Gouvernement.]
Néanmoins compte tenu de la Constitution de 77 (qui a amnistié les crimes franquistes) on peut croire que ce putsch avorté était destiné à instaurer une confiance dans la population que manifestement le roi n'avait pas.
Au-delà du fait que cette accusation n'a aucun fondement
légal, la manière dont la majorité des politiciens espagnols et des médias
l'ont soutenu a dessiné un panorama qui pourrait dériver au grotesque
ou mener vers une transformation brutale de la justice, quelque chose qui ne
surprendra personne, compte tenu des dernières mesures de réduction des
libertés individuelles en Espagne. A ce qu'il semble, et pour l'instant,
la décision de la justice allemande de libérer Puigdemont a mis un terme à la folie
répressive dans laquelle le pays entrait. Pour l'instant.
Comment l'Europe peut elle permettre qu'un des Etats qui la composent se comporte comme une dictature, "cuisinant" le droit qui fait l'essence même d'une Démocratie. La collaboration de cette Europe avec la dictature ressemble fort à celle que nous avons connu, il n'y a finalement pas très longtemps.
L'Europe, comme par ailleurs le roitelet, au lieu de servir de JUGE pour rassembler les différents, mettent selon l'expression: "de l'huile sur le feu".
Jeudi 29 mars,
entretien avec Europa Press
Le secrétaire d'organisation du PSOE, José Luis Ábalos, donne une interview à
l'agence de presse Europa Press où il décrit son opinion sur ce que l'on
appelle les Comités de Défense de la République (CDR).
Qui affirme : "Malheureusement, c'est le germe
du kale borroka, (combats de
rue) le nom dit tout ... c'est les CDR - et soupire en apparence
regrettable - des actes montés come dans certaines révolutions, non?
A Cuba, au Nicaragua et aussi au Venezuela vers la fin,
des cas semblables ont également eu lieu. " Le ton d'Ábalos oscille
entre regrets et condescendance. Il ajoute: "Mais pensez à la
fonction d'un CDR, hein?
- Savez-vous
quelle est sa fonction?
- Le
contrôle de la population.
- Le
contrôle l'information.
- C'est
ce qui caractérise leur travail.
- La
surveillance du "bloc", qui entre, qui quitte le quartier, qui
parle ...
- Ce
sont des éléments d'information. Mans dans ce cas, quels éléments sont-ils?
Un élément aussi d'agitation. Mais, à la fin, c'est un mauvais
germe".
VENDREDI 30 MARS,
conférence de presse d'avant-match pour Manchester City Premier League contre
Everton
L'ancien joueur de football et entraîneur de Manchester
City, Pep Guardiola, apparaît
lors d'une conférence de presse. Au-delà des aspects sportifs, dans son
cas lié depuis longtemps à ses opinions politiques - il a été condamné à une
amende pour le port d'un ruban jaune au revers de la veste -, le pertinent de son discours est dans la
réponse aux affirmations d'Ábalos de la veille.
Guardiola déclare : "Quand ils disent que nous sommes des
générateurs de violence, ils ont complètement tort. Vous pouvez être
d'accord ou non, nous savons que les idées de chacun sont siennes et que les
juges peuvent faire leur travail. Je pense que c'est une grande injustice
de nous comparer à l'ETA ou au "kale borroka". Et ajoute:
"Tout ce que nous avons fait ce derniers temps, c'est que six millions personnes
sont sorties dans la rue, etc., nous l'avons fait de manière
pacifique". Pour entériner ses propos, il se concentre sur les images
existantes, à la fois des manifestations en Catalogne et de la répression menée
par les forces de sécurité: "La photographie, la vidéo, ne trichent
pas. (...) Tous les messages depuis le président Puigdemont, le vice-président
Junqueras, le président de l'ANC, président de l'Òmnium... Toutes ces personnes
ont tout dit au travers du pacifisme et exprimant le vote des urnes. C'est
pourquoi c'est très injuste; Vous n'êtes peut-être pas d'accord avec moi,
mais il y a des photos et des images. "
La
Fédération anglaise de Football et l'UEFA, en sanctionnant Guardiola pour avoir
fait preuve de solidarité avec ses origines, fait de la mauvaise politique, sa déclaration a tous les ingrédients de malhonnêteté intellectuelle. Et
là il ne s'agit plus de sport, mais de la soumission psychologique de la part
de ses détracteurs. Comme le font depuis toujours les imbéciles…
SAMEDI 31 MARS,
déclarations à l'Agence EFE
Le lendemain des affirmations de Guardiola, qui à son tour répondait aux affirmations d'Ábalos,
l'agence EFE demande son avis au
ministre de l'Intérieur, Juan
Ignacio Zoido.
Ce dernier répond: "Essayer d'imposer un projet excluant
la moitié de la population par les indépendantistes n'est pas
démocratique. Interpeller les juges, les journalistes, la police et tous
ceux qui ne sont pas d'accord avec le mouvement indépendantiste, c'est de la
violence. Comme l'est d'essayer de faire pression sur les juges et les
procureurs et de faire face à la police".
[A
la différence prés, que la violence a été exercée par le pouvoir contre
des électeurs et contre des personnalités
élues, qui s'étaient présentés (de leur propre chef) à la convocation des juges
et emprisonnés par la police a leur arrivé à Madrid, ce que la Constitution n'autorise pas et pour donner un semblant de légalité, le gouvernement charge la Magistrature inféodé au pouvoir de requérir la sentence.]
La Dictature moderne, circulez il n'y a rien à voir...
DIMANCHE 1 AVRIL, journal La Razón
Ce premier dimanche d'avril, le journaliste Toni Bolaño
publie une interview de Miquel
Iceta , premier secrétaire du Partit Socialiste de Catalunya (PSC) à La
Razón. Le titre: "Si l'insurrection
se poursuit, ce sera une confrontation civile".
Ce sont les deux questions à partir de laquelle provient
la dite idée:
-
Les indépendantistes considèrent
que la violence est exercée par l'autre partie.
-
Je ne sais pas quelles
trajectoires ils poursuivent. Les démocrates ont toujours accepté que les
institutions démocratiques aient le monopole de la violence. On ne peut
pas se faire justice. C'est la loi de la jungle. Cela ne résoudra pas
le problème, ça va empirer. Il s'en faudrait d'un rien pour que la société se divise et se fracture
définitivement. Si nous n'arrêtons pas ce conflit, où personne ne gagnera,
dans quelques années des responsabilités seront exigées.
-
Parlez-vous de la possibilité d'une confrontation civile?
-
Si vous essayez de résoudre le
problème par des voies insurrectionnelles, bien sûr, cela peut arriver. S'il
y a des attaques impunies et qu'elles ne sont pas condamnées, combien de temps
faudra-t-il jusqu'à ce que tout le monde pense que c'est un comportement
légitime et gratuit? Que le plus fort imposera sa loi. Je ne veux pas
imaginer ce scénario. Je vois des flambées de violence qui valent la peine
d'être réprimées et éteintes dès le départ, afin qu'elles ne se terminent pas
par une confrontation.
[Ce qui
n'est pas dit, et c'est une part importante, qui fait de l'Espagne, non une
Démocratie, mais un Etat qui poursuit l'œuvre franquiste sous couverts d'élections.
La Constitution de 77 qui amnistie les crimes du franquisme, la Monarchie qui
s'appuie (comme Franco) sur la nomenklatura des dignitaires franquistes (ex
royalistes ou militaires putschistes), l'armée et l'Eglise et qui a corrompu sa
Justice ne peut pas être une Démocratie, mais une dictature déguisée et son
comportement l'atteste, car si
l'article 155… ]
JUSQU'AUJOURD'HUI
Le juge Llarena accuse le mouvement indépendantiste d'un
crime de rébellion. Pour qu'un tel crime existe, il est nécessaire de
démontrer qu'un exercice de violence évident a eu lieu.
Ainsi, nous avons passé quatre jours sans réfléchir à la
notion de trêve, cinq jours durant lesquels nous avons vu comment redéfinir
l'idée de violence que jusqu'à présent nous avions manœuvrée à notre guise.
Si l'on tient compte de l'avis du juge et du ministre
Zoido en tant que représentants de leurs institutions respectives, on en déduit
que tant la Cour suprême comme le Ministère de la Justice espagnols considèrent
comme violences des manifestations qui ont eu lieu en Catalogne et les
mouvements politiques réalisés depuis le Parlement. C'est ainsi que l'on
manifesté les deux.
La Cour Suprême est allé encore plus loin: concrètement, elle
considère le Procès (processus
d'indépendance) et ses manifestations comme une explosion de violence
comparable à celle d'un groupe armé qui a pris des otages et tiré en l'air.
À ces opinions s'ajoute celle du PSOE, qui à travers les
paroles de son secrétaire d'organisation, José
Luis Ábalos, propose sa propre version. En le comparant avec le coup d'Etat
de Tejero, les socialistes ajoutent les similitudes entre les secteurs
indépendantistes et l'environnement de l'ETA ou les mouvements révolutionnaires
armés de quelques pays latino-américains.
Selon ce que nous avons vu en quelques jours seulement, un
pays peut redéfinir son idée de violence si cela s'avère nécessaire. Et peut
être faire en considérant - ou précisément pour cela - que les politiciens
accusés pourraient passer plus de deux décennies en prison.
Rien de nouveau. L'Espagne, a déjà redéfini, en
pratique, l'idée de délit de haine. Et cela ne
fait que commencer.
Il
suffirait de s'informer les manquements à la démocratie, de la pratique la
Monarchie, de l'armée, par les idées franquistes dont le Gouvernement actuel,
le PP en est le résidu pour s'apercevoir que ce pays a d'avantage peur de la
vraie démocratie qu'incarnent les Catalans que de trouver un consensus
acceptable pour les deux parties en présence.
L'incompréhensible
réside dans mollesse de l'Europe actuelle, plus prés de l'organisation mafieuse
que de l'espace voulu pas ses pères et qui préfère un pouvoir
despotique à la vraie DÉMOCRATIE.
La
Catalogne moderne à toujours été démocratique et républicaine, si la monarchie
leur à été imposé par un dictateur il fallait tenir compte de ses aspirations
et:
Lui
faire la place qu'elle mérite au lieu de d'exacerber l'antagonisme que le
Franquisme à réveillé.