Iair
Asulin ; Haaretz ; 05-08-2013
Les Chrétiens ont, aussi, leur lieux sacrés en Palestine et
pourtant ils vivaient, après les croisades et avants le sionisme, en harmonie
avec les palestiniens d'autres religions, pourquoi qu'il en est autrement des
Juifs ?
La question est complexe, mais pour le sionisme, pour Herzl,
l'immigration des Juifs en Palestine, signifiait un dérivatif à l'afflux de
Juifs d'Européen de l'Est dans l'empire Austro-hongrois dont il était un des
dignitaires. Aujourd'hui les motivations ont un peu changé et l'a spoliation du
peuple originel de Palestine sert, principalement, à s'emparer gratuitement de terres qui ne leur appartenaient pas. Les
arguments mythiques ou religieux servent exclusivement à fédérer les
émerveillés sans réflexion personnelle.
Nous attendions ensemble le train léger. Lui avec sa kipa et
moi avec ma casquette de golf. Aux heures les plus chaudes de l'après-midi, nous
jouâmes avec ce qui couvrait nos têtes pour
nous rafraichir. Il assistait à l'école avec moi. Il m'a demandé si je me
souvenais de lui. Je me souvenais. Bien sûr, je me souvenais. Dans la onzième
année, dans un élan de sincérité a dit que son plus grand rêve est de mourir en
martyr religieux. Avec ces propres mots. Depuis, c'est devenu une blague. Je me
souviens de notre surprise quand au milieu de la classe a raconté son rêve. Nous
lui avons demandé: «es-tu fou? Quel rêve perturbé?" Il a essayé
d'expliquer. Il a parlé de la mission de la terre d'Israël, le début de la
rédemption, que l'on n'est plus qu'une pierre de la mosaïque.
Maintenant, dans la gare, j'ai demandé s'il était marié, a
dit qu'il a deux enfants. Je voulais lui demander au sujet de son rêve d'enfant,
maintenant qu'il n'est pas seul au monde, mais je n'ai rien dit. Au lieu de
cela, je lui ai demandé ce qu'il pensait du processus politique. "Il n'en
sortira rien de bon", a-t-il dit avec insistance, tout en touchant sa barbe couvrant son visage. "Que veux-tu
dire?" Demandai-je. Il sourit, "En premier lieu, ce qu'ils veulent
réellement est nous détruire, à toi, à moi, à mon enfant, nous jeter aux enfers".
Ce n'est pas de cela dont je parle. Je parle d'un Etat palestinien, du retrait
sur les frontières de 67. Écoute ce que je te dis, il n'y a pas
d'opportunité". "Pas même pour la paix"? Demandai-je.
"Qu'est-ce que la paix sans terre d'Israël" a-t-dit: "Qu'est-ce
que la paix sans Hébron, sans le tombeau de Rachel? Est comme si quelqu'un vous
laisse en vie, mais seulement avec la tête et t'enlève tout le reste? C'est-ça
vivre? ".
"Ces lieux sont importants," j'ai dit avec prudence,
sentant sa frénésie sur chaque mot, qu'il dit, "mais il ya beaucoup de
choses plus importantes." "Il n'y aura pas de repli", a-t-il
dit, "il n'y aura pas d'Etat palestinien, il n'y aura pas de fausse paix, crois-moi.
Nous tuerons le gouvernement avant qu'il ne passe quelque chose comme ça."
Puis il ajouta, avec l'aide de Dieu. "Ce sera la fin d'Israël en tant
qu'Etat juif", lui dis-je. "Stupidités", a-t-il répondu, "Tuer
l'Etat juif signifie de laisser tous nos lieux sacrés, de ne pas comprendre que
nous sommes ici pour une raison déterminée, qui est la terre de nos
ancêtres." "Je doute que la majorité des Israéliens pensent que leurs
ancêtres existèrent," je lui ait-dit. "Tu crois?" demanda-t-il.
«Oui», répondis-je. Il sourit. «Le sionisme ne pensait pas," dis-je. "Le
sionisme était seulement un outil pour la réalisation de ce processus", puis
il dit, "rien de plus."
Je l'ai regardé et j'ai pensé à la frustration des
sionistes religieux devant la perte dans les élections de la direction
religieuse du pays. J'ai pensé à un article qui posait la question de savoir
pourquoi le seul groupe religieux soutenu par le rabbinat (proche de Stern) n'à
pas pu gagner. Puis je me suis souvenu d'une phrase du rabbin Yoel Bin Nun, peu
de temps après le désengagement, du sionisme religieux qui fit volte-face au
sujet de la Terre d'Israël faisant de la colonisation l'unique sens du
religieux.
Puis je me suis souvenu que ma mère en regardant la
cérémonie de la signature d'un accord de paix, qu'alors le sionisme religieux paisible
qui était une partie claire de la société israélienne, c'était aussi enthousiasma.
Malgré le prix. La possibilité de paix était plus importante. La religion était
au-delà de la rétention des terres. C'était un mode de vie complet, pertinent
et relativement adulte. Son aile droite était pragmatique. J'ai pensé à cet
homme, avec deux enfants, qui ne croient pas en la paix. Il a aussi grandi dans
le sionisme religieux (oriental). Et puis, ils ont assassiné Rabin et après
tout a changé, quelque chose s'est brisé. Et peut-être qu'ils ont jeté sionisme
religieux, peut-être au-delà de la Ligne verte, vers les montagnes, s'y sont
installés et sont devenus incompatibles avec la vie quotidienne dans un terrain
rocailleux. Et il rêvait de mourir pour le Saint Nom.
Le fanatisme quelle que soit la cause est dangereux, mais je
crois que le fanatisme religieux dépasse l'entendement humain.