Noam Chomsky est professeur émérite de linguistique y philosophie
a l'Institut Technologique du Massachusetts à Cambridge (USA). Son
dernier ouvrage "Power Systems:
Conversations on Global Democratic Uprisings and the New Challenges to U.S. Empire. Conversations with David
Barsamian".
["Power Systems: Conversations sur les soulèvements
démocratiques dans le monde et les nouveaux défis de l'Empire Américain.
Conversations avec David Barsamian".]
Noam Chomsky ne parle pas du
Groupe Bilderberg qui rassemble l'élite mondiale de la finance, de
l'économie, de la politique et des médias. C'est le plus puissant des réseaux
d'influence, ... à sa tête les Rockefeller et les Rothschild, les chantres de
la mondialisation tel que nous la vivons. Rothschild à l'origine de la
déclaration Balfour, obtenue par corruption au nom de l'Organisation Sioniste
mondiale auprès du gouvernement Anglais. Dans ces conditions :
On peut
difficilement envisager le monde, d'un point de vue géopolitique, économique ou
des médias, sans placer le conflit israélo-palestinien eu centre de toute
solution. Les efforts que doivent faire les pro-sionistes (juifs ou non) sont
"gigantesques", compte tenu de l'illégalité de l’État d'Israël. Et le
déclin de l'influence des USA à travers le monde tient, pour une part
importante, au soutient qu'il apporte au sionisme. Les membres du Lobby
pro-israélien cofinancent, avec les Lobbys de la finance et
militaro-industriel, les candidats à la présidence, ils ont leurs entrées au
Pentagone, à la CIA et décident de la politique étrangère à mener. Les
"faucons" les "néoconservateurs" à majorité pro-sionistes,
les uns voulant régler les conflits par la manière forte, les autres considérant
Israël comme le 51eme état US.
La dispersion
de ce que l'on peut appeler "diaspora" - bien que ce terme soit
contesté par des intellectuels Juifs, du fait même des différentes origines -
permet d'infiltrer nos démocraties et comme aux USA phagocytent nos
institutions. En France, par exemple, nous élisons des gens qui mènent une politique contraire à l'intérêt de la France, c'est une politique
d'asservissement de l’État et des populations à des concepts
économiques et politiques, incompatibles avec l'intérêt du pays. Pour que le
remboursement des intérêts de la dette soit le 1r poste de dépenses devant
l'éducation et l'armée signifie que nos dirigeants ont des objectifs contraires
avec ceux d'une Nation indépendante. Aliéner, ainsi,
une Nation à la finance privée est une prévarication de nos dirigeants.
- David Barsamian: Le nouvel impérialisme américain apparait sensiblement différent de
celui d'il y a quelques années, les États-Unis sont une puissance économique en
déclin et par conséquent, voit son pouvoir et sont influence politique diminuer.
- Noam Chomsky: Je pense que l'on devrait parler
du déclin américain avec réserve.
C'est
pendant la Seconde Guerre mondiale que les États-Unis sont vraiment
devenus une puissance mondiale. Il avait été plus grande économie du monde et
de loin, d'avant guerre, mais c'était une puissance régionale d'une certaine mesure.
Contrôlait l'hémisphère Occidental et avait fait quelques incursions dans le
Pacifique. Mais les Britanniques étaient la première puissance mondiale.
La Seconde Guerre mondiale a changé cela. Les États-Unis
sont devenus la puissance mondiale dominante. Les États-Unis avaient la moitié
de la richesse mondiale. Les autres sociétés industrielles ont été affaiblies
ou détruites. Les États-Unis étaient dans une position de sécurité incroyable.
Elle contrôlait l'hémisphère, aussi bien l'Atlantique que le Pacifique, avec d'extraordinaires
forces militaires. Bien sûr, cela a diminué. L'Europe et le Japon ont récupéré,
puis il eut lieu la décolonisation.
En 1970, les Etats-Unis sont tombés, si vous voulez
l'appeler ainsi, a environ 25% de la richesse mondiale, comme il l'avait été,
disons, dans les années 20. Elle restait la première puissance mondiale
écrasante, mais pas comme elle l'avait été dans les années 1950. Depuis 1970, les
USA restent relativement stable, même si bien sûr il ya eu des changements.
Dans la dernière décennie, pour la première fois en 500
ans depuis la conquête espagnole et portugaise, l'Amérique latine a commencé à faire-front
à certains de leurs problèmes. Ils ont commencé à s'intégrer.
Les pays étaient largement séparées les uns des autres.
Chacun d'eux était individuellement orienté vers l'ouest, d'abord vers Europe
puis vers les Etats-Unis.
Cette intégration est importante. Elle signifie qu'il
n'est pas si facile de prendre les pays un par un. Les nations
latino-américaines peuvent s'unir pour une défendre commune contre une force
extérieure.
L'autre événement, qui est plus important et plus
difficile, c'est que les pays latino-américains ont commencé individuellement à se reformer. Avec leurs
ressources, l'Amérique latine devrait être un continent riche. L'Amérique latine
est énormément riche, fortement concentré par une petite élite, européanisée et
souvent blanche, à côté d'une immense pauvreté et misère. Il y a eu quelques
tentatives pour y faire face, ce qui est important - une autre forme
d'intégration interne - et en quelque sorte l'Amérique latine s'éloigne du
contrôle étatsunien.
- David Barsamian: Il est beaucoup question du changement de la puissance mondiale: l'Inde
et la Chine vont devenir les nouvelles superpuissances.
- Noam Chomsky: Encore une fois, il faut être prudent
à ce sujet.
Par exemple, de nombreux observateurs font des
commentaires sur la dette américaine et le fait qu'une grande partie de celle-ci
est détenue par la Chine. Il ya quelques années, le Japon, en fait, détenait a
majeur partie de la dette américaine, désormais dépassée par la Chine.
En outre, l'ensemble du cadre de la discussion sur le
déclin des États-Unis est trompeuse. On nous apprend à parler du monde comme
s'il était composé d’États, conçus comme des entités unifiées et cohérentes.
Si l'on étudie la théorie des relations internationales,
il y a ce qu'on appelle l'école «réaliste», qui laisserait croire à une
composition d’États anarchiques, intéressés par leur seul «intérêt national». C'est en grande
partie un mythe. Il y a des intérêts communs, tels que la survie. Mais, pour la
plupart, les populations d'une même nation ont des intérêts très différents. - Les intérêts du PDG de Général Electric et
le concierge qui nettoie vos sols ne sont pas les mêmes. -
Une partie du système doctrinal en Amérique est
l'affirmation selon laquelle nous sommes tous une famille heureuse, pas de
divisions de classe, et nous travaillons tous ensemble en harmonie. Mais c'est
fondamentalement faux.
Au XVIIIe siècle, Adam Smith a dit que les populations au
sein d'une société fait les politiques: les «marchands et les fabricants». Le
pouvoir est aujourd'hui entre les mains des institutions financières et des
multinationales.
Ces institutions ont un intérêt dans le développement de
la Chine. Donc, si vous êtes, par exemple, le PDG de Wal-Mart ou Dell ou
Hewlett-Packard, vous êtes tout à fait heureux d'avoir une main-d'œuvre pas chère
en Chine travaillant dans des conditions horribles et avec peu de restrictions
environnementales. Alors que la Chine a ce qu'on appelle, la croissance
économique, est bonne.
En effet, la croissance économique de la Chine est un peu
un mythe. La Chine est en grande partie une usine d'assemblage. La Chine est un
grand pays exportateur, mais même si le déficit commercial américain avec la
Chine a augmenté le déficit commercial avec le Japon, Taiwan et la Corée ont
baissé. La raison en est qu'il met au point un système de production régional.
Considérer la
Chine comme une unité exclusivement d'assemblage, est une notion un peu restrictive
et ne tient pas compte de sa capacité de production, même si sa technologie n'a
pas encore atteint celle de l'Occident.
Les pays les plus avancés de la région, le Japon,
Singapour, la Corée du Sud et Taiwan - envoient la technologie avancée, pièces
et composants vers la Chine, qui utilise leur force de travail pas cher pour
assembler des produits et de les envoyer à l'étranger.
Et les entreprises américaines font la même chose: Ils
envoient des pièces et composants vers la Chine, où les gens les assemblent et
exporter les produits finis. C'est ce qu'on appelle des exportations chinoises,
mais les exportations sont régionales dans de nombreux cas et, dans d'autres,
sont des cas où les États-Unis s'exportent à lui-même.
Une fois que nous brisons le cadre des Etats nationaux
comme des entités unifiées sans divisions internes, nous pouvons voir qu'il y a
un changement du pouvoir mondial, mais c'est
la main-d'œuvre dans le monde qui le transfère aux maîtres du monde: le capital
transnational, les institutions financières mondiales.
En conséquence,
aujourd'hui plus que jamais nous devons nous poser la question de savoir à qui
appartient le capital transnational, qui dirige les institutions financières
mondiales ?
Dit comme cela,
n'est pas tout-à-fait exact, en effet : diriger les institutions financières
mondiales n'est pas suffisant pour prétendre imposer la politique financière
mondiale que nous subissons. Il fallait se rendre maître, aussi, d'une
puissance armée que possède, par exemple, les USA. Car si la puissance
économique des USA "est" en déclin sa force de frappe reste la plus
puissante du monde, avec 50% de l'armement mondial.
Et nous le
constatons bien, qu'aujourd'hui les conflits, les guerres, le sont pour des
raisons économiques. Les arguments ethniques, religieux, sociaux, philosophiques,
terroristes - que l'on a soi même armés et financés- [...] ne sont que des
arguties pour assoir ses intérêts financiers.
Une exception
aux guerres que nous pouvons, enfin de compte, qualifier d'économiques c'est le
conflit Israélo/Palestinien, où en effet l'économie n'y a que peu de place.
Dans ce conflit les tenants de ce nouvel ordre mondial font l'apprentissage: "de
parquer les gens inutiles ou rendus inutiles ou indigents, la baisse régulière
des acquis sociaux, la dé-régularisation du travail, par exemple ; le contrôle
des déplacements des populations ; la linguistique à employer, qui masque les
réelles intentions ; les lois racistes, xénophobes, antidémocratiques,
antisociales présentées comme légales ou de manière à ce que les circonstances
nous y obligent a accepter ce que normalement nous aurions refusé, comme les
crises à répétition minutieusement programmés [...].
Un autre aspect
de la spécificité du conflit israélo/palestinien, est qu'une Instance
internationale (ONU) a outrepasse ses droits, accordant un territoire à une
organisation politico/religieuse, reniant du même coup, un des principes
fondateurs des "Droit de l'homme et du citoyen" qui est celui "
des peuples à disposer d'eux mêmes". Le vote onusien sur la partition de
la Palestine -résolution 181 du 29 novembre 1947-, ne s'était jamais produit
dans l'histoire universelle et ne s'est pas reproduit depuis.
Et là on est en
droit de se poser la question :
Quelles
personnes ou groupe de personnes, ont la capacité de rassembler sous une même
bannière, les mêmes intérêts au sein même de nos propres Etats ? De se fondre
dans nos institutions, nationales ou internationales dans un intérêt, contraire
à leur objet ou le droit international, comme le FMI crée pour aider les
nations en difficulté et qui se révèle dans les faits, un outil d'assujettissement
et d'asservissement, contraire aux intérêts du pays, mais surtout des populations.
Car s'est une
évidence, la philosophie politique qui nous est présentée et que nous
acceptons, ne nous est pas imposée par la force des armes. En Occident le modus
opérandi est la manipulation. Phagocyter les institutions, politiques,
universitaires, économiques, sociétales, sociales, les médias (...) est le
leitmotiv qui permet à la finance privé de gagner ses "galons".
Dans les États
que l'Occident tient pour, "contraires à ses intérêt" le modus
opérandi est différent dans la mesure où les procédés mis en œuvre sont la
déstabilisation, s'appuyant sur les oppositions intrinsèques à chaque pays, que
l'Occident arme et finance, comme la Libye, la Syrie. Mais il y a aussi le
financement et l'armement de groupes islamistes, salafistes... - que nous
qualifions ensuite de terroristes - qui déstabilisent les États, possesseurs
d'un sous-sol riche. Cela a échoué en Algérie, -où les luttes fratricides sont
à l'origine des milliers de morts- mais
qui a réussi en Lybie, ou en passe de réussir, au Mali, ensuite, l'Occident se propose d'y apporter son
aide, "la sécurité".
Le cas de
l'Afghanistan est un peu différent, dans la mesure où deux objectifs se
télescopaient:
- Idéologique, lutter contre l'influence
de la Russie dans la région.
- Economique - pacifier la région pour y
faire passer un pipeline visant à transporter le pétrole du Turkménistan (nord-est
de l'Afghanistan) via la Pakistan jusqu'en mer d'Oman. Pour se faire les
USA ont armé les TALIBANS.
Nous connaissons le résultat.
La France par
l'intermédiaire de son ministre des Affaires extérieures, est un des pays qui
déclare partout et le plus souvent : " qu'il faut que Bachar el-Assad quitte
le pouvoir". Alors que la plupart des ministres européens souhaitent
maintenir l'embargo sur les armes en Syrie le ministre français Laurent Fabius
souhaite, lui, lever l'embargo et fournir aux insurgés, y compris aux
islamistes, des armes équivalentes à celles de l'armée syrienne.
Quel intérêt a
la France à soutenir les révoltés, y compris les islamistes que par ailleurs
elle combat, plutôt que le pouvoir en place ?
Israël en
guerre avec la Syrie suite à l'annexion du Golan par Israël. Voir un changement
de régime en Syrie, serait bien vu par les israéliens, au risque d'y instaurer
un régime islamiste qu'il faudra combattre, avec légitimité, bien entendu...
Les français
sont extrêmement préoccupés par la "dette" que M Hollande avait promis de placer au centre de ses préocupations ? Engage
l'armée française au Mali ! Des experts s'enorgueillissent (les cons) et à
l'argument qu'une guerre coute cher, répondent : le cout de la guerre au Mali
représente un infime pourcentage du budget de l'armée. Ne vaudrait-il
pas mieux consacrer ce cout à la "dette" ; ou au régime d'assurance
maladie ; ou à celui des retraites, au lieu que ces escrocs que nous avons élu,
continuent à profiter du système...
La France possède une des forces de frappe (nucléaire) dès plus performantes au monde, et sont largement suffisantes pour défendre notre pays, pourquoi dans ces conditions, nous ne pourrions pas réduire l’effectif militaire ?
M Hollande doit s'en servir pour défendre les intérêts israéliens !
Nous sommes d'accord..., en effet si la radicalisation des États musulmans se poursuit, Israël aura du soucis à se faire...