samedi 23 octobre 2010

Masha, un village palestinien

Un village palestinien

Masha, un village palestinien qui a vu beaucoup de catastrophes
Silfit –   [21/10/2010 - 23:17]

Le village palestinien de Masha se trouve non loin du département de Silfit. Depuis 1948, il est devenu l’exemple vivant des souffrances palestiniennes, le témoin de l’histoire de la cause palestinienne tachée du terrorisme et de l’injustice sionistes.

Le village a connu beaucoup de massacres et d’actes barbares perpétrés par l’Entité sioniste. Il y a ce maudit mur de séparation discriminatoire qui l’a isolé et qui a rongé ses terrains. Et les occupants israéliens ont détruit son marché. Puis, ils empêchent ses habitants de cueillir leurs olives, la seule source de vie de ses habitants.

La Nakba
Le village de Masha était déjà une grande victime de la Nakba (la catastrophe de 1948). Ses habitants qui ont fui les massacres sionistes se sont vus obligés de se réfugier dans le village le plus proche de Kafr Qassem.
Tout de suite après l’année 1948, le village de Masha a été divisé en deux. Les Sionistes se sont emparés de 70% de ses terrains. Les 30% restant ont été rattachés à la Cisjordanie. C’est l’actuel village de Masha. Et en 1956, les bandits sionistes ont commis un massacre contre le village de Kafr Qassem. Et après la guerre de 1967, les anciens habitants du village sont revenus dans la partie restante, en Cisjordanie.

Confiscation de terrains
Le village de Masha a connu une campagne affreuse de colonisation de la part du groupe sioniste extrémiste de Choch Afrim, sur la montagne Al-Holo, où se trouvait une caserne de l’armée jordanienne. Puis, la colonisation a rongé une centaine d’hectares de terrains sur lesquels trois colonies sionistes se sont implantées : Qanat, Chaari Btikfa, Atswayem.
Et en 2003, le village a connu une autre catastrophe. Le mur discriminatoire de séparation est venu avaler plus de 95% de ses terrains agricoles d’environ 600 hectares dont 350 hectares de bons oliviers.

Et récemment, les occupants israéliens ont commencé les travaux d’un nouveau quartier dans la colonie d’Al-Qanat. Plus de dix hectares appartenant aux familles du village de Masha ont été rasés pour ce dessein, dit le villageois palestinien Khaled Arsalan.

Les colons sionistes avaient déjà visé cette zone, en rasant des terrains et en mettant des pancartes encourageant de nouveaux colons à venir s’y installer. Les travaux se sont arrêtés pendant la période de gel, mais ils ont repris de plus belle.

Détruire l’économie et l’agriculture
Khaled Chalabi se rappelle des années quatre-vingt-dix où le marché du village de Masha était comme un marché central pour toute la région. Quelque cinq mille Palestiniens y travaillaient. Et quelque dix-sept mille familles de toute la région en profitaient, avant que les occupants israéliens aient détruit le marché en l’an 2000. Du jour au lendemain, 75% des habitants du village se sont retrouvés sans emploi.

En outre, les colons sionistes avaient ruiné la saison de l’olive avant qu’elle ne commence, dit l’agriculteur Khaled Al-Amer. Les Sionistes de la colonie d’Ats Frayem avaient volé les olives de leurs terrains, derrière le mur discriminatoire de séparation.
Le conseil du village de Masha a demandé au bureau de coordination sécuritaire un laissez-passer pour 600 fermiers. Les autorités de l’occupation israélienne n’ont donné que 107 autorisations, et pour deux mois seulement.

Ces mesures sionistes, dit l’agriculteur Motaab Saleh, qui empêchent de laisser passer les fermiers pour atteindre leurs terres, ne fait que laisser le champ libre aux colons pour dérober les olives et la terre.
Enfin, les colons sionistes ne se privent d’aucun moyen pour porter préjudice aux fermes palestiniennes. Une fois, ils les empêchent d’arriver à leurs terres pour les travailler et pour cueillir leur olive, surtout ces terres qui se situent près des colonies. Une autre fois, ils volent les fruits. Une autre fois encore, ils traitent les oliviers avec un produit qui fait tomber les fruits avant qu’ils soient mûrs.

Répression et arrestations en Palestine 48 : que craint « Israël » ?

Répression et arrestations en Palestine 48 : que craint « Israël » ?

Fadwa Nassar  [ 13/09/2010 - 18:32 ]


Au cours des semaines passées, la député Hanine Zo’by, du Rassemblement national démocratique, a été menacée de se voir retirer sa « carte de citoyenneté » pour avoir participé, en tant que député, à la Flotille de la liberté, au mois de mai dernier, contre le blocus meurtrier de Gaza. Peu de temps après, sheikh Raed Salah a été emprisonné, pour avoir défendu la porte al-Maghariba de la mosquée al-Aqsa contre sa destruction par les forces sionistes. Au mois de mai, Ameer Makhoul, directeur général d’Ittijah (union des associations civiles à Haïfa) et au mois d’avril, dr. Omar Sa’ïd, dirigeant dans le Rassemblement national démocratique, sont arrêtés, accusés de fournir des renseignements à l’ennemi (comprendre ici le Hezbollah).

Le point commun entre toutes ces récentes arrestations est le fait que toutes ces personnalités font partie de la direction politique et associative des Palestiniens de 48.

Pour les dirigeants sionistes, le maintien de Palestiniens à l’intérieur de la colonie qu’ils ont fondée en 1948 sur le pays de la Palestine et nommée « Israël », reste un cauchemar dont ils ont du mal à se débarrasser. Depuis cette date, ils essaient de les disloquer, chasser, ou maintenir en situation d’infériorité, par tous les moyens tout en leur trouvant des voies « légales », mais en vain. Depuis 1948, le nombre des Palestiniens de 48 a accru, pour devenir près d’un million et demi (soit 20% de la population de l’Etat sioniste), ils ont développé leur situation économique, leur état culturel et éducatif et ils ont surtout acquis et développé une conscience et une pratique politiques qui les placent, depuis 2000, dans une situation critique: l’Etat sioniste les considère désormais comme une « menace stratégique » !

Si l’institution sioniste continue à arrêter et emprisonner les militants palestiniens qui protestent contre les guerres qu’elle mène en Palestine ou au Liban, contre les expropriations de leurs terres, l’installation des colons dans leurs villes et les provocations des colons comme lors de la révolte de Akka (octobre 2008), ou des manifestations à Umm al-Fahem (février 2009 et après), contre les destructions des villages comme la toute récente destruction d’al-Araqib dans al-Naqab, où des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés, les arrestations et détentions témoignent de plus en plus d’une vision qui s’enracine dans l’institution sioniste, celle de Palestiniens devenus « incontrôlables » qui refusent l’allégeance à l’Etat juif qui leur aurait «offert l’hospitalité ».

Démanteler la direction palestinienne
La répression des Palestiniens de 48 a pris en effet une nouvelle tournure depuis 2000, non pas que leur résistance a commencé dès ce moment, loin de là (la journée du 30 mars 1976 ou « journée de la terre » témoigne de leur combativité historique) mais parce que depuis le soulèvement d’octobre 2000, qui a accompagné l’intifada, les Palestiniens ont montré leur maturité et autonomie politiques par rapport à tout ce qui touche de près ou de loin aux institutions sionistes, de gauche ou de droite. Ils ont développé leurs propres structures de lutte et de revendications, installé leur nouvelle direction politique, aussi éloignée que possible des anciens cercles liés aux institutions sionistes ou même au courant défaitiste dans l’OLP, pris en charge leurs propres revendications internes mais aussi celles du peuple palestinien dans son ensemble : fin de l’occupation, retour des réfugiés, une seule représentativité palestinienne. Sans vouloir cependant présenter une image idyllique de cette direction, il faut cependant remarquer qu’elle a de plus en plus tendance à affronter dans l’unité les mesures sionistes, dirigées contre les Palestiniens de 48 ou les Palestiniens dans leur ensemble.

Un des objectifs de la répression sioniste contre le mouvement national palestinien de l’intérieur vise à démanteler sa direction. Même si les accusations s’avèrent fausses, même s’il faut inventer des documents, l’institution sioniste espère que
l’accentuation de la répression intimidera le mouvement national et l’empêchera de se construire d’une manière solide. Avant même l’exil forcé en 2008 de dr. Azmi Bshara, un des fondateurs du Rassemblement National Démocratique et penseur arabe de renommée, nombreux sont les dirigeants des partis et mouvements de 48 qui avaient été réprimés ou détenus, dont sheikh Raed Salah qui avait été détenu en 2003 et Muhammad Kanaané (secrétaire général du mouvement Abnaa al-Balad) en 2004. D’autres responsables palestiniens avaient été attaqués et menacés, comme l’ancien député du parti communiste Issam Makhoul, dont la voiture avait été piégée ou Mounir Mansour, directeur de l’association interdite « Ansar el-sageen », victime de plusieurs tentatives d’écrasement. Dans les universités, les dirigeants étudiants arabes sont poursuivis et détenus : après les manifestations ayant rassemblé plus d’un million et demi de personnes contre la guerre menée à Gaza, des dizaines d’étudiants avaient été arrêtés et jugés. 


Criminaliser la liaison avec le monde arabo-musulman
Mais c’est surtout la volonté d’empêcher la liaison entre les Palestiniens de 48 et le reste du monde, notamment arabo-musulman, qui fait agir les sionistes. En effet, depuis le début de l’intifada al-Aqsa, les dirigeants sionistes craignent l’élan des Palestiniens de 48 vers le monde extérieur, d’autant plus que cet élan non seulement échappe à leur contrôle mais menace leurs intérêts. La sonnette d’alarme avait été tirée lors de la conférence de Durban, en Afrique du Sud (2001), lorsque la délégation des Palestiniens de 48 y avait dénoncé l’apartheid colonial de l’Etat sioniste. Pour la première fois et dans une tribune internationale aussi importante, ils faisaient entendre leur voix dénonciatrice du fondement même de l’Etat sioniste. Depuis cette date, ils se sont adressés à toutes les tribunes : aux peuples arabes en 2002, à la conférence des associations civiles du Caire, leur demandant de boycotter et de refuser la normalisation avec l’Etat sioniste, tout en s’ouvrant au peuple palestinien. Ils activent les rencontres avec les diverses catégories du peuple palestinien : les réfugiés dans les camps, réfugiés en exil mais aussi les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, pour former des structures de luttes communes. Ils activent également leurs relations dans les structures arabes et internationales, réclamant leur place, non en tant « qu’Israéliens » mais en tant que Palestiniens. Ils revendiquent le droit d’avoir des liens avec les pays arabes et les Palestiniens, sans passer par les canaux de l’Etat sioniste, pour échapper à la normalisation et éviter de servir les sionistes qui ne seraient pas contre ces liaisons si celles-ci favorisaient la normalisation entre les peuples ou régimes arabes et l’Etat sioniste !

Ces liaisons multiples et offensives de la part des Palestiniens de 48 ont suscité la crainte de l’Etat sioniste et de ses dirigeants qui n’ont pas hésité à les accuser de représenter un « danger stratégique » pour Israël et d’être une « cinquième colonne ! ».
L’association Adalah (association juridique de défense des Palestiniens de 48) n’hésite pas à parler de « politique de criminalisation de la liaison avec « l’ennemi » faisant remarquer que les ennemis de l’Etat sioniste ne sont sûrement pas ceux du peuple palestinien. Adalah explique d’autre part que dans le cadre d’un Etat où existe une forte minorité nationale, comme c’est le cas pour les Palestiniens de 48, même sans tenir compte de la nature coloniale de cet Etat, toute minorité a des droits garantis par le droit international pour établir des liens avec son peuple et son environnement national que sont les peuples arabes.

Dans son article paru en 2009, Hanine Naamné (Adalah) écrit : « la minorité arabe en Israël est une minorité nationale à l’intérieur d’Israël, mais elle fait partie d’une large communauté nationale arabe et constitue une part intrinsèque de cette communauté.. » Donc, juridiquement, toute répression de cette liaison bafoue le droit international, là encore. Et H. Naamné ajoute : « Israël utilise la doctrine des « Etats ennemis » comme outil supplémentaire pour réprimer la minorité arabe en Israël et accentuer la discrimination envers elle ».

A cause du renforcement de ces liens naturels, un document interne du service de renseignements, la Shabak, explique en 2007 que les Palestiniens de 48 représentent « à long terme, une menace stratégique pour Israël, pour le caractère juif de l’Etat et la présence d’Israël en tant qu’Etat juif ». Lors d’une réunion à huis-clos entre Ehud Olmert, Yoval Deskin, directeur de la Shabak en présence des responsables des appareils sécuritaires sionistes, « la minorité arabe en Israël, le déclin de son soutien à l’Etat, la montée des forces radicales et les dangers qui en sont issus » sont à l’ordre du jour, d’autant plus qu’ils « soutiennent l’Iran et le Hezbollah et toutes les parties qui ne reconnaissent pas la légitimité de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif. »

Déjà, lors de son arrestation, sheikh Raed Salah avait été accusé en 2003 d’avoir accepté le financement de la république islamique d’Iran. Mais malgré un lourd dossier d’accusation de milliers de pages, le dirigeant du mouvement islamique a été relaxé, faute de preuves suffisantes pour son maintien en prison. Cependant, les récentes arrestations de militants ou dirigeants palestiniens portent cette marque « accusatrice », qui est celle d’agir en connivence ou au bénéfice de forces « ennemies ». Dr. Azmi Bishara avait été accusé d’avoir fourni des renseignements « sensibles » au Hezbollah, pendant la guerre de juillet-août 2006. Rawi Sultani, étudiant militant au Rassemblement National démocratique, arrêté en 2009, aurait rencontré au Maroc des membres du Hezbollah qui lui auraient confié la mission de surveiller le général Ashkenazi.

En 2008, Anis Saffouri (Abnaa al Balad,20 ans) et Hussam Khalil (RND, 19 ans) sont accusés d’avoir des liens avec le Jihad islamique. Plus tôt, En février 2004, Hussam et Muhammad Kanaane sont accusés d’être en liaison avec des organisations palestiniennes de la résistance. Et en 2010, dr. Omar Sa’îd et Ameer Makhoul sont accusés d’être en contact ou de fournir des « renseignements sensibles » au Hezbollah, pendant que Mrad Nimr (25 ans) est arrêté 2010 à Beer Saba’, pour appartenance au mouvement Hamas. En 2008 , trois militants du mouvement islamique de Lid sont arrêtés, soupçonnés d’être relation avec la résistance palestinienne, mais ils sont aussitôt relâchés, ce qui a fait dire à la Commission des libertés issue du Haut comité de liaison des masses arabes, que la « montagne de la Shabak a accouché d’une souris » !

En fait, ce que craingnent surtout l’institution sioniste et ses appareils sécuritaires, ce ne sont pas les « informations sensibles » fournis qui, comme le disent des journalistes israéliens, existent sur tous les sites internet bien informés, à la disposition de nombreux experts, mais plutôt « la connivence politique entre les mouvements de la résistance et les Palestiniens de 48. C’est ce qu’elle considère comme étant de l’espionnage. Et ceci représente une grave menace contre eux. » (Haaretz, Amos Harel et Avi Issacharoff).

La répression de cette liaison prend d’autres aspects : l’interdiction de se déplacer, vers les territoires occupés en 1967, al-Qods notamment, émise par l’armée sioniste en accord avec la Shabak ou le Shin Beth. La récente interdiction de sheikh Abu Sharkha, conseiller juridique du mouvement islamique, en est le dernier exemple. Mais il y a, depuis l’intifada al-Aqsa, une interdiction collective de se rendre à Gaza. Il y a également les ordres émanant du ministère de l’intérieur en collaboration avec les appareils de surveillance, d’interdiction de voyager. De nombreux dirigeants politiques, associatifs ou tout simplement militants ont été interdits de se rendre à l’étranger. Le dernier exemple est la prolongation de six mois le 9 septembre 2010 de l’interdiction faite au cadre politique Ghassan Athamla, ancien prisonnier, de voyager. Ces interdictions s’appuient sur la loi d’urgence de 1948 et prétendent assurer la sécurité de l’Etat sioniste !

En réalité, c’est pour empêcher l’expression publique des dirigeants palestiniens dans les tribunes internationales que l’Etat sioniste sévit contre eux. Pour les sionistes qui considèrent que le monde occidental (Europe et Etats-Unis notamment) est leur base politique et idéologique, il n’est pas permis aux Palestiniens, et surtout de 48, de la déstabiliser. Pour l’écrivain britannique Jonathan Cook, qui vit à Nasra, « (Ameer) Makhoul est représentatif d’un mouvement palestinien qui émerge à la recherche de nouvelles stratégies ; il n’a pas caché ses relations avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ni avec les réfugiés, ni avec les institutions arabes, ni sa solidarité avec Gaza (il avait été arrêté après les manifestations par le Shin Beth) ni sa direction du mouvement de Boycott et de Désinvestissement lancé en Europe, grâce aux nombreux contacts avec les délégations européennes. ». Quelques semaines avant son arrestation, il recevait d’ailleurs une délégation basque.

Donc, c’est bien pour des motifs politiques et non sécuritaires comme elle le prétend, que l’institution sioniste considère que le moyen le plus efficace pour briser cet élan palestinien vers son environnement arabe et vers l’étranger serait de le réprimer, de criminaliser ses liaisons, de l’enfermer dans l’israélisation pour ensuite l’exploiter en direction de l’environnement arabo-musulman et étranger, uniquement pour servir ses intérêts, bref, en faire des Palestiniens soumis qui seraient les intermédiaires entre les sionistes et les Arabes.

Une nouvelle tendance de cette répression est récemment apparue, qui ne se contente plus de réprimer, exiler ou arrêter les dirigeants politiques, mais bien les acteurs de la vie associative et civile. Muhammad Zaydan, dirigeant de l’association arabe pour les droits de l’homme (Arab HRA) à Nasra déclare, suite à l’arrestation de Ameer Makhoul : « nous sommes habitués à la poursuite et la répression politiques de nos dirigeants politiques, mais ce qui est nouveau, c’est la poursuite et la répression des responsables de la société civile et associative » qui a réussi à élargir le champ de la liaison inter-arabe. D’ailleurs, si les années post-Oslo (années 90) avaient assisté à une certaine libéralisation de la vie politique et associative des Palestiniens de 48, les appareils de renseignements sionistes sont assez rapidement revenus à la surveillance de toute leur activité comme dans les années 50, lorsqu’ils étaient à la merci du pouvoir militaire. Le masque libéral est tombé et c’est bien d’une répression coloniale qu’il s’agit au fur et à mesure que l’institution sioniste plonge dans sa crise structurelle.

Si l’Etat et ses appareils sécuritaires exercent la répression et la poursuite politiques, les colons provoquent et tuent (Shefa Amr en 2005), les médias assurent, quant à eux, non seulement la couverture médiatique des arrestations, mais amplifient le climat de la haine et de la suspicion du public « israélien » envers les Palestiniens de 48. Lors de l’arrestation de sheikh Raed Salah en 2004, les médias sionistes avaient longuement insisté pour présenter le leader du mouvement islamique comme un « criminel de droit commun » et présenté l’islam en tant que tel comme « dangereux », ne prenant aucun recul par rapport au pouvoir sécuritaire ou judiciaire. Il en est de même pour toutes les arrestations et notamment celle de dr. ‘Omar Saïd et Ameer Makhoul, en jetant pêle-mêle à leur public de quoi alimenter sa phobie et son racisme, à se demander souvent si les journalistes israéliens étaient des sécuritaires déguisés ou des nullités se prenant pour des « James Bond ». Quoiqu’il en soit, hormis certains journalistes travaillant dans les éditions anglaises (l’image libérale devant toujours être mise en avant pour l’étranger), les médias israéliens participent entièrement à cette campagne de terreur envers les Palestiniens de 48 dans le but de les maintenir dans un état d’infériorité et de soumission et de déstabiliser leur vie quotidienne.
 

La Cour suprême US


La Cour suprême US : toute aide non violente à
des groupes terroristes équivaut à du « terrorisme ».
Les USA règlent leurs différents par la force des armes  et  soutiennent le pays le plus belliqueux de la planète.
Maintenant, faudrait-il s'entendre  sur quels critères s’est basé la Cour suprême US pour décréter ce qui est ou n’est pas du terrorisme. Le droit a la résistance inhérente a tous les peuples, est-elle du terrorisme lorsqu'elle se réalise face à l'Occident ? 
Il faut reconnaître que la frontière entre ces deux qualificatifs est aussi étroite que la bêtise des accusateurs est large.
       

Chris McGreal - The Guardian  [ 06/07/2010 - 18:21 ]

Washington, le 21 juin 2010
Cette décision signifie que les citoyens peuvent être poursuivis pour avoir offert une aide de quelque nature que ce soit à des organisations dites terroristes.
La Cour suprême des Etats-Unis a confirmé les dispositions d’une loi de grande portée qui dispose que les citoyens états-uniens dispensant des conseils à des organisations interdites, notamment une assistance juridique et des informations sur la résolution d’un conflit, seront poursuivis en justice en tant que terroristes.
L’affaire jugée était celle de conseils relatifs aux droits humains dispensés par un groupe californien à des organisations kurdes et tamoules qui sont sur la liste des groupes terroristes aux Etats-Unis.
La Cour suprême a confirmé l’argument de l’administration Obama qui soutenait que même les conseils destinés à servir des objectifs pacifiques équivalaient à un « soutien matériel » au terrorisme.
Cela inclut par exemple le cas d’un avocat qui soumet une argumentation d’Ami de la Cour [non partie à l’affaire mais intéressé par la question en jeu - ndt] au nom d’un groupe interdit ou qui aide une organisation proscrite à adresser des pétitions à des organismes internationaux afin de mettre fin à un conflit violent.
« La Cour suprême a jugé que les défenseurs des droits de l’homme qui apportent une formation et une assistance dans le but d’une résolution non violente à des conflits peuvent être poursuivis en justice en tant que terroristes » selon David Cole, professeur de droit à l’université de Georgetown, qui a plaidé le dossier des défendeurs devant la Cour [l’appelant étant le gouvernement US - ndt].
« Au nom de la lutte contre le terrorisme, la Cour a déclaré que le Premier amendement (sur la liberté d’expression) permettait au Congrès de dire qu’il y a crime quand on œuvre pour la paix et les droits humains. A tort. »
La décision va probablement compliquer encore plus la tâche des militants qui soutiennent des causes controversées et qui ont déjà connu des poursuites judiciaires extrêmement discutables pour d’autres formes de soutien, telle que la collecte de fonds.
Des militants palestiniens ont déjà été poursuivis et emprisonnés pour avoir collecté de l’argent destiné à des groupes sociaux qui s’occupent par exemple de logement, d’aide sociale, et qui ont des liens avec le Hamas qui gouverne Gaza.
Les personnes et les groupes qui apportent des conseils de spécialistes, juridiques ou autres, à de telles organisations sont désormais exposés ouvertement à des poursuites judiciaires.
La décision en question concernait le Projet juridique humanitaire, de Los Angeles, qui dispense une formation sur les droits de l’homme au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il a fait valoir pour sa défense que l’assistance était de nature non violente et qu’elle ne servait pas les objectifs du PKK.
L’un des défendeurs, Ralph Fertig, est avocat retraité et avait voulu aider le PKK en attirant l’attention des instances internationales sur les droits des Kurdes.
Le gouvernement US a déclaré de son côté qu’il considérait cela comme un soutien au terrorisme. Il a soutenu que Fertig était libre de parler en faveur des objectifs du PKK, mais qu’il ne pouvait pas lui donner ses conseils.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan est l’une des quelque 30 organisations listées comme organisations terroristes par le gouvernement US. Il y a encore le Hamas, le Hezbollah et les Khmers rouges.
Une première instance avait déclaré la loi non applicable car imprécise et ce, sans aucune réserve.
Mais, sur recours, par une majorité de 6 contre 3, la Cour suprême a jugé que le gouvernement avait le droit d’ « interdire tout apport de soutien matériel sous forme de formations, de conseils par des spécialistes, de personnels et de services à des groupes terroristes étrangers, même si les militants ne visaient qu’un soutien à des groupes ayant des "fins non violentes" ».
Le président de la Cour suprême, John Roberts, a déclaré : « Au fond, les défendeurs sont seulement en désaccord avec l’avis concerné du Congrès et de l’Exécutif selon lequel fournir un soutien matériel à une organisation étrangère désignée comme terroriste - même un soutien apparemment bénin - renforce les activités terroristes de ladite organisation. »
Pour les juges de première instance, cette décision « prive les personnes pour lesquelles nous sommes saisis de la protection assurée par le Premier amendement. »
A l’audience, les juges avaient discuté pour savoir ce qu’on entendait par conseils de spécialistes et si c’était un crime d’apprendre à un terroriste à jouer de l’harmonica.
Le dossier du gouvernement a été défendu devant la Cour en février par Elena Kagan, laquelle a été depuis désignée par l’administration Obama comme membre de la Cour suprême.
Son argument devant la Cour : « Le Hezbollah fabrique des bombes. Le Hezbollah construit aussi des maisons. Ce que le Congrès a décidé, c’est que lorsque vous aidez le Hezbollah à construire des maisons, vous aidez aussi le Hezbollah à construire des bombes. C’est toute la théorie que recouvre le texte de loi, ». 

vendredi 22 octobre 2010

Liban : le quotidien des réfugiés palestiniens

Liban : le quotidien des réfugiés palestiniens

Bruno Salaün   [ 18/10/2010 - 10:42 ]

Au Liban, les 250.000 à 270.000 réfugiés palestiniens sont privés de droits. Parqués, parfois depuis 62 ans, dans des camps aux réalités très contrastées. Exemples à Chatila, dans la banlieue de Beyrouth, et Rashidieh, au sud de Tyr.

camp de réfugiés palestinien au Liban - Phot : Sabreen (Flickr.com)
Abou Ischam arrive au bout du chemin dans son réduit d’une sombre venelle insalubre du camp de Chatila. Le vieil homme ne reverra pas sa terre de Palestine. En 1948, lorsqu’il l’a quittée, fuyant les combats, pour la banlieue sud de Beyrouth, on l’avait incité à fermer sa maison à clef, avec la promesse qu’il y reviendrait. La clef, il l’a toujours... Il mourra en réfugié, survivant du massacre de Chatila (de 800 à 2.000 morts le 16septembre 1982) et de la guerre des camps (575 morts en 1985-1987). Réfugié, l’octogénaire l’aura été les deux tiers de sa vie. Sans droits civiques ni civils.
Les réfugiés palestiniens en sont privés au Liban. Chatila, un km², 19.000 habitants, dont 15.000réfugiés palestiniens et quelques milliers de Libanais et Syriens en déshérence.
Tas d’ordures, cloaques, des centaines de fils électriques s’enchevêtrent, voisinent des canalisations d’eau suspendues. Les logements s’étirent, comme des cubes mal ajustés, vers le ciel. Des enfants continuent de mourir électrocutés les jours de pluie. « Ici, les gens sont comme vivants et morts à la fois. Ils sont abandonnés à leur sort », témoigne Kifah Afifi.
« Services quasi inexistants ici »
« Les services de santé de l’Unrwa (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient) sont quasi inexistants. Il n’y a plus de centre médical et les Palestiniens n’ont pas le droit d’aller se faire soigner dans les hôpitaux libanais. Ils ne peuvent pas plus exercer 72 métiers. Pas beaucoup de monde travaille », décrit cette résistante de la cause palestinienne. Dans ce camp tenu par le Fatah et le FPLP, les gens survivent, pour partie avec les aides des factions palestiniennes, pour partie en vendant des fruits et légumes ou des objets de la vie quotidienne aux abords du camp. Ce sont souvent les femmes qui nourrissent tant bien que mal les foyers. Elles font du ménage chez les Libanais, à l’extérieur du camp.
Niveau d’éducation en baisse
Les jeunes, eux, subissent le chômage de plein fouet, errent dans le camp à pied ou sur des scooters bricolés, fument du narguilé au coin des rues... Et pour certains, se confondent dans des trafics de drogue. « Avant, les enfants allaient dans les écoles, faisaient des études ; aujourd’hui, ils quittent l’école à 10, 12 ou 13 ans, si bien que le niveau d’éducation et de culture du peuple palestinien des camps tend à baisser, alors qu’il était jadis l’un des plus élevés parmi les peuples arabes », regrette Kifah.
L’Unicef confirme ce tassement. Dans le camp de réfugiés de Rashidieh, près de Tyr, à 80km de là vers le sud, Zahra, la couturière, mesure bien l’enjeu de l’éducation pour ses trois enfants. Cette femme, souriante et déterminée, a développé, ces dernières années, sa petite activité pour subvenir aux besoins de sa famille.
Son mari, malade, a dû arrêter d’enseigner dans les trois écoles du camp développées par l’Unrwa. Zahra bénéficie du microcrédit instauré par l’Unicef, en collaboration avec l’Union générale des femmes palestiniennes. « J’ai commencé par emprunter 500$ pour acheter une machine. J’ai d’abord travaillé à la maison, puis j’ai fait deux autres prêts pour prendre cette location, acheter une autre machine et du matériel », lance-t-elle fièrement dans son petit atelier de couture. Elle dit y travailler de 8h à 22h. « Çame permet d’assumer les dépenses de la maison. »
Témoignages à peu près comparables de Hamda, la vendeuse de légumes, ou Yasser, l’agriculteur, dont les magnifiques aubergines poussent dans un champ situé dans une zone verte, proche de la Méditerranée, à la périphérie de ce camp de 25.000 réfugiés. Il y fait désormais vivre sa famille de huit enfants, ainsi que deux autres familles de salariés agricoles qu’il emploie. « Depuis 2001, mille femmes et hommes ont bénéficié de ce programme à Rashidieh et dans deux camps voisins (Burj Ashemall et Al-Buss).
Ce n’est pas un crédit à la consommation mais bien une aide à créer une micro-activité. Les profits dégagés doivent rendre leur vie de réfugié moins difficile », résume Joanne Doucet, chargée de la protection de l’enfance et des Palestiniens pour l’Unicef au Liban. « Ilne faut pas oublier que les Palestiniens n’ont pas plus accès au crédit qu’à plein de métiers. Avec ce programme, non seulement ils retrouvent un peu de dignité mais ils peuvent mieux se nourrir, acheter des médicaments ou soutenir les études de leurs enfants », insiste-t-elle.
« 50 dossiers refusés chaque mois »
Zahra, Hamda et Yasser acquiescent. Ce jour-là, une quinzaine de personnes viennent chercher les 500 ou 1.000$ porteurs d’espoir. « Nous cherchons les moyens de faire plus, en particulier auprès des jeunes diplômés. Car il y a de la demande : 50 dossiers sont refusés chaque mois. C’est envisageable de faire plus. Nous continuons à tourner avec notre mise de fond de départ de 30.000$, car les prêts sont remboursés à 95% dans les 12 mois », assure Joanne Doucet. En août, le Parlement libanais a adopté une loi qui doit permettre aux Palestiniens d’exercer les mêmes professions que les étrangers du Liban. Elle reste à appliquer. Et pendant ce temps, l’appui de l’Unrwa est menacé par un déficit de 66M€. Les organisations palestiniennes tentent de prendre le relais. Le Hezbollah aussi. Il contribue, dans certains camps, à soigner et distribuer de l’aide sociale aux réfugiés.
17 octobre 2010 - Le Télégramme - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://www.letelegramme.com/ig/gene...

Vittorio Arrigoni -Depuis plus de 15 ans que dure la farce-

Depuis plus de 15 ans que dure la farce des pourparlers

L’armée israélienne d’occupation tire à nouveau sur des civils dans la bande de Gaza
Vittorio Arrigoni   [ 18/10/2010 - 10:29 ]

Il a lutté toute la nuit dans un lit d’hôpital entre la vie et la mort, mais Saliman, l’étudiant palestinien âgé de vingt ans, touché le 26 septembre à la frontière par un tireur d’élite israélien, semble maintenant hors de danger.
La dernière victime d’une frontière à l’Est de la Bande de Gaza qui, presque chaque jour, engloutit des vies humaines grâce aux tours de surveillance munies de mitrailleuses à la détente facile, aux chars d’assaut, aux jeeps, aux drones, aux hélicoptères Apache et aux avions F16. Saliman Abu Hanza a été touché par un tireur d’élite durant les manifestations qui, le matin du 26 septembre, ont vu se rassembler devant la grille de barbelés des centaines de Palestiniens, accompagnés de quelques journalistes et des activistes de l’International Solidarity Movement, venus pour demander haut et fort la fin du siège criminel, l’arrêt de la prolifération des colonies israéliennes illégales en Cisjordanie et pour revendiquer le droit de fouler leur terre légitime devant la frontière.
Les manifestations non-violentes ont eu lieu simultanément à 11h dans trois zones de la Bande de Gaza : au Nord-Est, à Beit Hanoun, et au Centre-Est, à Al Maghazi, les militaires israéliens ont tiré vers les manifestants, heureusement sans faire de blessés, alors qu’à Faraheen, près de Khan Younis, les tireurs d’élite sont entrés en action. Kamal, un ami de Saliman, décrit ce qui s’est passé : « J’étais avec Saliman et nous marchions ensemble, nos drapeaux en main, vers la ligne de frontière. Lorsque les jeeps sont arrivées, les soldats israéliens ont aussitôt commencé à nous tirer dessus et j’ai fui à l’arrière pour tenter de me mettre à l’abri. Soudain, j’ai vu mon ami tomber, touché à l’estomac. Un seul coup, clairement ciblé, parti du fusil de précision d’un tireur. »

Aidé par d’autres jeunes, Kamal a pris sur ses épaules le corps de son ami blessé alors qu’il perdait déjà beaucoup de sang. Ils l’ont traîné sur 500 mètres jusqu’à un triporteur qui l’a emmené à l’hôpital Europa de Khan Younis. Lorsqu’il est entré en salle d’opération, il se trouvait dans une situation critique : « De sérieuses lésions à l’abdomen, trois à l’intestin, à la veine iliaque et au rectum. Il a déjà subi une série d’interventions chirurgicales et de nombreuses transfusions sanguines, les prochaines 24 heures sont cruciales », a déclaré le médecin qui l’a pris en charge.
Comme cela est arrivé pour le meurtre d’Ahmed Deeb, tué le 28 avril dernier durant une autre manifestation non-violente à la frontière, le tireur israélien a utilisé un type de munition particulier contre Saliman Abu Hanza, munition appelée communément ‘dum-dum’ : ce projectile se fragmente au moment de l’impact, engendrant de très graves lésions internes et entraînant souvent la mort de la victime. L’usage des balles dum-dum a été interdit par la Convention de Genève après la première guerre mondiale, tout comme le phosphore blanc, les bombes DIME et les ‘fléchettes’, armes illégales que l’armée israélienne continue à utiliser contre la population civile de Gaza, comme le démontre abondamment les principales organisations de défense des droits de l’homme.
Le matin du 27 septembre, un médecin de l’hôpital Europa m’a confirmé que Saliman se trouvait aux soins intensifs et que son état était stable.
Saliman n’est que la dernière victime de l’armée israélienne depuis le 2 septembre, date qui a vu la reprise des négociations entre Netanyahu et Abu Mazen, mais qui ici à Gaza a coïncidé avec une escalade de la violence contre la population civile. Depuis le début du mois, on compte sept personnes tuées par les soldats israéliens seulement dans la Bande. Deux jours après le verdict rendu par la Commission des droits de l’homme de l’ONU ayant condamné Israël pour « homicide et torture » dans l’enquête sur le massacre de la Freedom Flotilla, un jeune pêcheur, Mohamed Bakri, a été assassiné par la marine de Tel Aviv pendant qu’à bord de son bateau minuscule il pêchait non loin de la côte.
Une preuve ultérieure de ce qu’affirmait le regretté Edward Said : « Les négociations de paix sont les premiers obstacles à la paix ». Depuis plus de 15 ans que dure la farce des pourparlers ayant eu comme seul résultat moins de terre et moins de droits pour les Palestiniens ainsi que la prolifération des colonies illégales israéliennes, on ne fait plus vraiment confiance à la communauté internationale et aux jeux politiques. Les Palestiniens considèrent avec davantage d’espoir les mobilisations de la société civile mondiale en leur soutien, la campagne de boycott du BDS Movement, les missions humanitaires qui, en cherchant un moyen de briser le siège, remettent la tragédie de Gaza au premier plan dans les médias occidentaux. Comme le convoi Viva Palestina actuellement en route, et Irène, le bateau des pacifistes juifs récemment intercepté par la marine israélienne avant d’atteindre Gaza.
Restons Humains.

Hôpital Nasser de Khan Younis. Bonnes nouvelles.

Saliman a repris connaissance et son état évolue positivement.
Je ne serai pas surpris de le revoir aux manifestations dès qu’il pourra à nouveau tenir debout, comme cela est arrivé par le passé à d’autres jeunes qui malgré leurs blessures par balle plus ou moins graves, n’ont pas renoncé et ont continué à lutter pour récupérer leur terre.
* Vittorio Arrigoni réside à Gaza ville. Journaliste freelance et militant pacifiste italien, membre de l’ISM (International Solidarity Movement), il écrit notamment pour le quotidien Il Manifesto. Il vit dans la bande de Gaza depuis 2008. Il est l’auteur de Rester humain à Gaza (Gaza. Restiamo umani), précieux témoignage relatant les journées d’horreur de l’opération « Plomb durci » vécues de manière directe aux côtés des ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien.

Son blog peut être consulté à : 
http://guerrillaradio.iobloggo.com/
Vittorio Arrigoni vient de recevoir le prix spécial « Rachel Corrie » à Ovada [Piémont italien] pour son travail d’information à Gaza : http://www.testimonedipace.org,
27 septembre 2010 - Communiqué par l’auteur 
Traduction de l’italien : Y. Khamal

Le taux des abandons scolaires

Le taux des abandons scolaires des Palestiniens d’Israël est quasiment le double de celui des juifs.

Jérusalem-Est, où les élèves se retrouvent dans des classes surchargées,
ou pas de classes du tout.
- Mya Guarnieri  - Photo : Niv Hachlili

Exprimant son soutien au projet de loi controversé sur le serment à la loyauté - une législation qui va exiger de tout non-juif qu’il prête serment d’allégeance à Israël « en tant qu’Etat juif et démocratique » -, Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a dit : « Le sionisme a créé un Etat national exemplaire, un Etat qui garde l’équilibre entre les besoins nationaux de notre peuple et les droits individuels de chaque citoyen du pays ».
Mais un coup d’œil sur le système éducatif israélien nous offre une image bien différente.
Rawia Aburabia, avocate de l’ACRI (Association pour les droits civils en Israël) relève que les écoles fréquentées par les citoyens palestiniens d’Israël manquent de « 9 000 classes, 300 fonctionnaires (pour renforcer l’assistance scolaire), 200 psychologues et 250 conseillers pédagogiques ».
En conséquence, le pourcentage des abandons chez les citoyens palestiniens d’Israël est quasiment le double de celui chez les juifs. Les classes dans le système scolaire arabe ont également plus d’élèves que celles fréquentées par les juifs - cela veut dire un temps d’instruction plus réduit par étudiant, plus de problèmes de discipline et un taux plus faible de réussite.
« Dans le Néguev, la situation est catastrophique, » dit Aburabia. « Il y a 37 villages (bédouins) non reconnus, sans lycées, et tout juste avec des écoles primaires. 80 000 personnes vivent dans ces villages. »
Là, le taux des abandons dépasse les 40%, en partie, explique Aburabia, « parce que pour aller au lycée, il leur faut marcher pendant des kilomètres avant de rejoindre la route nationale. »
Confrontés à des obstacles énormes pour s’instruire, les Bédouins ne se sont que 2% à aller à l’université. Selon un rapport publié par Sikkuy, une ONG arabo-juive qui milite pour l’égalité, il n’en va guère mieux pour la population arabe d’Israël prise globalement : un peu plus de 3% entrent à l’université, à comparer aux 9% de juifs.
Si Israël était effectivement un Etat où tous les citoyens étaient traités à égalité, dit Aburabia, « Je ne pense pas qu’il me faudrait aller devant la Haute Cour de justice pour demander que le ministère de l’Education comble l’écart des 9 000 classes. »
« Frustration et désespoir »
Le gouvernement israélien est bien conscient des disparités énormes entre les deux systèmes scolaires, dit Yousef Jabareen, directeur du Centre arabe pour le droit et la politique, Dirasat.
« Une grande partie des statistiques émanent du gouvernement lui-même » dit Jabareen.
Et il y a plus de dix ans, Zvi Zameret a rédigé un rapport gouvernemental détaillant les nombreux décalages entre les écoles arabes et les écoles juives. « La qualité moyenne de l’enseignement dans le secteur arabe israélien est plus faible que dans la plupart des écoles juives, » y écrivait-il.
Zamaret continuait : « Les ressources allouées à l’éducation arabe ne répondent pas à la croissance de la population. Les écoles arabes - plus que tout autre secteur de l’éducation - souffrent d’un manque de salles de classe et de salles de mauvaise qualité. »
Dans le rapport, Zameret le reconnaissait, « il existe une disparité entre le système d’éducation arabe et le système d’éducation juif. »
Mais plus de dix ans plus tard, les mêmes écarts perdurent. Et Zameret, aujourd’hui président du secrétariat pédagogique, va de l’avant avec un projet de révision des manuels civiques, qui vise à faire retirer des phrases comme : « Depuis sa création, l’Etat d’Israël s’est engagé dans une politique de discrimination contre les citoyens arabes. »
Que l’Etat, à la fois, admette les problèmes qui harcèlent le système éducatif arabe et les ignore, crée « un sentiment de frustration et de désespoir », dit Jabareen.
Autre sujet de confrontation, les zones de priorité nationale (NPA) à propos desquelles Jabareen note : « Si cela n’est pas clairement une discrimination sur la base ethnique, alors je ne sais vraiment pas ce qu’est la discrimination ».
Connue sous le nom de carte des priorités nationales, et établie en 1998, elle retient 533 villes et villages pour des incitations économiques et éducatives. Bien que les citoyens palestiniens d’Israël représentent 20% de la population - et qu’ils soient surreprésentés dans les niveaux socio-économiques les plus bas -, sur les 533 NPA, il n’y a que 4 villages arabes.
Profondément préoccupés à propos de l’impact de ces NPA sur le financement de l’éducation, Adalah - organisation des droits de l’homme et centre de conseils juridiques pour les Palestiniens vivant à l’intérieur de la Ligne verte, comme dans les Territoires occupés - a traduit l’Etat d’Israël devant les tribunaux. En 2006, un jury de sept juges de la Cour suprême a décidé que les NPA constituaient une discrimination illégale et ordonné que l’Etat les modifie.
Mais non seulement l’Etat a circonvenu à la décision de la Haute Cour, mais il a étendu la carte des priorités nationales à six colonies illégales de Cisjordanie. Les colons juifs représentent à peine la moitié des citoyens palestiniens d’Israël. Et en général, ils sont plus riches.
La « cinquième colonne » d’Israël
S’agissant des écarts entre les systèmes éducatifs juifs et arabes d’Israël, Gabi Salomon, professeur à l’université de Haïfa et co-directeur de Sikkuy, remarque : « Je ne pense pas qu’il y ait la moindre mauvaise intention derrière cela. »
La négligence, explique Salomon, vient que l’on considère les citoyens palestiniens d’Israël « comme une cinquième colonne potentielle à laquelle on ne peut faire trop confiance et sur laquelle on ne peut guère compter ».
Ainsi, de nombreux Israéliens juifs pensent qu’« il n’y a aucune nécessité absolue à partager les revenus fiscaux avec eux, » dit Salomon. « Le sentiment, c’est, "pourquoi auraient-ils besoin de tout ce dont les juifs ont besoin ?" ».
Ce sentiment est net à la fois s’agissant de la répartition inégale des allocations que de l’attitude à l’égard des élèves.
Un récent sondage réalisé par un professeur de l’université de Tel Aviv, Camil Fuchs, révèle que 50% des adolescents juifs ne veulent pas d’Arabes dans leurs classes. Et alors que près des deux tiers des personnes interrogées reconnaissent que les citoyens palestiniens d’Israël n’ont pas des droits égaux, 59% n’y voient aucun inconvénient.
Les écarts sont aussi perpétués par le fait que les citoyens palestiniens d’Israël ne sont pas représentés au ministère de l’Education. Même le directeur de l’éducation arabe et islamique est juif.
« Une représentation juste est très importante pour protéger les intérêts de la minorité, » dit Sawsan Zaher, avocat d’Adalah. « Et il n’y a pratiquement aucun professionnel arabe dans le processus de prise de décisions. »
Zaher ajoute qui ceux qui aspirent à entrer dans les effectifs du ministère de l’Education doivent être porteurs d’une certaine idéologie. Par exemple, Adalah a récemment appris que « des valeurs positives envers l’Etat juif » étaient l’une des exigences requises pour obtenir un poste de statut supérieur.
Pour Zaher, un tel critère montre l’existence d’une sorte de « police de la pensée ».
Dans le passé, le ministère de l’Education a aussi effectué des enquêtes sécurité sur les Arabes qui postulaient à des emplois de proviseurs.
Après contestation d’Adalah devant la Haute Cour, celle-ci a décidé d’annuler cette politique de bas niveau. « Mais je suis conscient que, officieusement, ils poursuivent leurs enquêtes, » dit Zaher, ajoutant : « Vous ne pouvez devenir proviseur que si vous êtes conforme à la mentalité et à la politique de l’Etat. »
« Finalement, tout est lié à (l’idée d’Israël comme) l’Etat juif, » réfléchit Zaher. « Vous ne pouvez rien apprendre sur la Nakba, parce c’est un Etat juif. Vous n’obtenez pas de financement parce que vous n’êtes pas juif. Vous n’êtes nommés que si vous êtes loyal envers l’Etat. » 


 Mya Guarnari est journaliste indépendante, basée à Tel Aviv. Elle écrit régulièrement pour The Huffington Post et The Jerusalem Post. Ses articles sont publiés en anglais notamment sur Al Jazeera, The National (Abu Dhabi), Ha’aretz, Electronic Intifada, The Jewish Daily Forward, Maan News Agency, Mondoweiss... Elle possède une maîtrise des Beaux-Arts de l’université d’Etat de Floride.
Elle peut être contactée par courriel : myaguarnieri@gmail.com
Son site : Mya Guarnieri 


13 octobre 2010 - Mya Guarnieri - Al Jazeera - traduction : JPP

Hicham Issa (Enfant prisonnier)

Le captif adolescent Hicham Issa : 
Je continue à rêver d’une enfance libre

Ramallah – CPI   [ 18/10/2010 - 22:50 ]

Tous les Palestiniens, toute la société palestinienne dans toutes ses tranches ont goûté aux souffrances causées par l’occupation israélienne. Mêmes les enfants n’y échappent. Tout au contraire, les occupants israéliens font tout pour les perturber, les étouffer, les déraciner et déraciner leurs rêves d’une patrie libre et à eux.
L’adolescent Hicham Ahmed Ismaël Issa en fait partie. Il est enfermé dans les prisons israéliennes. Les occupants israéliens l’ont privé de son enfance, de son école, de sa famille. Cet adolescent de seize ans, les soldats israéliens ont attaqué sa maison familiale pour le prendre en captivité et le condamner à une prison ferme de deux ans. Ainsi, il rejoint ses deux frères Qassam et Hossam, enfermés derrière les barreaux de l’occupation israélienne.
L’arrestation
Hicham affirme que le moment de l’arrestation est un des plus difficiles de sa vie : « C’est à deux heures et demie du matin, le 31 décembre 2008, que les forces israéliennes d'occupation ont investi notre maison, au moment où notre village d’Abou Chakhim, sous préfecture de Ramallah, souffrait d’un froid très dur ».
« A cette heure-là, ajoute-t-il, les soldats israéliens ont commencé à frapper la porte de la maison et à crier à tue-tête. Faute de toute réponse, ils ont frappé les fenêtres et fait des bruits qui ont choqué les enfants. Et dès qu’on a ouvert la porte, les soldats sont entrés et ont dévasté la maison, avant de me bander les yeux, de m’enchaîner et de m’emmener vers une direction inconnue. »
« En arrivant, continue-t-il, je me retrouve devant un officier de renseignements. Ils m’ont mis dans une position impossible (Al-Chabah) pour m’interroger, sous une pluie d’insultes et de gros mots. Ils ont réussi à me mettre dans un état psychologique très difficile. »
Trois frères captifs
Hicham parle du chef d’accusation que les occupants israéliens lui ont adressé. « J’ai découvert qu’ils m’accusent de "Tentative d’écraser un soldat sioniste avec la voiture". Une accusation étonnante, j’étais petit et ne conduisais pas. Je ne sais d’où les occupations tiraient une telle accusation ».
L’état psychique de Hicham s’est empiré encore plus, après son transfert dans la prison des adolescents. Cette prison est dirigée par des hommes inhumains ne faisant usage que de la force et de l’insulte.
Le captif adolescent souffre beaucoup quand il se rappelle de ses deux frères qui sont aussi en captivité. Il pense à sa famille, à sa mère et surtout à son père malade. Ce n’est pas facile pour un père malade et sans travail de voir ses garçons emprisonnés.
« La famille, dit-il avec un grand soupir, n’a plus de ressource. »
Volonté de l’homme
Hicham ne pensait pas qu’un jeune de son âge pouvait être enfermé dans les prisons construites normalement pour les criminels.
Il n’aime pas cette situation : « J’aime l’école, j’aime mes études, mes copains. J’aime jouer avec eux, partir dans des voyages collectifs. J’aimais la vie, mon enfance, avant le jour maudit où les occupation israélienne m’ont interdit mon enfance et mon éducation ».
A son étonnement, Hicham découvre un grand nombre d’adolescents enfermés dans les prisons israéliennes : « Certains d’entre eux sont beaucoup moins âgés que moi ».
Et avec la volonté d’un homme, Hicham dit que l’ennemi sioniste veut faire de nous des esclaves : « Ils veulent nous priver de notre liberté et de notre terre. Rien, rien, ils n’auront rien. Moi et mes frères, malgré ce qui se passe, nous ne baisserons jamais les bras ». « Nous serons le pont qui mènera à la liberté et à la dignité. »
Enfin, Hicham conclut ses propos en disant : « Notre patrie a besoin d’hommes. Et nous sommes les hommes qui se redressent contre les agressions de l’ennemi. Nous ne laisserons tomber pas même tomber une graine de la terre de notre bien-aimée Palestine ».

Gideon Levy 101018

C’est l’heure de s’en prendre une nouvelle fois aux Arabes

Gideon Levy/Ha’aretz  [ 18/10/2010 - 10:37 ]

La droite ne peut pas nous conduire n’importe où, mais en attendant, les ordures qu’elle répand s’accumulent de plus en plus haut.
Sous chaque chose il y a la haine, la haine et le mépris pour les Arabes. L’idéologie de la droite est morte depuis un certain temps, rien ne subsiste de sa gloire ancienne ; ses sentiments primitifs sont devenus sa véritable force agissante. C’est ce que cachent les lois nationalistes de la droite et sa soi-disant « paix ». Menaçant sous tous ses propos détestables, ce ne sont pas tant des considérations politiques que l’absence de toute conception méthodique, rien que des instincts sombres et dangereux.
Il y a crime de haine « quand son auteur a choisi sa victime en raison de son appartenance supposée à un certain groupe social, généralement défini comme groupe de race, de religion, d’orientation sexuelle, de handicap, de classe, d’ethnicité, de nationalité, d’âge, de sexe, d’identité sexuelle ou d’affiliation politique » (Wikipédia, citant Rebecca Stotzer). La plupart des crimes de haine visent des membres de minorités, il en est de même avec la dernière législation proposée.
Ne vous laissez pas abuser par les pseudos idées. Certes, elles sont porteuses d’aversion, elles ne manquent pas de racisme ni de nationalisme, mais à l’origine, il y a la haine des Arabes. Du Premier ministre Benjamin Netanyahu au député Danny Danon, du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman à la députée Anastassia Michaeli, du député Michael Ben Ari au député Yaakov Katz, - tous, tous ont la haine de l’Arabe, publiquement ou non. La plupart n’ont même jamais rencontré un Arabe, mais ils savent tout d’eux. Pas un seul n’a même commencé à penser que les Arabes pourraient être les égaux des juifs.
Netanyahu entoure sa haine et sa condescendance d’un amour mielleux de la nation, Katz d’un amour creux de la terre. Mais ça n’a rien à voir avec l’amour. La seule chose qu’ils essaient de faire, c’est de dissimuler ce qui est à son opposé. Derrière leurs initiatives, enveloppées dans les drapeaux de la nation juive, grouillent leur haine et leur prétendue souveraineté. Ils savent, à leur grand dépit, que les Arabes sont ici pour toujours, malgré toutes les mesures qu’ils pourraient prendre contre eux. La seule explication pour ces actions des législateurs, c’est qu’ils donnent libre cours à leur plus cher désir.
Pensent-ils que leurs lois haineuses vont modifier la conscience du peuple arabe ? Que les Arabes se déclareront « loyaux » envers Israël, et qu’ils seront loyaux ? Que cela les empêchera de commémorer la Nakba et fera d’eux des sionistes ? Qu’avec leurs maisons démolies, ils seront des serviteurs dévoués ? Qu’ils reconnaitront l’Etat comme Etat juif et qu’ils renonceront à leurs aspirations ?
Les check-points de la police des frontières nouvellement installés à Lod (et pas à Netanya qui est rongée par le crime, par exemple) et la démolition des maisons dans le village bédouin d’Al-Arakib (et pas dans les avant-postes des colons) ne sont que deux exemples de cette démarche. Au lieu de voir traiter les problèmes qui font monter la crise du logement pour les Bédouins et les crimes à Lod, nous ne voyons que l’emploi de la force, la bonne méthode pour traiter les Arabes.
Personne n’exprimerait une telle aversion pour la députée Hanin Zuabi (qui était à bord de la flottille en route pour Gaza) si elle n’était une Arabe. La seule raison au lancement de la loi sur la loyauté - et sur le jour de commémoration pour les victimes tuées par la police lors des troubles d’octobre 2000 - et aux visites provocatrices des députés dans Silwan, village arabe contigu à la vieille ville de Jérusalem, leur seule raison, c’est de s’en prendre une nouvelle fois aux Arabes. Nous allons leur empoisonner la vie, leur faire de mauvaises choses, et pire ce sera pour eux, mieux ce sera pour nous. Ça vous parait simpliste ? Ça l’est, mais tout le reste n’a pas de sens.
La force répressive est le principal moyen utilisé par le gouvernement contre les Arabes en Israël, et contre les Palestiniens dans les territoires. La police, l’armée, le service de sécurité Shin Bet et la police des frontières sont les principaux agents d’exécution du gouvernement dans ce domaine. La droite croit que la force maintiendra l’occupation et empêchera les Arabes d’Israël de se soulever ; mais par-dessus tout, elle veut leur faire du mal. Et c’est une approche pathologique. Elle n’est pas seulement générée par la haine, elle attise la haine chez ses victimes. En fin de compte, elle se réalise d’elle-même et les Arabes d’Israël se révolteront. En plus d’être amorale, cette haine ethnique est aussi pas très intelligente.
Tout ce qui reste de la doctrine initiée par Ze’ev Jabotinsky et Menachem Begin, qui comporte des éléments libéraux et démocratiques, c’est la haine. Begin s’est transformé en députée Miri Regev. Il n’y a aucun ordre du jour, aucune vision. Essayez de découvrir ce sur quoi compte la droite pour la prochaine décennie ; tout ce qui lui reste, c’est son aversion pour l’Arabe. C’est cela le problème de la droite. Le problème de l’autre camp, si autre camp il y a encore, c’est qu’il n’a personne capable d’arrêter la droite.
Les manifestations de haine sont reçues avec sympathie ou indifférence, même par ceux qui devraient se tenir sur la brèche : l’opposition, les médias, les systèmes d’éducation et judiciaire.
Les dégâts que la droite nous inflige lui survivront pendant bien des années après qu’elle ait quitté les responsabilités. Il est difficile d’arracher la haine quand elle a été plantée si profondément. La droite ne peut pas nous conduire n’importe où, mais en attendant, les ordures qu’elle répand s’accumulent de plus en plus haut.

 
15 octobre 2010 - Ha’aretz - traduction : JPP

jeudi 21 octobre 2010

Wikipédia Jews

Aujourd’hui, le quotidien britannique The Guardian écrit que deux groupes israéliens ont mis sur pied des cours de formation à la subversion de l’encyclopédie en ligne Wikipédia, afin de « montrer le bon côté » de l’Etat juif.

Ceux qui consacrent leur plume à défendre la cause palestinienne sont au courant de l’existence de "Wikipédia Jews", une expression créée voici, de cela, quelques années. Ce terme désigne une bande de crypto-sionistes enragés qui vandalisent constamment les entrées de cette encyclopédie ayant un rapport quelconque avec la Palestine, les militants pro-palestiniens et les atrocités perpétrées par Israël.

D’après l’article du Guardian, deux associations israéliennes cherchant à avoir le dessus dans le débat online ont lancé un cours de « rédaction sioniste ».

Le Yesha Council, qui représente le mouvement des colons juifs, a tenu son premier atelier de travail, cette semaine, à Jérusalem, enseignant à ses participants la manière de « réécrire » et de « réviser » certaines des pages « les plus controversées » du site de référence online.

Le projet Wikipédia est une initiative humaniste et universaliste phénoménale. Par conséquent, nous ne devons pas être autrement surpris de voir que ses pires ennemis sont des opérateurs tribaux, parmi lesquels les sionistes, les crypto-sionistes et les « juifs antisionistes » autoproclamés (*).

Une éditrice de Wikipédia résidant à Jérusalem a déclaré au Guardian que le fait de rendre public cette nouvelle initiative conspirationniste sioniste n’était peut-être pas vraiment une « bonne idée ». « Le fait de rendre les choses publiques, par le passé, a pu avoir un effet négatif », explique-t-elle. « Nous sommes en guerre, et malheureusement, cette guerre doit être menée dans l’ombre ».

Ce n’est pas sans une certaine surprise que l’on découvre que l’un des chefs de « Wikipedia Jews » est le soi-disant « antisioniste » Roland Rance. Rance, qui vit à Londres, est un juif marxiste qui passe le plus clair de son temps à persiller les articles publiés par Wikipédia de notations judéo-centriques.
Ce Rance était aussi un des opposants les plus farouches à l’association Deir Yassin Remembered (DYR) , qui est sans doute l’initiative de solidarité avec les Palestiniens la plus efficace au Royaume-Uni.

Voici un extrait des tentatives incessantes déployées par Rance afin de tenter de vandaliser l’article consacré à Israel Shamir par Wikipédia, la semaine dernière :
Faussaires de "Wikipedia Jews" sont connus depuis longtemps. D’après The Guardian, des membres de l’observatoire pro-israélien faucon Camera, qui projetaient secrètement, en 2008, d’intervenir sur Wikipedia, avaient été banni de ce site par ses administrateurs. Il y a une guerre, actuellement, autour de l’article qui m’est consacré, personnellement, par Wiki. A plusieurs reprises, les administrateurs de Wikipédia ont été contactés afin qu’ils éliminent les contaminations des Rance et autre sionistes du même acabit.

La philosophie de Wikipédia tient tout entière dans la connaissance et la mise à disposition de la connaissance. Est-ce une coïncidence, si des juifs politiques, de droite et de gauche, sont unis dans leur volonté de subvertir ce projet ? Je ne le pense pas. Encore une fois, nous sommes en présence de ce qui semble bien être un continuum sioniste : les sionistes sont tous unis contre la connaissance.
Apparemment, les organisateurs de ces cours de formation à la sionisation de Wikipédia sont d’ores et déjà en train de préparer un concours du « meilleur auteur sioniste », dont la récompense serait un voyage en montgolfière au-dessus d’Israël. J’imagine que nous avons déjà une petite idée du lauréat à l’aventure en montgolfière bleu et blanc.
Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier (révisée par JPH)








(*) Il y a malheureusement des Association qui se disent militer pour la paix  ou pour la cause palestinienne, et qui sont dans le cas décrit ici.

Le Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la paix de Strasbourg (CJACP) n’y échappe pas, et à l’intérieur s’il y a des militants sincères il y en a qui sapent l’objet social (si j'ose dire) et oeuvrent surtout à phagocyter toute initiative qui irait réellement dans le sens du respect du Droit international et par conséquent pour la défense des droits du Peuple palestinien. 
C'est là, a mon avis, une des principales raisons de l’inefficacité des ces associations et le manque intérêt à se fédérer...