vendredi 29 août 2014

Palestine, l'heure de la propagande



Article de grande importance pour comprendre la réalité du massacre israélien à Gaza. Si vous n’êtes pas raciste, s'il vous reste un peu d'humanité. Faites suivre SVP.




28-08-2014

Un principe de Clausewitz, qu'Israël ne semble pas prendre en compte, affirme que la guerre ne peut être initiée quand les critères permettant de conclure que l'on a obtenue la victoire sont clairs. Quels étaient ces critères pour l'Etat juif de l'agression en cours contre la Palestine? Dans un article précédent j'ai affirmait que consistait dans "la solution finale", en allusion au nom donné à la politique des fours crématoires nazis. Si cela est vrai, nul doute que l'opération militaire israélienne, comme dans le cas de l'invasion précédente, constitue un échec. En effet, la résistance du Hamas dans les combats corps à corps a été plus efficace que prévu et Israël a retiré ses troupes au sol, car il est plus rentable d'assassiner des civils à distance, que de compromettre son infanterie dans une confrontation directe avec l'ennemi.

Qu'est-ce que Clausewitz ne considérait pas dans son traité sur la guerre, c'était que le pays qui n'a pas gagnée, au cas où il n'a pas été totalement vaincu, pourrait transformer son échec en triomphe par la propagande.
La machine de propagande occidentale depuis des jours fonctionne dans trois directions:
  • a) Accuser le Amas de provoquer le conflit, avec l'intention de présenter le génocide des Palestiniens comme une cause juste;
  • b) Blâmer le Hamas de la mort de civils palestiniens pour les avoir utilisé comme boucliers humains;
  • c) Proclament que les objectifs militaires d'Israël ont été atteints, de sorte que toute armistice qui pourrait conclue, sur l'avenir immédiat, ne pouvaient être considérés que par le triomphe de leurs armes;
  • d) S'assurer à ce que l'attaque sur Gaza ne soit que la réponse, qu'Israël est contraint de donner aux tirs de roquettes palestiniennes sur son territoire, et que, sont les Palestiniens eux-mêmes qui violent toute nouvelle trêve, avec des tirs de roquettes.
Bien sûr, ces questions ne sont jamais traités à la fois dans un même article de journal, mais se développent séparément, pour éviter que les lecteurs découvrent les évidentes contradictions qui existent entre elles. La propagande, bien sûr, n'écrit pas pour lecteurs attentifs. Pour cela il convient d'examiner l'ensemble les points antérieurs, si ce n'est que pour souligner ce qu'une personne qui se donnerait la peine d'être informé, lui semblerait évident.

La culpabilité du Hamas
L'argument de l'attaque actuelle, selon Israël, est l'enlèvement et assassinat de trois jeunes juifs par le groupe armé palestinien. Jusqu'à présent, il n'a pas présenté de preuve qui désigne le Hamas en tant qu'auteur e l'assassinat, par ailleurs aucune enquête n'a été menée sur lui.
Un lecteur averti n'a pas pu manquer d'apprendre que, pendant les combats, le Hamas a réussi à pénétrer derrière les lignes israéliennes dans les tunnels, mais n'ont pas utilisé l'opportunité, pour d'attaquer les maisons des colons, mais s'est limité à des objectifs militaires. Le manque de volonté des militants islamistes à faire des victimes parmi les colons, fait que ce soit totalement improbable qu'ils soient les auteurs de l'assassinat dont les accuse Israël. Mais il y a plus encore y compris dans une situation exceptionnelle comme blocus de Gaza, Israël aurait du demander aux autorités de Gaza une enquête sur la question et, le cas échéant, l'arrestation des coupables. Cette position aurait été aussi cynique que celle des États-Unis demandant a l'Afghanistan d'extrader Oussama Ben-Laden, mais aurait servi la propagande sioniste comme en son temps a servi a l'Américaine. Au lieu de cela, l'Etat juif s'est converti, non seulement, en juge et partie, mais aussi le bourreau. Il a tué près de 2.000 civils dans la bande de Gaza, en a blessé 10.000 et détruit les habitations de 400.000 personnes, tout en empêchant l'entrée de tout type d'aide pour les victimes de Gaza. Cesare Beccaria n'aurait pas trouvé un meilleur exemple pour étudier la disproportion entre les (présumés) délits et les sanctions.
Quoi qu'il en soit, la seule base pour accuser le Hamas de crimes qu'Israël revendique comme casus belli n'a pas plus de soutien que "la parole de Netanyahu", ce qui rend inutile tout commentaire ultérieur.

Les boucliers humains
Accuser le Hamas d'utiliser la population palestinienne pour se protéger derrière elle est tout simplement ignoble. Où les civils palestiniens pouvaient-ils trouvé refuge pour ne pas  se trouver sous le feu? Israël n'a pas bombardé un front militaire, mais directement à la population; a détruit leurs maisons, leurs quartiers, a anéanti des villes et, en accord l'Égypte, scellé toute échappatoire possible. Soutenir que les Palestiniens ont été utilisés comme boucliers humains par les milices du Hamas est si insensé et ignoble que d'affirmer que l'armée japonaise a utilisée comme bouclier humain les habitants d'Hiroshima. Néanmoins, cette version a été l'un des points forts de la propagande des médias occidentaux: confiants dans leur efficacité et pour s'assurer offrent une explication: les militants du Hamas se cachent dans les tunnels tandis que les civils ne sont pas protégés, à la merci bombardements israéliens. Supposons que tel était le cas. Pourrions-nous justifier alors le génocide auquel nous assistons ? En aucune façon. Massacres des civils pour forcer l'ennemi à se rendre est un crime de guerre. Justifier le gouvernement juif de cette manière est uniquement un acte de racisme qui a tant imprégné notre société que nous remarquons à peine le contenu raciste de nos pensées. Est-il préférable de tuer 10.000 civils ennemis que risquer la vie de 100 de ses propres soldats? A qui réponde affirmativement à cette question, je lui laisserais le travail de se juger lui même, si je n'étais pas convaincu qu'il est dépourvu de toute capacité jugement. Je dirai simplement que l'hypothèse nécessaire pour, aborder cette question, est de considérer que les civils ennemis appartiennent à une race inférieure et il vaut mieux les exterminer que répandre une goutte de son propre sang.


Los objectifs militaires
L'armée israélienne, comme ses protecteurs américains, est chaque fois de moins en moins en mesure de subir des pertes dans leurs rangs devant l'ennemi, qui parle d'une dégénérescence morale d'une société qui vénère le rôle du bourreau, mais ne supporte pas celui de combattant. Pour pourvoir s'assurer du retrait sans décevoir son opinion publique (qui exige l'annihilation des Palestiniens à moindre coût), Netanyahu s'est empressé d'annoncer que le principal objectif de l'invasion militaire a déjà été accomplie, que les tunnels de Gaza ont déjà été en grande partie détruits. se cachent maintenant les miliciens laissant la population exposée? Parce que les bombardements se sont poursuivis après la désactivation des tunnels annoncés par Netanyahou.

Tout porte à croire que la "réalisation" des objectifs militaires israéliens n'est pas ainsi, mais l'excuse d'un gouvernement et d'une armée extrêmement lâche pour se retirer de la zone de combat, tout en continuant le massacre a distance.

Las provocations du Hamas
Il est vrai que le Hamas continue de tirer des roquettes sur Israël et jusqu'à présent n'a accepté aucune trêve permanente. Est-ce la preuve de son fanatisme sans tenir compte des conséquences que son attitude peut avoir sur civils dans la bande de Gaza? Cela pourrait se comparer avec l'idée insensée d'Hitler d'organiser la défense de Berlin recrutant des bataillons d'adolescents? Vous pouvez répondre à cette question d'une manière simple et raisonnable: les Palestiniens savent que les attaques d'Israël ne sont pas, en aucun cas, des représailles mais les étapes d'un plan parfaitement calculé qui a comme fin leur extermination. Dans ces conditions, comment s'étonner qu'ils utilisent les pauvres armes dont ils disposent? N'est-il pas préférable de mourir en combattant que de se laisser assassiner?
Les Palestiniens ont un seul espoir: qu'Israël considère que le prix à payer pour le génocide qu'il effectue soie trop élevé. D'où son attitude belliqueuse qui semble si difficile à comprendre par le public occidental qui réagit aux tirs de roquettes artisanales sans considérer que pour un citoyen israélien est beaucoup plus probable de mourir à cause d'une tuile tombé sur sa tête qui d'être atteint par la "artillerie" du Hamas.
Ce que veulent les citoyens européens est que les Palestiniens se résignent à leur sort et ne pas voir troublé son bureau par les images terribles qui nous arrivent de Gaza, tandis que le citoyen moyen Américain communie avec les objectifs et les méthodes du sionisme, convaincu, comme il est, que, comme les Juifs, appartiennent à un peuple élu.
Malheureusement, la société occidentale consomme depuis des décennies des produits idéologiques du pays le plus raciste de l'histoire, les Etats-Unis, qui nous ont également infectées par son manichéisme: les bons ont le droit de soumettre à toute sorte de punition les méchants. Le pire, c'est qu'il est accepté que soit le privilège des États-Unis de décider qui est de chaque côté. (Qui est bon, qui est méchant)
La propagande s'écrit et est acceptée à partir de cette prémisse.



Israël: un Etat canaille, nazi et génocidaire.



28-08-2014

"Les descendants de victimes de l'Holocauste sont entrain de transférer au monde, et de la pire façon, la frustration, l'indolence, qui habilita, en son temps, l'existence d'Auschwitz. Ces dommages aux valeurs humaines (qui incluent une "certaine" tolérance devant le massacre commis sous leurs yeux et en ​​leur nom) sont, entre autres, ceux qui rendent les crimes de l’État d'Israël en délits de Lèse humanité ».
Carlos Tobal, avocat argentin et écrivain d'origine juive.


Depuis le 8 juillet, en plein mondial de Football- Israël a commencé avec ce qu'il appelle avec son langage cynique l'opération "bord protecteur", un euphémisme utilisé pour désigner la phase actuelle du génocide mené pendant 70 ans contre peuple palestinien. Comme résultat de son action planifié pour tuer enfants, les femmes, personnes âgés et jeunes de la bande de Gaza, l'État d'Israël s'est rendu coupable des crimes odieux reproduisant ce qui a été entrepris par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces crimes sont la continuation de la purification ethnique et territoriale entamé par Israël depuis 1947, avec l'appui et le soutien des États-Unis, de l'Europe et la complicité d'autres États dans le monde. Pour comprendre les raisons de la brutalité d'Israël contre les Palestiniens et contre l'humanité est nécessaire de faire un bref compte rendu de ce qui s'est passé au cours des sept dernières années au Proche-Orient.



1. L'origine
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi a persécuté divers peuples, dont les Juifs qui vivaient en Allemagne et d'autres pays d'Europe centrale et orientale. A la fin de la guerre en Europe surgit l'idée de créer un état pour la population juive qui avait survécu au nazisme, finalement se fut choisi la Palestine historiqueles Arabes y habitaient depuis au moins deux mille ans, territoire auquel les Juifs d'Europe arrivaient dès la fin du XIXe siècle, mais surtout au cours de la Seconde Guerre mondiale, fuyant les nazis. La Palestine avait été un protectorat britannique depuis 1917, après la disparition de l'Empire ottoman. Ce territoire comprenait l'actuel Israël, la bande de Gaza, la Cisjordanie, une partie du Plateau du Golan et le Royaume de Jordanie. La majorité des personnes étaient d'origine arabe, tandis que les Juifs ne représentaient que 10 pour cent de la population. Durant ces années, une immigration illégale de Juifs, en provenance d'Europe, s'est accrue en Palestine et ses groupes paramilitaires organisèrent des attaques terroristes contre les Arabes et même contre les Anglais, comme dans l'attaque contre le siège de l'administration britannique en 1946, dans lequel 92 personnes sont mortes. Suite à cette attaque, les Britanniques ont fin au Mandat [que leur avait confié la Société des Nations] et se sont retiré de la Palestine en mai 1948.

En 1947, les Nations Unies (ONU) a décidé de partager la Palestine et la création de deux États, l'un arabe et l'autre juif, avec Jérusalem sous contrôle international. Bien que la population juive fût minoritaire, l'ONU, faisant fi d'un de ses dogmes celui: "du droit des peuples à décider d'eux mêmes" a accordé un plus grand territoire (56%) au Juifs et alloué aux Arabes Palestiniens (44%) du territoire. A partir de ce moment, les dirigeants du naissant Etat d'Israël ont déclaré qu'ils occuperaient tout le territoire de la Palestine et jetteraient les Arabes dehors. Par exemple, le criminel Menahem Begin, chef de l'Irgoun (un groupe terroriste juif qui avait perpétré des massacres dans la région), affirma, après la résolution de l'ONU: "La terre d'Israël sera restauré au peuple d'Israël. Pour tout le monde. Et pour toujours ". Pendant ce temps, Chaim Weizmann , le premier président d'Israël et président du premier Congrès sioniste international de Bâle a déclaré: «Notre intention est d'établir une société pour que la Palestine soit aussi juive que l'Angleterre est anglaise ou que l'Amérique est américaine." Peu de temps avant la création de l’État d'Israël et le départ des Britanniques de la région, les groupes terroristes juifs ont commencé les massacres et l'expulsion des populations palestiniennes de ses territoires, le "nettoyage ethnique de la Palestine" a commencée. Ce nettoyage ethnique a été réalisée par une armée d'invasion (la Haganah embryon de la future armée israélienne et les milices terroristes, auteur des massacres que la Haganah n'aurait pas su justifier) contre les villageois non armés, qui ont été expulsés et massacrés, constituant le point de départ du génocide en Palestine et qui continue jusqu'à ce jour.

Israël s'est approprié de 80% de la terre palestinienne et ses habitants ont été forcés de fuir vers les pays limitrophes ou vers les territoires de Gaza et de Cisjordanie, occupés par l'Egypte et la Jordanie respectivement. Dans le Journal de Yosef Nahmani sont consignés les massacres contre les populations désarmés, perpétrés par des milices armées avec le concours de l'Etat d'Israël naissant. Ce dirigeant juif s'est demandé: «D'où émergeait une telle cruauté disproportionnée, à l'égal les nazis? (...) Il n'y a pas de façon plus humaine pour expulser les habitants, que cela? ".


2. De la guerre de 1967 a aujourd'hui
L'autre événement qui a renforcé le pouvoir criminel d'Israël au Moyen-Orient et a accentué les problèmes du peuple palestinien a s'est présenté en 1967, lors de la guerre des Six Jours (5-10 Juin). Cette confrontation, initié par l'attaque perfide d'Israël sur l’Égypte [l'aviation israélienne grâce aux renseignements satellitaires américains et en l'absence de déclaration de guerre, détruisit, au sol, l'aviation]  impliquant la Syrie, la Jordanie et l'Irak, terminé par une victoire militaire d'Israël, [grâce aussi, a une noria d'avions américains, qui depuis la Tchécoslovaquie a ravitaillé l'armée israélienne],  qui a conquis la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le plateau du Golan. A partir de cette année-là, Israël s'est converti en occupant de nature coloniale, qui soumet le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie à une domination absolue sur tous les plans et transforme le territoire palestinien en une prison à ciel ouvert, où ses habitants supportent toutes les horreurs du colonialisme: les envahisseurs s'approprient des terres agricoles, les olivier millénaires sont incendiés ou détruits, ses eaux sont contrôlés par les colons juifs et leur l’État, assassinats de sang-froid de Palestiniens par l'armée et par les colons protégés par elle, ils ne peuvent pas circuler librement, même sur leurs propre territoire,  sont bombardés en permanence chaque au bon vouloir des dirigeants de l’État d'Israël, [pour des raisons apocryphes, parfois même pour des motifs électoraux] les maisons palestiniennes sont démolies et dans ces lieux de nouvelles vagues de colons juifs sont installés. À cet égard, entre 1967 et 2010 Israël a démoli 27.000 maisons palestiniennes, justifié au motif que ses habitants étaient des terroristes ou avaient des liens familiaux avec l'un d'eux.

L'objectif central d'Israël est de s'approprier les terres des Palestiniens avec la perspective expansionniste  du «Grand Israël». Alors, il cherche à expulser et tuer un maximum de palestiniens, qui ne les intéressent même plus comme force travail pas cher à exploiter. Sur la carte, vous pouvez voir comment Israël a volé la terre des Palestiniens dans les 65 dernières années, justifiant cette dépossession avec des arguments racistes, car il considère les Palestiniens comme des «cafards», «chiens» ou «bêtes» que doivent être exterminés.



Palestine d'hier à aujourd'hui 

La Cisjordanie a été peuplée par colonies illégales, qui ont réduit de Palestine en des bantoustans (similaire au système de l'apartheid en Afrique du Sud), absolument isolés traversés par des routes réservées exclusivement aux Juifs, ou sévèrement réglementées et fractionnées par plus de 750 check-points, soutenant une occupation militaire brutale. Pendant ce temps, la bande de Gaza est de fait, la plus grande prison à ciel ouvert du monde, où une petite langue de terre de 350 kilomètres carrés mal-vivent 1.800.000 Palestiniens, dans région la plus densément peuplée de la planète, sans pouvoir quitter le territoire, dont les hôpitaux, les écoles, les universités, les mosquées, les terrains de football, les maisons sont bombardés chaque fois que les dirigeants sionistes d'Israël en ont envie. Dans la Bande de Gaza ne peut entrer ou sortir un seul produit sans autorisation d'Israël, (les dixième des denrées pessaires au minimum vital entre dans Gaza, les enfants souffrent de malnutrition et leur croissance est mise en cause et risquent des séquelles leur vie durant) qui construit un mur de l'apartheid (Mur de la honte comme celui de Cisjordanie) visant à séparer davantage les Palestiniens. Cela fait de Gaza un Ghetto comme celui Prague ou Varsovie, pendant la Seconde Guerre mondiale. A la différence radicale est que si les ghettos pendant la Seconde guerre mondiale ont duré peu d'années, celui de Gaza aura bientôt un demi-siècle d'existence.

3. La rébellion palestinienne y le génocide actuel
Depuis 70 ans les Palestiniens se rebellent contre le pouvoir d'Israël, qui est soutenu directement par les Etats-Unis, ce leur alloue 3,000 milliards de dollars annuellement en aide militaire, onze millions par jour. États-Unis est également coresponsable dans les crimes israéliens, dans la mesure où il le fournit en armes, l'encourage et veille à son impunité. Ce soutien a toujours encouragé les assassins israéliens qui ont massacré les Palestiniens, en utilisant des prétextes apocryphes, y compris la prétendue «légitime défense» quand ils sont les agresseurs et occupants des territoires palestiniens.

Malgré l'énorme pouvoir dont jouit l’État d'Israël et qui lui permet de massacrer impitoyablement les femmes et les enfants de Palestine, la population des territoires occupés s'est toujours rebellée contre les envahisseurs coloniaux. Dans cette lutte met en évidence la formation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans les années 1960 qui ont préparé des groupes de résistance armée; a son actif deux Intifada (soulèvement populaire) dans les années 1980 et au début des années 2000; et plus récemment les actions défensives du Hamas contre les occupants, en particulier dans la bande de Gaza, qui se basée sur l'utilisation de roquettes artisanales de peu de puissance à en direction d'Israël, quelque chose qui relève plus du désespoir et de l'impuissance du colonisé, sans avoir la capacité de causer de grands dommages aux occupants sionistes.

Pour Israël ce genre de résistance devient le prétexte pour justifier ses crimes et matérialiser sa prétention de tuer ou d'expulser les Palestiniens de leurs terres ancestrales. Un des articles de la charte de l'ONU dit: "tout peuple soumis à l'oppression de l'occupant a droit de résister"  et c'est justement ce droit qu'Israël conteste aux palestiniens, et demande pour soi-disant lever le blocus leur désarmement. [Mais tout État a le droit d'être armé pour sa défense. Et s'est sur cette ambigüité, qui n'en est pas une, qu'Israël entent justifier ses massacres]  Par conséquent, ce qui se passe à Gaza n'est pas une guerre ou une confrontation militaire, mais simplement un massacre par Israël, qui utilise l'aviation, la marine et de l'armée de terre pour tuer sans discernement ainsi que de raser tout ce qui est sur ​​son chemin, que ce soit les hôpitaux, les écoles, les universités, les mosquées, les aqueducs, les centrales électriques... Parce que cette énorme machine à tuer, n'est pas confronté à une armée conventionnelle, ni a des bateaux ou des avions, pas même à une défense anti-aérienne, mais seulement quelques résistants qui tentent d'arrêter ce vil massacre. L'objectif est d'exterminer les Palestiniens, quelque chose d'admis par les dirigeants d'Israël et de ses idéologues internes et externes. Par exemple, un ancien commandant d'Israël soutient qu'il est question de "graver par le feu dans la conscience des Palestiniens le terrible pouvoir de l'armée israélienne", tandis qu'un gouvernant de ce même pays soutenait: "Comme des chiens de Pavlov..., [les Palestiniens] doivent comprendre que pour chaque roquette lancée, recevront de notre part une bombe d'une tonne".

Bien sûr, il ne manque pas de cynisme des porte-parole de l’État d'Israël, comme son ambassadeur aux États-Unis, qui a déclaré que l'armée de ce pays devrait recevoir le Prix Nobel de la Paix pour "lutter avec son inimaginable modération". Quelque chose de semblable, a dit son ambassadeur en Colombie, qui assure que "dans la bande de Gaza, il n'y a pas de crise humanitaire". Pour ces apologistes du crime, les centaines d'enfants, broyés, des dizaines de femmes assassinées, des milliers d'hommes écrasés, les bombardements avec des armes prohibées (comme le phosphore blanc, armes à fragmentation ou à radiation), la destruction des écoles avec les élèves et les enseignants dedans, démolition de l'infrastructure de base de la population... toutes sont des actions humanitaires et philanthropiques d'Israël. Hitler a dit la même chose à propos du ghetto de Varsovie et le camp d'extermination d'Auschwitz où il massacrait les Juifs.

Ce n'est pas par hasard, si le philosophe italien Gianni Vattimo a dit qu'«Israël est un État voyou; Israël est un état ​​fasciste nazi et, pire que Hitler".

Gaza : le bilan confidentiel des pertes de soldats israéliens dévoilé




maghrebnaute.com -
Vendredi 29 Août 2014 - 09h28

Ce bilan des pertes  de l'armée israélienne, bien confidentiel, est parvenu au journal tunisien Al Chorouk qui le publie dans son intégralité : il s'agirait des chiffres qui ont fuité à travers les rapports de l'expert des questions militaires du journal Haaretz et conseiller du cabinet sécuritaire, Amos Harel.

Selon les rapports rédigé par l'intéressé, "depuis le 7 juillet, date à laquelle l'offensive Roch invincible a été déclenchée, 497 soldats israéliens ont été tués. 113 officiers sionistes ont également péri. le bilan des blessés s'élève à 879 soldats et à 362 officiers qui se trouvent d'ailleurs dans un état grave". 
Toujours selon le journal, " l'armée israélienne a perdu 270 mercenaires tandis que 629 autres (mercenaires) sont blessés" (ndlr : le rapport ne précise pas ce qu'entend l'armée israélienne par le terme mercenaire) " 166 militaires israéliens ont  commis une tentative de suicide. 
311 militaires se sont tirés une balle dans leur pied pour ne pas partir au front" et le journal d'ajouter : "332 soldats et 418 réservistes sont allés jusqu'à blesser voir amputer l'un de leurs membres pour ne pas faire la guerre".

Source: http://www.maghrebnaute.com/monde/article/gaza-le-bilan-confidentiel-des-pertes-de-soldats-israeliens-devoile_3563.html



Là, on comprend pourquoi de l'arrêt de l'offensive terrestre.
 

mercredi 27 août 2014

L'annulation de la dette allemande en 1953



 Quatre sujets qui nous permettent de connaitre, un peu mieux, les tenants et les aboutissants de ce que nous appelons, LA DETTE:

  1. http://rubinenc67.blogspot.fr/2014/08/larnaque-de-la-dette-publique.html

  1. http://rubinenc67.blogspot.fr/2014/03/dettes-illegitimes-les-sauvetages.html

  1. http://rubinenc67.blogspot.fr/2013/05/ellen-brown.html

  1. 70 ans de Bretton Woods, à la Banque Mondiale et au FMI


CADTM
26-08-2014

Allemagne-Grèce : deux poids, deux mesures - Voici 60 ans, l’annulation de la dette allemande en comparaison avec le traitement réservé au Tiers Monde et à la Grèce
28 février 2013 par Eric Toussaint

Voici 60 ans, en février 1953, à Londres était signé un accord historique sur la dette allemande. Les termes de l’accord signé tranchent radicalement avec la manière dont est aujourd’hui traitée la Grèce. Après la seconde guerre mondiale, de multiples conditions ont été réunies pour permettre à l’Allemagne de l’Ouest de se développer rapidement en permettant la reconstruction de son appareil industriel. Non seulement la dette contractée par l’Allemagne en-dehors des deux guerres mondiales a été réduite de plus de 60%, mais le règlement des dettes de guerre et le paiement des réparations aux victimes civiles et aux Etats ont été reportés à une date indéterminée : de fait, à la réunification allemande qui est intervenue en 1990 et au traité de paix qui a été signé à Moscou la même année entre les autorités des deux Allemagnes en cours d’unification, les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France. Le poids des réparations sur l’économie allemande a donc été longtemps différé. Et dans le cas des réparations dues à la Grèce, celles-ci n’ont pas représenté le moindre effort de la part de l’Allemagne puisque les autorités allemandes refusent de donner suite aux demandes grecques.

À la différence de ce qui s’était passé à l’issue de la première guerre mondiale, les puissances occidentales ont voulu après la seconde guerre mondiale éviter de faire peser sur l’Allemagne le poids de remboursements insoutenables car elles ont considéré qu’ils avaient favorisé l’accession du régime nazi au pouvoir. Les puissances occidentales voulaient également une Allemagne de l’Ouest forte économiquement (mais désarmée et occupée militairement) face à l’Union soviétique et ses alliés. Rien de tel n’est de mise avec la Grèce et les autres pays de la Périphérie au sein de l’Union européenne.
Pour atteindre cet objectif, non seulement le fardeau de la dette a été très fortement allégé et des aides économiques sous forme de dons ont été octroyées à l’Allemagne, mais surtout on lui a permis d’appliquer une politique économique tout à fait favorable à son redéploiement. Les grands groupes industriels privés ont pu se consolider, ceux-là mêmes qui avaient joué un rôle clé dans l’aventure militaire de la première guerre mondiale, dans le soutien aux nazis, dans le génocide des peuples juifs, tsiganes…, dans la spoliation des pays occupés ou annexés, dans la production militaire et l’effort logistique gigantesque de la seconde guerre mondiale. L’Allemagne a pu développer d’impressionnantes infrastructures publiques, elle a pu soutenir ses industries afin de satisfaire la demande locale et de conquérir des marchés extérieurs. L’Allemagne a même été autorisée à rembourser une grande partie de sa dette dans sa monnaie nationale. Pour rendre cela concret, il suffit de réfléchir à la situation qui a suivi l’accord de Londres de 1953. L’Allemagne rembourse par exemple à la Belgique et à la France une partie de ses dettes de l’entre deux guerres en deutsche marks. Ces deutsche marks qui n’avaient pas d’intérêt dans les échanges avec le reste du monde, Belges et Français ont essayé de s’en débarrasser rapidement en achetant des marchandises et des équipements fournis par l’économie allemande et contribué à refaire de l’Allemagne une grande puissance exportatrice.
De leur côté, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Estonie, la Slovénie et les autres pays périphériques de la zone euro doivent rembourser leurs dettes publiques en euros alors qu’ils en manquent vu leur déficit commercial face aux pays les plus forts de la zone euro. Dans le même temps, les puissances qui dominent la zone euro les obligent, via la Commission européenne et les traités adoptés, à mener des politiques qui les empêchent tant de satisfaire la demande de leur marché que d’exporter. S’ils veulent quand même réussir à exporter, ils sont poussés à réduire encore plus les salaires, ce qui comprime un peu plus la demande intérieure et accentue la récession. Le programme de privatisation achève de porter des coups à leur appareil industriel, à leurs infrastructures et à leur patrimoine en général.

L’accord de Londres de 1953 sur la dette allemande
L’allègement radical de la dette de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et sa reconstruction rapide après la seconde guerre mondiale ont été rendus possibles grâce à la volonté politique de ses créanciers, c’est-à-dire les États-Unis et leurs principaux alliés occidentaux (Grande-Bretagne, France). En octobre 1950, ces trois alliés formulent un projet dans lequel le gouvernement fédéral allemand reconnaît l’existence des dettes des périodes précédant et suivant la guerre. Les alliés y joignent une déclaration signifiant que « les trois pays sont d’accord que le plan prévoit un règlement adéquat des exigences avec l’Allemagne dont l’effet final ne doit pas déséquilibrer la situation financière de l’économie allemande via des répercussions indésirables ni affecter excessivement les réserves potentielles de devises. Les trois pays sont convaincus que le gouvernement fédéral allemand partage leur position et que la restauration de la solvabilité allemande est assortie d’un règlement adéquat de la dette allemande qui assure à tous les participants une négociation juste en prenant en compte les problèmes économiques de l’Allemagne » |1|.
La dette réclamée à l’Allemagne concernant l’avant-guerre s’élève à 22,6 milliards de marks si on comptabilise les intérêts. La dette de l’après-guerre est estimée à 16,2 milliards. Lors d’un accord conclu à Londres le 27 février 1953 |2|, ces montants sont ramenés à 7,5 milliards de marks pour la première et à 7 milliards de marks pour la seconde |3|. En pourcentage, cela représente une réduction de 62,6%.
De surcroît, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources |4|.
Pour s’assurer que l’économie de l’Allemagne occidentale est réellement relancée et qu’elle constitue un élément stable et central dans le bloc atlantique face au bloc de l’Est, les Alliés créanciers font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une réduction de dette. On part du principe que l’Allemagne doit être en condition de rembourser tout en maintenant un niveau de croissance élevé et une amélioration des conditions de vie de la population. Rembourser sans s’appauvrir. Pour cela, les créanciers acceptent primo que l’Allemagne rembourse dans sa monnaie nationale, le deutsche mark, l’essentiel de la dette qui lui est réclamée. A la marge, elle rembourse en devises fortes (dollars, francs suisses, livres sterling…). Secundo, alors qu’au début des années 1950, le pays a encore une balance commerciale négative (la valeur des importations dépassant celle des exportations), les puissances créancières acceptent que l’Allemagne réduise ses importations, elle peut produire elle-même des biens qu’elle faisait auparavant venir de l’étranger. En permettant à l’Allemagne de substituer à ses importations des biens de sa propre production, les créanciers acceptent donc de réduire leurs exportations vers ce pays. Or, 41% des importations allemandes venaient de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis pour la période 1950-51. Si on ajoute à ce chiffre la part des importations en provenance des autres pays créanciers participant à la conférence (Belgique, Hollande, Suède et Suisse), le chiffre total s’élève même à 66%.
Tertio, les créanciers autorisent l’Allemagne à vendre ses produits à l’étranger, ils stimulent même ses exportations afin de dégager une balance commerciale positive. Ces différents éléments sont consignés dans la déclaration mentionnée plus haut : « La capacité de paiement de l’Allemagne, de ses débiteurs privés et publics, ne signifie pas uniquement la capacité de réaliser régulièrement les paiements en marks allemands sans conséquences inflationnistes, mais aussi que l’économie du pays puisse couvrir ses dettes en tenant compte de son actuelle balance des paiements. L’établissement de la capacité de paiement de l’Allemagne demande de faire face à certains problèmes qui sont : 1. la future capacité productive de l’Allemagne avec une considération particulière pour la capacité productive de biens exportables et la capacité de substitution d’importations ; 2. la possibilité de la vente des marchandises allemandes à l’étranger ; 3. les conditions de commerce futures probables ; 4. les mesures fiscales et économiques internes qui seraient nécessaires pour assurer un superavit pour les exportations. » |5|
En outre, en cas de litige avec les créanciers, en général, les tribunaux allemands sont compétents. Il est dit explicitement que, dans certains cas, « les tribunaux allemands pourront refuser d’exécuter […] la décision d’un tribunal étranger ou d’une instance arbitrale. » C’est le cas, lorsque « l’exécution de la décision serait contraire à l’ordre public » (p. 12 de l’Accord de Londres).
Autre élément très important, le service de la dette est fixé en fonction de la capacité de paiement de l’économie allemande, en tenant compte de l’avancée de la reconstruction du pays et des revenus d’exportation. Ainsi, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5%. Cela veut dire que l’Allemagne occidentale ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. Dans la pratique, l’Allemagne ne consacrera jamais plus de 4,2% de ses revenus d’exportation au paiement de la dette (ce montant est atteint en 1959). De toute façon, dans la mesure où une grande partie des dettes allemandes était remboursée en deutsche marks, la banque centrale allemande pouvait émettre de la monnaie, en d’autres mots monétiser la dette.
Une mesure exceptionnelle est également décidée : on applique une réduction drastique des taux d’intérêts qui oscillent entre 0 et 5%.
Une faveur d’une valeur économique énorme est offerte par les puissances occidentales à l’Allemagne de l’Ouest : l’article 5 de l’accord conclu à Londres renvoie à plus tard le règlement des réparations et des dettes de guerre (tant celles de la première que de la deuxième guerre mondiale) que pourraient réclamer à la RFA les pays occupés, annexés ou agressés (ainsi qu’à leurs ressortissants).
Enfin, il faut prendre en compte les dons en dollars des États-Unis à l’Allemagne occidentale : 1,17 milliard de dollars dans le cadre du Plan Marshall entre le 3 avril 1948 au 30 juin 1952 (soit environ 10 milliards de dollars aujourd’hui) auxquels s’ajoutent au moins 200 millions de dollars (environ de 2 milliards de dollars d’aujourd’hui) entre 1954 et 1961 principalement via l’agence internationale de développement des États-Unis (USAID).
Grâce à ces conditions exceptionnelles, l’Allemagne occidentale se redresse économiquement très rapidement et finit par absorber l’Allemagne de l’Est au début des années 1990. Elle est aujourd’hui de loin l’économie la plus forte d’Europe.
Allemagne 1953 / Grèce 2010-2012
Si nous risquons une comparaison entre le traitement auquel la Grèce est soumise et celui qui a été réservé à l’Allemagne après la seconde guerre mondiale, les différences et l’injustice sont frappantes. En voici une liste non-exhaustive en 11 points :
1.- Proportionnellement, la réduction de dette accordée à la Grèce en mars 2012 est infiniment moindre que celle accordée à l’Allemagne.
2.- Les conditions sociales et économiques qui sont assorties à ce plan (et à ceux qui ont précédé) ne favorisent en rien la relance de l’économie grecque alors qu’elles ont contribué largement à relancer l’économie allemande.
3.- La Grèce se voit imposer des privatisations en faveur des investisseurs étrangers principalement alors que l’Allemagne était encouragée à renforcer son contrôle sur les secteurs économiques stratégiques, avec un secteur public en pleine croissance.
4.- Les dettes bilatérales de la Grèce (vis-à-vis des pays qui ont participé au plan de la Troïka) ne sont pas réduites (seules les dettes à l’égard des banques privées l’ont été) alors que les dettes bilatérales de l’Allemagne étaient réduites de 60% ou plus. Sans oublier les réparations de guerre reportées à une date indéterminée.
5. - La Grèce doit rembourser en euros alors qu’elle est en déficit commercial (donc en manque d’euros) avec ses partenaires européens (notamment l’Allemagne et la France), tandis que l’Allemagne remboursait l’essentiel de ses dettes en deutsche marks fortement dévalués.
6. - La banque centrale grecque ne peut pas prêter de l’argent au gouvernement grec alors que la Deutsche Bank prêtait aux autorités allemandes et faisait fonctionner (certes modérément) la planche à billets.
7. - L’Allemagne était autorisée à ne pas consacrer plus de 5% de ses revenus d’exportation au paiement de la dette alors qu’aucune limite n’est fixée dans le cas actuel de la Grèce.
8. - Les nouveaux titres de la dette grecque qui remplacent les anciens dus aux banques ne sont plus de la compétence des tribunaux grecs, ce sont les juridictions du Luxembourg et du Royaume-Uni qui sont compétentes (et on sait combien elles sont favorables aux créanciers privés) alors que les tribunaux de l’Allemagne (cette ancienne puissance agressive et envahissante) étaient compétents.
9. - En matière de remboursement de la dette extérieure, les tribunaux allemands pouvaient refuser d’exécuter des sentences des tribunaux étrangers ou des tribunaux arbitraux au cas où leur application menaçait l’ordre public. En Grèce, la Troïka refuse bien sûr que des tribunaux puissent invoquer l’ordre public pour suspendre le remboursement de la dette. Or, les énormes protestations sociales et la montée des forces néo-nazies sont directement la conséquence des mesures dictées par la Troïka et par le remboursement de la dette. Malgré les protestations de Bruxelles, du FMI et des « marchés financiers » que cela provoquerait, les autorités grecques pourraient parfaitement invoquer l’état de nécessité et l’ordre public pour suspendre le paiement de la dette et abroger les mesures antisociales imposées par la Troïka.
10.- Dans le cas de l’Allemagne, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources. Rien de tel n’est prévu pour la Grèce.
11.- Dans l’accord sur la dette allemande, il est explicitement prévu que le pays puisse produire sur place ce qu’il importait auparavant afin d’atteindre un superavit commercial et de renforcer ses producteurs locaux. Or la philosophie des accords imposés à la Grèce et les règles de l’Union européenne interdisent aux autorités grecques d’aider, de subventionner et de protéger ses producteurs locaux, que ce soit dans l’agriculture, l’industrie ou les services, face à leurs concurrents des autres pays de l’UE (qui sont les principaux partenaires commerciaux de la Grèce).
On pourrait ajouter que l’Allemagne, après la seconde guerre mondiale, a reçu des dons dans une proportion considérable, notamment, comme on l’a vu plus haut, dans le cadre du Plan Marshall.
Depuis 2010, dans les pays les plus forts de la zone euro, la plupart des dirigeants politiques, appuyés par les médias dominants, vantent les mérites de leur supposée générosité à l’égard du peuple grec et d’autres pays fragilisés de la zone euro qui font la une de l’actualité (Irlande, Portugal, Espagne…). Dans ce contexte, on appelle « plans de sauvetage » des mesures qui enfoncent encore un peu plus l’économie des pays qui les reçoivent et qui contiennent des reculs sociaux inédits au cours des 65 dernières années en Europe. S’y ajoute l’arnaque du plan de réduction de la dette grecque adopté en mars 2012 qui implique une réduction des créances dues par la Grèce aux banques privées de l’ordre de 50% |6| alors que ces créances avaient perdu entre 65 et 75% de leur valeur sur le marché secondaire. La réduction des créances des banques privées est compensée par une augmentation des créances publiques aux mains de la Troïka et débouche sur de nouvelles mesures d’une brutalité et d’une injustice phénoménales. Cet accord de réduction de la dette vise à enchaîner définitivement le peuple grec à une austérité permanente, il constitue une insulte et une menace pour tous les peuples d’Europe et d’ailleurs. Selon les services d’étude du FMI, en 2013, la dette publique grecque représentera 164% du Produit intérieur brut, c’est dire que la réduction annoncée en mars 2012 n’aboutira pas à un allègement réel et durable du fardeau de la dette qui pèse sur le peuple grec.
Pour voir une véritable solution au drame de la dette et de l’austérité, il faudra encore de puissantes mobilisations sociales en Grèce et dans le reste de l’Union européenne ainsi que l’accession au pouvoir d’un gouvernement du peuple à Athènes. Il faudra un acte unilatéral de désobéissance provenant des autorités d’Athènes (soutenues par le peuple), telles la suspension du remboursement et l’abrogation des mesures antisociales, pour forcer les créanciers à des concessions d’envergure et imposer enfin l’annulation de la dette illégitime. La réalisation à une échelle populaire d’un audit citoyen de la dette grecque doit servir à préparer le terrain.


Notes
|1| Deutsche Auslandsschulden, 1951, p. 7 et suivantes, in Philipp Hersel, « El acuerdo de Londres de 1953 (III) », http://www.lainsigna.org/2003/enero...
|2| Texte intégral en français de l’Accord de Londres du 27 février 1953 : http://www.admin.ch/ch/f/rs/i9/0.94...
|3| 1 US dollar valait à l’époque 4,2 marks. La dette de l’Allemagne occidentale après réduction (soit 14,5 milliards de marks) équivalait donc à 3,45 milliards de dollars.
|4| Les créanciers refusent toujours d’inscrire ce type de clause dans les contrats à l’égard des pays en développement ou des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Europe centrale et orientale,…
|5| Auslandsschulden, 1951, p. 64 et suivantes in Philip Hersel, El acuerdo de Londres (IV), 8 de enero de 2003, http://www.lainsigna.org/2003/enero...
|6| Les créances des banques privées sur la Grèce passent grosso modo de 200 à 100 milliards d’euros. La dette publique totale de la Grèce dépasse 305 milliards d’euros.
Eric Toussaint, docteur en sciences politiques, est président du CADTM Belgique (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Il a écrit, avec Damien Millet, AAA. Audit Annulation Autre politique, Seuil, Paris, 2012.