samedi 9 octobre 2010

Israël pavoise et Abbas se tait


Abdel Bari Atwan
[05/10/2010 - 11:43]
Alors que le moratoire sur la construction des illégales colonies israéliennes s’est terminé hier, c’est la fête dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem occupée. 

 Les constructions dans les colonies juives reprennent de plus belle en Cisjordanie et à Jérusalem, après la fin d’un moratoire cependant peu restrictif - Photo : AP/Bernat Armangue 

Telle a été la réponse du gouvernement d’extrême-droite de Benyamin Netenyahu aux efforts déployés par les États-Unis pour que reprennent les pourparlers de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.  

Les constructions ont repris dans toutes les colonies, sans exception. Le gouvernement Netanyahu garde le silence, et l’Autorité palestinienne [AP de Ramallah], son président et son porte-parole restent invisibles comme s’il y avait un accord caché avec leurs homologues israéliens pour ne pas faire de déclarations devant la presse.  

Le Dr Saeb Erekat, négociateur en chef palestinien - bien connu pour son goût à être sous les feux des projecteurs - avait souligné à plusieurs reprises dans des interviews télévisées que les Palestiniens ne poursuivraient pas les négociations « même un seul jour » si les Israéliens reprenaient la construction de colonies. Son patron, l’ex-président Mahmoud Abbas, avait souvent répété que la paix et la construction de colonies étaient diamétralement opposées. 

L’AP dit vouloir consulter le Comité arabe pour l’Initiative de paix (APIC) en ce qui concerne la prochaine étape face au refus d’Israël de prolonger le moratoire. Il ne peut pas être exclu que l’APIC émette une nouvelle fatwa obligeant l’AP à poursuivre les négociations directes en vue de donner à l’administration américaine la possibilité de répondre au refus israélien, et « dévoiler » ainsi les intentions d’Israël devant le reste du monde. 

Mahir Ghunaym, un des ministres de l’AP, a parlé des voies alternatives que l’AP pourrait suivre ; lorsqu’on lui a demandé de préciser ce qu’il entendait par là, il a déclaré, entre autres initiatives, la possibilité pour l’AP de se tourner vers le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il n’a pas dit un seul mot sur l’Intifada ou la résistance... 

Dans une déclaration au journal Al-Hayat, l’ex-président Abbas a déclaré qu’il consulterait les institutions palestiniennes et arabes du Comité de suivi, en soulignant qu’il n’y aura pas de retour à l’option « militaire » - il entendait l’Intifada - car elle a causé trop de destructions. 
Mais les institutions palestiniennes auxquelles le Président Abbas se réfère ne sont plus disposées à se retrouver impliquées. Le Comité exécutif de l’OLP a rejeté la reprise des négociations directes, bien que Abbas ait affirmé avoir obtenu son autorisation lors d’une réunion boycottée par plus de la moitié de ses membres. 
Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine [FPLP], l’organisation la plus importante au sein du Comité exécutif de l’OLP, a déclaré hier la suspension de son appartenance [à l’OLP] et, par conséquent le boycott des réunions du Comité exécutif de l’OLP. C’est ce qu’ont fait également un certain nombre de personnalités indépendantes palestiniennes, pourtant soigneusement sélectionnées par Abbas pour soutenir sa position. 

 La majorité du peuple palestinien a perdu confiance dans l’Autorité palestinienne, laquelle n’a plus aucune crédibilité. Les gens ne croient plus aux déclarations des responsables de l’AP, y compris à celles d’Abbas lui-même qui revient sans cesse sur ses propres déclarations et menaces. 

Il a menacé qu’il ne participerait pas à des négociations indirectes avec les Israéliens, mais il y est tout de même allé. Puis il a insisté sur le fait qu’il ne voulait pas participer à des négociations directes sans conditions bien établies et sans que des progrès ne soient réalisés dans des négociations indirectes, mais pour ensuite y participer sans qu’aucune de ses exigences ne soient respectées.  

Il a souligné dans plus d’une déclaration à la presse qu’il ne négocierait pas un jour de plus si les Israéliens reprenaient la construction dans les colonies, et maintenant il annonce qu’il va poursuivre les négociations jusqu’à ce qu’il reçoive des directives de l’APIC d’ici une dizaine de jours.  

Abbas poursuivra les négociations directes car il ne veut pas assister à l’explosion d’une Intifada ou à un renouveau de la résistance. Il ne veut même pas envisager la dissolution de l’Autorité palestinienne comme son porte-parole ainsi que le négociateur en chef Saeb Erekat, avaient menacé de le faire si la construction de colonies reprenait.   

Que veut Abbas ? Se peut-il qu’il ne veuille que s’accrocher au pouvoir, en conservant son fauteuil de chef de l’AP en passe de se transformer en outil de l’occupation israélienne, réprimant son propre peuple et protégeant les colons alors que ceux-ci continuent à voler les terres palestiniennes, à incendier les fermes, à construire plus que jamais de   nouvelles habitations sur le territoire palestinien, et achèvent la judaïsation de Jérusalem occupée ? 

* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
27 septembre 2010 - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Nazem

Colonies juives : une débauche de constructions

Colonies juives : une débauche de constructions

Khaled Amayreh - The Palestine Telegraph
[ 04/10/2010 - 17:56 ]

Avec le monde arabe et l’Autorité palestinienne qui semblent pris dans une spirale de faiblesse et d’hésitation, et une administration Obama qui ne veut ou ne peut faire pression sur Israël, le gouvernement israélien a laissé les colons juifs se lancer dans la construction du plus grand nombre d’unités d’habitations coloniales possible.

Colonie juive de Har Homa à l’est de Jérusalem : l’architecture sioniste dans toute sa laideur et toute sa rutalité... - Photo : AP/Sebastian Scheiner

Cet emballement est intervenu quelques heures à peine après un moratoire de 10 mois sur l’expansion des colonies qui a expiré dimanche soir, 26 Septembre.  

De joyeuses célébrations se sont poursuivies pendant des heures, les dirigeants des colons et des officiels du gouvernement prononçant des discours avec des bulldozers, bétonnières et autres engins de construction en arrière-plan. Au cours des célébrations, des milliers de ballons ont été lâchés dans l’air, symbolisant le nombre d’unités que les colons ont l’intention de construire.   

Maintenant que les [faibles - N.d.T] restrictions à l’expansion des colonies ont été levées, les colons, avec l’appui explicite du gouvernement, promettent de « compenser » le retard pris ces dix derniers mois en intensifiant la construction de colonies à un degré sans précédent.  

Les dirigeants des colons disent avoir l’intention de construire « des dizaines de milliers d’unités » en plus, d’ouvrir de nouvelles routes et d’autres types d’infrastructure qui nécessitent le vol d’importantes portions supplémentaires de territoire palestinien.     

Initialement, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait exprimé un minimum de surprise face à ce qui se passait. Son hésitation apparente aurait été plus convaincante si le premier ministre israélien n’avait pas tant résisté à la pression américaine et internationale pour étendre le gel de la colonisation, même pour quelques mois. 

Netanyahu a tenté de donner la fausse impression que ce que font les colons est au-delà de son pouvoir et contraire à sa volonté. Pourtant, il est devenu très clair que les colons répondent aux souhaits de Netanyahu même s’il n’a pas donné clairement ses instructions. Comment expliquer autrement les remarques faites plus tôt cette semaine par Netanyahu, dans lesquelles il demandait à ses ministres de s’abstenir de tout commentaire sur l’expansion des colonies ? Netanyahu a également exhorté les dirigeants des colons à « construire tranquillement sans faire trop de bruit ». 

Selon des sources israéliennes, Netanyahu est en train de profiter de « la situation politique » à laquelle est confronté Barack Obama, dont la capacité à faire pression sur Israël est fortement limitée par la proximité des élections au Congrès en novembre.  

L’administration Obama a réagi aux provocations des colons de Cisjordanie en exprimant sa « déception » [ce dont les Israéliens se foutent royalement - N.d.T] et en promettant de poursuivre les efforts pour pousser le processus de paix.  

Le porte-parole du département d’Etat américain, PJ Crowley, a déclaré plus tôt cette semaine que l’envoyé des Etats-Unis au Moyen-Orient, George Mitchell, était en contact avec les deux parties. Mitchell a fait de nombreuses visites dans la région, mais pour des résultats quasi-nuls.  

« Nous reconnaissons que, compte tenu de la décision d’hier, nous sommes face à un problème que nous avons à résoudre et il n’y a pas de négociations directes prévues à ce stade, mais nous serons en contact avec les deux parties pour voir comment aller de l’avant » », a déclaré Crowley.  

Crowley a laissé entendre que les États-Unis pourrait faire pression sur la Ligue arabe pour qu’elle-même fasse pression sur la direction palestinienne pour que celle-ci reste engagée dans les pourparlers de paix avec Israël en dépit de la reprise des activités de colonisation.  

Ces dernières années, surtout depuis que Mahmoud Abbas a pris la succession de Yasser Arafat comme chef de file de l’Organisation de libération de la Palestine et comme président de l’Autorité palestinienne (de Ramallah), les États-Unis ont utilisé à plusieurs reprises leurs alliés arabes pour contraindre les dirigeants palestiniens à faire des concessions à Israël. C’est la politique sur laquelle Washington va s’appuyer une fois de plus, en se servant de capitales arabes complaisantes pour convaincre Abbas d’avaler ses « réserves » et de reprendre les pourparlers avec Israël, tout en voyant dévoré morceau après morceau ce qui devait devenir un état palestinien.   

Mais le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, a déclaré que les Etats arabes n’insisteront pas auprès des dirigeants palestiniens pour les faire participer à de futiles discussions qui ne peuvent mener nulle part.    

Moussa a accusé l’administration Obama de ne pas adopter une attitude ferme avec Israël mais d’adopter une approche trop complaisante envers l’Etat juif, quoi que celui-ci fasse.  

« Nous respectons le président Obama et la façon dont il gère le processus de paix, mais il doit être suffisamment clair qu’une politique consistant à traiter Israël avec un laxisme absolu tout en faisant pression sur le côté arabe ne fonctionnera pas », a déclaré Moussa. 

Dans une interview accordée au quotidien arabe Al-Ahram plus tôt cette semaine, Moussa a ajouté qu’il était illogique de demander aux Arabes encore plus de concessions alors que l’Etat juif vole des pans entiers de terres arabes et se livre à des activités illégales de colonisation.    

D’autres dirigeants arabes ont critiqué les Etats-Unis pour vouloir faire pression sur les Arabes afin de masquer son impuissance et l’absence de pressions sur Israël. Selon la presse israélienne, les Etats-Unis avaient offert à Israël « des incitations sans précédent » en échange de l’extension du gel de la colonisation pour quelques mois. 
 * Khalid Amayreh est un journaliste qui vit à Dura, dans le district d’Hébron, Cisjordanie, Palestine occupée. Il a un Bachelor en journalisme de l’Université d’Oklahoma (1981) et un Master en journalisme, de l’Université de Southern Illinois (1983) 
2 octobre 2010 - The Palestine Telegraph –
Vous pouvez consulter cet article à : 
http://www.paltelegraph.com/eng/com...
Traduction : Info-Palestine.net

La solidarité a une saveur différente

« La solidarité a une saveur 
différente à l’intérieur de la prison »

Ameer Makhoul - Prison de Gilboa  [ 04/10/2010 - 18:23 ]

Une lettre de Ameer Makhoul, rédigée le 7 août et communiquée depuis la prison israélienne de Gilboa.

Défenseur des droits de l’homme, Directeur du réseau Ittijah (Organisation non gouvernementale arabe), Chef de file du mouvement palestinien du BDS [Boycott, Désinvestissement et Sanctions] et citoyen palestinien d’Israël, Ameer Makhoul a été arrêté lors d’une incursion qui a ciblé sa maison, à Haïfa, à l’aube du 6 mai dernier. 

Au cours des onze jours qui ont suivi son arrestation, Makhoul fut détenu en isolement, torturé et s’est vu refuser l’accès à un avocat. Les groupes de défense des droits humains ont vivement condamné sa persécution politique ainsi que les actions pénales lancées à son encontre.  

Ameer Makhoul - Photo : Adri Nieuwhof
« Mon chemin semble encore sans issue. Du point de vue structurel et politique, le système adopté revêt plutôt un caractère orienté vers le Shabak (1) que vers la justice. En effet, toutes sortes d’agissements portent atteinte à ma dignité et à mes droits humains et constitutionnels fondamentaux. Je n’ai toujours pas obtenu l’autorisation de rencontrer mes avocats sans que cela ne soit enregistré. La décision des trois juges est de justifier celle du ministre israélien de la justice stipulant l’interdiction d’une libre entrevue avec mes avocats en prison. Pour ce faire, les juges insistent pour qu’on soit séparé par une paroi en verre et pour qu’on communique avec un téléphone afin de garantir l’enregistrement de l’intégralité de la conversation. 

Au premier abord, le processus ainsi que les procédures semblent équitables, mais principalement, mes droits fondamentaux et basiques à une procédure impartiale sont systématiquement, structurellement et politiquement violés. Le rôle du ministre de la justice est de me criminaliser et non pas de chercher à connaître la vérité. 

Dans la prison de Gilboa, il y a environ 600 prisonniers de la liberté (palestiniens et arabes), répartis sur des sections et/ou branches. Le dispatching des prisonniers ne se fait pas au hasard, il répond à des critères géopolitiques. Ainsi, on y trouve des prisonniers de la Cisjordanie et ceux de 1948 (y compris de Jérusalem-Est occupée et le Plateau du Golan) regroupés ensemble, tandis que dans les prisons de Naqab [Néguev], les détenus de la Cisjordanie sont séparés de leurs égaux gazaouis. Ces derniers sont également répartis selon leur affiliation au Fatah ou au Hamas. 

La délimitation à l’intérieur de la prison ne diverge pas de l’extérieur. En effet, les frontières tracées sur les territoires occupés du fait de la construction du mur de l’apartheid sont reproduites dans la politique de distribution démographique de la prison. Il s’agit tout simplement d’une sorte de morcellement imposé dans le but de compromettre la lutte contre l’un des plus grands crimes coloniaux, et à affaiblir la structure d’une lutte commune en misant sur la destruction et l’anéantissement des volets continuité et interaction.  

Dans cette prison, je me suis fixé des objectifs dont le plus important est de ne ménager aucun effort pour redonner espoir, résolution et ténacité aux prisonniers de la liberté. Je dois rester en contact avec Ittijah, avec la communauté ainsi qu’avec tous les mouvements, les groupes et les personnes solidaires. 

Mais avant tout, je dois, autant que possible, intensifier mes échanges et mes correspondances avec mes filles Hind et Houda qui ont atteint la maturité dans leur combat pour la liberté, la justice et la dignité. Il m’incombe aussi de raviver le bonheur volé et arraché un certain 6 mai, à 2h30 du matin. Enfin et surtout, mon épouse Janan qui, en dépit des tâches domestiques considérables qui lui reviennent, conduit toute la campagne avec beaucoup d’héroïsme et de bravoure.  

C’est pourquoi j’insiste sur le fait que vos lettres sont plus qu’indispensables. Sachez que le goût de la solidarité au cœur de la prison est totalement différent de ce qu’on ressent dehors : le parfum dégagé respire une solidarité monumentale, un soutien et une assignation de responsabilités. » 
Note : 
 1- Le GSS (General Security Service : Service de Sécurité Général), est l’agence de contre-espionnage israélienne. Contrairement au Mossad, qui ne relève que du Premier ministre, le Shabak doit présenter un bilan périodique à une sous-commission secrète du Parlement.  
30 août 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://electronicintifada.net/v2/ar...   
Traduction de l’anglais : Niha

Ceci est notre terre et ceci est notre sang

 Ceci est notre terre et ceci est notre sang
Reham Alhelsi - [ 08/10/2010 - 09:36 ]

Ils sont venus de partout : de Yafa, Haifa, Acca, Nazareth, Um-Il-Fahim. Ils sont venus de partout pour dire aux martyrs : nous n’oublierons jamais, nous poursuivrons le combat.
Ils sont venus par milliers pour dire à l’entité sioniste : nous n’oublierons jamais, nous sommes là pour rester. Ils ont marché par milliers jusqu’aux tombes des martyrs. Ils ont marché par milliers pour dire à leurs enfants : ceci est notre terre et ceci est notre sang.
En ce jour du 1er octobre il y a 10 ans, la lutte palestinienne pour la liberté s’est unie, encore une fois, dans toute la Palestine occupée.
En ce jour du 1er octobre il y a 10 ans, le sang palestinien dans toute la Palestine occupée s’est retrouvé et s’est à nouveau mélangé, encore une fois, à la terre qui est une et entière.
En ce jour du 1er octobre il y a 10 ans, la fermeté palestinienne dans toute la Palestine occupée a rappelé à l’entité sioniste, une fois de plus, qu’il y a un peuple palestinien et qu’il y a une Palestine depuis le fleuve jusqu’à la mer.
En ce jour du 1er octobre 2000, alors que les Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, à Jérusalem occupée et dans Gaza occupé se sont dressés comme un seul homme face à la machine à tuer israélienne, se sont dressés comme un seul homme pour lutter pour leurs droits et pour leur liberté, leurs frères et leurs soeurs dans le reste de la Palestine occupée se sont dressés avec eux pour confronter le terrorisme sioniste.
En 2000, après sept années de négociations futiles avec l’entité sioniste, les Palestiniens en ont eu assez. Les Palestiniens étaient assassinés quotidiennement par les sionistes, la Palestine occupée était victime d’un nettoyage ethnique afin de faire de la place pour les colons sionistes venus des USA et de l’Union européenne, la Jérusalem occupée était judaïsée pour effacer toute trace du peuple autochtone qui vivait sur la terre et qui en était le propriétaire, les colonies sionistes sur des terres palestiniennes usurpées se développaient et tuaient la terre, les champs palestiniens étaient détruits pour construire des routes réservées aux seuls juifs au bénéfice de sionistes qui n’avaient aucun droit sur la terre.
En 2000, la situation en Palestine occupée n’était pas très différente de ce qu’elle est aujourd’hui - elle était sur le point d’exploser, la colère palestinienne bouillonnait et la patience palestinienne avait atteint ses limites. Et quand les Palestiniens estiment que cela suffit, ils se révoltent. Le moment était venu pour une deuxième intifada : l’intifada d’ Al Aqsa. Il est vrai que la visite du criminel de guerre Sharon sur le lieu du noble sanctuaire et sa profanation de ce lieu saint ainsi que le massacre qui a suivi, ont été l’étincelle qui a mis le feu à l’intifada, mais ce fut la rage, l’humiliation et l’oppression qui ont fait jaillir cette étincelle qui a bouté un feu qui ne s’éteindra pas.
Chaque jour de l’intifada, Israël a assassiné brutalement de plus en plus de Palestiniens dont le seul crime était leur soif de liberté. Et à mesure que l’entité de la terreur intensifiait sa brutalité contre un peuple sans armes dans les zones palestiniennes occupées en 1967, leurs frères et leurs soeurs dans les zones palestiniennes occupées en 1948 ont lancé un appel pour des marches et des manifestations dans leurs villes et villages afin d’aider leurs frères et soeurs de chair et de sang et protester contre les crimes israéliens.
Et il en fut ainsi : ce jour d’octobre en l’an 2000, très similaire à ce qui se passa pendant la première intifada, des Palestiniens de toute la Palestine occupée, depuis le fleuve jusqu’à la mer, à Jérusalem, Yafa, Haïfa, Bethléem, Gaza, Nazareth, Jenine, Acca, Hébron et ailleurs sont descendus dans la rue. Ils sont descendus dans la rue, dans les villes et les villages et dans les camps de réfugiés de toute la Palestine, se dressant comme un seul homme, marchant comme un seul homme, scandant d’une seule voix : avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifierons pour toi ô Palestine.
Et à mesure que les manifestations se propageaient dans toute la Palestine occupée comme un incendie, l’entité sioniste envoyait des milliers de soldats et la police des frontières armés jusqu’aux dents pour confronter un peuple sans armes qui avait soif de liberté, qui voulait une vie sans occupation. L’entité sioniste a envoyé sa machine de mort pour tuer des Palestiniens sans armes qui sont descendus dans les rues pour dire au monde : ça suffit.
Pendant les 10 premiers jours du "Soulèvement d’octobre", des dizaines de Palestiniens ont été assassinés dans toute la Palestine par l’armée d’occupation israélienne, la police des frontières de l’occupation et les colons sionistes. Ceux-ci les ont tués devant leurs maisons, dans leurs rues, dans leurs villes, dans leurs villages et dans les camps de réfugiés. Ils ont été assassinés parce que, Palestiniens, ils ont refusé de plier et d’être traités comme des animaux dans leur propre pays, parce qu’ils ont rejeté l’oppression et la tyrannie, parce qu’ils ont dit « non » à l’occupation.
Et à mesure que les Palestiniens de Jérusalem, Ramallah, Bethléem, Hébron Jenine et ailleurs sont descendus dans les rues pour confronter l’occupant sioniste, Um Il-Fahim, Nazareth, Acca, Haïfa, Sakhnin, Kufr Kanna et d’autres se sont joints à la lutte. Pendant ce « Soulèvement d’octobre », Um IL-Fahim, Nazareth, Jit, Sakhnin, Arrabah, Kufr Manda et Kufr Kanna ont étreint Il-Bireh, Nablus, Talfit, Rafah, Ramallah, Gaza, Al-Am’ari, Balatah, Tal, Jenin, Khan Younis, Al-Bureij, ’Aqbat Jabir, Deir Al-Balah, Tulkarim, Halhul, Al-Maghazi, Nuseirat, Faqqu’a, Jenine, Jabalia, ’Askar, As-Sawahreh, ’Aboud, Hébron, Deir Al-Ghosoun, Beitunia, Bethlehem, Beit Hanina, Salim, Deir Al-Hatab, Bidia, Al-Mazra’a Ash-Sharqiyyah. Pendant ce « Soulèvement d’octobre » pas moins de 70 Palestiniens de toute la Palestine occupée ont été massacrés par l’entité sioniste ; leur sang a réuni la Palestine, leur sang a tracé la carte de la Palestine telle qu’elle était et telle qu’elle devra être à jamais : depuis le fleuve jusqu’à la mer.
Pendant le « Soulèvement d’octobre », 13 Palestiniens des terres palestiniennes occupées en 1948 ont embrassé 57 Palestiniens des terres palestiniennes occupées en 1967 et ont dit à l’entité sioniste que la terreur sioniste aura pour seul effet de rapprocher les Palestiniens. 70 martyrs palestiniens sont devenus un, comme la Palestine l’a été et comme elle le sera à jamais.
En 2000, le boucher Sharon a profané le noble sanctuaire pour signifier aux Palestiniens que la terre appartient aux sionistes. Mais la riposte palestinienne a été rapide : ce sont les Palestiniens qui sont les propriétaires légitimes de la terre et ils ne resteront pas muets alors que Jérusalem se fait usurper. Pendant le « Soulèvement d’octobre », les Palestiniens sont descendus dans les rues comme un seul homme pour défendre Al Aqsa, pour défendre Jérusalem, pour défendre la Palestine.
Ils sont descendus comme un seul homme pour dire à l’entité sioniste : nous sommes un peuple et nous sommes là pour rester. Ils sont descendus comme un seul homme pour dire au monde entier : la Palestine s’étendait et s’étendra toujours du fleuve jusqu’à la mer. Et quand Jérusalem a lancé son appel en 2000, ce furent les Palestiniens qui ont répondu et qui se sont précipités pour défendre le coeur de la Palestine. Un rappel à tous ceux qui prétendent nous représenter et qui bradent nos droits : quand Jérusalem appellera, toute la Palestine répondra. Et à tous ceux qui maudissent l’intifada, ceux qui prétendent qu’elle a détruit le peuple palestinien, je dis : l’intifada nous a coûté cher.
Il y a eu beaucoup de, douleur de souffrance et de vicimes. Mais la vie sous l’occupation et l’oppression n’est pas une vie et la liberté est chère à nos coeurs et un peuple qui recherche la liberté doit en payer le prix. Et à ceux qui continuent à maudire l’intifada, à ceux qui prétendent qu’elle a détruit les « réalisations obtenues » je dis : les seules « réalisations » que vous ayez pu présenter à votre peuple après tant d’années de « négociations » futiles avec l’occupant ont été : plus de massacres, plus de vols de terre, plus de nettoyage ethnique.
Tout comme avec la première intifada, la deuxième n’est pas venue de nulle part, elle a été une réponse aux « réalisations » des « négociations », c’est-à-dire la poursuite de l’occupation et de l’oppression sionistes. À tous ceux qui se plaignent des « intifadas » et veulent continuer la charade des « négociations », c’est-à-dire vendre notre sang et nos droits, je dis : quand nous nous révoltons c’est parce que nous pensons à la Palestine, c’est parce que nous pensons aux générations futures de Palestiniens qui méritent une vie meilleure , qui méritent de vivre dans la liberté et qui méritent une paix juste.
Aujourd’hui, en ce 1er octobre 10 ans après le « Soulèvement d’octobre », l’entité sioniste veut compléter son nettoyage ethnique de la Palestine. Les dirigeants sionistes qui se rendent compte de la force du lien qui unit les Palestiniens dans toute la Palestine veulent briser ce lien. Les dirigeants sionistes savent que leur terreur n’arrivera jamais à effacer l’identité palestinienne de ceux qu’ils appellent « les Arabes d’Israël » parce que ce ne sont pas des « Arabes d’Israël » ; ce sont les Palestiniens de Palestine.
Les dirigeants sionistes savent que peu importe la puissance de leur armée, peu importe la puissance de leurs médias, ils ne pourront jamais effacer la mémoire collective du peuple autochtone de Palestine. Les dirigeants sionistes savent qu’aussi longtemps qu’il y aura un seul Palestinien vivant en Palestine entre le fleuve et la mer, la Palestine vivra à jamais. C’est pourquoi ils appellent au transfert de ce qui reste des Palestiniens autochtones vers les pays voisins.
Le récent appel des dirigeants sionistes pour le transfert des Palestiniens des zones occupées en 1948 n’est qu’une étape vers le nettoyage ethnique complet de toute la Palestine. Mais les dirigeants sionistes et le monde entier devraient se rappeler que le sang palestinien court dans nos veines, que c’est le sang de cette terre. Ils devraient se souvenir que 62 ans de terreur sioniste n’ont pas pu effacer la mémoire et l’identité d’un peuple tout entier. Ils devraient se rappeler les mots des martyrs du « Soulèvement d’octobre » : ceci est ma terre et ceci est mon sang.
Ndlr : dans le document original suit la liste des martyrs. 
1er octobre 2010 - Cet article peut être consulté ici : 
http://avoicefrompalestine.wordpres... 
Traduction : Anne-Marie Goossens

Israël emprisonne des militants arabes

Israël emprisonne des israéliens d'origine palestinienne
pour « contact avec des agents étrangers »


Jonathan Cook - The National  - [ 04/10/2010 - 17:54 ]
Une vague infraction à la sécurité pour « contact avec un agent étranger » est utilisée actuellement par la police secrète d’Israël, le Shin Bet, pour enfermer des militants politiques palestinienne en Israël...

Plusieurs flics israéliens, n’écoutant que leur courage habituel ... s’attaquent à un jeune garçon palestinien à Jérusalem-Est, septembre 2010
... sans preuve qu’un crime aurait été commis, ont déclaré des  des avocats des droits de l’homme cette semaine.

Ces avocats disent que le Shin Bet extrapole à partir de la loi pour caractériser pénalement des rencontres innocentes ou accidentelles entre des membres de la minorité palestinienne d’Israël et des ressortissants arabes étrangers, comme activité criminelle.

Les occasions de tels contacts se sont accrues rapidement du fait des progrès dans les nouvelles technologies et des possibilités pour les citoyens "arabes" d’Israël de voyager plus largement dans le monde arabe, dit Hussein Abu Hussein, avocat qui représente des détenus par mesure de sécurité.
Les critiques des avocats arrivent à un moment particulièrement sensible, où Israël est largement accusé de s’être acharné sur deux éminents militants politiques. Tous deux ayant été arrêtés pour raison d’espionnage au profit du groupe militant libanais Hezbollah.

L’un d’eux, Omar Said, a été libéré la semaine dernière après une transaction dans laquelle le Shin Bet réduit son accusation sécuritaire grave d’ « espionnage aggravé » à « contact avec un agent étranger ».

L’argumentation tendait à montrer que Mr Said avait participé à une rencontre en Egypte, sans avoir conscience que son interlocuteur pouvait être un agent du Hezbollah, et qu’il avait refusé une proposition présumée pour espionner pour le compte de l’organisation. Pour Amnesty International, les poursuites judiciaires qui se sont poursuivies contre le deuxième accusé, Ameere Makhoul, sont du « harcèlement pur et simple ».

Une fois libéré, Mr Said, de Kfar Kana, près de Nazareth, a accusé Israël de persécuter les militants qui ont des choix politiques qui ne lui conviennent pas. Selon Abir Baker, avocate du Centre juridique Adalah, des affaires comme celle de Mr Said sont destinées à créer une « réaction de peur » sur la communauté arabe d’Israël, laquelle représente un cinquième de la population.

Elle dit que l’arrestation de Mr Said doit être replacée dans le contexte des efforts déployés par Israël pour réduire le droit des citoyens arabes à renforcer leurs liens culturels et politiques avec le reste du monde arabe.

Plusieurs partis politiques arabes d’Israël, dont celui de Mr Said, ont essayé de faire connaître au monde arabe la campagne de la minorité pour des réformes démocratiques afin de mettre un terme au statut d’Israël en tant qu’Etat juif.
« Il existe des lois visant à nous empêcher de nous rendre dans des pays classés comme Etats ennemis, tels la Syrie et le Liban, mais Israël utilise cette infraction spécifique pour nous amener à avoir peur de discuter avec tout ressortissant arabe, que ce soit lors de conférences internationales ou sur le réseau, » dit-elle. « Israël veut nous rendre invisible ».

Khaled Ghanayim, professeur de droit à l’université de Haïfa, estime que l’utilisation fallacieuse de l’infraction de « contact avec un agent étranger » s’est développée avec la montée de la droite en Israël.

« Paradoxalement, l’Union soviétique avait promu une politique semblable pendant des décennies pour empêcher les juifs du bloc de l’Est de rencontrer des juifs israéliens. Israël et l’Occident ont dénoncé alors cette politique comme une violation de leurs droits de l’homme, mais aujourd’hui, c’est Israël qui fait la même chose avec ses citoyens arabes ».

Selon Mr Abu Hussein, l’infraction a été particulièrement difficile à contester parce que, et c’est spécifique au droit pénal israélien, la charge de la preuve que la réunion ne nuisait pas à la sécurité de l’Etat reposait sur l’accusé, et non sur l’accusation.

Le Shin Bet s’est refusé à tout commentaire. Mais on pense que l’agence craint que le Hezbollah, qui a tiré des milliers de roquettes sur Israël durant le mois d’hostilités en 2006, ne tente aujourd’hui de recruter des espions au sein de la communauté arabe d’Israël. D’après le site du Shin Bet, le Hezbollah serait très intéressé à identifier les sites des installations sécuritaires israéliennes, dans le nord, qui pourraient être ciblées lors d’une éventuelle confrontation à venir, et à jauger l’état d’esprit de l’opinion juive.

Gideon Ezra, directeur adjoint du Shin Bet et aujourd’hui membre du parlement a tout de même déclaré : « L’Etat d’Israël ne cherche pas à mettre les gens en prison, mais à mener les enquêtes appropriées. Il y a toujours un écart entre ce que l’on sait à l’origine, et le résultat au bout du compte. »

Mme Baker, qui étudie l’infraction de contact, dit que visiblement, on est dans une situation où le Shin Bet débute ses enquêtes pour violation grave aux règles de sécurité, tel que transmettre une information à l’ennemi, ce qui est passible d’une condamnation à perpétuité, en plus de l’accusation de « contact ».
« De cette façon, on crée un climat dans l’opinion et les médias qui montre le suspect comme nuisant à la sécurité de l’Etat. »

Au fur et à mesure que l’enquête avance, dit-elle, le Shin Bet abandonne généralement l’accusation grave et recherche une transaction sur la base de « contact avec un agent étranger ». L’accusation peut alors conduire à une peine allant jusqu’à sept ans de prison.

Les accusés, confrontés à des preuves secrètes et avec des droits limités en tant que prisonniers au motif de sécurité, se retrouvent sous pression pour aller à un arrangement, dit Mr Abu Hussein.

Pour Mme Baker, il est difficile de savoir exactement combien de fois la loi a été utilisée ainsi mais elle insiste sur plusieurs cas récents notables.
En 2005, Sheikh Raed Salah, leader de la principale branche du mouvement islamique en Israël, et Suleiman Aghbaria, maire de la ville d’Umm al Fahm, ont dû purger des peines de prison respectivement de 30 et 46 mois, après avoir accepté de transiger.

L’accusation que portait le Shin Bet disant que tous les deux appartenaient à l’organisation terroriste Hamas, et qu’ils lui fournissaient des armes, s’était littéralement effondrée durant le procès. 

Nazareth, le 22 septembre 201 - Jonathan Cook - traduction : JPP

Quand on colonise, on colonise !

Quand on colonise, on colonise !

Nora Barrows-Friedman - Al Jazeera 07/10/2010 - 11:54
Les résidents palestiniens de Wadi Rahaal ont toujours su que le moratoire sur la construction des colonies prendrait fin, écrit Nora Barrows-Friedman.

Une fois les maisons palestiniennes démolies, de nouvelles constructions israéliennes se mettent en place, en l’occurrence, cas parmi tant d’autres, c’est Wadi Rahaal qui fait l’expérience d’une réduction drastique de ses ressources.
La route qui mène à Wadi Rahaal, sur laquelle il n’y a pas de place pour deux voitures de front, se faufile à travers des vallées rocheuses encaissées, dont les flancs regorgent de colonies israéliennes et d’avant-postes de colons qui dégringolent les pentes.

Ca n’a pas toujours été comme ça, me dit Shadi Fuwaghara, énergique résident de 23 ans à Wadi Rahaal, s’aventurant dans la chaleur montante de l’après-midi Montrant une route bitumée mais déserte, autrefois utilisée par les habitants du village - et qui disparaît maintenant derrière la barrière de la colonie, toute proche, d’Efrat, à côté des rangées de résidences identiques - il me dit que ça ne prenait que cinq minutes pour arriver à l’entrée de la ville de Bethlehem. Et, il poursuit, « Maintenant, il faut trente minutes sinon plus, et il nous faut traverser sept villages. » Les mois d’hiver, les routes sont inondées, ce qui les rend impraticables - et enferme donc la communauté entière des 1700 habitants dans une véritable prison.

Le petit village des alentours désertiques de Bethléhem, Wadi Rahaal a été étouffé par la colonie et le dispositif sécuritaire qui l’accompagne : le chemin qui longe le mur de séparation a été pourvu de trottoirs de béton, et à la fin des travaux une nouvelle partie du village sera circonscrite par les murailles de séparation de la colonie.

Plusieurs maisons ont été démolies quand on a modifié le tracé du mur pour le faire pénétrer plus profondément à l’intérieur des terres de Wadi Rahaal, et un arrêté militaire israélien en place depuis 2006 interdit la construction de nouvelles maisons dans le village - une mesure punitive et cynique, quand on pense aux 4000 nouvelles maisons neuves que le maire d’Efrat, Oded Revivi, dit qu’il commencera à construire dans sa colonie de l’autre côté de la rue dès la semaine prochaine, après l’expiration des dix mois de moratoire.

« Question faisabilité, ça se compte en jours, pas plus, on peut redémarrer les tracteurs et se remettre au travail d’ici un jour ou deux , » a déclaré Revivi sur ABC News cette semaine. En d’autres mots, les habitants de Wadi Rahaal se préparent à une nouvelle phase, plus agressive, d’annexion .Une phase qui succédera à des années de confiscation de leur terre, moins intense certes mais suffisamment soutenue pour avoir dévasté leur village.

L’expansion d’Efrat a déjà confisqué presque quatorze pour cent de la terre du village, d’après les statistiques de Fuwaghara, et les habitants de Wadi Rahaal vivent dans une atmosphère de siège permanent. » « Ils déversent les ordures de la colonie tout contre notre école élémentaire » dit Fuwaghara. Il n’est pas difficile de voir quel genre de message est envoyé par là aux jeunes du village.
Mais, avec toute l’attention accaparée par l’orchestration sur la fin du moratoire -un moratoire qui n’en a jamais été un, comme l’a dit la commission relative à la colonisation de La Paix Maintenant, qui a comptabilisé la construction de 600 unités de logement dans 60 colonies pendant les dix mois de duperie - la question principale, l’objet attendu des discussions, a été contournée.

Ce qui se passe à Wadi Rahaal, et dans des centaines de villages, villes et cités de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, otages de l’industrie prédatrice de la colonisation, est entièrement illégal du point de vue du droit international.
En juin 2010, le groupe pour les droits humains B’tselem a édité un rapport concernant les activités de colonisation et la confiscation de la terre depuis 1967 : « Quelques cinq cent mille Israéliens vivent maintenant du côté palestinien de la Ligne Verte : plus de 300000 dans 121 colonies et environ une centaine d’avant-postes, qui contrôlent 42 pour cent de la surface de la Cisjordanie, et le reste dans douze implantations sur des terrains qu’Israël a annexés à la municipalité de Jérusalem, » dit le rapport.

Le rapport de B’tselem rappelle aussi : « Un des objectifs de l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève est de préserver le statu quo démographique dans le territoire occupé ». L’article dit littéralement : « Le Pouvoir Occupant ne déportera ou ne transférera aucune partie de sa propre population civile dans les territoires qu’il occupe. » D’après l’avis du Comité International de la Croix Rouge, le but de cet article est d’empêcher le retour d’une pratique qui avait été adoptée par certains pouvoirs pendant la seconde guerre mondiale, « qui ont transféré une partie de leur propre population dans le territoire occupé pour des raisons politiques, raciales, ou dans le but, assumé, de coloniser ces territoires. »
De plus, la Cour de Justice Internationale de la Haye a jugé en 2004 que « les colonies dans les Territoires Palestiniens Occupés, incluant Jérusalem-Est, sont illégales et constituent un obstacle à la paix et au développement économique et social ». 

L’éléphant dans le salon, c’est l’oubli des violations du droit commises par l’industrie de la colonisation, bien loin des mains qui se tordent de détresse, victimes de la mise en scène perverse et vaine du moratoire de Netanyahu, et ça les Palestiniens ne le perdent pas de vue, eux qui voient sans cesse leur terre annexée aux blocs de colonies en expansion, La diplomatie frileuse adoptée par l’Amérique, demandant à Israël de geler tout projet d’expansion - au lieu d’exiger le démantèlement des centaines d’implantations de colonies, comme gage significatif de l’établissement d’une justice durable dans la région - révèle le mythe de la fin moribonde du projet colonialiste israélien et ne fait que préparer l’échec des négociations futures.

Israël a en effet mis en avant la question du moratoire pour écarter l’attention de la pratique galopante d’irréparables « faits accomplis » qui est la sienne - comme par exemple la continuelle démolition de maisons de Palestiniens en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à l’intérieur de l’Etat lui-même, dans le Negev ; la permission toujours donnée à des colons violents, armés, de s’emparer de maisons de Palestiniens et de quartiers à Jérusalem ; le siège et le blocus inlassables imposés aux Palestiniens enfermés dans la bande de Gaza.

En attendant, Shady Fuwaghara, sa famille, les enfants ainsi que les anciens du petit village de Wadi Rahaal regardent les tracteurs d’Efrat faire le plein, s’attendant au pire mais renforçant la détermination de la communauté de ne pas perdre tout espoir.

“Vous voyez ce qui se passe ici, » dit-il. « Bientôt, on sera entourés de tous côtés par les colonies. C’est pourquoi on cultive la terre. On tient des rassemblements et on manifeste. On se bat pour rester ici ».

* Nora Barrows-Friedman est une journaliste freelance actuellement détachée en Cisjordanie, autrefois elle était productrice d’une des émissions phares de PacificaRadio, Flashpoints.
28 septembre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à : 
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction de l’anglais : JM

L'Europe offre des avantages fiscaux aux colonies

L'Europe offre des avantages fiscaux aux colonies israéliennes 
Par David Cronin : 06/10/2010 - 19:15 
Des organisations qui collectent des fonds au profit de l'armée israélienne et des colonies de peuplement illégales en Cisjordanie profitent de l'exemption fiscale en Europe, révèle une enquête IPS. La Fondation Sar-El est un de plusieurs groupes travaillant aux Pays-Bas qui se consacre au soutien des Forces de défense israéliennes (Forces d’occupation israéliennes, FOI, ndt). Elle organise des visites régulières en Israël, où des bénévoles néerlandais passent trois semaines de formation avec les FOI. 

Max Arpels Lezer, président de la fondation basée à Amsterdam, dit qu'il essaie d'encourager les bénévoles à travailler dans des hôpitaux israéliens, mais si « cela n'est pas possible, ils peuvent effectuer des travaux civils dans les bases militaires. »
Il a précédemment déclaré qu’alors que les bénévoles ne deviennent pas des soldats, «ils aident dans la lutte contre les Palestiniens.» Mais il n'a pas voulu faire de commentaires lorsqu'on lui a demandé pourquoi il souhaitait aider l'armée israélienne, étant donné le fait qu'une enquête des Nations Unies dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone a conclu que ses troupes ont commis des crimes de guerre au cours des trois semaines d’offensive contre la Bande de Gaza en 2008-2009.
« Je ne veux pas répondre à cette question, » dit-il. « Nous ne parlons pas politique. Notre organisation est une organisation non politique. »
Selon la loi néerlandaise, de fondations telles que Sar-El sont exonérées d'impôt, et les individus qui leur donnent de l'argent peuvent déduire ces dons de leur impôt sur le revenu. 
Un groupe similaire, Collectieve Israël action (CIA) (Action collective Israël), recueille environ huit millions d'euros (11 millions de dollars) par an, selon son site internet. Parmi les projets qu'il aide, on trouve la formation des soldats israéliens, en particulier sur les applications des technologies de pointe. Le conseil d’administration de CIA comprend Doron Livnat, directeur de Riwal, fournisseur des grues utilisées pour la construction du mur massif qu'Israël construit en Cisjordanie. Un mur jugé illégal par avis consultatif de la Cour internationale de Justice à La Haye émis en 2004.
La Fondation Nachamoe, quant à elle, recueille des fonds pour l'entretien de familles israéliennes. La fondation a reconnu que certaines de ces familles vivent dans des colonies israéliennes entre Jérusalem et Bethlehem. Ces colonies violent le droit international, la Quatrième Convention de Genève de 1949 interdit à une puissance occupante de transférer une partie de sa propre population civile dans le pays qu'elle occupe.
Certains groupes aux Pays-Bas ont classé le soutien à l'armée israélienne comme « aide humanitaire ». Visie voor Israël (Vision pour Israël) encourage ses sympathisants à faire des dons qui seront utilisés pour acheter des cadeaux tels que des sacs à dos pour les soldats israéliens. Un bulletin d'information de l'organisation dit que la quantité de cadeaux offerts a considérablement augmenté depuis deux ans et l'offensive de l'armée israélienne contre la bande de Gaza.
Shuva est l'une des organisations chrétiennes sionistes qui travaillent dans les Pays-Bas et qui voit la fondation d'Israël et l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza comme l'accomplissement d'une prophétie biblique. Selon l'un de ses bulletins d'information 2009, elle a financé une école à Nofei Nechemia, une extension (souvent appelée « avant-poste illégal » par les journaux israéliens) de la colonie israélienne d'Ariel en Cisjordanie. Shuva a déclaré aussi qu'elle aide des centaines de colons à s'établir dans quatre communautés israéliennes en Cisjordanie chaque année.
Un porte-parole du « Dutch inland revenue service » (service des impôts néerlandais) a déclaré que les règlementations fiscales du pays ne contiennent pas de clauses relatives à des violations du droit international. Il a dit que la législation néerlandaise permet aux organisations à but non lucratif de demander des exemptions d'impôt en fonction de leurs objectifs déclarés. « À un moment donné, les autorités fiscales néerlandaises peuvent décider de révoquer ce statut privilégié » après avoir examiné les activités de ceux qui en bénéficient, a-t-il ajouté. Mais le porte-parole a dit qu'il était incapable de parler du statut dont jouit une organisation particulière.
Ghada Zeidan, de United Civilians for Peace, un groupe de solidarité avec les Palestiniens aux Pays-Bas, a déclaré qu'il est « très difficile » de convaincre les autorités qu'elles doivent prendre des mesures contre la collecte de fonds par les organisations pro-israéliennes. « Le problème, c'est qu'il y a une sorte de culture de l'acceptation de cet état de fait, » a-t-elle ajouté.
Au début de cette année, une campagne a été lancée en Grande-Bretagne pour que le statut d'organisme de bienfaisance soit retiré au Fonds national juif (FNJ). Bien qu’il se présente comme un organisme à tendance écologique qui plante des arbres en Israël, il soutient activement la violence contre les Palestiniens depuis des décennies. L'une de ses figures de proue, Yosef Weitz, a explicitement préconisé en 1940 - huit ans avant la fondation de l'Etat d'Israël - que les Palestiniens devaient être chassés de la Palestine. Plus récemment, le FNJ a concentré l'essentiel de son énergie à l’installation de Juifs dans le Néguev, un processus qui a impliqué le déracinement des Bédouins autochtones, souvent par la destruction de leurs maisons.
Les derniers comptes rendus publics par le FNJ à Londres disent que son revenu total pour 2008 s'élève à 7,7 millions de livres (12,2 millions de dollars). Une autre priorité du FNJ a été d'aider la Fondation Benji Hillman, créée en mémoire à un soldat tué quand Israël a attaqué le Liban en 2006, elle propose l’hébergement des jeunes qui arrive de l'étranger pour rejoindre l'armée israélienne.
Un porte-parole de l'administration fiscale britannique a déclaré qu'il ne pouvait pas dire si des enquêtes ont été entreprises sur les activités du FNJ.
Le Mouvement de Solidarité Internationale (ISM) - l'un des organismes de surveillance des activités du FNJ - est à la recherche de preuves pour déterminer si des collectes de fonds pour des armées étrangères peuvent être considérées comme des organismes de bienfaisance en vertu du droit britannique. Matthew Richardson, un militant ISM, a noté que le FNJ a de puissants alliés - David Cameron, le Premier ministre britannique - a accepté d'être l'un de ses patrons ; ses prédécesseurs Gordon Brown et Tony Blair ont fait de même. Richardson a ajouté : « Le FNJ est très ancré dans le lobby pro-Israël et dans l'élite politique dans son ensemble. »
Source : IPS    



vendredi 8 octobre 2010

Le processus de paix fissure le gouvernement israélien


Le processus de paix fissure le gouvernement israélien
L’Exécutif, divisé face au report de l’interdiction de construire dans les colonies.  
ENRIC GONZÁLEZ - Jerusalén - 06/10/2010

La pression des Etats-Unis a fait effet sur Benjamin Netanyahu. Le premier ministre israélien parait disposé à reporter le moratoire de deux mois sur l’expansion des colonies dans les territoires occupés, afin d’éviter que les entretiens de paix avec les palestiniens, ne se brisent quelques semaines après avoir recommencée.  Mais une partie substantielle du gouvernement s’y oppose. La question menace la stabilité de la coalition de Netanyahu.
Le moratoire établit la ligne de démarcation dans la politique israélienne. Certains s’y opposent par l’héritage, en quelque sorte, par la position qu’occupait habituellement Netanyahu lui-même comme champion de l’ultranationalisme  et de la colonisation en Cisjordanie.
La réunion convoqué hier par le nommé "groupe des sept", le noyau du gouvernement, révéla les tension et les difficultés du premier ministre. Le lundi, Netanyahu avait annoncé l’annulation de plusieurs actes prévus pour mardi avec le but de dédier la journée à convaincre le "groupe des sept" qu’il valait la peine de tenter de proroger le moratoire. Mais, au terme de la réunion, le porte parole officiel déclara que Netanyahu et les ministres s’étaient uniquement entretenus sur la supposée « campagne de délégitimation internationale» contre Israël. En réalité, Netanyahu  dut faire face à la résistance des ministres de son propre parti, le Likud. Et, avants de provoquer une crise, préféra se donner un peu d’air pour recommencer aujourd’hui. 

[Veiller à obtenir l’assentiment des Etats puissants et la légitimité internationale, est une  des quatre recommandations que fit Théodore Herzl au premier sommet sioniste mondial qui eut lieu à Bâle en 1897. (Le tout c’est de savoir si Bâle est un sommet ou un trou ?
C‘est donc incompréhensible, pour tout homme avec un peu de perspicacité, que depuis plus de soixante années les puissances internationales n’aient pas encore compris que : les gouvernements israéliens qu’ils soient de droite de gauche sont tous issus de l’idéologie pensée à Bâle et poursuivent une politique à la quelle ils ne peuvent déroger sous peine de se voir assassiner.

Que les membres de ces gouvernements sont héritiers du sionisme rêve par Herzl, cela est une constante qu’apparemment aucune puissance mondiale n’a pas remarquée ou n’a pas voulu, pour des questions obscurantistes, remarquer.
Les criminels sionistes se servent des juifs et de leur influence pour prétendre une légitimité que : ni la bible, ni la Shoah, ni le droit international ne peut, ne pouvait, leur donner. 

En 1947 l’ONU commit sa première prévarication et faillit a son premier devoir, confirmé par la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme, qui est : « le droit pour tous les peuples à disposer d’eux-mêmes ». Comment est-il possible que 60 années, d’une expérience qui ne laisse aucun doute quand aux desseins sionistes, nous permettions à ces criminels de continuer de sévir.
Se rend-t-on compte, que s’il n’y avait pas eu le sionisme et que des Juifs avaient voulu vivre en Palestine, ils n’auraient rencontré aucune opposition. 
Les intellectuels Palestiniens dès 1920 voyaient déjà dans la politique sioniste leur futur bourreau. Qu’il n’y avait aucun  doute sur leur volonté de créer un Etat puissant. Dans ces conditions penser que les gouvernements israéliens cherchent à obtenir la paix est une gageure pour ânes bâtés. Si les dirigeants de cet Etat étaient intelligents les israéliens vivraient en paix depuis 60 ans il eut suffit comme le préconisait le Général de Gaulle :"rendre les territoires conquis". Mais à la place d’intelligence, ils possèdent la fourberie, la ruse. Et si l’intelligence permet de signer des accords acceptables, la russe ne permet que d'abuser les signataires de ces accords.   
Quelle preuve plus flagrante que de voir ce géant aux pieds d’argile que sont devenus les USA, par les capitaux finançant un candidat à la présidence  synonyme de soumission… Soumission mais à quoi, à qui  ?
La gestion purement comptable des Etats occidentaux abandonne ces derniers à des forces occultes qui n’ont rien de nationales. 
J’ai entendu hier, qu’un marché parallèle s’est mis en place depuis la « crise » et qui échappe à tout contrôle, en tous cas aux contrôles habituels du gendarme de la bourse, il va de soi que ce contrôle échappe aux Etats. Hé bien, l’initiateur de ce système est la Banque Goldmann-Sachs, vous faut-il un dessin ??? Même si il faut le reconnaître d’autres banques comme la BNP s’engouffrent aussi dans la brèche ouverte de la truanderie globalisée. Comment se fait-il que nos Etats ne contrôlent plus rien ?]

Il ne reste pas beaucoup de temps pour sauver les négociations. L’ex président de l’Autorité Palestinienne, Mahmud Abbas, et l’Organisation de Libération de la Palestine ont été très clairs ce samedi, qu’il n’y aurait de nouveaux contacts avec Netanyahu tant qu’Israël construira dans les territoires occupés, mais attendront que la Ligue Arabe prenne une décision définitive. La Ligue Arabe devait se réunir lundi et mercredi, et maintenant elle est convoquée pour vendredi. D’autres rapports ne semblent pas à l’ordre du jour.

Le chef de la diplomatie étasunienne, Hillary Clinton, téléphona à Netanyahu ce dimanche et lui fit savoir que la Maisons Blanche avait un grand intérêt à voir les négociations maintenues. En échange de ces deux mois de moratoire, la maison Blanche promit des armements et garantit que Washington exigerait de Abbas qu’il accepte l’établissement de bases militaires israéliennes sur les rives du Jourdain, c'est-à-dire, à l’intérieur de l’hypothétique Etat palestinien.

[La preuve est faite qu’il n’y a rien à attendre des administrations américaines, elles sont sous la domination totale du Lobby sioniste pro israélien. Ils sont réellement les larbins du sionisme.
C’est une coercition sans faille qu’il faudrait pour ramener ces criminels à la raison, au lieu de cela on leur offre de l’armement qu’ils ne payeront jamais et la promesse que l’occupation pourra continuer, sous la forme d’une présence militaire, mais que deviennent les colonies existantes ? En conséquence la situation change de nom mais de principe.  
Dans toutes mes lectures, je n’ai jamais constaté qu’une puissance mondiale soit à ce point soumise à une idéologie criminelle]

La pression de Clinton se combinait avec celles du président égyptien, Hosni Moubarak, qui prévint qu’un échec des négociations conduirait à une grave vague de terrorisme islamiste dans le monde entier,
[Là, le fantoche Moubarak prêche pour sa "paroisse" et craint surtout la mouvance islamiste au sein de son délabré royaume, tout comme Israël le fait avec le Hamas en l'accusant de terrorisme, alors-même qu'ils ne sont animés que par une volonté farouche de voir leur nation libérée]
et le roi Abdula de Jordanie, qui déclara que « les futures générations » seraient très critiques avec les dirigeants actuels s’ils ne saisissent l’ "opportunité historique" de parvenir à un accord. Moubarak, en contact permanent avec Clinton, dialogua aussi avec Abbas pour lui recommander que les négociateurs palestiniens adoptent une posture flexible.   
[C’est la posture ou la ceinture qu’il faut maintenir flexible ?]