vendredi 29 décembre 2017

Nabi Saleh est l'endroit où j'ai perdu mon sionisme

Ce récit vous fera comprendre que le danger au Proche-Orient ce ne sont pas les Juifs, mais les sionistes qui altèrent les faits et l'histoire de cette région et universelle. On ne peut qu'encourager (les Juifs de bonne volonté) a vaincre le sionisme et parvenir à une paix juste et durable. 

Lisa Golmann n'est pas la seule, Gidéon Levy du journal israélien Haretz en fait aussi partie et naturellement d'autres intellectuels et les Historiens Ilan Pappe (Le nettoyage Ethnique de la Palestine) ou Shlomo Sand (Comment le peuple juifs fut inventé) ou encore Jeff Halper anthropologue israélien a qui, lors d'une conférence à Sciences-Po Strasbourg, je lui ait demandé: "Qui ou quoi protégeait l'impunité Israël". Il m'a répondu qu'il ne pouvait pas me répondre ici... Il souhaitait me rencontrer, malheureusement j'avais un autre rendez-vous. C'est dire l'incroyable poltronnerie assassine de nos dirigeants.  

972mag
29-12-2017

Quand j'ai commencé à aller à Nabi Saleh, j'avais pendant environ quatre ans rapporté ce que j'avais vu en Cisjordanie et à Gaza, observant impartialement tandis que ma pensée politique se déplaçait vers la gauche. Ce dont j'ai été témoin dans cette petite ville de Cisjordanie, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.



Un manifestant palestinien affronte les troupes israéliennes en signe de solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim, Nabi Saleh, Cisjordanie, 21 avril 2017. (Flash90)

Une courte vidéo d'Ahed Tamimi, 16 ans, qui donne une gifle à un soldat israélien, a pris le dessus sur les médias israéliens au cours de la semaine dernière et a également reçu une couverture internationale importante. Ahed est une fille palestinienne du village de Nabi Saleh en Cisjordanie qui impressionne par sa crinière blonde, l'expression féroce et intelligente de ses yeux bleus et son intrépidité.

L'un des aspects les plus frappants de l'immense discussion générée par la vidéo est le grand contraste, entre ce que les Israéliens et leurs défenseurs voient et ce voient toutes les autres personnes:
  • Pour les Israéliens, un de ses soldats a été provoqué, presque insupportablement, mais il a réussi à surmonter la situation. 
  • Pour presque tout le monde, la vidéo montre une adolescente désarmée, qui, selon son apparence, pourrait facilement être une commerçante israélienne dans un centre commercial, affronte courageusement un soldat armé dans sa ville. 

Même sans connaître les circonstances, un homme adulte avec un équipement de combat et portant une arme puissante qui s'abstient de frapper un adolescent beaucoup plus petite et désarmé ne semble pas remarquablement digne d'éloges, mais plutôt une réponse basée sur l'humanité et l'éthique de base.

Les médias israéliens, pour la plupart, ont fait la promotion du récit de l'armée au sujet de l'incident, un soldat contenu et mûr qui a affronté admirablement une situation difficile et stressante impliquant des acteurs ennemis.

Ensuite, Yaron London, le présentateur d'un magazine d'information appelé Primetime sur Channel 10, reflète la perspective de l'armée. Les invités de Londres sont Or Heller, le correspondant des affaires militaires au milieu, et Jonathan Pollak, un activiste vétéran anti-occupation.

La conversation entre les trois hommes est cohérente parce qu'elle donne une idée réelle de la mentalité de la société israélienne. D'abord nous avons entendu Or Heller, un correspondant expérimenté des affaires militaires, répétant le récit de l'armée. Exprime la fierté des soldats, dit-elle la famille Tamimi a conduit à la confrontation avec le but de produire une vidéo de propagande anti-israélienne et affirme que les soldats étaient seulement à proximité pour empêcher les résidents palestiniens de jeter des pierres.

Yaron London, un homme intelligent et éduqué qui, je suis sûr, s'identifie comme un libéral, ne conteste pas le récit de Heller. Tous deux sont pleinement concentrés sur le défi que représentent ces adolescents désarmés pour «leurs» soldats, plutôt que sur la violence réelle de ces soldats "visitant" le village semaine après semaine.

Jonathan Pollak était à Nabi Saleh lorsque l'incident s'est produit. Observe calmement le contexte et remarque à quel point Heller et Londres sont surpris quand Pollak se réfère à «leur» armée plutôt qu'à «notre» armée. (Pollak a refusé de servir dans l'armée, ce qui est un acte radical en Israël).

Un soldat israélien met en garde les photographes lors des affrontements qui ont suivi les funérailles de Mustafa Tamimi dans le village de Nabi Saleh en Cisjordanie, le 11 décembre 2011. (photo: Oren Ziv / Activestills.org)

Ce programme met en évidence le talon d'Achille des médias israéliens, c'est-à-dire la volonté de publier des déclarations de l'armée comme des informations directes, sans aucune vérification des faits. Malgré le fait que le système de sécurité israélien a été à maintes reprises découvert, les journalistes qui se rapportent aux médias traditionnels continuent d'accepter sans poser de questions les informations qu'ils reçoivent sur les événements qu'ils n'ont pas vus ou vérifiés de manière indépendante.

Pendant les nombreux mois où j'ai assisté aux manifestations du vendredi à Nabi Saleh, je n'ai jamais vu un seul journaliste d'un média israélien. Et pourtant, pendant le voyage de retour après ces journées longues et déchirantes, le présentateur de la station de radio israélienne a rapporté qu'il y avait eu des "émeutes" dans un village de Cisjordanie et que "nos forces" ont répondu avec des mesures de contrôle de foules.

La famille Tamimi a manifesté tous les vendredis pendant une dizaine d'années pour protester contre l'appropriation des colons autour de la source d'eau naturelle de Nabi Saleh. Comme me l'a expliqué un jour Bassem Tamimi, dans un hébreu assez fluide, les villageois n'ont rien dit quand l'armée a construit la colonie de Halamish (à l'origine Neve Tzuf) sur leurs terres. Mais quand les colons ont confisqué leur source et que l'armée a empêché les Tamimi d'y accéder, Bassem et sa famille ont décidé de tracer une ligne rouge.

Des manifestants palestiniens sont assis devant des soldats israéliens pour protester contre l'occupation et en solidarité avec la grève de la faim des prisonniers palestiniens, dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie, le 12 mai 2017. (Haidi Motola / Activestills.org)

Chaque semaine, ils se rassemblent au sommet de la colline dans leur ville, portant des drapeaux et des bannières, et ils descendent le chemin qui les sépare de la source. Le but est simplement de traverser la rue et de marcher vers la fontaine. Et chaque semaine, l'armée déploie des forces de sécurité dans et autour du village pour empêcher les manifestants d'atteindre leur destination.

Voici comment cela fonctionne: vers midi, des véhicules militaires entrent dans la ville et se garent au bas du chemin d'intersection. Les forces de sécurité, lourdement armées et équipées de matériel de combat, descendent des véhicules, portent leurs armes et attendent. Parfois, ils commencent à tirer dès que la manifestation commence et d'autres fois ils attendent qu'un adolescent jette une pierre dans leur direction avant de tirer.

Comme Ben Ehrenreich le souligne dans son article du New York Times sur Nabi Saleh, le porte-parole de l'armée lui a dit qu'il n'y a jamais eu un seul cas de soldat blessé par une pierre dans ces manifestations. Mais ces dernières années, des soldats ont blessé et tué plusieurs manifestants. 

Dans un incident désormais notoire, un soldat a violemment ouvert la porte arrière de sa jeep blindée alors qu'il quittait le village et a tiré une cartouche de gaz lacrymogène directement sur le cousin d'Ahed, Mustafa, 21 ans, le tuant. Personne n'a été censuré ou poursuivi pour cet acte d'assassinat.

Ce sont quelques-unes des choses que j'ai vues à Nabi Saleh.

Une fois j'étais sur le toit d'une maison avec trois adolescents qui vivaient là. Nous regardions la manifestation de loin, peut-être 150 mètres. Soudain, un des soldats qui se tenait sur la route s'est tourné vers nous, a levé son arme, a pointé et a tiré des grenades lacrymogènes directement sur nous. Il a tiré un pair projectile en direction de la maison et a explosé la fenêtre du salon. La fille plus âgée m'a dit que sa famille avait cessé de la remplacer chaque fois que les soldats la brisaient, le verre était devenu trop cher.

J'ai été témoin de soldats qui couvraient délibérément une petite maison de gaz lacrymogène jusqu'à ce que leurs occupants, toussant et vomissant, soient forcés de partir. C'étaient deux femmes âgées, ridées et courbées, et une jeune femme d'une vingtaine d'années.

Mustafa Tamimi, un palestinien de 28 ans de Nabi Saleh, quelques secondes avant d'être touché par une balle des gaz lacrymogènes tiré par un soldat israélien a courte distance dans la manifestation hebdomadaire dans le village de Nabi Saleh en Cisjordanie, 09.12.2011. (photo: photographe invité de Haim Scwarczenberg / Activestills)

J'ai vu des soldats attraper des enfants qui pleuraient et les pousser dans des véhicules militaires, repoussant leurs mères hurlantes.

J'ai vu des soldats attraper une jeune femme par les bras et la traîner comme un sac de pommes de terre sur plusieurs mètres le long d'une route asphaltée si chaude qu'elle a fait fondre les semelles en caoutchouc de ses chaussures avant de la jeter dans un véhicule militaire.

Les chevilles m'ont brulé quand un agent de sécurité m'a regardé droit dans les yeux et a lancé une grenade paralysante sur mes jambes.

Les tireurs bien entraînés de l'armée israélienne tirent régulièrement sur des manifestants non armés à Nabi Saleh avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc et de balles réelles. Ils sont entrés dans les maisons et ont traîné les gens, les arrêtant avec l'argument qu'ils permettaient aux manifestants de se cacher dans leur jardin.

Et puis je retournerais à Tel Aviv et mes amis me disaient que je ne pouvais pas pu voir ce que j'ai vu, parce que "nos soldats" ne se comportent pas comme ça. Bientôt j'ai dû me distancier de ces amis pour garder mes émotions sous contrôle. 

J'écris ces sordides descriptions de ce que j'ai vu dans les manifestations pour expliquer comment et pourquoi cet endroit m'a radicalisé. Après Nabi Saleh, j'étais en quelque sorte déchiré. L'impact de la violence sur mon psychisme était épuisant et traumatisant, avec des effets durables que je ressens encore aujourd'hui.

Quand je commencé à aller à Nabi Saleh j'avait passé près de quatre ans rapportant ce je voyais à Gaza et en Cisjordanie et observant avec indifférence comment ma conception politique se déplaçait vers la gauche a la place du libéralisme qui était le mien, à la suite de ce que je voyais sur le terrain. Mais c'est à Nabi Saleh que j'ai perdu les derniers vestiges de ce que j'appellerais, faute de mot pour décrire ma nostalgie de l'idée d'un Etat pour les Juifs, mon sionisme.

Ma radicalisation n'était pas seulement une conséquence de la violence brutale perpétrée devant mes yeux par les soldats de l'armée qui devait me protéger. C'est aussi le résultat de voir la famille Tamimi endurer cette violence semaine après semaine, voir leurs familles blessées, arrêtées et tuées et ne pas encore arriver à la conclusion que le prix de la résistance est trop élevé. Ils refusent simplement de se rendre.

Nariman Tamimi (à gauche), Bassem Tamimi (au centre) et Ahed Tamimi à leur domicile à Nabi Saleh, en février 2017. (Oren Ziv / Activestills.org)

Semaine après semaine, ils accueillent les étrangers dans leur maison avec gentillesse et hospitalité. Personne à Nabi Saleh ne m'a jamais exprimé une opinion politique idéologique. Ils n'avaient pas à le faire. La situation est claire, les actions du gouvernement israélien et des forces de sécurité sont impossibles à défendre. Et, bien sûr, c'est la source de la force des Tamimi: la connaissance que leur cause est juste et qu'ils se battent avec des moyens éthiques et non-violents.

Les Tamimi comprennent clairement le pouvoir des réseaux sociaux. Mais ils ne fabriquent pas ces confrontations. En fait, je n'ai jamais vu une vidéo qui se rapproche trop de la véritable brutalité que j'ai vue à Nabi Saleh. Sans doute que vous devriez sentir le gaz lacrymogène et l'exiguïté des lieu pour voir combien il est scandaleux de voir les soldats agir comme ils le font là, pour, avec le sentiment de légalité entrer dans un village et de disperser un rassemblement de manifestants non armés, pour ouvrir les portes des maisons et traîner vers la prison des personnes non armées qui ne représentent pas une menace, s'introduisent dans la maison à quatre heures du matin, sortent une adolescente du lit et la traînent en prison, lui refusant même le droit d'être accompagnée par un tuteur.

Je suis sûre qu'Ahed comprend très bien l'effet saisissant de son aspect. Je suis sûre que Bassem Tamimi sait que sa chaleur et son hospitalité vont beaucoup plus loin dans la conquête des cœurs et des esprits que les conférences politiques didactiques. Sans argent et sacrifiant leur propre corps et leur bien-être émotionnel, les Tamimi attirent l'attention du monde entier sur les centaines d'enfants palestiniens emprisonnés qui n'ont pas les cheveux blonds ou une famille forte et solidaire. Ils montrent au monde ce que l'occupation signifie, en termes tangibles, pour les personnes réelles. Ils m'ont appris clairement, par exemple, ce que signifie la résistance de base.

Est-ce qu'Israël, avec tout l'argent et le travail qu'il verse dans des campagnes de défense sophistiquées à travers les réseaux sociaux, est-il vraiment en mesure de critiquer les Tamimi pour savoir comment faire connaître leur propre cause? 
Comme le dit Jonathan Pollak à Yaron London, la raison pour laquelle les vidéos de Nabi Saleh font qu'Israël est mal vu, c'est qu'Israël fait de mauvaises choses.



jeudi 28 décembre 2017

Violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international



"Cuba en appelle au Conseil de sécurité pour adopter les décisions utiles et à exiger d'Israël la fin immédiate de l'occupation des territoires palestiniens, de leurs politiques agressives et de leurs pratiques colonisatrices"
26-12-2017

Ce jeudi, lors d'une session extraordinaire, l'Assemblée générale des Nations Unies a voté une résolution contre la mesure du président américain de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Le projet a reçu le soutien de 128 pays, neuf contre et 35 abstentions, tandis que 21 ne figuraient pas.

Seuls le Guatemala, le Honduras, les Îles Marshall, la Micronésie, Nauru, les Palaos, le Togo, Israël et les Etats-Unis* ont voté contre; tandis que d'autres petites nations se sont également abstenues, en tenant compte en grande partie des menaces exprimées par l'Ambassadeur Nikki Haley.
* [tous des "grands" pays à la haute moralité]

 Tu ne voleras, tueras, mentiras point.
Moïse doit se retourner dans sa tombe a voir son peuple trahir les tables de la loi, qu'il a eu tant de mal à ciseler...

"Une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international", a déclaré le représentant permanent de Cuba auprès de l'ONU, Anayansi Rodríguez, les mesures unilatérales prises par le gouvernement des Etats-Unis à l'égard de Jérusalem.

La position de Cuba en ce sens est ferme et a été exprimée par le ministère des Affaires étrangères de l'île lorsqu'il a exprimé sa profonde préoccupation et sa condamnation de la déclaration du président des États-Unis. A nommer Jérusalem comme la capitale d'Israël, a souligné l'ambassadeur.

En outre, l'intention de Washington de changer le statut historique de Jérusalem viole les droits du peuple palestinien et de toutes les nations islamiques, a déclaré Rodriguez.

Il a ajouté que cette mesure peut accroître les tensions dans la région et empêcher tout effort visant à reprendre les pourparlers de paix entre Israël et la Palestine.

"Cuba appelle le Conseil de sécurité à adopter les décisions nécessaires et à exiger d'Israël la fin immédiate de l'occupation des territoires palestiniens, de leurs politiques agressives et de leurs pratiques colonisatrices", a confirmé l'ambassadeur.
[Et surtout qu'Israël indemnise les palestiniens pour tous les préjudices subis depuis 1947].

De même, il a soutenu une solution durable au conflit israélo-palestinien sur la base de l'établissement des deux États, avec Jérusalem comme capitale commune et les frontières prévues en 1967.

"Notre pays soutient la récente déclaration du Mouvement des pays non alignés et est en faveur du projet de résolution proposé à l'Assemblée générale" de cette organisation internationale, qui rejette la décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

D'un autre côté, Nikki Haley, représentant permanent des États-Unis auprès des Nations Unies, a déclaré qu'ils se souviendraient de ce qui s'est passé à l'Assemblée générale lorsqu'un gouvernement est venu à Washington demander de l'aide ou un financement.
[Les menaces font partie des Etats qui se savent hors la loi, mais pensent que leur arsenal leur permettra de passer outre. C'est aussi indigne d'un Etat démocratique et de dirigeants intelligents.]

Selon Prensa Latina, l'ambassadeur de Palestine en Malaisie, Anwar Al Agha, a déclaré jeudi que les musulmans du monde entier ne permettraient pas à la ville sacrée de Jérusalem de tomber entre les mains d'Israël.

Au cours de sa présence dans le Forum spécial pour sauver Jérusalem, fait dans le domaine de la prière Masjid Putra à Putrajaya, la capitale administrative de la Malaisie, 36 kilomètres au sud de Kuala Lumpur, a exprimé sa gratitude au gouvernement malaisien pour son soutien à cette cause

Il remercie tout particulièrement le Premier ministre Najib Razak et Datuk Seri son adjoint, Datuk Seri Dr Ahmad Zahid Hamidi, « tellement engagé et désireux de trouver un moyen de faire en sorte que la ville sainte musulmane appartiennent toujours aux musulmans. »

Le président libanais Michel Aoun a également salué le rejet par l'Assemblée générale des Nations unies de la décision des Etats-Unis de formaliser la capitale palestinienne Jérusalem d'Israël. C'est un triomphe pour la cause palestinienne, a résumé Aoun.

C'est pas trum c'est un âne...

Une étude souligne que 40% des jeunes Espagnols sont en risque de pauvreté

Une étude qui illustre parfaitement la politique mise en place par Rajoy. Incapable de Gouverner démocratiquement cherche l'affrontement qui va le faire réélire. Et installer le franquisme au sein de l'Espagne. Franquisme avec lequel le roitelet pense se maintenir.  Sa seule motivation.
Et justifie largement que la Galice ; le Pays Basque, l'Andalousie, la Catalogne cherchent à s'émanciper, moins de l'Espagne que du franquisme.
Merci le franquisme qu'incarne Rajoy et le P.P. 

  

28-12-2017

Seuls deux jeunes sur dix peuvent s'émanciper et près de quatre sur dix risquent la pauvreté. Ce sont deux des données les plus frappantes du dernier rapport de l'Observatoire de l'émancipation du Conseil de la jeunesse.

L'Observatoire surveille périodiquement les conditions socioprofessionnelles et les processus de transition vers la vie adulte des jeunes à travers l'analyse d'éléments significatifs tels que l'emploi et le logement.

Selon les données du premier semestre de 2017, l'emploi temporaire touche 48,9% des jeunes employés et 92,4% des nouveaux employés de moins de 30 ans étaient temporaires.

Pour faire face à l'entrée d'un logement en régime de propriété, un jeune devrait avoir un revenu supérieur à quatre fois son salaire annuel et pour louer un appartement, représente 85,4% de son salaire.

L'Observatoire souligne que ce semestre reprend le schéma qui se reproduit depuis la fin de l'année 2008, à savoir «le retard continu de la sortie de la famille par la jeunesse pour pouvoir démarrer un projet de vie autonome».

Ainsi, seulement 19,4% des personnes de 16 à 29 ans sont émancipées et 37,6% risquent la pauvreté ou l'exclusion sociale.

Selon le vice-président du Conseil de la jeunesse d'Espagne (CJE), Víctor Reloba, ces données "mettent sur la table à la fois la gravité de la situation de violation que les jeunes vivent dans notre pays, la passivité et l'incapacité de nos dirigeants à arrête ça. "

Avec ce nouveau rapport - explique-t-il - le Conseil de la Jeunesse met en garde et dénonce les conditions sociales et de travail subies par le jeune groupe, conditions qui conduisent à l'impossibilité de développer un projet indépendant du «matelas familial» dû, d'une part, la précarité qui caractérise leurs relations de travail et, d'autre part, la difficulté d'accès à une maison, que ce soit en matière de propriété ou de location.

Rappelons que le taux de chômage des moins de 30 ans atteint 29,7% et que 92,4% des nouveaux embauchés chez les jeunes de 16 à 29 ans sont temporaires, les contrats permanents ne sont que 7 %, 6%, ce qui signifie que 48,9% des jeunes travailleurs sont temporaires.

En outre, près de la moitié des jeunes (47,7%) travaillent comme des employés moins qualifiés que ce qu'ils ont réellement.



mercredi 27 décembre 2017

Libérez Salah Amouri

Pourtant :
La détention, administrative renouvelable sans limite est contraire aux Droits de l'Homme. Les accords Europe/Israël sont pourtant fondés sur le respect des Droits de l'Homme... 

Pourtant : 
Aujourd'hui que les USA montrent leur vrai visage, que les démocraties rejettent le despotisme de Trump outrageusement visible, que seul les État mendiant l'obole, suivent le personnage arrogant qu'est le Président des USA,  était le moment de faire savoir y compris, mais surtout par la France que la justice n'est pas une question de communautarisme, mais une question de probité et de loyauté à la Condition Humaine…


La guerre civile espagnole

Déjà en 1713

Le Fossar de les Moreres est une place de Barcelone sur laquelle se situe un monument aux morts du siège de Barcelone en 1713-1714, dernière bataille de la Guerre de Succession d'Espagne. 
Où le roi Filipe IV vint soumettre Barcelone



L'épreuve de force de Rajoy en Catalogne, Premier ministre espagnol et leader du parti franquiste P.P., ressemble fort à ce 18 juillet 1936 où l’Espagne bascula dans la guerre civile...


Le 17 juillet 1936 éclate au Maroc espagnol le soulèvement du général Francisco Franco contre le gouvernement du Front populaire. La décision du chef du gouvernement espagnol d’armer le peuple et les milices ouvrières pour contrer les garnisons de métropole ralliées aux insurgés dès le 18 juillet fait basculer l’Espagne dans la guerre civile.  



Alors que les élections législatives de février 1936 donnent la victoire aux partis de la gauche espagnole rassemblés au sein du Frente popular (Front populaire), des affrontements entre groupes révolutionnaires et contre-révolutionnaires se font de plus en plus ouverts. Rapidement, l’État républicain se retrouve rejeté à la fois par les forces conservatrices, qui le jugent impuissant à maintenir l’unité de la nation, et par les forces populaires, le jugeant répressif. Plusieurs officiers monarchistes ou conservateurs commencent alors à préparer un coup d’État. L’assassinat, le 13 juillet 1936, du leader de la droite, José Calvo Sotelo, précipite le soulèvement.
Le 17 juillet 1936, le général Franco lance depuis le Maroc espagnol un « pronunciamento » contre le nouveau gouvernement. Dès le 18, ses troupes débarquent dans le sud de la péninsule et plusieurs garnisons de la métropole se rallient à la rébellion. Contre les troupes nationalistes, le gouvernement républicain décide alors de mobiliser de nombreuses milices ouvrières.
La Croix, qui à l’époque fait un suivi quotidien de la situation dans la péninsule, considère dans son édition du 21 juillet 1936 que « l’insurrection militaire en Espagne a pris un caractère de guerre civile (…) en raison de ce que, comme l’ajoute la proclamation du gouvernement, on a décidé d’armer le peuple et les milices ouvrières ».
La guerre civile tourne rapidement à l’avantage des nationalistes. Elle durera près de trois ans et des estimations font état d’environ 600 000 victimes civiles et militaires. La défaite finale de la République, le 1er avril 1939, débouche sur l’établissement de la dictature franquiste. Elle prendra fin en 1975 avec la mort du général Franco.
L’insurrection militaire en Espagne a pris un caractère de guerre civile
(La Croix du 21 juillet 1936)
Un nouveau gouvernement de gauche a été formé qui a armé les milices du Front révolutionnaire Le mouvement révolutionnaire, réprime en certaines provinces de la péninsule, paraît l’emporter au Maroc, dans les îles et au nord de Gibraltar
Loin de la tyrannie et du despotisme du front populaire, écœurés de la faiblesse du gouvernement et de la cruelle impassibilité devant les excès des extrémistes assassins, incendiaires et pillards, soulevés dans leur foi patriotique en présence de l’état de désordre qui règne en leur pays. un certain nombre de chefs de l’armée espagnole du Maroc, appuyés sur des éléments politiques importants, ont déclenché le mouvement qui se développe en Espagne depuis samedi.
Quelle est à l’heure actuelle son extension? Quel sera son sort?
Les dépêches contradictoires qui nous parviennent d’Espagne et de la frontière ne permettent pas jusqu’à présent de se faire une idée précise de la situation.
Toutefois, en dépit de ce que le gouvernement de Madrid annonce que de tentatives de rébellion militaire ont été réprimées en plusieurs régions, il n’en reconnaît pas moins, officiellement, que le mouvement a une ampleur considérable.
Le fait, d’ailleurs, que M. Casarès Quiroga, président du Conseil, a démissionné pour faire place à un homme de décision plus vigoureuse que la sienne; le fait, surtout, que le nouveau chef du gouvernement, M. Giral, a cru devoir faire appel aux milices du Front populaire pour les armer et les lancer contre l’insurrection suffisent à souligner, malgré toutes les mises au point, que la situation est très grave.
On convient, en effet, que les rebelles sont non seulement maîtres du Maroc, mais que leur action s’étend maintenant à l’Espagne elle-même. Une partie de la flotte, faisant cause commune avec eux, est à Algésiras, où il y a eu d’importants débarquements.
La frontière franco-espagnole est fermée. Nos postes de gendarmes sont renforcés
La frontière française a été hermétiquement fermée dimanche, vers 15 heures.
Peu après, nos services spéciaux de police apprenaient qu’à Behobia, Irun, Fontarabie, il n’y avait plus de police, elle était remplacée en fait par des militants armés du Fronte Popular. Or, on peut craindre tous les excès de la part de ces derniers.
Du reste, plusieurs autos venant de Saint-Sébastien dans l’après-midi de dimanche avaient essuyé des coups de feu et un Français a été blessé.
Devant ces incidents, M. Daguerre, sous-préfet de Bayonne, accompagné du capitaine de gendarmerie Bouillard, se rendit à Hendaye dans la soirée de dimanche vers 21 heures pour aviser.
Après une réunion avec les chefs de la police et de la gendarmerie dans le bureau du commissariat spécial de la gare internationale, il a été décidé de faire renforcer tous les postes de gendarmerie sur la frontière d’Hendaye à Saint-Jean-Pied-de-Port et au-delà.
D’autres faits venaient aussi inciter la police à prendre certaines précautions. En effet, les nouvelles qui parviennent maintenant de la péninsule sont moins que rassurantes. L’armée du Sud, victorieuse, marcherait vers Madrid.
Il faut alors craindre que sous la poussée des troupes les milices récemment armées par le gouvernement soient peu à peu refoulées jusqu’à notre frontière et qu’il y ait même des guérillas entre civils comme cela s’est déjà produit sur la route de Saint-Sébastien où des barrages sont établis par la milice ouvrière.
Donc, depuis dimanche 15 heures, aucun Espagnol ne peut sortir du territoire. L’ordre de fermeture a été levé cinq minutes dimanche soir vers 22 heures pour permettre à un train composé exclusivement d’étrangers, parmi lesquels des Français et des Anglais, de passer la frontière.
La formation du nouveau gouvernement
La démission de M. Casares Quiroga et la constitution du gouvernement de gauche, présidé par M. Giral, qui ne comprend comme nouveaux ministres que le président du Conseil et le général Pozas à l’Intérieur, signifient, a dit un communiqué officiel, « l’accentuation de la lutte contre le fascisme ».
Mais aussi elles donnent au mouvement, uniquement militaire jusqu’ici, un caractère de guerre civile, en raison de ce que, comme l’ajoute la proclamation du gouvernement, on a décidé d’armer le peuple et les milices ouvrières.
On invite, en effet, la population à s’organiser partout pour recevoir les armes nécessaires, afin que « les forces ouvrières et républicaines puissent entamer, en étroite union, l’offensive contre les factieux ».
N’est-ce pas reconnaître aussi, du même coup, que l’armée n’est pas sûre?

Des mineurs asturiens arrivent à Madrid et les syndicalistes proclament la grève générale
6 000 mineurs des Asturies sont déjà arrivés à Madrid dans des trains spéciaux et ont été armés pour soutenir le gouvernement.
Par ailleurs, afin de coopérer également avec le gouvernement, les syndicalistes ont proclamé la grève générale, pour une durée indéterminée, jusqu’à ce que le mouvement séditieux soit brisé.
La situation telle qu’elle est présentée par le gouvernement
Selon une proclamation du gouvernement, la situation est calme à Madrid où l’ordre n’a pas été troublé.
À Malaga, les rebelles, qui ont déclenché une attaque, seraient repoussés par les gardes d’assaut et la garde civile: la situation s’améliorerait.
À Barcelone, l’armée est également descendue dans la rue. Mais la police aurait eu raison des forces rebelles qui ne résistèrent qu’en certains points, sans importance, de la ville.
On reconnaît officiellement l’ampleur considérable du mouvement
On mande de Madrid à l’Agence Reuters: On reconnaît maintenant officiellement que le mouvement de révolte militaire, dont le Maroc espagnol est le théâtre, a une importance considérable.
On déclare, dans les mêmes milieux, que l’aviation reste fidèle au gouvernement, mais on admet que l’élément militaire a pris le pouvoir dans la zone.
L’extension du mouvement d’après les informations non officielles
À l’encontre des informations publiées par le gouvernement espagnol, les dépêches qui parviennent de Gibraltar et de Lisbonne concourent à donner l’impression que le mouvement révolutionnaire s’étend à toute l’Espagne.
Elles sont souvent confuses et parfois contradictoires sur les résultats de la rébellion militaire, mais elles ne laissent guère de doutes sur sa gravité ni sur la violence de ses manifestations.
Le général Franco dirige le mouvement au Maroc – La marine fait cause commune avec les insurgés
Contrairement à ce qu’on avait annoncé de source officielle, le général Franco n’a pas été arrêté. Il dirige toujours les insurgés qui semblent être maîtres de la situation dans tout le Maroc espagnol, où l’ordre est maintenant assuré.
On estime que les troupes révolutionnaires du Maroc s’élèvent à 18 500 hommess appartenant à l’armée régulière et à la légion étrangère.
Des bruits non confirmés apportés par les réfugiés à Tanger déclarent que le général Gomez Morato, commandant en chef des forces espagnoles au Maroc, est actuellement prisonnier des révolutionnaires. À Zoco, Jémis, Angera et Bebiaros, des officiers des gardes défendant les principales positions ont été tués, d’autres emprisonnés par les révolutionnaires pour avoir refusé de se rendre.
À Melilla, trois destroyers envoyés contre les insurgés ont fait cause commune avec eux; de même, un navire de guerre envoyé devant Larache n’a entamé aucune action contre les pouvoirs militaires maîtres de la ville.
Les insurgés ont débarqué à Algésiras et à Cadix…
On apprend de Gibraltar que les bâtiments qui se sont ralliés au mouvement ont embarqué des troupes pour la péninsule.
Ce corps expéditionnaire a pris terre à Algésiras et à Cadix. Une canonnière rebelle s’est embossée entre les plages d’Algésiras et de la Linéa. Elle a tiré une première salve de cinq coups de canon pour indiquer aux troupes gouvernementales qu’elles devaient se rendre aux troupes marocaines. Au sixième coup de canon, des drapeaux blancs ont été hissés sur toutes les casernes et les édifices publics d’Algésiras. Toute la région située au nord de Gibraltar est soumise aux rebelles.
…et marcheraient sur Madrid
Les troupes qui ont débarqué à Cadix sont parties vers Séville pour se joindre aux révoltés du général Queipo de Llano en vue de marcher sur Madrid. On ajoute de Gibraltar que des troupes ont déjà fait leur jonction avec les troupes de Séville et seraient en route sur la capitale.
Des combats sanglants dans la région de Gibraltar
On mande de Gibraltar que les troupes marocaines, ainsi que la légion étrangère, ont maintenant le contrôle entier des villes espagnoles voisines de Gibraltar.
Dans toutes ces localités, les canons et les mortiers tirent incessamment sur les syndicalistes et les communistes qui résistent énergiquement.
De Gibraltar, on entend distinctement les coups de feu. Il y a de nombreux morts et des centaines de blessés. Près de 3 000 personnes sont déjà réfugiées à Gibraltar. Beaucoup y parviennent par canots à rames, Les habitants de Gibraltar distribuent des vêtements et de la nourriture à de nombreux enfants arrivés déguenillés.
Le général Kinderlan est arrivé à Algésiras par avion; le général Franco arrivera incessamment pour prendre le commandement de tout le mouvement aux environs.
Les insurgés affirment être maîtres dons cinq provinces et des îles
D’autre part, le poste de Séville a transmis le télégramme suivant reçu du général Franco par le général Queipo de Llano:
« En prenant le commandement, à Tétouan, de la glorieuse et patriotique armée espagnole, j’envoie à toutes les garnisons loyales du Maroc et d’Espagne, mon salut enthousiaste.
L’Espagne s’est sauvée: les provinces d’Andalousie, de Valence, de Valladolid, de Burgos et d’Aragon, toutes les Canaries et les Baléares avec leurs garnisons et leurs forces civiles se sont unies à nous avec enthousiasme. Seul Madrid, avec un gouvernement honteux et atterré, fait exception en envoyant ses avions bombarder des villes et des bourgades sans défense, tuant femmes et enfants ils seront châtiés. Nous leur demanderons des comptes, ainsi qu’à ceux jusqu’à présent douteux.
Que ceux qui, par l’ignorance, sont encore loin de nous, sachent qu’il leur reste peu de temps pour se joindre à notre cause. Ayez confiance, marchons droit, car la patrie l’exige. »
Le poste de Séville annonce également que 14 camions chargés d’explosifs et venant de Rio-Tinto ont été capturés par la garde civile, qui a tué 25 conducteurs et ouvriers. Des ordonnances publiées à Ceuta et à Séville invitent les détenteurs d’armes à les remettre sous peine des plus graves sanctions.
Par ailleurs, le général Queipo de Llano a établi son quartier général à Séville, d’où il a lancé une proclamation par T. S. F. pour annoncer que la victoire est à la portée de la main des révoltés. « Aucune force humaine, dit-il, ne peut arrêter notre mouvement triomphant. »
Melilla bombardée? – Un télégramme du général Franco au gouvernement
D’après des informations publiées par un journal socialiste de Madrid, des avions gouvernementaux ont bombardé Melilla, Ceuta et Cadix.
À la suite de ces faits, le général Franco a adressé le télégramme suivant au président du Conseil des ministres à Madrid:
« En prenant possession de mes nouvelles fonctions, je vous adresse la plus énergique protestation contre l’inqualifiable conduite du gouvernement qui a donné l’ordre à ses aviateurs de bombarder la population de l’intérieur, causant des victimes innocentes parmi les femmes et les enfants.
Le mouvement restaurateur espagnol triomphera totalement à bref délai et nous exigerons des explications sur votre conduite. L’énergie que nous emploierons sera proportionnée à votre résistance. Nous vous invitons expressément à faire cesser d’inutiles effusions de sang. »
Les insurgés menacent de fusiller les ouvriers qui ne retourneraient pas à leur travail
On apprend que le gouvernement de Jerez La Frontiera, dans la province de Cadix, a publié un manifeste dans lequel il annonce que les révoltés sont vainqueurs partout en Espagne et ordonnent aux ouvriers de retourner à leur travail dans les quarante-huit heures sous menace d’être fusillés. Tous les magasins ont reçu l’ordre de rester ouverts dans la ville.
M. Gil Robles à Biarritz. M. Lerroux à Lisbonne
On signale l’arrivée à Biarritz de M. Gil Robles, ancien ministre espagnol, dans une villa louée dans cette ville. M. Gil Robles a consigné sa porte et se refuse à toute interview.
M. Lerroux, ancien premier ministre, s’est réfugié à Lisbonne. Il s’est déclaré convaincu que la guerre civile va éclater, mais il estime que, quels que soient les résultats, le régime républicain devra être maintenu.






Catalogne: Majorité républicaine, le roi vaincu



27-12-2017

Le régime:

Le régime du 78 repose sur deux piliers stratégiques extrêmement fragiles:

  • La soi-disant loi d'amnistie, qui perpétue l'impunité des crimes de Franco (plus de 120.000 disparitions forcées et meurtres, enquête mené par le juge Garzón, injustement demis de ses fonctions judiciaires par le pouvoir monarchique).

  • Une Constitution imposée, dans ses aspects les plus fondamentaux, par les puissances qui ont soutenu la dictature; aujourd'hui dirigé par le roi Felipe de Borbón, qui continue à contrôler l'appareil répressif de l'Etat, hérité d'une dictature génocidaire.

Ces deux piliers, dénaturés par le passage du temps, ne peuvent empêcher - sans s'effondrer- la croissance de la marée démocratique actuelle, annonçant la fin de la monarchie.

La réforme de la Constitution ne suffira pas à résoudre les graves problèmes qui se posent à notre avenir. La crédibilité actuelle de 78 Constitution est nulle. Aucun démocrate conscient ne reconnaîtra comme légitime le résultat d'une prétendue réforme constitutionnelle.

Les élections 21-D

Le résultat des élections du 21 décembre dernier, développées dans des conditions extrêmement défavorables au bloc démocratique et imposées au son du clairon par le  bloc monarchique, ont été un grand triomphe pour la République catalane naissante.

Pendant ce temps, le président de  la Generalitat, Carles Puigdemont, poursuit son exil avec une partie de son gouvernement. L'arrestation des  prisonniers politiques, y compris les dirigeants de l'omnium culturel et de l'ANC se poursuit dans les prisons de l'État espagnol, y compris le vice - président Oriol Junqueras, ainsi que les autres Conseillers de son gouvernement.

Demandons, pour la dignité démocratique, la libération immédiate des prisonniers politiques et le retour de l'exil du président de la Generalitat et de son gouvernement. (i)

Le discours de Noël du roi

Après la défaite du roi lors des élections 21-D, l'artifice de son discours du 24-D a mis en évidence, l'appel à l'aide désespéré à une majorité monarchique inexistante. Son pouvoir repose sur sa capacité à intimider de façon subliminale la population par une intervention hypothétique des forces armées, d'où sa référence au 23-F.

Son cynique message laisse prévoir le soutien des forces les plus réactionnaires d'application sine die article piège 155, rédigé en 1978 pour transformer, à volonté du gouvernement en place, la façade démocratie des Bourbon en dictature «Constitutionnelle ».

La République nécessaire

Il est de plus en plus évident pour l'Europe que le régime monarchique, imposé aux peuples de l'Etat espagnol, n'est pas viable et conduit à moyen terme à l'implosion de l'Espagne, c'est-à-dire à un Etat défaillant.

La corrélation des forces internes et externes fait qu'une révolution sociale immédiate ne risque pas de mettre fin à la domination de l'impérialisme européen et, en particulier, sur notre territoire. Suivez l'Andalousie, la Galice, Euskadi (le Pays-basque) et les autres peuples de l'état - ayant une stratégie analogue à celle du peuple catalan, il serait possible d'avancer efficacement vers une république fédérale ou confédérale, dans laquelle les principes de l'état de droit et la justice sociale ne soient plus un grossier sarcasme.

Il est évident, une fois vu ce qui c'est passé, et compte tenu de la corrélation actuelle des forces, la République de Catalogne,  ne peut être construite unilatéralement, mais alliée au reste des peuples et des nations de l'État espagnol.

Elle ne serait pas viable, non plus, par la négociation avec le régime actuel, car cela conduirait à une situation instable: un État libre (la République de Catalogne) associé au Royaume d'Espagne?

La seule façon voie qui rend possible la République de Catalogne est sa solidarité avec le reste des peuples et des nations de l'État espagnol. Cela impliquerait nécessairement le renversement de la monarchie et la formation d'un gouvernement provisoire comprenant des membres éminents du Govern de la Generalitat.

Ce gouvernement provisoire décréterait une nouvelle loi électorale et convoquerait des élections aux Cortes constituantes. Ceux-ci seraient chargés d'initier un processus constitutif en liberté.

Les contradictions interclassistes, présentes dans les mouvements souverainistes, devront se retirer, tant que le renversement de la monarchie ne se fera pas par des moyens pacifiques et démocratiques.

Soutenons nos frères catalans et toutes les forces démocratiques, en les exhortant à coordonner leurs stratégies en vue d'un objectif commun.

Contribuons à promouvoir la lutte pour un avenir digne dans la paix et la liberté.
Faisons entendre nos voix réunies à voix haute.

Vive la République d'Espagne! Vive la République de Catalogne!

Référence:
Communiqué rendu public à Cordoue le 11 novembre 2017 lors de la IIe Rencontre andalouse pour la République.


Manuel Ruiz Robles, capitaine de la Marine (R), porte-parole du Collectif Anemoi, membre de l'Asociación Civil Milicia y República ACMYR.

Quatrième tour pour l'indépendance en Catalogne.


26-12-2017

En trois ans, la Catalogne a réalisé une avancée significative vers une République indépendante avec le soutien croissant de l'électorat. Et a réussi à poser la question catalane dans la politique européenne et même internationale, bien que ce soit un petit pays par le nombre d'habitants.

Le premier tour de scrutin pour l'indépendance a été donné le 9 Novembre, 2014 , lorsque le gouvernement catalan dirigé par Artur Mas a réussi à mener un référendum demandant aux électeurs s'ils voulaient la Catalogne est devenu un état, et si , dans ce cas Ils voulaient que cet état soit indépendant. Il a gagné l'option Oui-Oui pour 80% mais il y avait beaucoup d'abstention de ceux qui s'opposaient à l'idée même d'un référendum. Le nombre total d'électeurs était inférieur à 50% du recensement. En tant que partisan enthousiaste du Oui-Oui, j'ai publié un article sur ce "Essai référendaire en Catalogne":

Nous étions alors 1.860.000 partisans du Oui-Oui parmi 2.300.000 votants. Le gouvernement de Madrid évité la force physique, mais a soutenu les accusations criminelles contre le président catalan et son gouvernement en 2017 a conduit à de lourdes amendes, la saisie des biens et l'interdiction d'exercer des Charges publiques, mais encore avec des peines de prison.

Ainsi, le 27 septembre 2015, il y a eu de nouvelles élections au Parlement catalan. Deux partis nationalistes, Convergence et Esquerra Republicana (dirigé par Artur Mas et Oriol Junqueras) se sont unis derrière la candidature "Junts per el si" (ensemble pour le oui)  qui a remporté 62 sièges sur 135, tandis qu'un parti anticapitaliste écologiste, féministe et CUP (candidats unité populaire), a obtenu 10 sièges. La participation a presque atteint les 75% des inscrits. 
Junts per el Si  et le CUP, ont obtenu 1 965 000 voix et la majorité parlementaire. Artur Mas a renoncé à la présidence, à la demande du CUP, qui le voyait comme trop de droite. Un député peu connu alors, Carles Puigdemont, maire de Gérone, a été élu président de la Generalitat par le Parlement. Le point principal du programme était de déclarer l'indépendance dans les 18 mois, c'est-à-dire en mars de 2017.

Cela a été fait, mais avec un certain retard. Le 6 septembre 2017, une loi appelant à un référendum a été votée au Parlement de Catalogne à la majorité. Cette loi a été immédiatement considérée comme illégale tant par la Cour constitutionnelle que par le gouvernement espagnol. 
Le référendum a eu lieu sans autorisation le 1er octobre. La Generalitat avec beaucoup de soutien populaire et, en dépit des perquisitions et des menaces, ouvrit de nombreux bureaux de vote et les urnes étaient disponibles (arrivées clandestinement de Chine à travers le sud de la France) et les bulletins de vote. Voter par courrier était impossible. 
L'exécutif espagnol a déployé des milliers de policiers et de gardes civils arrivés en Catalogne quelques semaines auparavant. Ceux-ci ont été largement utilisés pendant plusieurs heures dans certains endroits mais pas dans tous, saisissant avec violence les urnes et brutalisant ceux qui s'attendaient pour voter. J'étais dans l'une de ces files d'attente. Le gouvernement espagnol a perdu ce jour-là une partie de l'opinion publique internationale, des nombreuses vidéos, ont circulé, montrant la police et la garde civile vandalisant les locaux et brutalisant les électeurs.

La question du référendum pour répondre par un "Oui" ou un "Non", était "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous la forme d'une république?" Le soutien à l'indépendance dépassait les 90% mais, encore une fois, beaucoup d'opposants ne sont pas allés voter. Et beaucoup de votes ont été perdus en raison de la violence d'état. Il y a eu 2,020,144 votes pour «oui» et 176,565 votes pour «non», avec une participation de 43% des inscrits.

Cet historique du premier octobre a donné un sentiment de victoire. Le trépidant mois a continué avec la grève générale du 3 octobre contre la violence policière de l'Etat et a pris fin après les diverses manifestations de rue avec la timide proclamation d'indépendante de la République de Catalogne, le 27 octobre, rapidement suspendue par la Cour constitutionnelle. 
L'État espagnol a appliqué l'article 155 de la Constitution espagnole de 1978, dissolvant le Parlement catalan, et intervenant dans la gestion quotidienne du gouvernement et (à tort pour ses propres intérêts) appelant à des élections régionales le 21 décembre. 
Des poursuites pénales ont également été intentées pour emprisonner le président Puigdemont et son gouvernement. Ces affaires sont parvenues à la Cour nationale et à la Cour suprême de Madrid. Puigdemont lui-même a pu s'échapper et s'exiler à Bruxelles où il a déjà passé près de deux mois avec d'autres ministres de son gouvernement, intervenant à travers les réseaux et la presse. Il n'est pas le premier président de la Generalitat en exil dans l'histoire. D'autres ministres du gouvernement ont été emprisonnés pendant quelques jours. Quatre prisonniers politiques catalans bien connus restent incarcérés à Madrid, dont Oriol Junqueras et Jordi Sánchez, respectivement chef de la liste républicaine Esquerra et deuxième sur la liste de Puigdemont aux élections du 21 décembre et donc députés élus. 
Tous (les réfugiés en Belgique, les prisonniers et les personnes en liberté provisoire) attendent leur procès pour "sédition" et "rébellion" avec des peines les menaçant de 30 ans de prison. Intervenant à travers les réseaux et la presse. Il n'est pas le premier président de la Generalitat en exil dans l'histoire. D'autres ministres du gouvernement ont été emprisonnés pendant quelques jours. Quatre prisonniers politiques catalans bien connus restent incarcérés à Madrid, dont Oriol Junqueras et Jordi Sánchez, respectivement chef de la liste républicaine Esquerra et deuxième sur la liste de Puigdemont aux élections du 21 décembre et donc députés élus. 

Oriol Junqueras, vice-président de la Catalogne et leader de "Esquerra Republicana", a exercé son droit de vote par courrier le 19 Décembre depuis Madrid, où il était en détention depuis 44 jours. Le président en exil, Carles Puigdemont, n'a pas pu voter comme les quatre ministres qui l'accompagnent dans la capitale belge. Ainsi, des élections anormales avec les principaux candidats absents. Mais le 21 Décembre les trois candidatures indépendantistes (liste Puigdemont, l'Esquerra Republicana avec Oriol Junqueras et le CUP) ont obtenu à nouveau la majorité au parlement catalan avec 70 sièges 135 et environ 2.100.000 votes. La participation a été énorme, de l'ordre de 80% des inscrits.

Nous avons gagné, de justesse, mais nous avons gagné, et chaque fois avec de plus en plus de votes indépendantistes dans le laps de temps qui va de la consultation de 2014 aux élections régionales de 2015 au référendum le 1er Octobre 2017 et ce 21 Décembre avec de nouvelles élections régionales.

Cependant, le troisième (ou le quatrième) ne mène pas à la victoire. Potentiellement ouvre une voie d'eau au régime de 1978 dans toute l'Espagne et c'est dommage que le parti politique Podemos jusqu'à présent ne sache pas en profiter. Il n'a pas voulu comprendre le républicanisme catalan, il est resté de côté, plutôt contre. 
Ramón Grosfoguel dans ses oportunes analyses et interpellations à JC Monedero et d'autres dirigeants de Podemos, a déclaré: « votre Hispanité vous a aveuglés » (Ramón Grosfoguel et Albano Dante Fachin: 

Le parti Podemos poursuit avec la même rengaine du nationalisme catalan bourgeois. L'hymne catalan Els Segadors (qui remonte à 1640) a l'expression « quan convé seguem cadenes». [quand convient fauchon les chaines]. La grande bourgeoisie catalane a son hymne privé, "quand c'est pratique, nous sommes des botifleurs". L'interprétation du nationalisme catalan comme un mouvement bourgeois était toujours erronée et est maintenant tout à fait ridicule, avec le journal La Vanguardia, le Cercle de l'économie, les responsables de la Caixa et Banco de Sabadell (les plus grandes banques catalanes) et le Cercle équestre ouvertement aligné avec le gouvernement de Madrid. Ont subi une défaite ainsi que la monarchie bourbonienne, le président Rajoy et son parti PP. Et malheureusement aussi Podemos [le parti de la Maire de Barcelone] qui ont obtenu que 8 sièges à ces élections en Catalogne. Le mouvement d'indépendance a triomphé, même si ce n'est que de peu. Ont perdu le PP, le PSOE est maintenu (les deux partis minoritaires en Catalogne) et a augmenté le parti de l'españolismo en Catalogne obtenant 37 des 135 sièges, ayant capturé le vote du PP.

Que va-t-il se passer dans les prochaines semaines? La justice espagnole et le gouvernement vont-ils libérer les prisonniers politiques? Est-ce que le gouvernement catalan sera rétabli avec Puigdemont et Junqueras à la barre? Tout dépendra de la force dans les rues du mouvement populaire catalan pour consolider la (reconquista et recruter de nouveaux partisans de l'indépendance pour atteindre le tour suivant à 60% des électeurs. En attendant, la Constitution de l'éventuelle République de Catalogne doit être préparée pacifiquement afin qu'elle puisse être votée par référendum. Ce 60% est à portée de main si les électeurs de Podemos en Catalogne se déclarent en faveur de la République catalane et contre la monarchie bourbonienne et le régime de 1978.