mercredi 1 mai 2013

Noam Chomsky : "inexplicable" la haine d'Obama envers les libertés civiles.



Avec ce "post" nous sommes au centre même de l'influence du pouvoir judéo/sioniste qui corrompt la classe politique. La lutte contre le terrorisme, aujourd'hui qualifié d'islamiste, y compris lorsque il s'agit de résistance légitime comme la lutte du Peuple Palestinien  pour ses droits. Cette influence judéo/sioniste ajoutée aux manipulations d'une grande partie des médias, les mensonges de l'intelligentsia pro sioniste, une majorité de personnes qui, comme le disait le Général de Gaulle : "ne voient pas plus loin que le but de leur nez", confondent la résistance légitime des peuples à disposer d'eux mêmes avec le terrorisme, justifié ou non.
Cette capacité du sionisme à acheter les consciences de nos dirigeants, me fait réellement peur. Que sera l'avenir de nos descendants si la tendance de l'influence du pouvoir judéo/sioniste se poursuit ? Si les buts recherchés par le sionisme étaient sains, cela serait un moindre mal, mais nous le voyons bien que la capacité qu'ils ont à corrompre nos dirigeants est utilisée pour absoudre leurs manquements au Droit international ou pour légaliser leurs rapines.
Le discours de Barak Obama ressemble fort à celui que nous a livré François Hollande où l'action était à l'opposé de ce qu'il avait laissé sous-entendre.
Ne croyez pas, qu'il n'y a que des goï à défendre le Droit des Palestiniens. 
 
BWN Argentina

Noam Chomsky souligne que l'attaque "inexplicable" contre les libertés civiles d'Obama va au-delà de l'imaginable. Dans une interview publiée par AlterNet la semaine dernière, l'intellectuel alternatif américain a critiqué le président Obama pour ses "attaques" inexplicables sur les libertés civiles en amplifiant les diverses lois qui élargissent les pouvoirs exécutifs établis par le président George W. Bush.

En dialogue avec le blog libéral Mike Stivers, Chomsky a exprimé son mécontentement au sujet des activités actuelles du président américain sur les libertés civiles: "Personnellement, je n'attendais rien d'Obama, et j'ai écrit à ce sujet avant les primaires de 2008. Je savais que son discours était d'avantage des volutes de fumée et de miroirs de couleurs qu'une volonté affirmée. La seule chose qui m'a vraiment surpris, c'est son attaque sur les libertés civiles. Ces abus vont bien au-delà de tout ce que j'avais imaginé et n'est pas aisé a expliquer. "

Illustrant les abus d'Obama sur les libertés civiles, Chomsky a évoqué le Projet de Loi Holder contre le droit humanitaire, par lequel l'administration a demandé à la Cour Suprême de mettre fin aux organisations juridiques indépendantes y compris celles qui offrent "une quelconque assistance matérielle nécessaire" - comme par exemple en conseillant  de "convertir" ces organisations non violentes- en organisations terroristes.

«Dans le cas en question, une équipe d'avocats du gouvernement a donné des conseils juridiques pour cataloguer les associations civiles dans la liste des organisations terroristes, qui, est en soi, n'a aucune justification morale ou juridique, est une abomination», a dit Chomsky. "Mais si l'on y regarde de plus près, la manière dont elle est utilisé, c'est encore plus répugnant... La rédaction de la conférence est si large qu'elle inclut la condamnation, par exemple ... Si vous rencontrez quelqu'un appartenant à un groupe terroriste et que vous lui conseillez de ne pas utiliser la violence, alors vous pourriez être accusé d'avoir aidé matériellement le terrorisme... Obama veut criminaliser cela, ce qui est une attaque claire pour la liberté d'expression. Je ne comprends pas pourquoi il le fait. "

Noam Chomsky fait remarquer que ce qui vient d'être dit et la «détention illimitée» de la loi de 2011 NDAA, est une «grave atteinte aux libertés civiles" de la part du président.

Obama a inculpé six plaignants protégés par la loi Espionage Act, et "je ne sais pas comment peut-il justifier cette action" a déploré l'intellectuel. "Si vous pensez qu'il fait appel au nationalisme, eh bien, nous ne voterons pas pour lui de toute façon. Je ne comprends pas. Je ne crois qu'il fasse plus que sa propre  base naturelle".

Nous avons ensuite comparé le président américain actuel avec plusieurs hauts fonctionnaires des exécutifs précédents, qui ont été largement critiqués pour des violations de la politique de défense des libertés civiles:

«C'est une action similaire à Cheney et Rumsfeld (*), qui a amplifié le pouvoir exécutif. Obama le déguise un peu pour le rendre légèrement plus suave. N'est pas aussi cru et brutal que les autres, mais encore, il est très difficile de voir la différence."


(*) Respectivement conscience noire de G.W. Bush et Secrétaire à la Défense, au moment de l'agression de l'Irak, tous deux des "faucons", ces néoconservateurs pro sionistes qui veulent régler les problèmes du monde par la force.
Dans les faits Saddam Hussein fut attaqué, moins pour la détention d'armes de destruction massives (entre nous inexistantes) ou pour avoir assassiné une partie de son peuple ou encore pour y amener la démocratie, mais pour le châtier, pour laide qu'il apportait aux familles de kamikazes palestiniens. Mais de cela nos "intellectuels", nos médias, nos politiques ne l'on pas dit. La vérité historique n'intéresse que les honnêtes gens. Pas celle que répand le vainqueur...    

Entrevue complète ici. (Anglais)

Source :

LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE LA PALESTINE Acre et Baysan I



Sur une population largement sans défense : 

C'est quasi unanimement que les Juifs cherchent à expliquer le début des affrontements entre Palestiniens et Juifs de Haïfa comme étant de la volonté des populations arabes. Or le récit de Illan Pappé (historien israélien)  sur la ville de St. Jean d'Acre fait très nettement ressortir qu'une grande partie des refugiés y arrivant provenaient de Haïfa. Si les Arabes d'Haïfa avaient préparé les affrontements décrits par la littérature juive, je ne crois pas qu'ils se seraient retrouvés sur le chemin de l'exode. Cela apporterait la preuve que ; ni la préparation, ni les forces en présence, ni l'armement n'étaient équivalents.
On peut regretter que le sionisme ait encore aujourd'hui la capacité d'influencer la réalité historique. C'est dommage pour le monde, c'est dommage pour la santé psychologique des Juifs mais surtout pour les dirigeants sionistes, dont une des résultantes est la paranoïa des responsables politiques israéliens. Et s'ils prennent appui sur la Shoah pour justifier leurs crimes, c'est surtout la conséquence de leurs propres actes qui engendre la peur des représailles, et comme un dictateur  doit maitriser, châtier tout élément qui risque de lui porter atteinte...   


Acre et Baysan : (I)

Le nettoyage ethnique c’est poursuivi au mois de mai avec l’occupation d’Acre, sur le littoral, et de Baysan, dans l’Est, le 6 mai 1948. Acre était au bord de l’asphyxie dû à l’énorme afflux de réfugiés en provenance de sa voisine Haïfa et des villages du nord de la Palestine. En dépit du surpeuplement la ville résistait au pilonnage incessant et quotidien des forces sionistes ne réussissaient à prendre la ville. Son talon d’ « Achille », son point vulnérable était l’alimentation en eau les sources qui l’approvisionnait c’étaient celles de Kabri à dix kilomètres  au nord par  un aqueduc. 
Pendant le siège, des germes de la typhoïde ont manifestement été injectés dans l’eau.
Des observateurs internationaux dont des émissaires de la Croix-Rouge envoyèrent des rapports  à leurs autorités respectives ne laissant guerre quant à l’identité du suspect : la Haganah avait y  une place de choix  et soulignaient qu’une intervention extérieure était la seule admissible.  A l’hôpital de la Croix-Rouge d’Acre au sud Liban, le Général de brigade Beveridge, le colonel Bonnet, le docteur Maclean, des services médicaux britaniques et M Meudon, délégué de la Crois-Rouge en Palestine. Après des discutions des services médicaux et responsables municipaux la conclusion  parut comme une évidence : « l’empoisonnement par la typhoïde venait de l’eau ».  Que cet empoisonnement n’était pas du au surpeuplement, et aux conditions exiguës ou d’hygiène comme l’affirmait la Haganah.  Fait significatif : l’épidémie avait touché  une cinquantaine de soldats britanniques, transférés depuis peu à l’hôpital de Port-Saïd en Egypte.  « Rien de tel ne s’est jamais produit en Palestine », déclara le général de brigade Beveridge à Meuron.
Une fois identifiée l’aqueduc comme source de l’infection, Acre tentait de s’alimenter en eau par des puits artésiens, comme le faisaient avant l’aqueduc. Les habitants comme les réfugiés se soumirent  à des examens pour empêcher l’épidémie de se répandre.
La propagande de la Haganah, comme s’était devenu l’usage, faisait hurler   les haut-parleurs : « Rendez-vous ou suicidez-vous. Nous allons vous détruire jusqu’au dernier. »
Affaiblis par l’épidémie de typhoïde et le pilonnage intensif  a fini par céder à l’appel.
L’observateur de l’ONU, signalait dans son rapport  qu’après la chute de la ville la Haganah s’était livrée à un pillage en règle, y compris des meubles, des vêtements.

Le 27 mai, une tentative semblable pour empoisonner l’alimentation en eau de Gaza a été déjouée. Les Égyptiens ont pris des juifs, David Horin et David Mizrahi, alors qu’ils essayaient d’injecter les virus de la dysenterie et de la typhoïde  dans les puits de Gaza.
Le général Yadin a rapporté l’incident à Ben Gourion, alors Premier ministre d’Israël, qui l’a noté dans son journal, sans commentaire. Les deux hommes ont été plus tard exécutés par les Égyptiens. Il n’y a eu aucune protestation officielle israélienne.


Acre et Baysan : (II)  « l’HEMED »

Ernest David Bergman ainsi que les frères Katzir travaillaient à doter Israël de capacités de guerre biologique. Créée par Ben Gourion dans les années 1940 et appelée par euphémisme le « Corps scientifique » de la Haganah. Ephraim Katzir en a été nommé directeur en mai 1948, date à laquelle cet organisme à été rebaptisé « HEMED » (acronyme de Hayl Mada, corps scientifique), mot qui signifie « Douceur ». Il n’a joué aucun rôle important dans les campagnes de 1948, mais ses premières contributions donnaient un avant-goût des futures aspirations non conventionnelles de l’État d’Israël.
La brigade Golani, au moment où tombait Acre, prenait la ville de Baysan au cours de l’opération Gédéon. Comme à Safed, les forces juives brutalisaient  les villages des alentours avant de se concentrer sur la ville. Désormais expérimentées en matière d’expulsions collectives, imposait un départ rapide aux habitants de Baysan. Certains membres du comité national local on rejeté les propositions de la Haganah et se préparés  pour soutenir un long siège ; ils ont disposé quelques armes, essentiellement deux canons amenés par les volontaires e l’ALA, pour repousser l’assaut imminent. Nahum Spigel, voulait faire des prisonniers de guerre afin de les échanger contre les prisonniers juifs que la légion jordanienne avait fait à Jérusalem et Gush Etzion. En fait, la Légion arabe avait plutôt sauvé les colons de Gush Etzion des mains des paramilitaires palestiniens furieux qui avaient attaqué cette colonie juive isolée et le convoi qui s’était porté à son secours. (Aujourd’hui Gush Etzion est une grande colonie juive de Cisjordanie.) Avec les habitants du quartier juif de Jérusalem, ces colons ont partie des rares prisonniers de guerre juifs de ce conflit. Ils ont été correctement traités et libérés peu après, à la différence de milliers de Palestiniens qui, en droit international, étaient alors citoyens de l’Etat d’Israël mais qui prisonniers, étaient parqué dans des enclos.

Après de lourds bombardements quotidiens, y compris aériens, le comité local de Baysan a décidé de se rendre. Lorsqu’il prit cette décision, il comptait quatre membres : le cadi, le prêtre local, le secrétaire de mairie et le marchand le plus riche de la ville. Ils ont rencontré Palti Sela et ses collègues pour discuter des conditions de la capitulation. (Avant cette réunion ils avaient demandé L’autorisation de se rendre à Naplouse pour discuter de leur reddition, mais elle leur avait été refusée.) Le 11 mai la ville est passée aux mains des juifs. Palti Sela a été particulièrement frappé par les deux veilles pièces d’artillerie pathétiques qui étaient censées protéger Baysan, deux canons antiaériens français de la Première Mondiale, des armes archaïques bien représentatives du niveau général de l’armement dont disposaient les Palestiniens et les volontaires à la veille de l’entrée des armées régulières arabes en Palestine. Aussitôt après, Palti Sela et ses collègues ont pu superviser l’ « expulsion ordonnée » des habitants de la ville. Certains ont été transférés à Nazareth  ̶  qui était encore, en mai, une ville palestinienne libre, mais pas pour longtemps  ̶  d’autres à Djénine, mais la plupart ont été conduits sur l’autre rive du Jourdain, tout proche.
Les témoins oculaires se souviennent de ces hordes sorties de Baysan, particulièrement paniquées, terrorisées, avançant en toute hâte vers le Jourdain, puis s’enfonçant à l’intérieur des terres jusqu'à des campements de fortune. Néanmoins, tandis que les soldats juifs menaient d’autres opérations aux alentours, bon nombre d’habitants ont réussi à revenir.  Baysan est vraiment situé tout près de la Cisjordanie et du Jourdain : il est donc assez simple de s’infiltrer pour retourner discrètement, Ceux qui y sont parvenus sont restés jusqu’à la mi-juin, après quoi l’armée israélienne est venue, l’arme au poing, les embarquer sur des camions et les reconduire de l’autre coté du fleuve.

mardi 30 avril 2013

LE NETTOYAGE ETHNIQUE DE LA PALESTINE L’urbicide de Jérusalem



ILAN PAPPE    est un historien israélien auteur de : "Le nettoyage ethnique de la Palestine" édité chez Fayard, aujourd'hui refugié à Londres.
(En effet, pour le sionisme que vous soyez juif ou non, cela a peu d'importance, seul compte l'utilité à sa cause. De là découle  la création d'associations et organismes qui avec leurs ramifications distillent la pensée unique voulue par le sionisme où la vérité historique depuis sa création à nos jours  est travestie et à l'origine de l’invraisemblance historique, des mensonges, chantages et manipulations exercées sur les institutions, les médias et sur la classe  politique, qui par cupidité ou carriérisme se laissent happer par l'influence du pouvoir dit juif -qui dans les faits,  le sionisme, pour parvenir à ses objectifs se sert de la communauté juive-. Autrement dit, le sionisme serait voué à l'échec sans l'adhésion de la majorité de la communauté Juive. Comme l'expose Shlomo Sand -intellectuel Juif- comment est-il possible qu'avec ses crimes, ses mensonges, ses manquements au Droit International, aux Droits de l'Homme, son non respect des résolutions de l'ONU, Israël fasse partie des nations protégées et jouisse de la réputation démocratique qui est la sienne, alors que le fondement même de l'Etat d'Israël est le racisme et la spoliation du peuple qui l'à accueilli...)
Pour écrire son ouvrage il s'est basé sur les archives militaires de la Haganah -l'armée juive en Palestine et l'embryon de la future armée israélienne- se sont joint a cette armée "officielle" des groupes terroristes comme l'Irgoun ou le groupe Stern,  pour ne citer qu'eux, auteurs de crimes que officiellement l'Haganah ne pouvait cautionner, mais parfaitement informé et c'est peu dire, que les intentions sionistes étaient dès le départ belliqueuses. Aujourd'hui encore la littérature juive traitant  du sujet nie le caractère criminel des dirigeants israéliens, dont tous sans exception ont été membres de ces groupes terroristes. 



LE NETTOYAGE  ETHNIQUE  DE  LA PALESTINE 06
Et pour ceux qui auront l'envie de lire son livre s'apercevront -contrairement à l'idéologie de la victimisation que répand l'ensemble de la littérature israélienne ou de la pensée unique que cherche à répandre l'intelligentsia pro sioniste à travers le monde, traitant du sujet et a qui les médias donnent si souvent la "parole"- que :
·         Le nettoyage ethnique fut murement préparé et réfléchi.
·   Qu'en 1948 les forces juives n'ont rencontré [sauf de très rares exceptions, comme par exemple l'ALA* qui se cantonnèrent aux principales villes palestiniennes] qu'une population mal armée et très largement sans défense, surtout dans les villages.
·      Alors que l'immigration juive s'armait "au nez et à la barbe" du Mandat, quand ce dernier ne se faisait pas leur complice.
*  Sorte de brigades internationales musulmanes, mal armées et mal préparées, dont les bosniaques faisaient partie.
On comprend mieux aujourd'hui, pourquoi le Général français Philippe Morillon commandant les forces de l'OTAN donna l'ordre de désarmer les bosniaques pendant la guerre des Balkans, mais ne désarma pas les Serves de Bosnie, ce qui permit le massacre de 8000 bosniaques musulmans. Bien entendu, cela n'est pas écrit dans les livres d'histoire relatant ce génocide. L'influence du pouvoir judéo/sioniste y veille... 

L’urbicide de Jérusalem  (I) :

Jérusalem fut aussi thésaurisée par le nettoyage ethnique de la Palestine : comme le dit un livre récent de Salim Tamari, la « Ville éternelle » s’est rapidement transformée en « ville fantôme ».
Les soldats juifs ont pilonné, attaqué et occupé les quartiers arabes de l’Ouest en avril 1948. Les Palestiniens les plus riches  -tel que le firent les juifs d’Europe centrale-  avaient quitté ces terres prospères aux paysages enchanteurs quelques semaines auparavant.
Les autres ont été expulsés de leurs maisons qui, aujourd’hui encore, témoignent de la raffinement architectural des quartiers que l’élite palestinienne avait commencé à construire hors des murs de la Vieille Ville à la fin du XIXe siècle. Ces dernières années, quelques-uns de ces chef-d’œuvre ont commencé à disparaître : la fièvre de l’immobilier, l’argent facile, l’excentricité architecturale des nouveaux riches et la cupidité des promoteurs ont uni leurs forces  pour transformer ces élégantes zones résidentielles en rues bordées de villas monstrueuses et palais extravagants, à l’intention des juifs américains qui affluent à Jérusalem dans leur vieux jours.
Les troupes britanniques étaient encore en Palestine quand ces quartiers ont été nettoyés et occupés, mais elles sont restées à l’écart et ne sont pas intervenues. Comme si aucune comparaison n’était possible  avec l’Holocauste.  Sauf, on se demande pourquoi, dans un seul d’entre eux, Cheikh Jarrah. – le premier quartier palestinien construit en dehors des murs de la Vieille Ville, où se trouvaient les domiciles des grandes familles de notables, comme les Husseini, les Nashashibi  et les Khalidi – Les instructions données aux forces juives en avril 1948 étaient très claires : « Occuper, le quartier et détruire toutes les maisons ». L’attaque de nettoyage commença le 24 avril 1948, mais fit arrêtée par les britanniques avant d’avoir pu atteindre pleinement ses objectifs. Nous avons un témoignage capital sur ce qui c’est passé à Cheikh Jarrah, celui du secrétaire du Haut Comité arabe, le docteur Hussein Khalidi, qui y résistait : les télégrammes désespérés qu’il envoyait au mufti étaient souvent interceptés par le renseignement sioniste et on été conservés aux archives israéliennes. Khalidi fait savoir que les soldats britanniques ont sauvé le quartier, à l’exception de vingt maisons que la Haganah a réussi à faire sauter. Ce cas montre à quel point le sort de nombreux Palestiniens eût été différent si les soldats britanniques étaient aussi intervenus ailleurs, comme ils étaient tenus de le faire au vu des obligations que leur fixaient la charte du Mandat et les termes de la résolution de partition de l’ONU.


L’urbicide de Jérusalem  (II) :

L’inaction coupable des britanniques.
L’inaction britannique a été la règle, cependant, ainsi  que le soulignent les appels frénétiques de Kahlidi au sujet des autres quartiers de Jérusalem, en particulier dans la partie occidentale de la ville. Ces zones subissaient des pilonnages répétés depuis le 1er janvier, et là, contrairement à ce qui c’est passé à Cheik Jarrah, les britanniques ont joué un rôle vraiment diabolique : ils ont pris leurs armes aux quelques habitants palestiniens qui en avaient, en promettant de protéger les populations contre les attaques juives, après quoi ils sont immédiatement revenus sur leur promesse.
Dans l’un de ses télégrammes du début de janvier, le docteur Khalidi écrivait à al-Hadj Amin, au Caire, qu’une foule de citoyens en colère manifestait presque tous les jours devant sa maison : ils cherchaient un dirigeant, appelaient à l’aide. Des médecins présents parmi eux disaient à Kahlidi que les hôpitaux étaient submergés de blessés, manquaient de linceuls pour couvrir les cadavres. C’était l’anarchie totale et les gents étaient en pleine panique.
Mais le pire reste à venir. Quelques jours après l’attaque avortée contre Cheikh Jarrah, à l’aide des mêmes obus de mortier de 76 mm que ceux utilisés à Haïfa, les quartiers palestiniens du nord et de l’ouest de Jérusalem furent soumis au pilonnage incessant. Seul Shu’fat tint bon et refusa de se rendre. Katamon tomba dans les derniers jours d’avril. Yitzhak Lévy, chef du renseignement de la Haganah à Jérusalem, se souvient : « Tandis que le nettoyage de Katamon était en cours, les pillages et les vols ont commencé. Des soldats et des citoyens y on pris part. ils entraient dans les maisons et prenaient les meubles, les vêtements, les appareils électriques et les produits alimentaires. »
L’entrée en jeu de la Légion arabe jordanienne changea la situation, et les opérations de nettoyage furent arrêtées à la mi-mai 1948. Des Jordaniens avaient déjà participé aux combats antérieurs en qualité de volontaires, contribuant ainsi à ralentir l’avance juive, notamment pendant la conquête de Katamon, qui avait nécessité des combats acharnés dans le monastère de Saint-Simon. Mais, en dépit de leurs efforts héroïques    - c’est le terme qu’emploient Lévy et ses amis – pour défendre les quartiers palestiniens de l’Ouest, ils ont échoué. Globalement, huit quartiers palestiniens et trente-neuf villages ont subi le nettoyage ethnique dans la région du grand Jérusalem, et la population a été transférée dans la partie est de la ville. Aujourd’hui, les villages ont disparus, mais certaines des plus belles maisons de Jérusalem sont encore debout, désormais habitées par des familles juives qui les ont prises immédiatement après l’éviction de leurs anciens propriétaires – rappel muet du sort tragique de ces derniers.