samedi 7 août 2010

Nuit & Brouillard

Ce merveilleux texte de Jean Ferrat enregistré en décembre 1963 a pour titre : « Nuit et Brouillard » cette poésie rend Hommage à ces hommes, femmes et enfants, victimes du génocide juifs que les allemands perpétrèrent durant la Deuxième guerre mondiale, et je crois qu’il faut le dire, concerna également des minorités -comme les Communautés Tziganes, Roms, des pensionnaires d’établissements psychiatriques et plus généralement des malades qui n’en restaient pas moins des êtres humains et que l’idéologie nazie considérait comme indésirables- en ont également été victimes. Génocide que les juifs appellent Shoah mais pour être tout à fait honnête je préfère le remplacer par le vocable Holocauste ; qui comprend justement, comme le dit si bien Jean Ferrat, toutes les victimes du nazisme.


Texte qui peut s’appliquer, bien entendu, aux victimes du sionisme en Palestine.
Sans camps de concentration, sans chambres, sans Schutztaffel (échelon de protection) plus communément appelés S.S. Mais avec des Murs d’acier, de Verre, (dont son victimes les palestiniens israéliens), des Blocus sur des territoires, normalement libérés et à la place des S.S. les miliciens de tsahal. Pour l’époque contemporaine car si l’on se reporte aux années 1900 […] Les palestiniens ne prirent pas des wagons plombés, ils ne déchiraient pas la nuit de leurs ongles battant, mais ils furent déracinés et fouettés du même allant.  
Que seul justifie l’arrogance d’un déficit d’état de conscience.
Ce qui frappe dans le silence qui entoure le nettoyage ethnique de la Palestine -crime contre l’humanité- c’est qu’il est proportionnellement inverse aux célébrations qui accompagnent, avec raison, les anniversaires des exactions nazies. 


« Nuit et Brouillard »
 
Ils étaient vint et cent
Ils étaient des milliers

Nus et maigres, tremblants
Dans des wagons plombés
Qui déchiraient la nuit
De leurs ongles battant

Vous étiez des milliers
Ils étaient vint et cent

Ils se croyaient des hommes
Ils n’étaient que des nombres
Depuis longtemps leurs dés
Avaient été jetés

Dès que la main retombe
Il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais
Plus revoir un été

La fuite monotone
Et sans hâte du temps
Survivre encore un jour
Une heure obstinément

Combien de tours de roue
D’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas
De distiller l’histoire

Ils s’appellent Jean-Pierre
Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus
Jéhovah ou Vishnou

D’autres ne priaient pas
Mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement
Ne plus vivre à genoux

Ils n’arrivaient pas tous
À la fin du voyage
Ceux qui sont revenus
Peuvent-ils être heureux ?

Ils essaient d’oublier
étonnés qu’a leur âge
Les veines de leurs bras 
soient devenues si bleues

Les allemands guettaient
du haut du mirador
La lune se taisait
comme vous vous taisiez

En regardant au loin
regardant l’aurore
votre cher était tendre
à leur chien policier

On me dit à présent
que ces mots n’ont plus cours
qu’il vaut mieux ne chanter
que des chansons d’amour

Que le sang sèche vite
en entrant dans l’histoire
et qu’ils ne sert à rien
de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille
à pouvoir m’arrêter
l’ombre c’est faite humaine
aujourd’hui c’est l’été

Je twisterai les mots
s’il fallait les twister
pour qu’un jour les enfants
sachent qui vous étiez
Vous étiez vint et cent
Vous étiez des milliers

Nus et maigres, tremblants
Dans des wagons plombés
Qui déchiriez la nuit
De vos ongles battant

Vous étiez des milliers
Vous étiez vint et cent





Comment est-il possible, comment imaginer,
que les victimes  qui ont tant soufferts du nazisme,
eux, qui porteront cette plaie béante leur vie durant
puissent accepter les crimes que commet
en leur nom le sionisme ?
Comment est-il possible que les instigateurs
du génocide des Juifs par les nazis
accaparent aujourd’hui leur amour et leur consentement.
Contre le peuple qui les accueillait
qui leur ouvrait les bras
faisant de leur terre promise
un camp de concentration
Un camp de la mort
Pour tout un peuple. 



vendredi 6 août 2010

El Pais 100806

Le cercle de Mahmoud Abbas se rétrécit.
ANA CARBAJOSA - Jerusalén - 02/08/2010 (Traduction Domingo67)
Israël, Etats-Unis, Union Européenne et maintenant aussi la Ligue Arabe -même si c’est du bout des lèvres-  demandent au président de l’Autorité palestinienne d’entamer des « négociations directes » avec Israël, qu’il renoue avec les négociations de paix suspendues qui maintenaient l’illusion que quelque chose bouge au Proche-Orient. Abbas résiste et affirme que durant les dits entretiens de paix directs avec médiation onusienne, qui durent depuis trois mois, Israël n’a bougé « d’un poil » ; que sur le terrain se sont produits de nombreux actes contreproductif générant la méfiance. Et considère que la « balle » est du coté Israélien, Benjamin Netanyahu, persiste avec la complicité de Washington dans son offensive diplomatique, avec laquelle prétend démontrer que s’il n’y a pas d’avancements dans le négociations, c’est parce que les Palestiniens ne le veulent. Que la « balle » est dans leur camp.

A ce stade j’aimerais faire un commentaire : En effet, Abbas adopte là une position qui l’honore, une position enfin qui défende réellement les  intérêts palestiniens. On l’a trop souvent vu en « carpette » des israéliens, cela ne serait grave si la condition d’existence des palestiniens ne se détériorait au fur et à mesure de son piétinement. Israël se  déshonore  et annihile la loyauté de l'Autorite palestinienne. 
Au-delà, tous ceux qui sont au fait –même un peu- savent qu’Israël, le sionisme c’est servi des ces soi-disant pourparlers, entretiens de paix, ces sommets… pour donner un cadre légal à leur rapines, et tel des fourbes –qu’ils sont- (et pas seulement les israéliens) prétendent que les palestiniens refusent leurs offres généreuses. Qu'ils (les juifs pro sionistes), [oui il a y en Israël des citoyens palestiniens non juifs, même si on les appelle "Arabes" pour « gommer » leurs origines palestiniennes, qui ne sont pas d’accord avec les solutions proposées dans ces entretiens…] sont les seuls a  trouver ces propositions généreuses avec l'assentiment bien évidemment, des USA, "tenu" par l’Organisation sioniste mondiale ; de l'Europe, "tenue" elle, par l’influence des élites européennes "d’origine" juive (ce qui n’aurait aucune importance, si elles oeuvraient loyalement pour leur propre pays) ; et généralement de l’Occident, du moins ceux qui par cupidité, racisme ou encore un hypothétique choc des civilisations, voulu par Israël, imposent l’impunité de cet Etat voyou au reste du monde.
C'est, a tous les coups, un nouvel acte de piraterie qui se prépare.
On a l’habitude d’entendre : « Israël est une démocratie » parole d’ivrogne… en effet Israël n’est même pas une démocratie pour tous les israéliens, il est une démocratie pour les juifs et encore pas pour tous les juifs, comme les Falachas ou Falashas (Juifs noir d’Ethiopie, descendants (selon le mythe) de la reine de Saba) ou encore d’autres sous espèces. Tel que les Ashkénazes, embryonnaires du sionisme, traitent les autres juifs y compris les Séfarades dont des intellectuels juifs français se réjouissent de la diminution de l'écart économique qui séparait, en France, les Ashkénazes et des Séfarades. Quelle communauté au monde fait des statistiques économiques sur ses différentes composantes ? 
Dans ces conditions comment espérer un traitement 
intelligent du conflit israélo/palestinien ?  
Hier, le désaccord parvenait à de nouveaux sommets.
Tandis que Netanyahu annonçait à ses ministres que les entretiens directs pouvaient commencer dans les prochains jours et que le président Shimon Peres courtisait les égyptiens au Caire, les palestiniens préparaient conjointement avec la Ligue Arabe une protestation pour Barack Obama et parlaient eux de nouvelles propositions avec tracé des frontières de 1967 dans les futures négociations de proximité.

« Nous leur avons dit [à EE UU] que nous avons des intentions sincères, mais qu’il faut fixer des conditions claires aux négociations, entre autres, que à partir de septembre il n’y ait plus de construction de colonies et que les israéliens lèvent le blocus de Gaza », selon des sources proches des négociations.
« Les Palestiniens  doutent de l’arrêt de la colonisation et de la levée du blocus de Gaza. » Ces mêmes sources confirment les supposées menaces à l’encontre de Abbas, qui avait reçu un appel pour l’avertir que s’il n’accepte a s’asseoir à la table des négociations avec les israéliens, il devront en « assumer les conséquences ». A annoncée le négociateur palestinien, Saeb Erekat.

De son coté Israël a annoncé cette fin de semaine la présentation aux USA d’une proposition finale « très généreuse ». « Nous savons que le dialogue ne sera pas facile, -mais comme on peut solutionner les problèmes sans parler- nous sommes disposés à négocier toutes les propositions mais tête à tête », a indiqué par téléphone Mark Regev, porte parole de Netanyahu, écartant une quelconque possibilité de réussite pour l’initiative palestinienne.



De son bureau de Jéricho, Erekat explique que peu de temps avant la lecture des intentions israéliennes. « Ils disent qu’ils veulent des négociation directes pour miner la crédibilité d’ Abu Mazen [Mahmoud Abbas]. Les démolitions de maisons palestiniennes n’ont pas cessé, les colons se retranchent dans Jérusalem-Est, approuvent de nouveau plans immobiliers (colonies) en territoire palestinien… En plus, des soldats israéliens entrent en toute impunité dans les citées palestiniennes. Ils ont même ose se présenter dans mon bureau ! », s’exclame en criant. « L’unique chose que nous demandons aux israéliens est de ne pas commencer de zéro. Que l’on fixe des frontières reconnues, celles de 1967, pour arriver à une solutions à deux Etats ». Erakat pense que c’est Abbas qui soufre le plus du discrédit parmi l’électorat palestinien : « Abbas l’a dit a ses gens que quand il y aura des progrès dans les pourparlers de proximité on pourra passer alors au dialogue direct. Il n’y a pas eu de progrès. Nous ne pouvons accepter le dialogue direct et miner d’avantage sa crédibilité ».

Le front interne pèse aussi, et beaucoup, dans les motivations israéliennes. « La plupart des critiques que reçoit [Netanyahu] sont dues à la rareté des avancées dans les pourparlers de paix », écrivait hier Dov Weissglas dans Yedioth Ahronoth. Et ajoutait qu’il manque " d’horizon négociateur" pour que Netanyahu en tire les bénéfices, tant à l’intérieur qu’a l’extérieur, au moment de la baisse de l’image internationale d’Israël.




jeudi 5 août 2010

La solution à un Etat




Le débat sur la solution à un État fait exploser le mythe du sionisme de gauche





Jonathan Cook est écrivain et journaliste, basé à Nazareth, Israël. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009. 

Pour admettre la possibilité à deux Etats, qui ce qui dans l’état actuel de la colonisation à sens unique et les conditions de vie que les juifs imposent aux musulmans mais aussi aux chrétiens, on a du mal à croire à la sincérité de cette annonce… En tout état de cause si son fondement est exact, cela permet de comprendre la faillite de toutes ces organisations, associations, collectifs, -la plupart de gauche- qui se disent militer pour la paix.  Mais quelle paix ? Et quand on leur suggère : « pour une paix juste » les, (la responsable) de ces, (de cette) (…) répondent, (répond) : « qu’il ne faut pas jouer avec les mots », laissant sous entendre que la paix juste, cela va de soi.  Alors même que, si je prends ma courte expérience au sein d’un de ces (…), le militantisme pour une paix juste, ressemble plus à une chimère qu’a une réalité. 
Presque tous (…) militent pour que la pérennisation d’Israël ne puisse être remise en cause, c’est leur manière, a eux, d’être sionistes, les manquements au droits des palestiniens c’est la responsabilité des gouvernements israéliens de droite.  Jamais par l’idéologie sioniste. Et justifient la résistance palestinienne y compris les actes violents, par la politique menée par ce gouvernement.  Mais au-delà, nous voyons bien, que leur engagement est de façade, que leur action ne va pas au bout, qu’elle se distingue surtout par son inefficacité.
Ces (…) trouvent leur utilité en phagocytant toute émergence d’une réelle action  en faveur des droits des Palestiniens. Car il me semble évident que la meilleure façon de défendre le « droit » des Palestiniens est d’obliger, de manière coercitive –bien entendu-  Israël a respecté le Droit international et les résolutions de l’Instance qui lui a donné le jour.  Mais aucune des actions de ces (…) ne va, en ce sens.
Deux petits exemples pour bien faire comprendre ce que je tente d’expliquer :
« 1° -L’ors de l’agression de Gaza par l’armée israélienne, on a manifesté on a apporté la preuve de notre indignation, de notre solidarité avec le peuple Palestiniens, il s’en est suivi pourtant d’aucune plainte auprès de Parlement  Européen, ni auprès du Tribunal des Droits de l’homme, qui est pourtant à Strasbourg ! » « 2° - Dans une opération du BDS où la suite aurait été d’informer les Douanes ou les services compétents, voir, porter plainte pour importation illégale, c’est à un écran de "fumée" d’une totale inefficacité  auquel on a eu droit ! »
Un autre exemple qui ne concerne pas le collectif dans lequel j’ai milité mais une Association « nationale » avec une antenne  Haut Rhinoise : « Un militant se trouve confronté à la justice suite à une opération BDS, des lettres, des é-mails sont partis ça et là pour informer, les adhérents et même ceux qui ne le sont pas, de l’injustice qu’un de leurs militants allait subir et qu’il fallait manifester devant le tribunal, le jour de l’audience. Je le regrette mais ce qu’il fallait, ce qu’il faut faire est d’organiser une collecte de fonds pour financer un ou deux avocats (son juifs, bien entendu) disposées, maissurtout aptes à la défense de ce militant, pour gagner le procès. Au lieu de cela, on s’oriente de nouveau vers une condamnation d’un militant pro-palestinien. »  




Un débat fascinant débarque sur le podium politique israélien au sujet d’une question jusqu’ici taboue : la création d’un État unique comme solution au conflit ; dans cet État, juifs et Palestiniens pourraient potentiellement vivre en citoyens égaux. Chose surprenante, cette proposition émane principalement de la droite politique israélienne. 








Le débat, qui va à l’encontre de l’actuelle orthodoxie d’un avenir à deux États, a rapidement fait voler en éclats les conceptions traditionnelles sur la gauche et la droite sionistes.

Beaucoup d’observateurs - notamment plusieurs administrations étasuniennes - ont présumé que les artisans israéliens de la paix se trouvaient exclusivement parmi la gauche sioniste, la droite étant ignorée, puisque irrémédiablement opposée aux droits des Palestiniens. Dans le fil de cette présomption, le président US Barak Obama a essayé jusqu’à récemment de mettre le premier ministre de droite Benjamin Netanyahou, sur une voie de garage au profit de son ministre de la défense, Ehud Barak du parti travailliste de gauche, ainsi que de la dirigeante de l’opposition, Tzipi Livni du parti centriste Kadima. 
Mais comme la droite israélienne le fait souvent remarquer, les partis de gauche et du centre, prétendument favorables à la paix, ont occupé le pouvoir pendant longtemps pour n’obtenir que de déplorables résultats s’agissant de la création d’un État palestinien, notamment pendant le processus d’Oslo. La population des colonies par exemple, n’a jamais augmenté aussi rapidement que pendant la brève période où M. Barak a été premier ministre, il y a 10 ans. 
Ce que le nouveau débat sur l’État unique révèle est que, certains membres de la droite - même parmi les colons - se révèlent disposés à partager un État avec les Palestiniens, tandis que la gauche s’obstine à combattre une telle solution. 
Dans un supplément du journal libéral israélien Haaretz publié le week-end dernier sur cette question, Yossi Beilin, ancien dirigeant du parti Meretz très colombe et un des architectes des accords d’Oslo, a dit au nom de la gauche sioniste que la solution à un État n’avait pas de sens. Il a ajouté avec dédain « cela ne m’intéresse pas de vivre dans un État qui n’est pas juif ». 
La gauche israélienne s’accroche résolument à l’objectif qu’elle a adopté depuis que M. Barak a assisté aux pourparlers infructueux de Camp David de 2000, à savoir, l’annexion de la plupart des colonies de Cisjordanie et de toutes celles de Jérusalem Est. D’après le consensus de la gauche, le mur de séparation, une idée de M. Barak, maintiendra en place la quasi totalité des 500 000 colons, tandis qu’une population palestinienne aigrie sera regroupée dans un ensemble de ghettos appelé indument l’ État palestinien. L’objectif de cette séparation, dit-on à gauche, est de protéger le caractère juif d’Israël face à une majorité palestinienne envahissante au cas où il n’y aurait pas de partition du territoire. 
Le problème avec la solution de la gauche a été résumé par Tzipi Hotoveley, juriste principale du Likoud, qui a récemment déclaré son soutien pour un État unique. « Il y a une faille morale ici [chez la gauche].... Il en résulte une solution qui perpétue le conflit et qui fait de nous, pour parler franchement, des auteurs de massacres après avoir été des occupants. C’est la gauche qui a fait de nous une nation plus cruelle et qui met aussi notre sécurité en péril. 
La droite commence à comprendre que la séparation suppose non seulement l’abandon du rêve du Grand Israël, mais qu’elle fera de Gaza le modèle pour la Cisjordanie. Les Palestiniens, exclus et assiégés, devront être "pacifiés" à coups d’attaques militaires régulières comme celle qui a été lancée contre Gaza pendant l’hiver de 2008 et qui a valu à Israël l’opprobre international. A droite, certains estiment qu’Israël ne survivra pas longtemps à de tels outrages. 
Mais alors que la droite reconsidère ses positions historiques, la gauche en est encore à préconiser comme toujours une séparation ethnique et l’édification du mur. 
Ce sont les idéologues sionistes travaillistes qui, avant la création de l’État, ont été les premiers à plaider en faveur de la ségrégation sous les bannières de « main-d’œuvre juive » et « rédemption de la terre » et qui ont ensuite adopté la politique de transfert. Ce sont les fondateurs travaillistes de l’État juif qui ont réalisé l’expulsion massive des Palestiniens sous couvert de la guerre de 1948. 
Jabotinsky
En revanche, pour la droite, la création d’un territoire juif « pur » n’a jamais été un principe sacré. Très vite, elle s’est résignée à partager la terre. Vladimir Jabotinsky, père intellectuel du Likoud, a en fait présenté la doctrine du « mur d’acier », qui a été très mal comprise, comme une alternative aux politiques de ségrégation et d’expulsion des sionistes travaillistes. Jabotinsky comptait vivre avec les Palestiniens, mais préférait les faire plier sous une poigne d’acier. 
Les successeurs de Jabotinsky se heurtent au même dilemme. La plupart, comme M. Nétanyahou, croient toujours qu’Israël a le temps d’étendre son contrôle en achetant les Palestiniens avec des miettes, en diminuant par exemple le nombre de postes de contrôle ou en leur accordant des incitations économiques mineures. Mais un nombre croissant de dirigeants du Likoud reconnait que les Palestiniens n’accepteront pas ce modèle d’apartheid pour toujours. 
Au premier plan, il y a Moshe Arens, ancien ministre de la défense et gourou du Likoud qui a récemment écrit que l’octroi de la citoyenneté à bon nombre de Palestiniens sous occupation « mérite d’être examiné sérieusement ». Reuven Rivlin, speaker du Parlement, a concédé que « le moindre mal est un État unique dans lequel tous les citoyens jouissent de droits égaux ». 
Nous ne devrions pas idéaliser ces convertis du Likoud. Ils ne parlent pas de « l’État de tous les citoyens » exigé par une petite minorité de juifs non sionistes. La plupart exigeraient que les Palestiniens acceptent de vivre dans un État dominé par des juifs. Arens par exemple, veut exclure le million et demi de Palestiniens de Gaza de la citoyenneté afin de maintenir artificiellement dans son État une majorité juive pendant quelques décennies de plus. Personne ne semble envisager le droit au retour des millions de réfugiés palestiniens. Et presque tous compteraient que pour être citoyen, il faudrait attester de sa loyauté ce qui ramènerait les nouveaux citoyens palestiniens aux mêmes rapports à problèmes avec un État juif que ceux que connaît l’actuelle minorité palestinienne à l’intérieur d’Israël. 
Néanmoins, la droite montre qu’elle est peut-être plus disposée à redéfinir ses paradigmes que la gauche sioniste. Et en fin de compte, elle infligera peut-être un démenti à Washington en s’avérant plus capable de réaliser la paix que les architectes d’Oslo. 



Armagueddon...

Yad-La-Joie 

On connaît les prophéties des évangéliques fondamentalistes américains, alias les sionistes chrétiens, qui ont réussi avec les sionistes juifs et les puissances impérialistes occidentales, à en réaliser la première : restaurer les juifs (du moins partiellement) sur les terres de la Palestine pour y créer l’Etat d’Israël. 


La suite des prophéties « évangéliques fondamentalistes américains » prévoit sommairement et dans l’ordre : 


1.  La construction de ce qu’on appelle le « Troisième Temple » juif (sachant que si ce qu’on appelle le « Second Temple » a effectivement existé, et fut détruite par les Romains en 70 après JC, le « Premier Temple », lui, n’existe que dans la Bible juive, car on n’a trouvé aucune trace archéologique prouvant son existence, malgré toutes les fouilles réalisées par les israéliens). Cette reconstruction est prévue là où est située la mosquée al-Aqsa à al-Quds. (Jérusalem-Est)
2.  L’apparition de l’Anti-Christ qui siégera dans le Temple et cherchera à asservir les juifs. 
3.  Le commencement d’une période de « Tribulations » : une période d’oppressions, de persécutions et de guerres au niveau planétaire. 
4.  Cette période culminera avec la fameuse bataille d’Armageddon et le retour du Christ qui achèvera l’imposteur et établira le « Royaume de Dieu », en exterminant les ennemis des bons évangéliques fondamentalistes. 


Qu’en pensent les juifs de ce « Troisième Temple » et de sa construction ? 
Tous les ans, les juifs jeunent le Tisha Beav, soit le neuvième jour du mois hébreu d’av, qui correspond à un jour du mois de juillet ou du mois d’août. Cette journée commémore notamment la supposée destruction du « Premier Temple », et la destruction du « Second Temple ». C’est une journée de « jeûne noire », marquée par des coutumes de deuil, la lecture du livre de Lamentations et la récitation de poèmes tristes ou hymnes funèbres. 
Cette année 2010, le jeûne et les activités de Tisha Beav commencèrent au coucher du soleil du 19 juillet. A cette occasion, le journal Haaretz a
 interviewé le rabbin en chef de Tel Aviv. La première question que le journal lui a posée, c’était de savoir s’il croyait toujours que le « Troisième Temple » serait construit. Le rabbin répond :
« Certainement. Nous croyons en cela. Nous prions pour cela trois fois par jours ». Et il ajoute : « Tous nos Prophètes avaient annoncé que le Temple avait été détruit par le feu, et serait reconstruit dans le feu dans l’avenir » !
Autrement dit, ce rabbin nous annonce la « prophétie » qu’un grand feu ne tarderait pas de dévorer la mosquée al-Aqsa, afin de permettre la construction du « Troisième Temple ». Sur ce point, les deux camps, sioniste juif et sioniste chrétien, qui se détestent cordialement, sont d’accord et œuvrent de concert pour y arriver. 
Rappelons que le 15 mars de cette année (2010), fut inaugurée le synagogue de la Ruine surplombant la mosquée al-Aqsa, dans l’ancienne ville d’al-Quds. Cette inauguration effectuée en grande pompe, et préparée de longue date, représentait pour les juifs sionistes l’accomplissement d’une « prophétie » du rabbin Gaon de Vilna du 18e siècle (1720 – 1797), et surtout le signal que l’autre grande « prophétie » de la construction du « Troisième Temple » à la place de la mosquée al-Aqsa, va se réaliser. 
  
Le journal Haaretz demande au Rabbin pourquoi la reconstruction n’a toujours pas eu lieu, alors que 1940 ans se sont écoulés depuis la destruction du Temple ? Il dit alors : 
« Le Premier Temple a été détruite à cause du culte d’idoles, de l’immoralité sexuelle et du sang écoulé. Ce sont les trois péchés majeurs qui ne devront jamais être commis quelque soit la circonstance », mais si le Troisième Temple n’a pas été reconstruit, c’est que « nos péchés n’ont pas été pardonnés ». 
 
 Comment le rabbin pense-t-il que son « peuple » pourrait être pardonné avec tant de tueries et de destructions en Palestine, et surtout comment pourrait-il être pardonné s’il voulait construire son Temple en détruisant la mosquée dans le feu ? 
  
Yad-La-Joie 

La Culture de l'Agression


Israël mais aussi les USA on culture de l’agression
Israël, en effet, n’entend pas renoncer à l’attaque préventive y compris nucléaire pour garder à tout prix le monopole régional. En fait, la doctrine a été définie par les Etats-Unis en 2002 qui ont décidé d’intégrer les armes nucléaires dans la doctrine de « l’attaque préventive ».
Désormais Israël, comme les Etats-Unis, peut décider de mener « une attaque préventive sans préavis » même avec des armes nucléaires.
Il faut reconnaître que la stratégie visant à frapper le premier par surprise est fondamentalement déstabilisante car elle favorise par partie qui frappe la première. Donc l’autre partie, pour éviter ce désavantage initial aura tendance à vouloir en faire autant –et en tout cas à se donner les moyens d’une représaille aussi foudroyante. La prolifération nucléaire et plus généralement la course aux armements sont « alimentées » par cette logique de fous.
Pendant ce temps, nous sommes abreuvés d’appels alarmistes pour agir contre la menace nucléaire virtuelle de l’Iran sur Israël, aidés en cela par les déclarations provocatrices du président Ahmadinejad, personne en France ne nous dit qu’Israël – qui a la bombe depuis quarante ans – prépare méthodiquement contre l’Iran son attaque nucléaire, une « attaque défensive » bien sur, et quand un journaliste indépendant anglo-saxon ose le dénoncer, il est immédiatement démenti en précisant : « cette histoire est inexacte, Israël appuie à 100 % les effort de la communauté internationale pour stopper le programme nucléaire iranien ».
Ce « démenti » est en réalité non seulement une confirmation de l’arsenal nucléaire israélien mais aussi une demande pressante, à l’intention de la communauté internationale, au démantèlement du programme iranien, enfin qu’Israël tirera les conséquences de négociations reconduites indéfiniment.   
Israël, c’est certain, veut garder le monopole régional des armes de destruction massive.
C’est dans ce cadre stratégique que se situe en accord discret avec Washington, l’attaque surprise du 7 juin 1981 par une escadrille de chasseurs-bombardiers israéliens du réacteur de Tamouz-1 qui devait entrer en fonction à Osirak en Irak.
Pour la première fois dans l’histoire un Etat accomplit un acte de guerre – selon la doctrine de la première frappe préventive qui détruire par surprise l’essentiel de l’arsenal nucléaire de l’adversaire – contre un autre Etat dans le cadre de la logique de la guerre nucléaire. Un plan analogue est, de toute evidence, déjà prêt pour l’Iran.

Gaza par Gideon Lévy.
Dans le trimestriel « Pour la Palestine » le journaliste Gideon Lévy du journal israélien Ha’aretz  écrit le 2 mars : « c’est incroyable. Les forces israéliennes pénètrent au cœur d’un camp de réfugiés, tuent de manière massive, dans une horrible effusion de sang, et Israël continue à parler de modération. »
Ehud Barak annonce que « Le but de l’opération (…) est de mettre fin aux tirs de roquette » palestiniennes contre des villes israéliennes.
Gidéon Lévy relève : «  Il y a deux jours Israël, a tué plus de palestiniens que les roquettes Qassam ont tué d’israéliens en sep ans. » il précise : une telle remarque  ne vise certes pas à justifier ces tirs de roquettes ; elle met en lumière cependant « l’incroyable » déploiement de forces et de violence de la première puissance militaire de la région contre la population civile palestinienne toute entière. Des crimes de guerre qui s’inscrivent dans une longue suite et dans une menace explicite d’ « escalade » par le ministre israélien de la Défense.
S’appuyant sur un siège insupportable et qui au contraire de ce que prétendent leurs auteurs, fomentent aussi une fatale logique de vengeance, fût-elle dans des faits minoritaire, devenant dans un cercle vicieux morbide un nouvel alibi perfide à la logique israélienne. 

mercredi 4 août 2010

Déjà en 2006 ...



Discours de l’ Abbe PIERRE


Comment est possible, 
dans la mesure où l'idéologie sioniste reste inchangée, 
que les élites qui nous gouvernent se vautrent dans autant de fange ? 

Les Bergers palestiniens accablés par la sécheresse et les restrictions
Durement frappés par trois ans de sécheresse et par les restrictions israéliennes imposées à la transhumance de leurs troupeaux, les bergers palestiniens sont confrontés à une des pires crises le leur histoire.
« Tout ce qui nous reste c’est l’espoir », affirme Moussa Abdallah Awad, un berger de 49 ans, en regardant en contrebas le peu d’eau dans la citerne. Autour de lui le spectacle n’est que désolation faite de poussière et de rochers de pauvreté. Pourtant avec plus de 100 chèvres Awad est mieux loti que la plupart de ses « collègues » habitant Hébron, dans le sud de la Cisjordanie
« Il y a des gens habitués à la vie dure, mais là ils sont sur le point de craquer, explique Helge Kvam, porte parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui fournit une aide d’urgence. La plus grande partie de la région a été privé de pluie durant le dernier hiver, tout comme Israël, d’où le besoin, impératif,  de la liberté de circulation pour une transhumance.
Dans les collines d’Hébron, la crise est particulièrement brutale de ce fait même. « Les bergers avaient l’habitude de mener leurs bêtes partout en Cisjordanie et même en Jordanie », se souvient Mohammad Cheikh Ali, expert économique auprès de la Croix-Rouge. «  Maintenant les zones de pâturage sont limités à quelques kilomètres ».
Les colonies israéliennes, les zones militaires, les barrages routiers qui tronçonnent la Cisjordanie, ainsi qu’un système de permis d’entrée (sur leurs propres terres) mis en place par Israël empêchent les bergers de se rendre dans les zones herbeuses ou d’accéder aux sources d’eau, selon des organisations humanitaires. (Qui ne sont pas citées dans l’article, cependant  on peut penser qu’il y a eu moins le CICR.)
A environs une dizaine de kilomètres de la maison de Awad, une colonie israélienne barre l’accès à Yatta, la localité palestinienne la plus proche, où les camions-citerne sont remplis. (Et je rajoute pour alimenter les superbes piscines privées que possèdent les colons. Le Film « The Iron Wall » en fait une description éclatante. Ce film apporte également la preuve qu’en l’absence de réseau d’évacuation, les eaux usées sont rejetées librement dans la nature et polluent oliveraies et terres arables.)
Pour parvenir à Yatta, les bergers, qui en outre se plaignent d’êre régulièrement attaqués par des colons fanatiques lorsqu’ils font paître leurs troupeaux près des implantations israéliennes (un peu comme ces touristes, dans le golfe d’Aden, qui passant trop prés des côtes se font attaquer par des pirates) doivent faire in long détour par un chemin que l’armée israélienne ferme de temps à autre au motifs d’empêcher l’infiltration de Palestiniens. Les collines arides autour de la maison de Awad, dans le village d’Isfey Foga, ont été déclarées « zones militaires fermées » par Israël. (Ce qu’il faut savoir aussi c’est que ces zones militaires n’ont pas comme seul objectifs de protéger une quelconque installation israélienne mais d’éloigner ses habitants, qui d’après les lois israéliennes perdront la propriété de leurs terres au profit d’associations juives crées ad hoc.)
Les palestiniens possédant un permis pour conduire pour acheminer l’eau et le fourrage risquent de perdre leur permis, par volonté divine bien entendu.
La situation est telle que 10% des 2.3 millions de Palestiniens de Cisjordanie consomment moins de dix litres d’eau par jour, selon un récent rapport de l’ONU alors que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 50 à 100 litres par jour sont nécessaires. (Je rappelle que les israéliens rentrant de leur travail à Jérusalem se baignent, une fois chez eux dans des superbes piscines financées, pour bon nombre d’entre-elles, par des subventions américaines)
Le CICR a livré le mois dernier de l’eau à un millier de Palestiniens et à leurs 50 000 moutons dans la région d’Hébron. Mais cette assistance ne règle pas le problème. 
(Comme d’ailleurs certaines associations pour la paix juives ou non qui aident les Palestiniens avec du matériel médical ou autre et qui sont à peu près d’accord avec la politique israélienne.) 
« Ce dont nous avons besoin, c’est de changements radicaux », explique le porte-parole du CICR Helge Kvam.
Dans la seule région d’Hébron, on dénombre 226 obstacles, comme des barrages ou clôtures autour des colonies, auxquels il faut ajouter des « points de contrôle volants » qui gênent l’accès aux stations d’eau, selon le décompte du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU. Selon les responsables israéliens, ce système est nécessaire en Cisjordanie pour empêcher des attentats palestiniens en Israël. (C’est précisément contre ce genre de manipulation, qu’un jour de 2003 j’ai décidé de combattre. Qui peut faire abstraction, que ces arguties apocryphes n’ont pas d’autre but, comme si le « Mur » ne suffisait pas, de spolier d’avantage les Palestiniens de leurs terres.)   Les dirigeants occidentaux ! Je vous l’accorde.