Ce merveilleux texte de Jean Ferrat enregistré en décembre 1963 a pour titre : « Nuit et Brouillard » cette poésie rend Hommage à ces hommes, femmes et enfants, victimes du génocide juifs que les allemands perpétrèrent durant la Deuxième guerre mondiale, et je crois qu’il faut le dire, concerna également des minorités -comme les Communautés Tziganes, Roms, des pensionnaires d’établissements psychiatriques et plus généralement des malades qui n’en restaient pas moins des êtres humains et que l’idéologie nazie considérait comme indésirables- en ont également été victimes. Génocide que les juifs appellent Shoah mais pour être tout à fait honnête je préfère le remplacer par le vocable Holocauste ; qui comprend justement, comme le dit si bien Jean Ferrat, toutes les victimes du nazisme.
Texte qui peut s’appliquer, bien entendu, aux victimes du sionisme en Palestine.
Sans camps de concentration, sans chambres, sans Schutztaffel (échelon de protection) plus communément appelés S.S. Mais avec des Murs d’acier, de Verre, (dont son victimes les palestiniens israéliens), des Blocus sur des territoires, normalement libérés et à la place des S.S. les miliciens de tsahal. Pour l’époque contemporaine car si l’on se reporte aux années 1900 […] Les palestiniens ne prirent pas des wagons plombés, ils ne déchiraient pas la nuit de leurs ongles battant, mais ils furent déracinés et fouettés du même allant.
Que seul justifie l’arrogance d’un déficit d’état de conscience.
Ce qui frappe dans le silence qui entoure le nettoyage ethnique de la Palestine -crime contre l’humanité- c’est qu’il est proportionnellement inverse aux célébrations qui accompagnent, avec raison, les anniversaires des exactions nazies.
« Nuit et Brouillard »
Ils étaient vint et cent
Ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants
Dans des wagons plombés
Qui déchiraient la nuit
De leurs ongles battant
Vous étiez des milliers
Ils étaient vint et cent
Ils se croyaient des hommes
Ils n’étaient que des nombres
Depuis longtemps leurs dés
Avaient été jetés
Dès que la main retombe
Il ne reste qu’une ombre
Ils ne devaient jamais
Plus revoir un été
La fuite monotone
Et sans hâte du temps
Une heure obstinément
Combien de tours de roue
D’arrêts et de départs
Qui n’en finissent pas
De distiller l’histoire
Ils s’appellent Jean-Pierre
Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus
Jéhovah ou Vishnou
D’autres ne priaient pas
Mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement
Ne plus vivre à genoux
Ils n’arrivaient pas tous
À la fin du voyage
Ceux qui sont revenus
Peuvent-ils être heureux ?
Ils essaient d’oublier
étonnés qu’a leur âge
Les allemands guettaient
du haut du mirador
La lune se taisait
comme vous vous taisiez
En regardant au loin
regardant l’aurore
votre cher était tendre
à leur chien policier
On me dit à présent
que ces mots n’ont plus cours
qu’il vaut mieux ne chanter
que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite
en entrant dans l’histoire
et qu’ils ne sert à rien
de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille
à pouvoir m’arrêter
l’ombre c’est faite humaine
aujourd’hui c’est l’été
s’il fallait les twister
pour qu’un jour les enfants
sachent qui vous étiez
Vous étiez vint et cent
Vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants
Dans des wagons plombés
Qui déchiriez la nuit
De vos ongles battant
Vous étiez des milliers
Vous étiez vint et cent
Comment est-il possible, comment imaginer,
que les victimes qui ont tant soufferts du nazisme,
eux, qui porteront cette plaie béante leur vie durant
puissent accepter les crimes que commet
en leur nom le sionisme ?
Comment est-il possible que les instigateurs
du génocide des Juifs par les nazis
accaparent aujourd’hui leur amour et leur consentement.
Contre le peuple qui les accueillait
qui leur ouvrait les bras
faisant de leur terre promise
un camp de concentration
Un camp de la mort