Déjà en 1713
Le Fossar de les Moreres est une place de Barcelone sur laquelle se situe un monument aux morts du siège de Barcelone en 1713-1714, dernière bataille de la Guerre de Succession d'Espagne.
Où le roi Filipe IV vint soumettre Barcelone
L'épreuve de force de Rajoy en Catalogne, Premier ministre espagnol et leader du parti franquiste P.P., ressemble fort à ce 18 juillet
1936 où l’Espagne bascula dans la guerre civile...
Le
17 juillet 1936 éclate au Maroc espagnol le soulèvement du général
Francisco Franco contre le gouvernement du Front populaire. La décision du chef
du gouvernement espagnol d’armer le peuple et les milices ouvrières pour
contrer les garnisons de métropole ralliées aux insurgés dès le 18 juillet
fait basculer l’Espagne dans la guerre civile.
Alors que les élections législatives de février 1936
donnent la victoire aux partis de la gauche espagnole rassemblés au sein du
Frente popular (Front populaire), des affrontements entre groupes
révolutionnaires et contre-révolutionnaires se font de plus en plus ouverts.
Rapidement, l’État républicain se retrouve rejeté à la fois par les forces
conservatrices, qui le jugent impuissant à maintenir l’unité de la nation, et
par les forces populaires, le jugeant répressif. Plusieurs officiers
monarchistes ou conservateurs commencent alors à préparer un coup d’État.
L’assassinat, le 13 juillet 1936, du leader de la droite, José Calvo
Sotelo, précipite le soulèvement.
Le 17 juillet 1936, le général Franco lance depuis le
Maroc espagnol un « pronunciamento » contre le nouveau gouvernement.
Dès le 18, ses troupes débarquent dans le sud de la péninsule et plusieurs
garnisons de la métropole se rallient à la rébellion. Contre les troupes
nationalistes, le gouvernement républicain décide alors de mobiliser de
nombreuses milices ouvrières.
La Croix, qui à l’époque fait un suivi quotidien de la
situation dans la péninsule, considère dans son édition du 21 juillet 1936
que « l’insurrection militaire en Espagne a pris un caractère de guerre
civile (…) en raison de ce que, comme l’ajoute la proclamation du gouvernement,
on a décidé d’armer le peuple et les milices ouvrières ».
La guerre civile tourne rapidement à l’avantage des
nationalistes. Elle durera près de trois ans et des estimations font état
d’environ 600 000 victimes civiles et militaires. La défaite finale de la
République, le 1er avril 1939, débouche sur l’établissement de la
dictature franquiste. Elle prendra fin en 1975 avec la mort du général Franco.
L’insurrection militaire en Espagne a pris un caractère de
guerre civile
(La Croix du 21 juillet 1936)
Un nouveau gouvernement de gauche a été formé qui a armé
les milices du Front révolutionnaire Le mouvement révolutionnaire, réprime en
certaines provinces de la péninsule, paraît l’emporter au Maroc, dans les îles
et au nord de Gibraltar
Loin de la tyrannie et du despotisme du front populaire,
écœurés de la faiblesse du gouvernement et de la cruelle impassibilité devant
les excès des extrémistes assassins, incendiaires et pillards, soulevés dans
leur foi patriotique en présence de l’état de désordre qui règne en leur pays.
un certain nombre de chefs de l’armée espagnole du Maroc, appuyés sur des
éléments politiques importants, ont déclenché le mouvement qui se développe en
Espagne depuis samedi.
Quelle est à l’heure actuelle son extension ? Quel sera son sort ?
Les dépêches contradictoires qui nous parviennent
d’Espagne et de la frontière ne permettent pas jusqu’à présent de se faire une
idée précise de la situation.
Toutefois, en dépit de ce que le gouvernement de Madrid
annonce que de tentatives de rébellion militaire ont été réprimées en plusieurs
régions, il n’en reconnaît pas moins, officiellement, que le mouvement a une
ampleur considérable.
Le fait, d’ailleurs, que M. Casarès Quiroga,
président du Conseil, a démissionné pour faire place à un homme de décision
plus vigoureuse que la sienne ; le fait, surtout, que le nouveau
chef du gouvernement, M. Giral, a cru devoir faire appel aux milices du
Front populaire pour les armer et les lancer contre l’insurrection suffisent à
souligner, malgré toutes les mises au point, que la situation est très grave.
On convient, en effet, que les rebelles sont non seulement
maîtres du Maroc, mais que leur action s’étend maintenant à l’Espagne
elle-même. Une partie de la flotte, faisant cause commune avec eux, est à
Algésiras, où il y a eu d’importants débarquements.
La frontière franco-espagnole est fermée. Nos postes de
gendarmes sont renforcés
La frontière française a été hermétiquement fermée
dimanche, vers 15 heures.
Peu après, nos services spéciaux de police apprenaient
qu’à Behobia, Irun, Fontarabie, il n’y avait plus de police, elle était
remplacée en fait par des militants armés du Fronte Popular. Or, on peut
craindre tous les excès de la part de ces derniers.
Du reste, plusieurs autos venant de Saint-Sébastien dans
l’après-midi de dimanche avaient essuyé des coups de feu et un Français a été
blessé.
Devant ces incidents, M. Daguerre, sous-préfet de
Bayonne, accompagné du capitaine de gendarmerie Bouillard, se rendit à Hendaye
dans la soirée de dimanche vers 21 heures pour aviser.
Après une réunion avec les chefs de la police et de la
gendarmerie dans le bureau du commissariat spécial de la gare internationale,
il a été décidé de faire renforcer tous les postes de gendarmerie sur la
frontière d’Hendaye à Saint-Jean-Pied-de-Port et au-delà.
D’autres faits venaient aussi inciter la police à prendre
certaines précautions. En effet, les nouvelles qui parviennent maintenant de la
péninsule sont moins que rassurantes. L’armée du Sud, victorieuse, marcherait
vers Madrid.
Il faut alors craindre que sous la poussée des troupes les
milices récemment armées par le gouvernement soient peu à peu refoulées jusqu’à
notre frontière et qu’il y ait même des guérillas entre civils comme cela s’est
déjà produit sur la route de Saint-Sébastien où des barrages sont établis par la
milice ouvrière.
Donc, depuis dimanche 15 heures, aucun Espagnol ne
peut sortir du territoire. L’ordre de fermeture a été levé cinq minutes
dimanche soir vers 22 heures pour permettre à un train composé
exclusivement d’étrangers, parmi lesquels des Français et des Anglais, de
passer la frontière.
La formation du nouveau gouvernement
La démission de M. Casares Quiroga et la constitution
du gouvernement de gauche, présidé par M. Giral, qui ne comprend comme
nouveaux ministres que le président du Conseil et le général Pozas à
l’Intérieur, signifient, a dit un communiqué officiel, « l’accentuation de
la lutte contre le fascisme ».
Mais aussi elles donnent au mouvement, uniquement
militaire jusqu’ici, un caractère de guerre civile, en raison de ce que, comme
l’ajoute la proclamation du gouvernement, on a décidé d’armer le peuple et les
milices ouvrières.
On invite, en effet, la population à s’organiser partout
pour recevoir les armes nécessaires, afin que « les forces ouvrières et
républicaines puissent entamer, en étroite union, l’offensive contre les
factieux ».
N’est-ce pas reconnaître aussi, du même coup, que l’armée
n’est pas sûre ?
Des mineurs asturiens arrivent à Madrid et les
syndicalistes proclament la grève générale
6 000 mineurs des Asturies sont déjà arrivés à Madrid
dans des trains spéciaux et ont été armés pour soutenir le gouvernement.
Par ailleurs, afin de coopérer également avec le
gouvernement, les syndicalistes ont proclamé la grève générale, pour une durée
indéterminée, jusqu’à ce que le mouvement séditieux soit brisé.
La situation telle qu’elle est présentée par le
gouvernement
Selon une proclamation du gouvernement, la situation est
calme à Madrid où l’ordre n’a pas été troublé.
À Malaga, les rebelles, qui ont déclenché une attaque,
seraient repoussés par les gardes d’assaut et la garde civile : la situation s’améliorerait.
À Barcelone, l’armée est également descendue dans la rue.
Mais la police aurait eu raison des forces rebelles qui ne résistèrent qu’en
certains points, sans importance, de la ville.
On reconnaît officiellement l’ampleur considérable du
mouvement
On mande de Madrid à l’Agence Reuters : On reconnaît maintenant officiellement que le mouvement de révolte
militaire, dont le Maroc espagnol est le théâtre, a une importance
considérable.
On déclare, dans les mêmes milieux, que l’aviation reste
fidèle au gouvernement, mais on admet que l’élément militaire a pris le pouvoir
dans la zone.
L’extension du mouvement d’après les informations non
officielles
À l’encontre des informations publiées par le gouvernement
espagnol, les dépêches qui parviennent de Gibraltar et de Lisbonne concourent à
donner l’impression que le mouvement révolutionnaire s’étend à toute l’Espagne.
Elles sont souvent confuses et parfois contradictoires sur
les résultats de la rébellion militaire, mais elles ne laissent guère de doutes
sur sa gravité ni sur la violence de ses manifestations.
Le général Franco dirige le mouvement au Maroc – La marine
fait cause commune avec les insurgés
Contrairement à ce qu’on avait annoncé de source
officielle, le général Franco n’a pas été arrêté. Il dirige toujours les
insurgés qui semblent être maîtres de la situation dans tout le Maroc espagnol,
où l’ordre est maintenant assuré.
On estime que les troupes révolutionnaires du Maroc
s’élèvent à 18 500 hommess appartenant à l’armée régulière et à la légion
étrangère.
Des bruits non confirmés apportés par les réfugiés à
Tanger déclarent que le général Gomez Morato, commandant en chef des forces
espagnoles au Maroc, est actuellement prisonnier des révolutionnaires. À Zoco,
Jémis, Angera et Bebiaros, des officiers des gardes défendant les principales
positions ont été tués, d’autres emprisonnés par les révolutionnaires pour
avoir refusé de se rendre.
À Melilla, trois destroyers envoyés contre les insurgés
ont fait cause commune avec eux ; de même, un navire de guerre
envoyé devant Larache n’a entamé aucune action contre les pouvoirs militaires
maîtres de la ville.
Les insurgés ont débarqué à Algésiras et à Cadix…
On apprend de Gibraltar que les bâtiments qui se sont ralliés
au mouvement ont embarqué des troupes pour la péninsule.
Ce corps expéditionnaire a pris terre à Algésiras et à
Cadix. Une canonnière rebelle s’est embossée entre les plages d’Algésiras et de
la Linéa. Elle a tiré une première salve de cinq coups de canon pour indiquer
aux troupes gouvernementales qu’elles devaient se rendre aux troupes
marocaines. Au sixième coup de canon, des drapeaux blancs ont été hissés sur
toutes les casernes et les édifices publics d’Algésiras. Toute la région située
au nord de Gibraltar est soumise aux rebelles.
…et marcheraient sur Madrid
Les troupes qui ont débarqué à Cadix sont parties vers
Séville pour se joindre aux révoltés du général Queipo de Llano en vue de
marcher sur Madrid. On ajoute de Gibraltar que des troupes ont déjà fait leur
jonction avec les troupes de Séville et seraient en route sur la capitale.
Des combats sanglants dans la région de Gibraltar
On mande de Gibraltar que les troupes marocaines, ainsi
que la légion étrangère, ont maintenant le contrôle entier des villes
espagnoles voisines de Gibraltar.
Dans toutes ces localités, les canons et les mortiers
tirent incessamment sur les syndicalistes et les communistes qui résistent
énergiquement.
De Gibraltar, on entend distinctement les coups de feu. Il
y a de nombreux morts et des centaines de blessés. Près de 3 000 personnes
sont déjà réfugiées à Gibraltar. Beaucoup y parviennent par canots à rames, Les
habitants de Gibraltar distribuent des vêtements et de la nourriture à de
nombreux enfants arrivés déguenillés.
Le général Kinderlan est arrivé à Algésiras par avion ; le général Franco arrivera incessamment pour prendre le commandement
de tout le mouvement aux environs.
Les insurgés affirment être maîtres dons cinq provinces et
des îles
D’autre part, le poste de Séville a transmis le télégramme
suivant reçu du général Franco par le général Queipo de Llano :
« En prenant le commandement, à Tétouan, de la
glorieuse et patriotique armée espagnole, j’envoie à toutes les garnisons
loyales du Maroc et d’Espagne, mon salut enthousiaste.
L’Espagne s’est sauvée : les provinces d’Andalousie, de
Valence, de Valladolid, de Burgos et d’Aragon, toutes les Canaries et les
Baléares avec leurs garnisons et leurs forces civiles se sont unies à nous avec
enthousiasme. Seul Madrid, avec un gouvernement honteux et atterré, fait
exception en envoyant ses avions bombarder des villes et des bourgades sans
défense, tuant femmes et enfants ils seront châtiés. Nous leur demanderons des
comptes, ainsi qu’à ceux jusqu’à présent douteux.
Que ceux qui, par l’ignorance, sont encore loin de nous,
sachent qu’il leur reste peu de temps pour se joindre à notre cause. Ayez
confiance, marchons droit, car la patrie l’exige. »
Le poste de Séville annonce également que 14 camions
chargés d’explosifs et venant de Rio-Tinto ont été capturés par la garde
civile, qui a tué 25 conducteurs et ouvriers. Des ordonnances publiées à Ceuta
et à Séville invitent les détenteurs d’armes à les remettre sous peine des plus
graves sanctions.
Par ailleurs, le général Queipo de Llano a établi son
quartier général à Séville, d’où il a lancé une proclamation par T. S. F. pour
annoncer que la victoire est à la portée de la main des révoltés. « Aucune
force humaine, dit-il, ne peut arrêter notre mouvement triomphant. »
Melilla bombardée ? – Un télégramme du général
Franco au gouvernement
D’après des informations publiées par un journal
socialiste de Madrid, des avions gouvernementaux ont bombardé Melilla, Ceuta et
Cadix.
À la suite de ces faits, le général Franco a adressé le
télégramme suivant au président du Conseil des ministres à Madrid :
« En prenant possession de mes nouvelles fonctions,
je vous adresse la plus énergique protestation contre l’inqualifiable conduite
du gouvernement qui a donné l’ordre à ses aviateurs de bombarder la population
de l’intérieur, causant des victimes innocentes parmi les femmes et les
enfants.
Le mouvement restaurateur espagnol triomphera totalement à
bref délai et nous exigerons des explications sur votre conduite. L’énergie que
nous emploierons sera proportionnée à votre résistance. Nous vous invitons
expressément à faire cesser d’inutiles effusions de sang. »
Les insurgés menacent de fusiller les ouvriers qui ne
retourneraient pas à leur travail
On apprend que le gouvernement de Jerez La Frontiera, dans
la province de Cadix, a publié un manifeste dans lequel il annonce que les
révoltés sont vainqueurs partout en Espagne et ordonnent aux ouvriers de
retourner à leur travail dans les quarante-huit heures sous menace d’être
fusillés. Tous les magasins ont reçu l’ordre de rester ouverts dans la ville.
M. Gil Robles à Biarritz. M. Lerroux à Lisbonne
On signale l’arrivée à Biarritz de M. Gil Robles,
ancien ministre espagnol, dans une villa louée dans cette ville. M. Gil
Robles a consigné sa porte et se refuse à toute interview.
M. Lerroux, ancien premier ministre, s’est réfugié à
Lisbonne. Il s’est déclaré convaincu que la guerre civile va éclater, mais il
estime que, quels que soient les résultats, le régime républicain devra être
maintenu.