L'Europe et en premier lieu M Martin Schulz, devraient reconnaître
la Résistance comme le moyen de libération des peuples et communautés oppressées.
L'ONU est incapable de faire respecter le Droit international,
la puissance la mieux armée (50%) du monde est le principal soutient de l'oppression, Il ne reste plus que l'Europe, moins par ses dirigeants,
criminels par procuration, mais par le peuple européen à qui il reste encore un
peu d'honneur…
Quel dommage que l'on ait des dirigeants ayant vendu leur âme au mensonge.
Quel dommage que l'on ait des dirigeants ayant vendu leur âme au mensonge.
Pourquoi la résistance est le plus court chemin vers la
justice mondiale
18 11 2016
• 23 h 25 min
16 novembre
2016
Dans un contexte d’injustice croissante, reconquérir
l’importance et le sens du mot résistance est plus urgent que jamais.
Une vue du mur de séparation, près
du camp de réfugiés d’Aïda à Bethlehem.
Photo
Richard Gray EMPICS entertainment.
Le (dés)ordre
du monde continue de se développer et prend différentes dimensions et formes,
et perpétue aussi l’injustice. Les normes démocratiques sont en crise et le
fossé avec la représentation politique continue de s’élargir.
De nouveaux conflits n’arrêtent pas d’éclater dans ce
monde hautement titrisé, et de nouvelles technologies pour l’oppression et
l’agression ont été déployées. Les citoyens du monde se sentent de plus en plus
dépossédés de leurs droits, et loin du cœur de leur système politique. La
réponse à tout cela, c’est la résistance.
De nombreuses voix dans le monde œuvrent dur pour faire du
mot résistance un « mot sale », arguant qu’il n’est pas compatible
avec la paix mondiale et la justice. D’autres tentent même de criminaliser la
résistance. Les institutions mondiales qui ont à charge d’assurer la justice,
telles les Nations-Unies, ont été incapables à de nombreuses reprises
d’inverser et de contester les conditions agressives.
Pourtant, la résistance, et de fait, la résistance
populaire en particulier, devrait être la règle plutôt que l’exception sous une
occupation, la colonisation, la répression et l’autoritarisme. Au lieu de
criminaliser la résistance, les institutions mondiales chargées d’assurer la
justice doivent défendre, célébrer, et adopter la résistance comme un moyen de
vivre jusqu’à ce que la justice et l’égalité soient acquises.
Tout cela est compatible avec les résolutions des
Nations-Unies qui donnent le droit aux peuples d’utiliser tous les moyens
disponibles pour parvenir à leur autodétermination et se libérer d’une domination
coloniale et étrangère. La preuve par l’histoire suggère une règle
simple : quels que soient le moment ou le lieu où l’oppression existe, la
résistance créative est la réponse.
L’acte de résistance est par conséquent fondamental pour
assurer une autonomie, une véritable habilitation, et que le peuple soit au
centre de son système politique et de ses luttes. La résistance signifie aussi
que la probabilité d’atteindre une paix juste et durable est plus élevée, bien
qu’il ne s’agisse aucunement d’une équation linéaire ou simple et directe.
Quel que soit l’adjectif qui précède le mot résistance
(populaire, armée, pacifique, non violente), ce qui compte, c’est la façon dont
l’idée et l’acte de résistance sont perçus en tant que valeur humaine
fondamentale. Certains trouvent cela angoissant, d’autres trouvent cela beau.
Mais entre ces deux points de vue, ce qui est certain c’est que cette
résistance est un processus difficile qui exige persistance, éducation et
sacrifice.
Résister, affronter, confronter, contester, refuser, ne
pas coopérer avec les « maîtres », avoir des principes, tenir ferme,
et persister, tous ces actes sont des actes de résistance qui ne doivent pas
être ôtés aux opprimés. Dans un futur ordre mondial, personne ne devrait avoir
le droit de demander au peuple opprimé de transiger avec ces droits basiques et
fondamentaux. Ceux qui cherchent à le faire se mettent du côté de l’oppresseur
et contribuent au maintien de l’injustice.
Cela peut sembler être une observation évidente, mais dans
notre réalité présente, elle est à peine visible dans les pratiques de ceux qui
se livrent à la mise en œuvre de l’ordre mondial actuel. Pour être plus
explicite, de nombreux gouvernements occidentaux se félicitent des formes
pacifiques de résistance, mais quand il s’agit du vrai test, ils ne collent pas
à leurs paroles et à leurs déclarations flamboyantes ; ils échouent
lamentablement.
Bien sûr que le monde d’aujourd’hui est différent du monde
colonial, mais malheureusement l’oppression et l’agression prennent d’autres
formes, et les néo-colonialistes disposent d’autres moyens pour exercer leur
domination. Par conséquent, il existe deux variables constantes :
l’absence de justice et le déni des droits, et l’expansion et la croissance des
outils et de la créativité permettant au peuple de résister et de faire face à
l’injustice.
Les principes de Gandhi sont toujours célébrés comme la
voie à suivre, mais si Gandhi vivait dans le monde d’aujourd’hui, il aimerait
être célébré de la bonne manière : en s’occupant des racines de
l’injustice et en s’opposant à ce que les mêmes, si ce n’est des plus dures,
pratiques coloniales se reproduisent.
Le monde célèbre les longs jeûnes de Gandhi, sa
persévérance dans les prisons, et son boycott efficace contre les
colonisateurs. Mais le monde d’aujourd’hui trahit aussi la pensée de Gandhi en
abandonnant à leurs sorts les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans
les geôles israéliennes, en rejetant la douleur des milliers d’autres
prisonniers palestiniens, tout en accusant les Palestiniens et ceux qui les
soutiennent d’être des antisémites parce qu’ils défendent et œuvrent au boycott
d’Israël pour ses violations constantes du droit international et des droits de
l’homme.
La trahison de Gandhi atteint un niveau encore plus élevé
dans ce nouvel ordre du monde, par la criminalisation des actes de résistance
créative et populaire, sous l’égide de l’État de droit et de la démocratie. Ces
exemples, illustratifs de la Palestine occupée, ne sont que quelques-uns des
nombreux exemples s’inspirant du monde entier.
Par conséquent, la leçon clé qui peut être tirée de cela
est simple : les différentes formes de désobéissance civile, de
résistance, de confrontation, de coopération non violente et de boycott,
doivent être maintenues au cœur des peuples pour conduire leurs actions.
En fin de compte, la résistance est le plus court chemin
vers la justice mondiale parce qu’elle met la dignité humaine au cœur des
actions. Quand la dignité est le principal point de référence pour toute lutte,
alors les aspirations du peuple deviennent centrales, et leurs voix et
exigences entraînent le système politique et la lutte.
Quand la dignité est la clé, la négociation avec le
« maître » a un goût différent, et la paix a une signification
différente. La dignité est un concept unificateur, et l’unité est la clé pour
une résistance efficace.
Note : Une version de cet article a été présentée par
l’auteur à une table ronde sur « la résistance pacifique pour une justice
durable au niveau mondial » lors de la Semaine pour la Paix, à Genève, à
l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), le
mardi 8 novembre 2016.
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
Source: OpenDemocracy
À propos de l’auteur
Alaa Tartir est le directeur de programme
d’Al-Shabaka : le réseau politique palestinien, universitaire
d’après-doctorat au Centre de Politique de sécurité à Genève (GCSP), et chargé
de recherches invité au Centre sur les Conflits, le Développement et la
Consolidation de la Paix (CCDP), à l’Institut de Hautes Études internationales
et du Développement (IHEID), à Genève, Suisse. Suivez Alaa@alaatartir, et lisez
sa publication sur www.alaatartir.com
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