Un massacre hypocrite : le récit orwellien de l’attaque de
Gaza par Israël
[ 17/11/2012 - 12:06 ]
L’assaut d’Israël contre Gaza permet de douter que ce pays ait le moindre intérêt à conclure l’accord de paix qu’il prétend exiger.
Voila un "post" qui sans haine, sans violence, sans
l'hypocrisie habituelle, décrit une réalité qui ne peut être contestée. Quand
je dis qu'elle ne peut être contestée, cela s'adresse à toute personne pour qui
la loyauté, la sincérité, l'honnêteté, ne sont pas que des mots, des vocables
que l'on dit pour se faire passer pour quelqu'un que l'on n'est pas, mais un
état de conscience qui sort du fond de l'être, cette sensation que l'on a lorsqu'on
est sur d'être sur le chemin qui fait l'être humain. Ce chemin qui, quoi qu'il
nous en coute, ne pouvons abandonner sans se perdre.
C'est parce que cette symbolique se perd dans la cupidité des
hommes faibles, qui hypothèquent l'avenir des générations futures et abandonnent les États à la finance privé. Est, non seulement une faute, c'est une faiblesse de s'abandonner à cette idéologie de l’argent. C'est par cette faute, cette erreur, que le monde est dans l'état de déconfiture qui est le sien, où seul le plus fort tire profit.
Le corps du tout petit Walid Abadleh, âgé de 2 ans, tué
dans les derniers raids aériens israéliens, est porté pour des prières avant
son enterrement dans la ville de Khan Younès, au sud de la Bande de Gaza -
Photo : AFP
Adrian Salbuchi - RT
Cette campagne est-elle une nouvelle stratégie pour
provoquer une attaque de l’Iran ?
C’est probablement l’histoire sans fin la plus tragique du
monde. Cela fait presque 65 ans maintenant qu’Israël bombarde, mutile et
humilie les Palestiniens, détruisant leurs maisons et enfermant Gaza dans ce
qui peut être considéré comme le plus grand camp de concentration du monde.
Les deux camps accusent l’autre d’être à l’origine de
cette nouvelle flambée de violence : "C’est toi qui as
commencé !" Comment le savoir ? Et à ce stade cela a-t-il la
moindre importance ?
Mercredi 14, un hélicoptère israélien a attaqué le leader
de la branche armée du Hamas, Ahmed Jabari, suscitant une violente réaction de
la part du Hamas qui a envoyé une pluie de roquettes sur les villes
méridionales israéliennes ce qui a provoqué d’autres attaques aériennes qui ont
tué 19 personnes, dont 6 enfants, et blessé une centaine de personnes.
C’est du déjà-vu, une nouvelle version de
"l’opération cast lead" de janvier 2009 ; Cette fois ils l’ont
appelée "Opération pilar of défense" (pilier de défense ndt). Il est
clair que les leaders d’extrême droite israéliens ne veulent pas d’un accord de
paix avec les Palestiniens. C’est pourquoi ils sabotent systématiquement toutes
les possibilités d’aboutir à une solution de deux états.
Le dernier Israélien honnête qui a essayé de faire la paix
a été le premier ministre Yitzhak Rabin, qui a été assassiné dans les rues de
Tel Aviv en novembre 1995 ; pas par un islamiste fanatique, ni par un
néo-nazi fou, mais par Ygal Amir, un sioniste fanatique d’extrême droite lié à
la fois au mouvement fondamentaliste des colons et à l’agence de sécurité
israélienne, le Shin-Beth.
Depuis, ce sont les partisans de l’apartheid, des membres
de l’extrême droite qui font la loi et leur pouvoir s’est encore accentué
depuis que le Likoud de Benjamin Netanyahu a fusionné avec Yisrael Beitenu de
Lieberman. Peut-être que ce dernier épisode de la persécution des Palestiniens
est leur manière de célébrer leur nouveau Gross partei (grand parti ndt)...
« Ne vous
faîtes pas de souci pour l’Amérique... »
L’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon est honteusement
célèbre pour avoir crié à ses collègues pendant un débat à la Knesset en
octobre 2001, qu’il n’avaient pas besoin de craindre la réaction étasunienne
aux attaques d’Israël contre les Palestiniens parce que "nous, les Juifs,
nous contrôlons les États-Unis".
Quand on voit comment les politiciens étasuniens font la
queue devant les lobbys, les think tanks et les organisations pro-israéliennes
comme l’AIPAC (le Comité américain-israélien des affaires publiques) l’ADL
(Anti-Defamation League) et autres, et comment ils rivalisent de discours
pro-israéliens dramatiques et passionnés, on est tenté de croire que les
paroles échappées à M. Sharon étaient la stricte vérité.
Pendant la récente campagne présidentielle Barack Obama et
Mitt Romney ont tous les deux essayé de trouver à dire des choses aussi
convaincantes que le "je suis sioniste" de Joe Biden pour gagner, non
pas seulement le vote et l’argent des Juifs américains mais aussi le vote
sioniste de beaucoup de chrétiens évangéliques* non juifs.
Aussi quand au début de la semaine l’ambassadrice
étasunienne à l’ONU, Susan Rice, a soutenu ouvertement Israël et condamné les
représailles du Hamas en parlant des "violences que le Hamas et d’autres
organisations terroristes font subir à Israël", on peut difficilement être
surpris.
Peu importe qui est assis dans le bureau ovale ; que
ce soit un Démocrate ou un Républicain, les États-Unis soutiendront toujours
Israël, sans réserves et sans réfléchir, chaque fois que ce pays décidera de
porter de nouveaux coups aux Palestiniens.
Il va de soi que les médias internationaux et étasuniens
qui ont réussi à convaincre l’opinion publique que le "terrorisme"
est toujours lié aux "fondamentalistes islamiques", s’associent de
tout cœur à ce soutien. De fait, le Hamas est considéré comme illégitime avant
même que ne commence le débat sur la solution de deux états. Il importe peu que
le Hamas ait gagné démocratiquement les élections de 2006 en Palestine.
Il importe peu qu’Israël lui-même ait été fondé par de
violents groupes terroristes comme Irgun Zvai Leumi, Stern et Hagganah qui
ensuite ont fusionné pour devenir les -si démocratiques !- Forces de
Défense Israéliennes (IDF).
Ces groupes terroristes sionistes ont été dirigés par les
pères fondateurs d’Israël qui sont ensuite devenus premiers ministres (et même
prix Nobel de la Paix pour l’un d’entre eux !) comme Menahem Beguin et
Isaac Shamir, eux qui au temps de leur "lutte pour la liberté"
avaient fait sauter des hôtels avec les dizaines de personnes qui s’y trouvaient,
assassiné des délégués de l’ONU, perpétré des centaines d’assassinats ciblés,
imposé des politiques génocidaires qui ont causé la mort et la mutilation de
centaines de milliers et chassé des millions de Palestiniens, hommes femmes et
enfants, de chez eux au moyen des tactiques terroristes les plus barbares qui
soient.
Voilà la logique israélienne en ce qui concerne la
Palestine : Quand Israël vole la terre, les habitations et les moyens
d’existence des Palestiniens, ils leur est interdit de se plaindre ; et
s’ils osent rendre les coups, alors ils deviennent automatiquement des
"terroristes". Les États-Unis, l’Angleterre et la plus grande partie
de l’Union Européenne sont apparemment d’accord avec Israël là-dessus...
Si c’est moi qui le
fais, c’est bien ; si c’est toi, c’est mal...
C’est la raison pour laquelle ces pays ont catalogué le
Hamas et le Hezbollah comme des "organisations terroristes".
En vertu du simple bon sens politique, cependant, l’armée
d’un pays -que ce soit les États-Unis, la Russie, la Chine, le Brésil ou
Israël- reçoit ses ordres des leaders civils de la nation. Mais que se
passe-t-il, si, comme c’est le cas pour les Palestiniens, il vous est interdit
d’avoir un état-nation ? Comment les Palestiniens peuvent-ils se défendre
contre les tactiques terroristes israéliennes systématiques sans État, sans
Nation et donc sans armée ? La raison pour laquelle le Hamas et le
Hezbollah se sont constitués, c’est justement pour qu’ils aient un moyen de se
défendre.
Il est évidemment facile de les disqualifier en les
traitant "d’organisations terroristes" mais -si on utilise les mêmes
critères- les puissances occidentales ne devraient-elles pas classer la
Résistance Française par exemple, parmi les "organisations
terroristes" puisqu’elle a refusé de se soumettre passivement à l’invasion
militaire allemande de son pays ? Les Résistants auraient-ils dû renoncer
à lutter pour ne pas être qualifiés de "terroristes" par le
Oberkommando de Berlin ?
Et que dire des groupes terroristes qui ont assassiné le
leader libyen Mouammar Kadhafi l’année dernière et de ceux qui mettent la Syrie
à sac en ce moment. Ce sont "des combattants de la liberté", je
présume, parce qu’ils combattent des régimes hostiles aux Etasuniens ?
L’Occident doit comprendre qu’il ne peut pas avoir la chose
et son contraire : soit les combattants de la Résistance française, Irgun
et Stern, Hamas et Hezbollah, et des soulèvements syriens et libyens sont tous
des "combattants de la liberté" soit ce sont tous des
"organisations terroristes". On ne peut pas avoir le beurre et
l’argent du beurre.
Toutes les options
sont sur la table...
Il y a peu, un porte-parole de l’IDF, dans le style
va-t-en guerre de Baby Bush, a menacé non seulement les Palestiniens mais le
monde entier, en disant que pour Israël "toutes les options sont sur la
table..." Il faut prendre au sérieux des paroles qui viennent du seul état
du Moyen-Orient qui possède un arsenal atomique, d’autant plus que cet état a
eu par le passé un comportement qui rend la menace crédible.
Les Palestiniens doivent donc se préparer à une escalade
de la violence dans les jours et les semaines à venir. Cette dernière flambée
de violence va-t-elle être utilisée par Israël comme prétexte pour attaquer
aussi le sud du Liban où le Hezbollah est très implanté (et où Israël a
transité pendant sa énième invasion du Liban au milieu de 2006) ?
Assistons-nous à une escalade de la violence en vue d’une
attaque armée contre la Syrie par l’OTAN/Turquie et "l’armée syrienne
libre"
(c’est à dire : Al-Qaeda, CIA, Mossad, MI6) ?
Cela fait-il partie de la stratégie d’Israël pour
"réaliser son rêve ultime" qui est d’attaquer unilatéralement
l’Iran ?
L’intensification de la violence généralisée au
Moyen-Orient contribuera à convaincre Obama (et l’armée étasunienne) qu’il faut
arrêter de tergiverser en ce qui concerne l’Iran et qu’il leur faut intervenir
fermement à nouveau dans la région.
Israël a nommé sa dernière attaque de la série "choc
et terreur" : "Opération pilier de défense". Un euphémisme
orwellien du meilleur cru pour désigner cette nouvelle étape de la persécution
des Palestiniens.
Si Israël a décidé de déclencher les feux de l’enfer au
Moyen-Orient en préparation d’une attaque contre l’Iran, alors il est normal
que la Palestine martyrisée soit (une fois de plus) la première cible des
violences israéliennes. Mettons qu’Israël soit bien en train de déclencher une
nouvelle guerre en Palestine, la question est : jusqu’où cela
ira-t-il ?
Adrian Salbuchi est analyste politique, écrivain et
animateur et commentateur à la radio et à la télévision en Argentine.
www.asalbuchi.com.ar
Note :
* Born again dans le texte. Les Born Again Christians sont
l’un des mouvements qui composent les très dynamiques et très prospères Evangelical
Churches of Jesus Christ, dont les adeptes sont appelés
« évangéliques ».
16 novembre 2012 - Russia Today - Pour consulter
l’original : http://rt.com/news/israel-gaza-camp...
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